mercredi 28 février 2007

Coupé du monde, coupé de soi ?


Aujourd'hui, pour un banal transfert de nom de domaine, le site de mon entreprise, ainsi que son courrier, a été inaccessible. À l'heure où j'écris, le problème semble rentré dans l'ordre et il n'y a sans doute pas de répercussions importantes.

Cela ne m'a quand même pas empêché de me dire que nous sommes bien peu de choses et qu'aujourd'hui - pour certains du moins, auxquels j'appartiens - nous laissons en toute confiance (ou inconscience ?) un peu de nous-mêmes sur la toile, dans la grande communication mondiale virtuelle… si fragile techniquement.

J'ai participé il n'y a guère à un forum très actif dont l'administrateur a décidé du jour au lendemain et unilatéralement la fermeture totale. Personnellement, étant relativement nouveau sur ce forum, je n'ai rien perdu dans l'affaire, mais je me dis que certains membres avaient peut-être laissé sur celui-ci des textes, des réflexions, des photos… auxquels ils tenaient. Soudain, la lumière s'éteignait, le fil était coupé… On peut y perdre beaucoup de soi !

J'ai encore les traces sur de petits bouts de papier de certains textes que j'ai écrits il y a une quarantaine d'années… mais je n'ai que peu de traces de ce que j'écris depuis deux mois à peine sur ce blog. Cela fait partie de la philosophie "blog" : on écrit du virtuel, non concrétisé sur du papier. Et si demain, pour je ne sais quelle folle raison, les ordinateurs Blogspot s'éteignaient définitivement… J'y perdrais un peu de moi-même, comme des milliers d'autres blogueurs sans doute.

Mon existence n'est pas liée à ce blog. Je vivais très bien avant de le réaliser. Et il s'arrêtera sans doute un jour, pour être remplacé par autre chose, j'imagine. Mais s'il venait à se couper sans que j'y sois préparé, je serais un peu coupé du monde et un peu plus encore coupé de moi.

Il faudrait sans doute songer à en imprimer une copie papier. Mais cela aurait-il du sens ?

dimanche 25 février 2007

On avance

Il semble maintenant évident que le réchauffement climatique est une réalité et qu'il entraînera des modifications importantes pour la planète Terre, notre planète. Ce n'est pas la première fois dans l'histoire de celle-ci qu'un tel bouleversement climatique intervient. On ne s'en rappelle évidemment pas, si ce n'est de par nos cours d'histoire. Cette fameuse "ère glaciaire" devait être bien froide ! L'histoire de la Terre est loin de se limiter à l'histoire de l'Homme. Bien au contraire, celle-ci n'est qu'un infime moment de la grande Histoire. Il convient de garder le sens et l'ordre des choses.

Il semble évident aussi que l'action de l'Homme n'est pas contraire à ce réchauffement climatique. D'aucuns prétendent que c'est la première fois qu'une espèce vivante crée sa propre disparition. Je n'en suis pas si sûr. Une des hypothèses les plus vraisemblables quant à la disparition des dinosaures est qu'ils étaient pour la plupart des végétariens… de grands végétariens. Les quantités de végétaux ingurgitées se transformaient naturellement en échappements gazeux (tout comme les vaches participent aujourd'hui activement à l'émission de CO2). Ces échappements auraient entraîné, tout comme aujourd'hui, de grandes modifications climatiques conduisant inexorablement à la disparition de ces dinosaures.

Mais la vie ne s'est pas arrêtée pour autant. Au contraire, de cette disparition ont émergé d'autres espèces, plus évoluées. Jusqu'à l'Homme. Incroyable espèce qui modifie fondamentalement la conception de ce qu'est un être vivant. L'erreur serait cependant de croire que cet Homme, qui n'est apparu il n'y a que très peu de temps, serait le stade ultime de l'évolution ! Quel incommensurable péché de vanité serait-ce là !

Le réchauffement climatique que nous connaissons va peut-être déboucher sur des conséquences désastreuses pour la Terre, et en particulier pour l'Humanité. La Terre va-t-elle pour autant disparaître ? Non, vraisemblablement. Elle en a connu d'autres. Sa disparition est programmée : le jour où le Soleil éclatera dans 5 milliards d'années. D'ici là, la Terre continuera ses variations dont nous connaissons un soubresaut aujourd'hui.

