jeudi 31 décembre 2009

Les lumières s’éteignent

FMG © 2009

Les lumières s’éteignent… à moins que ce ne soit le contraire. Quoi qu’il en soit, une année se termine pour laisser la place à une autre. Rien que la grande ronde du temps. À tout instant, dans le monde, une journée se termine pour qu’une autre puisse commencer. La nuit d’aujourd’hui est-elle différente des autres, alors même qu’en Chine on en est déjà à l’année prochaine ? Pas vraiment, mais cela n’a sans doute pas beaucoup d’importance.

L’important, c’est que des millions de gens vont se retrouver entre amis pour faire la fête, pour jouir de la lumière, pour se faire plaisir. D’autres millions de gens vont rester sagement chez eux. Beaucoup même se retrouveront seuls, une fois de plus. Mais ils seront nombreux à se donner une petite faveur personnelle. Simplement pour fêter ce passage.

C’est aussi l’époque des grandes résolutions ! Pas trop mon genre en vérité ! Mais tant qu’à faire, autant profiter des rites de passage pour décider un peu plus de ce qu’on veut faire de notre vie.

Et si je prenais de bonnes résolutions pour ce blog ? Essayer de le rendre plus lumineux encore… (pour autant qu’il le soit). Soyons audacieux (mais néanmoins réaliste) : désormais, j’essaierai de respecter scrupuleusement l’équilibre entre les différents libellés de ce blog. Avoir autant de coups de blues que de coups de cœur, proposer autant d’interrogations que de lumières… Bonne idée, non ?

De toute façon, la lumière d’un réverbère n’est jamais qu’un reflet. Celui de la vie.

mercredi 30 décembre 2009

La mer est toujours là : je l’ai vue !

FMG © 2009

La mer est toujours là : je l’ai vue. Par ces temps postcopenhagiens, l’information n’est pas anodine. Certains esprits chagrins (comme le temps) diront que justement, le problème, c’est que la mer risque bien d’être un peu trop là dans les années qui viennent. Mais c’est ça, l’information : elle était là, fidèle à elle-même. Quoique, elle était un peu plus haute que d’habitude… mais c’est sans doute une question de marée !

Il y avait plus de sable aussi. Certaines dunes commencent à monter. Pas uniquement par l’action du vent. L’homme s’y met aussi. Ce n’est pas une mauvaise idée : ça empêchera peut-être la mer d’aller plus loin. Quoique…

Ça fait quand même une drôle d’impression de passer quelques jours là où – dans quelques années – ce ne sera peut-être plus possible ! Dans 50 ans, je ne serai plus là pour le voir. Mais qui sait, ce sera peut-être dans 30 ans… ou dans 20 ans… ou dans 10 ans ! De toute façon, ce n’est même pas sûr : connaissant les Hollandais, ils vont tout faire pour garder ce qu’ils ont gagné si âprement contre la mer.

Que nous réserve l’avenir ? Je n’en sais rien. Mais en cette fin d’année, j’ai quand même comme un coup de blues. Bleu comme la mer ? Bof, la mer ici est plutôt grise. Il me reste à croire à mes rêves…

mardi 29 décembre 2009

Tricher à Bouncing Balls ?

Autant le dire tout de suite : si vous cherchez comment tricher au jeu Bouncing Balls, vous serez déçu en lisant ce billet. Je n’en sais absolument rien. En voyant les scores obtenus par certains joueurs, je me dis bien qu’ils ne peuvent être atteints en jouant normalement, mais je n’ai pas trouvé – ni vraiment cherché d’ailleurs – le moyen d’y arriver. J’ai bien essayé de ralentir le jeu en demandant d’autres tâches à mon ordinateur, mais la seule chose à laquelle je suis parvenu est de retarder les mouvements de la flèche qui permet de lancer les balles.

Alors pourquoi ce titre ? Pour faire de l’audience. Enfin, pour voir si ça marche. Les quelques billets que j’ai faits sur le jeu Is cool amènent ici de nombreux lecteurs qui ne cherchent qu’à obtenir des points sans devoir rien faire… Alors, petite expérience, je voudrais voir si c’est le cas aussi avec Bouncing Balls.

