mardi 26 juin 2007

Quand la vie s’enracine

Deux annonces successives d’une future naissance, l’une attendue et espérée, l’autre plus inattendue mais sans doute tout autant espérée. La vie s’enracine.

Cette petite graine a choisi de germer sans que les semeurs s’y attendent vraiment au moment où celle qui aurait été son arrière-arrière-grand-mère décidait de s’en aller. Comme si le relais avait été donné, comme si la vie choisissait de continuer envers et contre tout, comme si les racines de l’amour s’enfonçaient toujours un peu plus dans le sol de la vie.

Ces naissances ne sont pas pour demain… mais la vie est déjà là, présente, envahissante. Cette vie qui change tout. Qui rend tous les rêves possibles, même ceux auxquels on n’a parfois plus trop envie de croire.

Vive la vie. Vivent ses racines. Éternellement et magnifiquement.

dimanche 24 juin 2007

Mal mâle

On peut être fort, bien sûr. Mâle jusqu’au bout des ongles. Mal au plus profond de soi. Et se sentir toujours un peu se noyer.

Il ne faut pas grand chose. Quelques paroles. Quelques insinuations sournoises. Quelques décisions qui vous déresponsabilisent. Et le doute s’installe pour commencer son petit bonhomme de chemin. D’aucuns parleraient de harcèlement moral. Mobbing en anglais. Mais ces mots sont sans doute trop forts.

Cela fait partie de ce sinistre jeu. Ce qui n’est finalement peut-être qu’un peu de stress professionnel, bien nécessaire en réalité pour être performant, peut parfois être interprété de manière plus apocryphe. Alors, l’esprit commence à gamberger, à ne plus tout maîtriser. Et des paroles banales peuvent semer le trouble sans même qu’on s’en rende compte. Lorsque les graines du trouble germent, on se demande d’où viennent ces fleurs maudites, sans qu’on puisse vraiment en reconstituer le parcours. C’est bien là la difficulté : rien n’est sûr en ces moments. Nul ne peut affirmer qu’il y a volonté délibérée ou non de nuire, de creuser un lit de souffrance. Et comme on n’est sûr de rien, on laisse couler… Il y a tant de choses plus importantes ! Quoique !

Ces mots eux-mêmes ne sont qu’un coup de blues - il en fallait un. Existent-ils vraiment ? Sur quoi se fondent-ils de réellement palpable ? Allez savoir ! Ce n’est sans doute qu’une représentation des choses. Faut-il vraiment en tenir compte ?

Le vent soufflera demain.

jeudi 21 juin 2007

Bonjour l’été

Bonhomme

Or donc, nous sommes désormais en été, comme chaque année à la même date. Mais comme il n’y a plus de saisons – ce que chacun sait désormais – on ne peut pas trop savoir ce que nous réservera cet été. La journée d’aujourd’hui a d’ailleurs été hybride : temps couvert mais chaud ce matin, plein soleil avec un peu de vent frais cette après-midi, pluie ce soir avec une chaleur montante…

J’aime bien l’été. C’est la saison du soleil et des nuits étoilées où il fait bon rêver qu’on est dans un autre monde, emporté par une de ces étoiles filantes dont le mois d’août a le secret. En été, les rêves semblent avoir plus de sens, plus d’existence, comme si tout était devenu possible, le temps d’un souffle.

Pourtant, à partir d’aujourd’hui, la longueur des journées va se réduire, inexorablement. Ce sera progressif, bien sûr. Et on ne verra pas tout de suite le changement. Mais le changement est là. Tout comme le changement climatique. Les journées vont raccourcir, et avec elles, la lumière ! Et la lumière qui s’en va, c’est un peu de notre vie qui s’en va, un peu de nos rêves qui s’éteignent.

Voilà bien le paradoxe de l’été : c’est sans doute la saison la plus lumineuse… alors que la lumière commence à s’éteindre ! Mais peut-être est-ce justement là le secret de l’été : le secret du réverbère ! Merci, l’été !

vendredi 15 juin 2007

La rumeur de mauvaise humeur

La rumeur a rarement l’odeur du parfum. Plus souvent, elle pue. Et met de mauvaise humeur celui qui en est la victime.

