jeudi 30 juillet 2020

Merci Facteur !



Abonné à un magazine hebdomadaire, il arrive périodiquement – rarement – que celui-ci ne soit pas au rendez-vous dans ma boîte aux lettres. Lorsque ça arrive, le plus souvent parce qu’il y a un événement exceptionnel (jour férié en pleine semaine, grève quelconque…), je le signale par courriel à l’éditeur qui prolonge mon abonnement d’une semaine. Jusqu’à cette fois…

La réponse reçue tout en étant standard était pourtant claire : « Nous avons pris bonne note de votre message et introduisons une réclamation auprès des services de distribution de Bpost. » Je n’y avais pas accordé beaucoup d’importance, jusqu’au moment où la sonnette retentit un ou deux jours plus tard. C’était le facteur ! J’avais déjà eu l’un ou l’autre contact avec lui, toujours sympathiques, mais sans plus. Il m’expliqua qu’il venait pour ce magazine non arrivé. Ce jour-là, la Poste avait bien reçu les magazines, mais non adressés comme d’habitude. Au facteur donc de se débrouiller pour les distribuer dans les bonnes boîtes aux lettres. Sa mémoire lui disait que les numéros 3 et 28 étaient concernés, mais il n’avait qu’un seul exemplaire pour notre rue. Il a choisi le numéro 3 ! Erreur fatale : l’habitant n’était plus abonnée. Quand le facteur s’en est rendu compte, il s’est rendu au numéro 3. La personne était prête à lui rendre le magazine, mais elle avait déjà fait tous les mots croisés…

J’ai dit au facteur que pour moi, ça allait ; que j’étais surtout intéressé par le contenu, même si je fais aussi les mots croisés ; que si la dame rendait le magazine, tout allait bien ; que j’étais désolé pour le désagrément…

Mais le facteur ne l’entendait pas de la sorte. Il m’a demandé où il y avait une librairie susceptible d’avoir le dit magazine. Je lui ai renseigné la librairie la plus proche et je lui ai dit que c’était bon comme ça…

Un quart d’heure plus tard, il sonnait à nouveau et me tendait avec un grand sourire de quoi m’apporter quelques temps de lecture et de résolution cruciverbiste. Je l’ai remercié, à vrai dire un peu confus.

Il était évidemment en partie un peu responsable du problème. Mais je ne lui en demandais pas tant. J’ignore totalement comment cela se règle à la Poste. A-t-il dû remplir un formulaire quelconque disant que le problème était arrangé ? J’en doute. S’il a résolu le problème – plus que vraisemblablement à ses frais – ce n’est que par fierté pour son métier. En ces temps troubles, mon facteur est aussi un de ces héros de première ligne. Merci Facteur !


Ce billet est le neuf-centième de ce blog Réverbères, commencé en 2006. À une moyenne actuelle d’une vingtaine de billets par an, je peux arriver à 1000 publications en 2025. Bel objectif pour un blog qui n’a pas besoin d’autre facteur que des ondes invisibles et les clics de ses lecteurs. On verra bien si je l’atteins un jour !

vendredi 17 juillet 2020

Comme aux plus beaux jours

Il s’appelait Aufray
C’était un chanteur folk
Il était mon idole
Et le sera à jamais

J’ai souvent pensé que lorsque Hugues Aufray disparaîtrait, je me devrais de lui rendre hommage pour tout ce qu’il m’a apporté. La sortie de son album Autoportrait me donne l’occasion de ne pas attendre d’en faire un hommage posthume. Aufray est bel et bien vivant, plus que jamais. Dans un mois, il aura 91 ans… Il semble en avoir 19 ! Quel bonheur !

En réalité, Hugues Aufray n’a jamais été mon idole. Mais c’est lui qui m’a permis de découvrir la chanson et la guitare. À la fin des années 60, en pleine vague yéyé, il apportait un peu de contenu dans l’explosion de chansons de l’époque. J’étais chez les scouts et nos voix ont vibré avec nos guitares lors de feux de camp mémorables : À bientôt nous deux, Le bon Dieu s’énervait, Cauchemar psychomoteur, Ce n’était pas moi, Céline, Le cœur gros, Les crayons de couleur, Debout les gars, Dieu est à nos côtés, Guidez mes pas, Je reviens, Des jonquilles aux derniers lilas, Le joueur de pipeau, Le jour où le bateau viendra, L’épervier, N’y pense plus tout est bien, On est les rois, Le petit âne gris, Prière pour un spectacle, Quatre vents, Le rossignol anglais, Santiano, La soupe à ma grand-mère, Les temps changent, Y avait Fanny qui chantait… Toutes ces extraordinaires chansons que je connais encore par cœur et que je prends toujours plaisir à interpréter.

Il y en a deux, moins connues, mais qui m’ont toujours ému plus que d’autres : Ma guitare au saloir et Parle-moi de chez toi. Des chansons qui parlent d’émotion, de solidarité, de fraternité. C’est un peu tout ça aussi qui m’a construit.

Il a fait parfois un peu n’importe quoi et toute son œuvre est loin d’être immortelle. L’est-il lui-même ? Son album sorti ce jour est d’une énergie incroyable, la voix assurée, les guitares modernes, les chansons dans la veine de ce qu’on a toujours aimé chez lui… Quand on entend ça, on ne peut qu’attendre le prochain.

Décidément, Hugues restera encore longtemps au frais !