Ce jeu, accessible sur Facebook et dont mon ami Franck a déjà parlé par ailleurs, est obsédant. Je suis particulièrement nul pour y jouer n’atteignant que de modestes scores malgré de nombreuses parties. J’ai quelques amis qui, en tout cas, y excellent bien mieux que moi et je m’en réjouis.

Mais une fois qu’on a touché à la petite balle de couleur, on y revient inlassablement. D’autant plus que, même si on est nul, on parvient quand même à progresser petit à petit. On procède, comme dans la plupart des apprentissages, par paliers successifs. Il est peu probable que j’arrive un jour à rejoindre les scores de mes amis, mais cela n’a pas d’importance : ce qui m’intéresse, c’est de progresser. De me prouver que je suis capable de le faire.

Ce n’est qu’un jeu, bien sûr. En soi, cela n’a aucune importance. Ce qui est terrible avec ce jeu, c’est qu’on se dit toujours « Et pourtant, je peux le faire… ». On a la certitude de pouvoir aller plus loin. Peut-être pas de passer au niveau suivant. Mais d’abattre quelques balles supplémentaires, certainement. Alors, on y revient.

La vie ne devrait-elle pas en être ainsi : même quand on rencontre une difficulté, on devrait pouvoir se dire qu’on peut la surmonter et y revenir ? Pour le plaisir de la vaincre. Me voilà en train de faire de la morale à partir de Bouncing Balls. Je ferais bien mieux de retourner faire une petite partie !

samedi 26 décembre 2009

Calme et volupté

FMG © 2009

Ouf, Noël est passé. Et avec lui, la froideur de la neige.

Comme la neige, Noël a du bon. La neige est blanche et immaculée. Elle couvre de son manteau toutes les aspérités du monde et offre ses plaisirs à tous ceux qui le souhaitent, quitte à retrouver l’âme d’un enfant. Noël est pur et immaculé. Il propose sa paix à toutes les aberrations du monde et offre ses plaisirs à tous ceux qui le souhaitent, quitte à retrouver l’âme d’un enfant.

Mais, comme la neige, Noël me pèse chaque fois qu’il apparaît. La neige vient avec sa froidure, ses dangers routiers, sa boue salissante, son renfermement sur soi-même… Noël débarque avec sa folie commerciale, ses poncifs éternels, sa vacuité illusoire.

Je ne crache ni sur l’une ni sur l’autre. Surtout sur Noël. D’une part, parce que cela reste la fête de la Vie, de la Renaissance, de l’Amour et de la Paix. Comment pourrait-on ne pas s’en réjouir ? D’autre part, parce que – même si les vendeurs du temple ont pris possession des lieux saints – cela reste l’occasion merveilleuse de retrouver ceux que l’on aime et de passer des moments quelque peu divins avec eux.

N’empêche, comme il est bon d’être le lendemain de la veille… de jouir du calme et de la volupté… surtout quand le soleil et le ciel bleu promettent déjà d’autres naissances, d’autres rencontres, d’autres vies, d’autres amitiés… Qu’il est bon de vivre !

mercredi 23 décembre 2009

Croisement avec obstacle

FMG © 2009

Puisque est venue la période des fêtes où tout le monde est censé parler de gentilles choses et échanger des aménités, je voudrais me préoccuper d’une question difficile : la priorité en cas de croisement avec obstacle !

Normalement, le code de la route est clair : en cas d'obstacle sur la chaussée (une voiture à l'arrêt, des travaux, un accotement ralentisseur, etc.), il faut ralentir et au besoin s’arrêter pour laisser passer les usagers qui viennent en sens inverse.

Dans les pays montagneux, cette règle vient parfois en conflit avec celle du croisement sur une chaussée en pente : c'est alors le véhicule qui descend qui doit effectuer la marche arrière sauf si le véhicule montant dispose d'un emplacement pour se garer.

Même si je ne suis pas vraiment concerné par cette disposition (la Belgique étant relativement plate), la dernière exception m’interpelle. N’y aurait-il pas des « sauf » qui seraient d’application par ci par là ?

En particulier, je me demande quasiment tous les jours comment appliquer la règle de base quand il s’agit d’un long obstacle. La voie principale de mon village est bordée d’accotements parmi lesquels il faut zigzaguer. L’objectif est de ralentir l’allure, et c’est un objectif atteint. Certains de ces accotements sont relativement longs. C’est la source de mon problème.

