vendredi 31 juillet 2015

La lune bleue

FMG©2015

La lune bleue ! Elle n’a rien de bleu. Ce n’est qu’un phénomène lié au décalage entre le calendrier civil, composé de 12 mois de plus ou moins 30 jours, et du rythme des mois lunaires, de plus ou moins 28 jours. Une année normale contient inévitablement 12 pleines lunes, mais tout aussi inévitablement, certaines années comportent 13 pleines lunes. Quand deux pleines lunes ont lieu durant le même mois – comme c’est le cas durant ce mois de juillet 2015 – on parle d’une lune « bleue ».

Elle n’est pas plus bleue qu’une autre lune. L’expression tient à la rareté (relative) du phénomène et elle tient son nom de l'expression anglaise "once in a blue moon", littéralement "une fois toutes les lunes bleues" que l'on pourrait traduire par "tous les trente-six du mois", c’est-à-dire quasiment jamais alors que cela arrive – inévitablement – environ tous les trois ans.

Mais la question n’est pas là. La question, c’est de croire qu’il y a une lune bleue ! Elle n'a en fait de réalité que dans nos cœurs ! L'important, c'est d'y croire et de croire que cet instant - strictement naturel - est fantastique !

On peut même faire croire n’importe quoi. La « lune bleue » que vous voyez sur cette photo n’est en fait qu’une boule lumineuse à énergie solaire qui égaye mon jardin. La seule vérité est qu’elle a été photographiée ce soir, alors que la « lune bleue » existe quelque part. Quelle est la plus vraie ? Ma photo n’est (quasiment) pas trafiquée. Elle est là, cette lune. Il suffit d’y croire. Il suffit de se dire qu’elle est exceptionnelle. Qu’elle transcende le monde. Vous n’y croyez pas ? Vous avez tort.

Mais on a tellement souvent tort devant les évidences qui n’en sont pas, mais qui ont le mérite d’exister et de nous faire espérer !

lundi 20 juillet 2015

La chaleur

FMG@2015

Comme un peu partout en ce mois de juillet, il fait chaud. Mais vraiment chaud ! Trop chaud pour moi ! Je ne vais cependant pas me plaindre. Les mois d'hiver ont été longs et ils ne sont pas si lointains que ça. Alors, dans une approche globale, ce soleil et cette chaleur sont bien agréables. Du moins, quand on trouve un peu d'ombre. Quand on est - comme ce caillou - en plein soleil toute la journée, c'est dur !

En soi, ce n'est pas la chaleur qui me pose problème. C'est surtout le fait que je ne la supporte plus. Ou moins bien. Je me souviens d'étés tout aussi ensoleillés, en Ardèche, quand j'étais jeune. Je pouvais passer quasiment toute la journée au soleil, sans endurer le moindre coup de soleil ni de coup de chaleur. Enfin oui, un jour, j'ai eu une insolation après avoir roulé longuement dans une voiture au toit largement ouvert. Mais globalement, le soleil était mon ami et j'en profitais largement.

Mais voilà, le temps passe et le corps n'est plus tout à fait ce qu'il était. À nouveau, je ne vais pas trop m'en plaindre. Globalement, je me sens mieux dans ma peau aujourd'hui qu'il y a une quarantaine d'années. C'est une question d'équilibre entre le corps, le cœur et l'esprit, pour utiliser de grands mots ! Il n'empêche que si je suis mieux dans ma peau, celle-ci n'est plus tout à fait la même. Elle a moins de résistance. Elle est - notamment - plus fragile aux attaques insidieuses du soleil. Et ça, ça m'énerve !

Pas de raison d'en faire un drame pourtant. C'est comme ça, c'est comme ça. À la réflexion, ce qui m'inquiète plus fondamentalement, ce sont ces vagues de chaleur successives. Là où je suis en ce moment, c'est normal ; ce qui serait inquiétant serait la pluie et le froid. Mais qu'il fasse (très) chaud un peu partout, c'est moins normal. Et les signes ne manquent pas pour penser que ce mouvement climatique ne va pas s'arrêter dans les années qui viennent. Nous devrons nous y adapter. C'est l'évidence, mais ce ne sera pas évident... En attendant, il fait chaud et je me sens un peu comme ce caillou.

vendredi 17 juillet 2015

La planète bleue

FMG©2015

Mine de rien, il y a de jolis coins sur la Terre. Rien de bien nouveau dans ce constat. Mais pouvoir le vivre de près est toujours un émerveillement renouvelé.

Il suffit alors d'un peu (beaucoup) de soleil, d'un peu (beaucoup) d'une étendue d'eau salée, d'un peu (beaucoup) de terres, de roches et de verdure sauvage, et on n'a plus alors qu'à profiter de ces tonalités majoritairement bleues, pleines de lumière et de douceur.