Comme beaucoup d’autres sans doute, j’avais tendance à croire que la rumeur, ce n’était pas pour moi… ou alors que je ne pouvais qu’en être la victime. Il y a ci et là quelques rumeurs qui ont couru sur moi. Rien de dramatique. Mais c’est toujours frustrant de voir que certaines choses sont interprétées de manière abusive et nauséabonde, et sont ensuite jetées sur la place publique qui n’en fait que ce qu’elle sait faire, à savoir la faire gonfler et s’en pourlécher les babines d’une jouissance malsaine.

Bref, je croyais être au-dessus de tout cela. Un incident m’a ramené à la réalité : un disparu revenant d’on ne sait où alors que – de bonne foi, bien sûr – j’avais contribué à le faire disparaître sur la seule base de la rumeur ! J’avais bien pris toutes mes précautions, mais enfin, si vous diffusez l’information : « il paraît que Paris Hilton n’a pas supporté son séjour en prison et qu’elle a commis l’irréparable », il y en aura plus d’un qui en conclura quelque chose dont il se convaincra lui-même, alors même que cette brave Paris n’a peut-être que laisser tomber l’assiette contenant sa maigre pitance, que l’assiette s’est brisée et que la belle a poussé un cri d’effroi ! (Et surtout ne croyez rien de tout cela : ce n’est que de l’invention, je ne suis même pas sûr que Paris Hilton soit vraiment en prison !).

Quoi qu’il en soit, il suffit aujourd’hui d’écrire une information quelconque quelque part sur Internet, d’y faire – même sans le vouloir – un peu de publicité, et vous pouvez détruire la vie d’un homme (ou d’une femme, dans le cas de cette brave blonde) sans même vous en rendre compte. Internet est un media extraordinaire, mais en mesure-t-on vraiment tous les dangers ? En contrôle-t-on toutes les conséquences ? Qu’y a-t-il de plus sordide que les rumeurs diffusées sur la toile ?

dimanche 10 juin 2007

Papa

Être père. Créer la vie. Pour la libérer, la conduire vers la liberté.

Un père adopte toujours ses enfants. Sa participation physique à leur création est très limitée : une seconde de plaisir face aux 9 mois de portée de la mère et ses quelques heures de souffrance pour la délivrance. Quel gouffre de différence !

Alors, quand l’enfant est là, le père le regarde pour la première fois, il le voit, le sent, le caresse et, un jour peut-être, l’adopte : tu es mon enfant, je suis ton père, nous avons un bout de chemin à faire ensemble vers le bonheur, vers la maîtrise de soi, vers la liberté, vers les autres…

Pour mon père, mais aussi pour tous les pères du monde…

T’avais 25 ans en l’an 40
T’avais rencontré la femme de ta vie
Tu t’apprêtais à la surprendre
À l’emmener en blanc à la mairie
T’avais pas prévu qu’il y aurait la guerre
Que tu partirais défendre ton pays
Pour te retrouver prisonnier de guerre
En captivité 5 ans de ta vie
Pendant tout ce temps il t’a fallu survivre
Continuer à croire aux vertus de l’amour
Veiller à ne pas partir à la dérive
Pour exister le jour du grand retour

Et t’es revenu pour épouser ta belle
Faire comme si rien ne s’était passé
T’as fait des enfants en restant fidèle
À celle dont l’amour avait pu te conserver
C’est en silence que tu as encaissé
De voir ton fils devenir immobile
Réduit à rester à jamais allongé
Par la simple faute d’une automobile
T’as connu l’horreur de le voir partir
Vers la mort indicible qui réduit au néant
T’as dû chercher d’autres raisons de vivre
L’homme n’est pas fait pour survivre à son enfant