J’arrive souvent devant un de ces longs accotements. Je vois bien qu’il y a au loin une voiture que je vais croiser. Je vois bien aussi que si je m’engage pour franchir l’obstacle, je ne gênerai pas vraiment l’autre voiture. Elle me verra venir de loin et il suffit qu’elle ralentisse un tout petit peu pour me laisser le temps de franchir l’obstacle et nous croiser à ma sortie de celui-ci, sans aucune gêne réelle. La plupart des automobilistes comprennent bien cela et ces croisements se font alors sans problème. Mais certains veulent avancer à tout prix, forts de leur droit !

La véritable règle ne serait-elle pas celle de la courtoisie ? Elle serait bien sûr valable tant pour les autres que pour moi. C’est celle en tout cas que j’essaie d’appliquer quand je me retrouve moi-même dans l’autre position. Mais, loin s’en faut, ce n’est pas le cas de tout le monde.

Message de circonstance en cette période de l’année ? Oui et non. Le problème existe tout au long des quatre saisons. Mais finalement, le monde n’irait-il pas mieux si la première règle appliquée, en toute circonstance, était celle de la courtoisie ?

Les esprits grincheux trouveront aussi à critiquer le choix de la photo qui illustre ce billet. La Dordogne n’a effectivement pas grand chose à voir avec un croisement avec obstacle. Mais j’aime bien cette photo et j’avais envie d’un peu de verdure alors que le monde s’affiche plutôt en noir et blanc pour le moment. Finalement, cette grisaille n’est peut-être qu’un obstacle qu’il s’agit de franchir… avec courtoisie !

dimanche 20 décembre 2009

Sources

FMG © 2009

Après en avoir été empêché par la neige jeudi dernier, nous avons finalement pu aller voir le spectacle « Sources » ce samedi soir. Je l’avoue volontiers : ce spectacle de la Compagnie Dessources m’a fondamentalement ressourcé.

Il s’agit de la première création du danseur chorégraphe Nono Battesti qui a à peine 21 ans. Parcours singulier que le sien ! Venu enfant de Haïti pour être adopté par Olivier Battesti (Mamémo), il peine à s’acclimater aux studieuses exigences belges. Jusqu’au jour où, à 12 ans, il découvre – sans le vouloir – la danse : hip-hop, break dance, danse contemporaine, jazz… Cinq ans plus tard, il devient lui-même professeur de danse. Et le voilà maintenant qui raconte son histoire, et celle de sa sœur, dans un spectacle époustouflant.

Au départ, Géraldine, 18 ans, aurait dû aussi être sur scène avec son corps et sa voix. Mais elle a été engagée pour tourner un peu partout dans le monde avec une compagnie israélienne. C’est là que naît une idée de génie : la rendre présente à travers un écran de plexiglas où elle apparaît en hologramme. Cet écran devient acteur lui-même du spectacle en permettant la rencontre incessante du réel et du virtuel. Il est prolongé par des éclairages « rectangulaires » qui délimitent un nouvel espace scénique.

L’audace est aussi d’avoir associé Didier Laloy et son accordéon diatonique. Didier transfigure la musique. Il devient lui-même danseur. Son accordéon devient respirations, angoisses, plaisirs, hésitations, portes vers la vie.

Pourquoi le cacher, pour nous, c’était aussi l’occasion de retrouver des amis dans cette famille artistique : à côté de Nono et de Géraldine, il y avait Olivier à la scénographie, Benjamin aux lumières, Céline à la gestion des réservations et bien sûr Paul et Martine. Au-delà de l’enchantement du spectacle, il y avait aussi la magie de ces retrouvailles. On en redemande !


samedi 19 décembre 2009

La neige, c'est vraiment joli…


Toutes photos : FMG © 2009

Mine de rien, la neige, c'est quand même bien joli ! Alors, le temps d'une petite promenade dans le jardin, je me réconcilie avec elle !







J'en profite pour faire le tour de la maison !