Pas envie d'en dire beaucoup plus aujourd'hui. Juste le bonheur de profiter de tant de beauté lumineuse. 

jeudi 16 juillet 2015

La carte de crédit


FMG@2015

Aujourd'hui, quoi de plus banal qu'une carte de crédit ? Alors que la mondialisation s'est imposée à  de multiples niveaux, la carte de crédit sert à effectuer de nombreux paiements. Bien maîtrisée, elle est un outil précieux et indispensable. En dehors du système international qui permet de la gérer, la carte en elle-même évolue. Ainsi, celle que j'ai reçue il y a un mois, en renouvellement de la précédente périmée, a la particularité de ne plus avoir d'inscriptions en relief, utilisables avec l'antique "sabot". Très bien, sauf que...

Sauf que tout le monde n'évolue pas à la même vitesse technologique que nos banques belges. En réalité, la plupart des paiements se font de manière électronique et c'est la puce contenue dans la carte qui est seule utile. Pourtant, arrivant en vacances sur une île européenne et après une longue attente dans la file, lorsque j'ai voulu prendre possession de la voiture de location que j'avais réservée et payée depuis mon ordinateur, j'ai présenté les trois cartes nécessaires, toutes les trois au même format : ma carte d'identité, mon permis de conduire européen et ma carte de crédit. 

Directement, mon interlocutrice m'a dit, dans une langue universelle aussi étrangère pour elle que pour moi : "Ceci n'est pas une carte de crédit" ! J'ai eu beau lui expliquer, dans cette langue universelle que je manie fort mal, que c'en était bien une, que ma banque m'avait bien dit qu'il fallait insister, que je n'avais jamais vu un pays aussi retardataire, que j'allais dénoncer l'agence de location devant la Cour européenne de Justice, etc., rien n'y fit, cette (jolie) préposée me répétait toujours la même chanson : "Ceci n'est pas une carte de crédit" ! J'avais évidemment bien compris que ce qui lui manquait, c'étaient les inscriptions en relief, seules susceptibles d'être imprimées grâce au sabot en guise de garantie de paiement en cas d'accident.

Pas de panique : l'histoire finit bien. Ayant été un grand voyageur, lorsque ma banque était passée de la carte Visa à MasterCard, sachant que certains pays ne connaissaient pas encore cette dernière (mais oui, mais oui), je m'étais mis en recherche d'une carte Visa gratuite (tout comme ma MasterCard), avec succès. Bref, j'ai sorti de mon chapeau magique ma carte Visa avec tous les reliefs nécessaires et je fus émerveillé par le sourire instantané de la (belle) hôtesse. Quelques minutes plus tard, nous roulions au volant de la voiture tant espérée.

Dans cette affaire, vous avez bien compris que je ne parviens pas à en vouloir à cette charmante femme qui ne faisait que son boulot, avec les outils en sa possession. J'en veux surtout à ma banque (dont je suis pourtant un fervent utilisateur). C'est très bien d'être à la pointe du progrès, mais ils n'ont pas à supprimer les inscriptions en relief si un commerçant quelconque dans le monde - il en suffit d'un seul ! - utilise encore le sabot. Ma carte de crédit est censée m'être utile partout. Je disposais d'une solution alternative, mais que se serait-il passé si ce n'avait été le cas ? Je n'ose y penser !

J'en veux aussi à l'agence de location. Celle-ci disposait bien d'un terminal électronique, mais les procédures ne permettent apparemment pas d'utiliser celui-ci et de se passer du sabot pour "bloquer" cette garantie. Et si elles le permettent, l'agence aurait dû en informer son personnel.

Puis, j'en veux de manière plus large à notre société mondialisée qui fait qu'on n'existe plus qu'à travers nos multiples cartes. Sauf erreur, c'est dans la BD géniale "SOS bonheur" que Hermann dénonce cet état de fait à travers le cas d'un personnage qui a perdu sa carte d'identité et qui donc - pour le système - n'existe plus, n'a plus d'identité, celle-ci n'étant liée qu'à la carte ! C'est horrible.

mardi 7 juillet 2015

OXI, c’est aussi…

N’étant ni économiste, ni politologue, pas même sociologue, je me garderai bien ici de tirer la moindre analyse ou conclusion qui dépasserait mes compétences. Les Grecs ont dit « Non ». C’est la seule chose certaine. Mais « non » à quoi ? Certains y voient un mouvement de fond annonçant un large refus populaire des politiques néolibérales antisociales. D’autres affirment que les Grecs sont décidément des paresseux patentés qui refusent de faire le moindre effort…