Et quand tu as pu enfin te reposer
Tu fus victime d’un bête caillot de sang
Qui vint réduire ta motricité
Mais sans t’empêcher de marcher vers les gens
Toi qui m’as fait découvrir la musique
Celle qui enchante les oreilles
Il a fallu que les tiennes abdiquent
T’enfermant dans un monde qui n’est pas pareil
Et t’as maintenant plus de nonante ans
Tu vis dans ton rêve qu’enfin on te libère
En riant parfois avec tes petits enfants
Toi qui seras pour toujours mon père

On ne s’est pas souvent parlé
Ça n’se fait pas d’montrer ses sentiments
Mais sache que ta plus grande liberté
Est d’avoir pu y éduquer tes enfants
T’avais 25 ans en l’an 40
T’as rencontré la femme de ta vie
T’as réussi à la surprendre
À l’emmener en blanc à la mairie

FMG © 2006

jeudi 7 juin 2007

Le plaisir de la contradiction provocante

FMG © 2007

Depuis ma tendre enfance, j’ai toujours eu un malin plaisir à contredire ! C’est sans doute un trait de famille : chez nous, on passait notre temps à nous contredire mutuellement. Maman n’était pas faite tout à fait du même sang et ne comprenait pas toujours nos joutes oratoires. Y avait-il seulement quelque chose à comprendre ? Quand on contredit pour le plaisir de contredire, on ne prend pas toujours nécessairement des positions des plus sensées !

Le plaisir de contredire est celui de provoquer. Cela ne fait pas (trop) de mal et c’est amusant. Ce n’est qu’un jeu. Qui n’est sans doute pas toujours facile à interpréter. Mais sans gravité. C’est ainsi que lorsque j’étais jeune louveteau, j’ai été totemisé par un nom de fruit « Groseille » affublé du qualificatif « narquoise ». Je n’ai jamais trop bien compris le « groseille », mais « narquoise », je sais pourquoi.

Plusieurs messages de ce blog s’inscrivent dans ce plaisir, dont sans doute les deux derniers, chacun dans un style différent, et aussi celui sur MySpace. Ce qui est gai, c’est que cela marche ! Même mes amis se laissent un peu provoquer, et cela me fait bien plaisir ! À quoi servirait-il d’être toujours d’accord entre amis ?

Qu’on me comprenne bien : j’aime contredire la pensée ambiante, celle qui est politiquement correcte (même si ce politiquement correct est lui-même contestataire). Par exemple, il est aujourd’hui de bon ton parmi les citoyens démocrates de contester le vote électronique au nom des sacro-saints principes des droits de l’homme. Je trouve que cela vaut la peine de bousculer un peu ces idées reçues. Pour le plaisir. Comme j’ai bousculé aussi ceux qui pensent que tout va mal, que l’homme est l’unique responsable des changements climatiques qui détruiront inéluctablement notre planète, etc. Je contredis pour le plaisir. Mais je ne me contredis pas moi-même, en ce sens que je pense vraiment ce que je dis, même si je le pense par esprit de contradiction. Pour le plaisir.

N’est-ce pas comme cela qu’on fait avancer (un peu) le monde ? Contester les évidences ? Nourrir les contradictions éclairantes ? Provoquer pour mieux faire réagir ? Merci à chacun de m’accompagner dans mes délires !

mercredi 6 juin 2007

Vote électronique, une arnaque ?

En Belgique comme ailleurs, nous allons voter ce dimanche pour les élections législatives. Des élections importantes, car elles conditionnent l’avenir de la Belgique… mais sans doute aussi insignifiantes, car elles ne changeront pas grand chose. Enfin, c’est ça, la démocratie !

Comme en beaucoup d’autres pays, le vote électronique est bien présent dans ces élections. De manière relativement importante : une fois de plus, la Belgique se trouve à la pointe du progrès en ce domaine. Et on devrait s’en réjouir.

Malheureusement, il se trouve pas mal de personnes qui ronchonnent arguant du fait qu’on ne sait pas ce qui se passe dans ces machines et qu’on ne peut exercer aucun contrôle citoyen. Pour moi, il s’agit là d’un combat d’arrière garde.

