samedi 30 décembre 2006

Vanité

Un homme est mort aujourd'hui. Pendu. Les hommes n'ont rien gagné dans cette mort. Aussi lugubre qu'en soit la victime.

Quelques heures plus tard, au moins 16 personnes ont été tuées et une trentaine blessées dans l'explosion d'une voiture piégée au milieu d'un marché de la ville chiite de Koufa, au sud de l'Irak. Les hommes ont perdu 16 vies précieuses, comme chaque jour.

Et pourtant…
Celui qui tue au nom de Dieu
Ne verra jamais la mer
Ne caressera de ses yeux
L’immense beauté de la terre
Car si quelque part un Dieu existe
Ce ne peut être qu’un Dieu de paix
Dont l’unique ambition consiste
À ce que chacun vive de respect

Il n’y a pas la moindre raison
Qui puisse justifier la mort d’homme
Pas même l’improbable chanson
Pour atteindre le cœur d’un royaume

Rien n’est plus précieux que la vie
Tout acte d’amour passe par elle
Il n’y a pas de prophétie
Qui ne la peint en aquarelle

FMG © 2005

Une épaule

Quoi de plus anodin qu'une épaule ? La plupart du temps, on ne sait même pas qu'elle existe ! Elle sait se faire discrète pour mieux pouvoir tenir son rôle.

Quoi de plus extraordinaire qu'une épaule ? Elle intervient dans la plupart de nos mouvements. Elle est capable d'extensions et de rotations à faire pâlir n'importe quelle autre articulation. Elle symbolise la force et la stabilité. Elle épaule chacun de nos gestes et n'hésite jamais à nous donner un coup d'épaule quand on n'a plus tout à fait la tête sur les épaules…

Mais quand une épaule donne sa démission, même temporaire, même s'il en reste une autre pour s'activer, on en perd un peu beaucoup de ses moyens. On n'est plus tout à fait soi. Une blessure, ça se soigne et se cicatrise. Mais une épaule ne se laisse pas faire comme ça. À force de s'être faite discrète pendant toute une vie, une fois qu'elle se fait sentir, elle veut prendre son temps et ne pas hésiter à distiller un peu de souffrance tout au long de la journée.

Elle sait s'y prendre, une épaule !

vendredi 29 décembre 2006

Louis

Louis…
Pour Louis Armstrong ? Louis de Funès ? Louis Braille ? Louis Pasteur ? Louis XIV ou autre numéro ? Louis Michel tant qu'on y est ? Louis Bertignac, ce serait mieux ? Ou alors Louis Chedid ? À moins que ce ne soit Louis Aragon ? Ou Louis Jouvet ? Ou Louis Petrucciani, contrebassiste émérite ? Ou Louis Vuitton, non quand même ?
Ou, tout simplement, Louis B. ?

Bienvenue sur Terre, Louis.
Tu y trouveras toutes sortes de petits trésors, de petits bonheurs, de grandes émotions, de belles découvertes, de beaux moments de vie.

D'aucuns te dénicheront bien quelques malheurs ! Mais ne les écoute pas, Louis. La vie est trop courte pour l'enfermer dans les problèmes.

Vis ta vie, Louis ! Regarde le vol de l'oiseau. Admire l'ingéniosité de l'homme. Respire le parfum de la terre. Nourris-toi du souffle des autres. Et avance toujours vers la lumière, vers ta lumière, celle qui t'ouvre le chemin, sans jamais t'y enfermer.

Vis !

jeudi 28 décembre 2006

Solitude

Y a-t-il plus grande force et plus grande faiblesse que la solitude ?

Un homme seul ne peut s'appuyer que sur ses propres ressources. N'est-ce pas là un champ ouvert à la créativité, au dépassement, à l'univers ?

Mais le désespoir de la solitude n'est-il pas aussi la voie première de l'inexistence et du reniement ?

Comment un même état peut-il être à la fois source du bonheur suprême d'être soi et ravine d'un étouffement abscons, vide de sens ?

Aujourd'hui, mes poumons s'emplissent des parfums de la solitude ! Mais demain, ne sera-t-elle pas qu'un nuage nauséabond ?

mercredi 27 décembre 2006

Mémère


Bon Papa Grand-Père,
Quand tu seras mort,
Au fond de la terre,
Vivras-tu encore ?

Mon petit bonhomme
Au-dessus de moi,
Plante un grain de pomme
Et il fleurira.

Quelques mots de la chanson de Raphy qui disent tout ce qu'il y a à dire…
Une grand-mère est partie là-bas, une vieille cousine ici…
Et les graines de la vie continuent à germer, envers et contre tout.

Merci, la vie !

mardi 26 décembre 2006

Manarola

Manarola, village d'Italie, en Ligurie.
Cette photo, tout comme celle du message précédent, a été prise par Geneviève : québecoise de passage en Europe, elle a pu saisir cet instant magique.
Être là au bon moment, à cette heure où le soleil met en relief les couleurs bigarrées de ce village perché sur un éperon rocheux, juste au-dessus de la mer.
Avoir le bon regard, saisir l'instant lumineux, sentir que l'image sera belle.

Peinture ou photographie ? Fiction ou réalité ? Essence ou naissance ?
Toute la beauté du monde y est - en tous les cas - contenue.

lundi 25 décembre 2006

Et si malgré tout…

Et si malgré tout, tout cela avait un sens.
Si une seule personne était un peu mieux accueillie, quelque part, aujourd'hui.
Si un seul enfant sentait un peu plus de bonheur, celui d'être aimé pour ce qu'il est.
Si toutes ces lumières illuminaient le cœur des hommes et des femmes.
Alors, rien que pour ça, cela vaudrait la peine de fêter Noël.

dimanche 24 décembre 2006

Lumières

© FMG

De réverbère en réverbère,
la lumière illumine le monde,
et de repaire en repère,
la vie distille son âme profonde.

Que chaque étincelle de bonheur
éclaire ton chemin,
et que de l’aurore au crépuscule,
tu rayonnes de chaleur.

Cas d'eaux troubles

Comme chaque année, les gens courent partout à la recherche d'improbables cadeaux. Savent-ils pourquoi ?

Il est dit qu'il faut offrir des cadeaux, que Noël ne serait pas Noël sans les cadeaux…

En réalité, Noël ne serait pas Noël sans la paix… Et qui court pour la paix ? Pas grand monde.
Alors, on court pour des cadeaux. Ceux qui sont les plus heureux ne sont pas ceux qui les reçoivent ni même ceux qui les donnent, mais ceux qui les vendent. Tant mieux pour eux : ils en ont bien besoin pour vivre !

Mais a-t-on besoin pour vivre de tant dépenser pour quelques cadeaux offerts parce que c'est dans l'air du temps ? Un cadeau ne devrait-il pas toujours venir par surprise, tomber du ciel ? Et la valeur d'un cadeau est-elle liée à son prix, alors que l'amour et l'amitié n'ont pas de prix ?

Tiens, je t'offre un peu d'eau claire.

samedi 23 décembre 2006

Rives et dérives


Qui suis-je pour oser placer quelques mots sur la toile ?

Tant de gens, déjà, se déclinent en un sens ou en un autre. Sans message ou cent messages.

D'une rive à une autre, d'une dérive à la précédente, y a-t-il place pour les rêves, les espoirs, les souffles de vie ?

Quand un regard nous saisit, ne le laissons-nous pas nous transpercer, sans qu'il y ait moyen de le retenir ou de nous dépasser ?