Et quand on y entre, on sent la douce chaleur envahir à nouveau nos pores et nos sens !

vendredi 18 décembre 2009

La neige, c’est bien joli, mais…

FMG © 2009

Ce jeudi 17 décembre 2010, je l’attendais depuis longtemps avec impatience. Non seulement parce que c’était le jour de mes 26 ans de mariage, mais aussi parce que c’était mon dernier jour de travail en 2009. Je l’espérais d’autant plus que la dernière semaine de travail était certes passionnante, mais aussi fatigante avec la formation d’ingénieurs algériens en gestion de projets. Cette formation se déroulait à Bruxelles, ce qui m’obligeait à me lever plus tôt que d’habitude et à parcourir chaque jour 70 km en scooter sous des températures glaciales.

Mercredi soir, on annonçait des chutes de neige pendant la nuit ou à partir de 9 heures. Je n’ai pas beaucoup dormi, ne sachant pas trop ce que je ferais si tout était couvert de neige au petit matin. Il n’en fut rien, et j’arrivai à Bruxelles sans difficultés. Vers 11 heures, la neige commença à tomber. Continuer à former ne fut pas facile : j’ai toujours constaté que lorsqu’il neige, il y a comme une certaine nervosité qui apparaît. Que dire alors d’un groupe d’Algériens pour qui la neige n’est quand même pas un phénomène fréquent !

Au début de l’après-midi, la neige se fit plus tenace. J’entrevoyais déjà le pire. Je n’allongeai pas le temps de formation et, vers 16h20, je quittais le parking. Dès les premiers mètres, ce ne fut pas une sinécure. Le parking était recouvert de neige et je compris rapidement que ma roue arrière filait à gauche ou à droite à chaque accélération. Je me disais que ce n’était que lié au parking peu utilisé et que tout irait bien dès que je serais dans les rues de la ville. Je dus vite déchanter : celles-ci ressemblaient à une patinoire de Noël plutôt qu’à des voies de communication. Avec beaucoup de concentration, quelques glissades heureusement contrôlées, quelques bouffées de chaleur, j’atteignis cependant l’entrée de l’autoroute. Il commençait à faire noir, ce qui n’arrangeait rien. D’autant plus que ma sueur m’empêchait de fermer la visière de mon casque dans la mesure où, très rapidement, je ne voyais plus rien du tout !

Qu’à cela ne tienne, je commençai à me faufiler entre les files de voitures. Il était 17 heures et tout était quasi à l’arrêt alors que les départs des bureaux n’allaient que commencer. J’avais conscience du danger de mon avancement, mais j’avançais. Je dépassai ainsi plusieurs autres motards qui, eux, ne se risquaient pas à la remontée des voitures.

Soudain, la neige recommença à tomber. En même temps, le gel s’accentua. C’est à temps que je vis l’autoroute devenir de plus en plus brillante. Ce n’était plus de l’eau qui était au sol, mais du verglas. Je décidai d’arrêter ma remontée de voitures. Combien en avais-je laissées derrière moi ? Un sacré paquet. Je roulais désormais au pas, mes deux pieds assurant un semblant de stabilité.

La sortie de l’autoroute se rapprochait. Je me disais que j’avais sans doute fait le plus dur. Je commençai à sortir, me posant quelques questions en voyant la difficulté que rencontraient certaines voitures pour monter la bretelle d’autoroute. Ce questionnement était pertinent : à peine sorti d’un mètre de l’autoroute, je glissai lamentablement et ne pus cette fois contrôler le mouvement. Mon scooter s’allongea sur la route. Je m’empressai de le relever. Il ne démarrait plus. Je le poussai dans une demi-inconscience vers le bord de l’autoroute, pour m’extraire au plus vite des dangers. J’y parvins et pris rapidement ma décision : je ne ferais pas un mètre de plus ! Je rangeai donc ma machine, non sans inquiétude. Juste avant de la quitter, je tentai de la faire démarrer, ce qu’elle fit sans hésitation. C’était toujours ça.

Je montai à pied la bretelle de l’autoroute en constatant de visu combien celle-ci était impraticable. Ma décision était la bonne ! J’avais 7 km à parcourir encore. Je fis du stop. Un taxi me prit d’abord. Puis une autre voiture. J’avais bien essayé de contacter ma femme, mais les réseaux étaient saturés. On le comprend. J’étais dans ma deuxième voiture qui semblait totalement bloquée dans une file anormale. Le téléphone sonna : une inconnue me dit qu’elle me passait ma femme. Celle-ci avait appris par mon fils que je revenais à pied et, prise elle-même dans les méandres neigeux tout en ayant été abandonnée par la batterie de son GSM, me signalait qu’elle était à un rond-point… quelques centaines de mètres devant moi. Tout était encore à l’arrêt. Je descendis de la voiture et rejoignis à pied celle de ma femme. Il nous restait quatre kilomètres à parcourir, normalement déserts. Nous mîmes 50 minutes pour faire ce trajet qui ne demande d’habitude que quelques minutes.