Je ne suis pas naïf : tout ne fonctionne pas parfaitement dans le vote électronique. Et de toute évidence, il y a eu en Belgique dans les élections passées des résultats aberrants issus de ce système. Pour moi, ce n’est pas une raison pour jeter le bébé avec l’eau du bain. S’il y a des problèmes, il faut les résoudre ! Il faut perfectionner les programmes et les procédures internes de contrôle pour limiter au mieux les risques d’erreur. C’est techniquement possible.

Il est aussi techniquement possible, évidemment, de détourner tous les votes de manière insidieuse. C’est vrai. Mais est-ce le cas ? Vivons-nous dans une démocratie qui nécessite de nombreuses fraudes comme c’est le cas dans ces pays qui s’essaient à la démocratie sans malheureusement en maîtriser tous les éléments et sans avoir les conditions indispensables pour en garantir le processus ? Je doute fort qu’en Belgique il se trouve des gens suffisamment bien placés que pour vouloir et pouvoir agir sur les votes en trafiquant le système. C’est une question de confiance dans nos institutions.

Il reste l’argument massue : le peuple ne peut pas contrôler les votes comme il peut le faire en passant son temps à dépouiller les bulletins en papier. Il faut avoir vécu une séance de dépouillement pour relativiser ce contrôle : c’est plus une opération où tout le monde essaie d’aller le plus vite possible pour en avoir terminé qu’un véritable contrôle citoyen. Cela plaît à certains de le penser, mais cela me laisse perplexe. Le vote électronique ne permet évidemment pas ce contrôle, mais à nouveau il suffirait peut-être d’installer des procédures de contrôle, par exemple par des mécanismes de double lecture ou double enregistrement des données.

Je répète que je n’oserais pas dire que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, mais il me semblerait plus productif de chercher à améliorer le système qu’à le condamner et le rejeter. Personnellement, j’espère bien qu’on arrivera assez rapidement à avoir un vote sécurisé par Internet. Avec bien sûr toutes les garanties nécessaires pour exercer un vote libre et secret. Ce n’est qu’une question de procédures et du respect de celles-ci. Il faudrait bien sûr aussi prévoir une alternative pour ceux qui n’ont pas accès à Internet ou qui n’y ont pas confiance. Mais je suis convaincu que l’avenir de la démocratie réside dans une marche vers le progrès. À contrôler, bien sûr. Mais avançons que diable, au lieu de reculer !

mardi 5 juin 2007

Avoir confiance

Béatrice Grandjean © 2003

J’ai écrit il y a quelque temps un message consacré à la méfiance ! Quand celle-ci existe, elle fait des ravages. Mais l’expérience de ma vie me montre qu’il y a plus souvent la confiance et que celle-ci permet de soulever des montagnes.

Dans une relation, la confiance est fondamentale. C’est elle qui permet d’avancer en sachant qu’on ne tombera pas dans le gouffre qui nous entoure.

Dans la relation éducative, la confiance est encore plus importante. Je crois que la confiance que l’on a en un enfant ou en un jeune est le levier le plus intense de sa progression et de son cheminement.

Même – et sans doute surtout – quand on se demande si on peut encore faire confiance. En réalité, l’important n’est pas de « faire confiance ». Dire à quelqu’un « je te fais confiance », c’est un peu le piéger. C’est lui dire « on est bien d’accord pour que tu agisses comme je l’entends, tu ne me trahiras pas ». N’est-ce pas le meilleur moyen pour que l’autre agisse comme bon lui semble ?

L’important, c’est d’« avoir confiance ». C’est dire « même si tu n’agis pas comme je l’aurais fait ou comme je l’aurais espéré, je continue à être à tes côtés parce que je sais que tu sais ce que tu fais ».

Avoir confiance ! Ce n’est sans doute pas facile tous les jours, tant l’autre nous étonne souvent dans ses choix, dans ses gestes, dans ses errances. Mais avoir confiance ! C’est toujours se retrouver gagnant. Quel défi !