Ni les uns ni les autres n’ont sans doute raison. Les Grecs ont simplement dit « Non » à des mesures qui ne tiennent aucun compte de leur situation, de ce qui fait qu’ils se trouvent dans cette situation. C’est exactement ce que dit, en France, un Henri Guaino, membre du mouvement « Les Républicains » ! Si les Grecs ont de telles dettes, c’est que les grandes banques multinationales ont tout fait pour qu’il en soit ainsi. Sous couvert d’aide, elles ne faisaient qu’accroître la dette publique qui inévitablement devrait leur être remboursée, agrémentée de taux d’intérêt qui feraient aujourd’hui rêver n’importe qui. Qu’on ne s’y trompe pas : ceux qui tiennent aujourd’hui les cordons des marionnettes ne sont que les financiers privés qui ne travaillent pas plus que vous ou moi, mais qui n’ont qu’une seule visée : celle de leur profit, peu importe que celui-ci soit au détriment d’un peuple. En disant cela, je ne cherche pas à excuser les erreurs de gestion grecques. Elles sont évidentes. Pouvait-il en être autrement ? En attendant, les responsables politiques s’illusionnent avoir le moindre pouvoir, alors qu’ils ne sont que des marionnettes des financiers et des banquiers qui furent eux-mêmes largement aidés par les États lorsqu’ils rencontrèrent quelques difficultés, en 2008 par exemple ! Le « non » du peuple grec ne changera évidemment – malheureusement – rien à ce jeu de dupes, puisque les véritables coupables restent les maîtres du jeu. Impossible de savoir aujourd’hui sur quoi cela débouchera. Une certitude cependant (avec toutes les nuances émises dans le premier paragraphe de ce billet) : la solution finale ne sera pas au détriment des vrais créanciers, ces financiers privés qui ignorent ce que les mots « État démocratique et social » signifient.

Il ne faut donc pas trop s’extasier devant cette victoire du « Non ». OK, le peuple a dit non. Mais pouvait-il dire autre chose ? Il est – selon moi – illusoire de penser que ce « non » en annonce d’autres, futurs rejets de tout ce qui pourrait se décider au niveau européen. J’ajoute que – toujours selon moi – il n’y a pas de solutions possibles aujourd’hui pour les millions de citoyens européens en dehors d’une Europe forte. Cela n’exclut pas le respect de spécificités locales, régionales, nationales… Mais on ne peut trouver sa place dans le monde actuel qu’au sein d’une Union forte et solidaire. Et sociale.

En réalité, le véritable enjeu de tout ce qui se passe aujourd’hui est là : construire une Europe sociale. Et même, plus largement, construire un monde social, où chaque être humain s’y retrouve en trouvant sa place et en y étant respecté. Je ne suis pas trop optimiste à ce niveau. Il reste toujours les « joueurs de marionnettes » qui maîtrisent réellement le jeu et qui n’ont rien à faire de celui ou celle qui voudrait simplement exister et vivre de manière décente.

Alors, bien sûr, les Grecs ont dit « Non ». Je m’en réjouis. Mais cela ne me donne aucune illusion. Qu’en pense mon banquier, pourtant honnête, j’en suis certain ?

vendredi 3 juillet 2015

Ils l'ont fait

Aujourd’hui, à 17h56 (heure belge), Solar Impulse 2 s’est posé à Hawaï après un périple de plus de 8000 km et 120 heures, au départ du Japon. Uniquement grâce à l’énergie solaire captée par les panneaux répartis sur ses ailes monumentales. Grâce aussi à la volonté de son pilote, André Borschberg, qui pendant tout ce temps n’a fait que des siestes d’une vingtaine de minutes. Grâce enfin à toute l’équipe qui est derrière cet exploit technologique qui devrait figurer en bonne place dans les annales de l’histoire aéronautique.

Mais pas que. Ce projet a – ou devrait avoir – des répercussions dans notre vie de tous les jours. Amélioration de l’efficacité des panneaux solaires. Stockage de l’énergie dans des piles « propres ». Il est aussi une visée de fond : on peut réaliser des merveilles rien qu’en se fondant sur les énergies naturelles. Pousser cette logique au bout de son raisonnement – par exemple en remplaçant toutes les ampoules à incandescence par des ampoules leds, ou tous les chauffages à résistance par des pompes à chaleur – permettrait, rien que pour la Belgique, de se passer d’une ou deux centrales nucléaires. Et ça, ce n’est pas du rêve. C’est la réalité d’aujourd’hui.

Ce projet, dont j’ai déjà parlé, est – selon moi – un des projets les plus importants et les plus enthousiasmants pour notre présent et notre futur. Il montre que l’impossible devient possible quand on y croit et qu’on développe les moyens techniques nécessaires pour y arriver. Il y a encore beaucoup à faire pour éliminer toutes les sources de pollution et de dégradation de la Terre. Le projet Solar Impulse n’est peut-être qu’une goutte d’eau dans cette démarche. Mais quelle goutte d’eau !