Notre soirée d’anniversaire prit une autre tournure que nous ne l’avions imaginé, mais enfin, nous étions à la maison, ensemble, et – en ce qui me concerne – en vacances.

Aujourd’hui, vers 10h30, je me suis décidé à espérer pouvoir réduire mon angoisse pour mon scooter. Je suis parti à pied et en stop. J’ai été pris par une charmante dame qui partait à la recherche du GSM perdu par sa fille… juste après que celle-ci ait aidé ma femme à me téléphoner ! Une autre voiture m’amena au-dessus de l’autoroute. Je descendis la bretelle. Je ne voyais pas ma moto parce qu’il y avait 5 ou 6 voitures qui avaient passé la nuit là aussi ! Finalement, je vis mon engin préféré, tout couvert de neige. Il démarra sans difficulté. Après l’avoir dégagé, avoir retiré de la neige glacée qui créait des monticules infranchissables, je pus enfin démarrer et me retrouver sur l’autoroute jusqu’à la sortie suivante. Je ne vais pas dire que tout se passa sans problème, mais je suis arrivé à la maison sans encombre, une heure et demie après en être parti.

Tout est bien qui finit bien ? Non, pas vraiment. Ma voiture est coincée chez nous, au bas d’un chemin impossible à monter. Mon fils vient de partir… en scooter : il n’en pouvait déjà plus d’être enfermé dans la maison. Ma fille doit quitter ce soir son travail pour rentrer chez elle, à Bruxelles et… en scooter ! Bref, les angoisses ne sont pas finies. Normalement, ce soir, nous allons au théâtre. Sera-ce possible ? Je n’en sais rien à vrai dire.

La neige est là. Elle étale son manteau blanc et son profond silence, et c’est bien joli. Mais qu’est-ce que cela me fait ch… !

PS : pour la petite histoire, mon scooter abandonné sur l'autoroute a même eu les honneurs du journal télévisé de BEL-RTL ! Quelle affaire quand même !

samedi 12 décembre 2009

Ne jamais oublier, toujours pardonner

FMG © 2009

Une amie me rappelait dernièrement la phrase de Sweeney Todd : « Ne jamais oublier, ne jamais pardonner... ». Quelle horreur ! Aussi horrible que le personnage !

Pas question d’oublier, évidemment. Tout ce qui marque notre vie y laisse une trace indélébile. On peut toujours bien sûr en faire un déni. Mais n’est-ce pas alors toujours une fuite ? Les blessures les plus graves – celles qui sont faites à notre confiance – ne peuvent être que reconnues, admises comme telles. Les oublier ne servirait à rien. Au contraire, c’est sans doute en les admettant et en les intégrant qu’on peut se construire petit à petit et devenir ce qu’on est vraiment, en interaction avec les autres, y compris ceux qui nous font mal. Connaître ses blessures, c’est pouvoir les transcender. Les ignorer, c’est passer à côté de sa réalité.

Pour autant, il ne sert à rien – me semble-t-il – de ne pas pardonner. Garder rancœur, c’est se faire souffrir soi-même. Pardonner, c’est ouvrir la voie à de nouveaux chemins, c’est donner sa chance à la vie, c’est se donner la possibilité de reconstruire.

J’imagine qu’il n’est pas donné à tout le monde de pardonner facilement. Les souffrances sont parfois si profondes et si obscures. Mais n’est-ce pas pourtant la seule issue ? Vivre avec de la haine au fond du cœur ne peut que conduire à la folie, non ?

Des trahisons, j’en ai connu. Elles m’ont fait mal. Très mal. Je ne les ai pas oubliées. Aucune. Mais, fondamentalement, j’ai pardonné. Même à celui et à celle qui m’ont fait le plus souffrir, eux qui auraient pu m’amener de l’autre côté du miroir. Aujourd’hui, je suis toujours là. Bien là. Enrichi de ces blessures. Fort d’avoir pu les surmonter. De les avoir transformées en champ d’amour.

