dimanche 19 novembre 2023

Tu veux ou tu veux pas ?

Les circonstances de la vie sont parfois étonnantes. À près de 70 ans, je suis devenu cette semaine conseiller communal et échevin de la commune de Grez-Doiceau. Ce n’était vraiment pas inscrit dans mon plan de carrière, d’autant plus que celle-ci est officiellement terminée depuis bientôt 8 ans. Mais ce n’est pas « à l’insu de mon plein grez ». Il y a 5 ans, je me suis présenté en connaissance de cause aux élections communales, concrétisant ainsi mon engagement citoyen de longue date.
 
Je n’étais habitant de cette commune rurale composée d’une dizaine de villages que depuis deux ans et, assez logiquement, je ne fis pas partie des 3 élus directs de notre liste. Mais les circonstances de la vie personnelle de ces « politiciens non professionnels » font qu’il y a des mouvements tout au long d’une législature de 6 ans. Il y a quelques semaines, je me suis donc retrouvé face à un dilemme inattendu : « tu veux ou tu veux pas ? ».
 
Répondre à cette question ne fut pas facile, pour différentes raisons tant personnelles qu’institutionnelles. J’ai fini par décider d’y aller, mais on peut se demander pourquoi. L’évolution de la société fait que la fonction politique n’est plus très valorisée. Pour beaucoup, les politiciens sont soit incompétents soit corrompus. Pour d’autres, seuls les citoyens de base savent ce qui est bon pour leur environnement. Pour la majorité, la vie politique ne les intéresse simplement pas, car – selon eux – elle ne leur apporte rien si ce n’est de devoir payer des impôts.
 
Choisir d’assumer mes responsabilités n’est pas un choix naïf. Je sais que les politiques n’ont pas de baguette magique, même s’ils ont les meilleures intentions du monde. Ils prennent des décisions pour l’intérêt général, en ayant la plupart du temps en mains le maximum d’éléments constitutifs de la situation. Ces décisions sont indispensables. Elles ne sont pas nécessairement toujours les meilleures, car elles dépendent de choix fondamentaux d’ordre idéologique sur la base de valeurs propres à chacun. En fonction de ces valeurs, le « bien public » n’a pas toujours le même sens. Pour le mettre en œuvre, il me semble naturel de m’impliquer dans les sphères où se prennent les décisions. Non pas pour disposer d’un quelconque pouvoir, mais pour essayer d’orienter les choses dans la direction qui me semble avoir du sens, ou du moins le sens que je veux bien y donner.
 
Mais je vous l’accorde : ça, ce sont de belles intentions. Elles m’ont convaincu d’y aller. Dans un an déjà, il me faudra tirer le bilan concret et là non plus, je ne suis pas naïf : je n’aurai pas changé le monde. Mais au moins, j’aurai essayé… un tout petit peu !