Ce ne sont pas que des mots : ne jamais oublier, toujours pardonner…

mercredi 9 décembre 2009

Inutile fatigue

Grosse fatigue © Mag 2009

Je suis fatigué et ça m’énerve. On a beau me dire que c’est normal, que tout le monde est fatigué à cette période de l’année, que ça passe, que je ne suis pas le seul, etc. Je suis fatigué et ça m’énerve.

Ça m’énerve d’autant plus que je ne vois pas à quoi ça sert. Le plus logique serait que cela serve à se reposer. Mais soyons sérieux : quand on est fatigué, c’est qu’on n’a pas le temps de se reposer. Ou pas l’occasion. Ou peut-être tout simplement pas la volonté. Bref, je ne suis pas sûr que ma fatigue m’amènera à me reposer. Ce qui inévitablement crée un cercle vicieux.

Ça ne sert certainement pas à être de bonne humeur ! Non pas que je sois spécialement de mauvaise humeur. Mais enfin, je ne me sens pas non plus d’humeur à me tordre de rire devant toutes les absurdités du monde ni à rêvasser béatement à des jours meilleurs. Plutôt tendance à broyer du noir. Quoique, je trouve que le noir est plutôt fatigant. Ce qui inévitablement crée un cercle vicieux.

Ça sert peut-être à ne pas faire trop d’efforts. On se sent un peu las, et on a plus envie de laisser couler que de remonter les vagues. L’esprit devient alors un peu vague et on finit pas divaguer. C’est alors qu’on se rend compte qu’on est un tantinet fatigant pour les autres qui nous côtoient. À force d’être fatigué, on fatigue les autres qui ne manquent pas d’en faire autant. Ce qui inévitablement crée un cercle vicieux.

Qu’on le veuille ou non, la fatigue, ça m’énerve. Il n’y a qu’une seule solution donc : ne pas être fatigué. Ou alors croire qu’on ne l’est pas. Vous avez dit « fatigue » ? Tiens, comme c’est bizarre !

jeudi 3 décembre 2009

Les fondamentales

À l’heure où Tiger Woods, le premier sportif milliardaire en dollars, se débat dans une sombre affaire où il est obligé de demander pardon pour avoir trahi sa famille, une enquête réalisée auprès des jeunes belges de 15 à 17 ans m’a interpellé.

On y apprend que, pour eux, la relation idéale est basée sur la gentillesse, la fidélité, le respect et la confiance. Quoi de plus normal finalement ! Ce sont là quatre valeurs fondamentales de notre société.

Il n’empêche, on pourrait croire ces valeurs surannées, dépassées, obsolètes… et en tout cas peu partagées par les nouvelles générations. On nous dit que c’est la génération « fast food », qui consomme tout et n’importe quoi immédiatement, sans trop réfléchir au sens des choses. On essaye de nous faire croire que seul le « paraître » importe, que l’image que ces jeunes donnent d’eux-mêmes est leur seule préoccupation.

Et voilà qu’ils nous disent : "Mais non, nous, ce qui nous intéresse dans nos relations amoureuses, c’est d’être gentil avec l’autre, de lui être fidèle, de le respecter, d’avoir confiance en lui". Pas mal.

Pas d’illusion à se faire. Si c’est la tendance majoritaire, ils ne sont pas tous de cet avis. Pourquoi serait-ce le cas d’ailleurs ? On apprend aussi dans cette enquête que ces jeunes n’aiment pas le manque de respect, la brutalité, le fait d’être contraints de « faire des choses » qu’ils n’aiment pas, la banalité, la routine… S’ils disent – avec raison – qu’ils n’aiment pas tout cela, c’est qu’ils savent de quoi ils parlent. Beaucoup ont été confrontés au manque de respect, à la brutalité, à la contrainte, à la banalité, à la routine. C’est moins gai.

L’amour est la plus belle des choses qui peut nous arriver dans la vie. Il y a des contes de fée, mais il y a plus souvent des histoires complexes. Rien n’est jamais gagné. Mais les jeunes ont raison : le défi ne peut sans doute se gagner que si on vit l’amour avec gentillesse, fidélité, respect et confiance.