L'Homme a bien sûr tout intérêt à limiter les effets de serre et à modifier quelque peu ses pratiques parasitaires. Mais qu'il le fasse ou non, cela ne changera pas grand chose : plus que vraisemblablement, l'Homme actuel est appelé à disparaître et à être remplacé par un être plus adapté, plus évolué, plus civilisé. Quand cette évolution aura-t-elle lieu ? Bien malin serait celui qui pourrait le dire !

Je ne peux pas m'empêcher d'être optimiste : on avance. On avance vers un mieux. On ne fait malheureusement pas d'omelette sans casser des œufs. L'histoire du monde est peuplée de catastrophes apocalyptiques et de disparitions d'espèces. Mais toujours, la vie continue. Toujours, sort du chaos une nouvelle espèce plus évoluée, plus fine, plus tendre, plus complexe, plus intéressante. Nous ne sommes qu'un tout petit moment de l'Histoire, une fraction de seconde. Quelle merveille : on avance !

jeudi 22 février 2007

D'une musique à l'autre

Henri Matisse © 1939

Il y a longtemps que j'en rêvais : pouvoir faire entendre des musiques sur ce lieu d'expression. La musique, c'est si important ! Proposer des images que j'aime, des mots que j'apprécie, des idées que je partage… tout ça marchait bien. Mais sans la musique, il y avait quelque chose qui manquait. Et je ne voyais pas trop comment faire. Internet a de cela de merveilleux : quand vous cherchez la réponse à une question, vous finissez par la trouver. Pas directement. Il faut un petit peu chercher. Il faut aussi ne pas être effrayé parce que la bonne information est rédigée en anglais. Après, il faut encore tâtonner, ne pas obtenir tout de suite ce que l'on veut, adapter…

Finalement, cette recherche m'a bien plu. À partir de dorénavant et jusqu'à désormais, mon blog offre de la musique… qui peut être coupée si elle vous énerve. Le fonctionnement est plus facile à comprendre que l'installation ! La machine choisit au hasard parmi la liste que j'ai constituée [et qui évoluera au fil de mes (re)découvertes], mais vous pouvez aussi choisir le morceau que vous voulez.

D'une musique à l'autre : de la chanson française, mais aussi anglaise ou flamande, du folk, du jazz (surtout contrebasse), du classique… Bref, quelques musiques que j'aime et qui ne sont pas trop connues. On ne les entend en tous les cas pas au supermarché du coin ! Bonne écoute !

Vive la musique. Comme dirait Cath, elle ne sert pas à grand chose, mais elle change tout !

mercredi 21 février 2007

Chagrin d'amour

Un jeune qui m'est proche connaît ces jours-ci ses premières vraies peines d'amour. Y a-t-il plus grande souffrance ?

Quand on a à peine 20 ans, qu'on accepte à un moment de regarder autre chose que soi-même, qu'on laisse tomber un coin de sa cuirasse pour laisser pénétrer le ver de l'amour qui s'infiltre un peu partout, quand enfin on existe vraiment pour quelqu'un d'autre et que quelqu'un d'autre existe vraiment pour nous, comment peut-on comprendre ou tolérer que finalement, tout cela n'avait pas de sens ? Peut-on ressentir tout cela autrement que comme une immense trahison, un intolérable gâchis ?

Une de perdue, dix de retrouvées, dit-on ! Mais où se trouve la perdue, la seule qui compte vraiment ? Cette plaie bâillante peut-elle jamais se refermer, s'autocicatriser ? Ne vit-on pas là des moments qui marquent à jamais notre destin, notre confiance en soi, notre confiance en l'autre, notre confiance en la vie, notre confiance en l'amour… ?

La vie continue, bien sûr. The show must go on ! Et l'amour reviendra, peut-être plus grand encore… Qui sait ? En attendant, la souffrance est là. Est-elle évitable ? Est-elle inévitable ? Est-elle inutile ? Ou bien est-elle indispensable ? Pour pouvoir vivre. Pour pouvoir aimer. Pour pouvoir être soi-même.

mardi 20 février 2007

Carnaval

© J. Dupont

Aujourd'hui, comme chaque année, des milliers de personnes vont faire la fête un peu partout dans le monde. Dont à Binche, en Belgique.

J'avoue être assez rétif à l'idée de carnaval. Qu'est-ce qui peut bien motiver toutes ces personnes à se déguiser, à adopter un comportement relativement infantile, à tenter de devenir quelqu'un d'autre… alors qu'il est déjà si difficile d'être soi-même ?

C'est vrai, pour parler de Binche, qu'il est aussi difficile de résister au son des tambours, qu'inévitablement les pieds se mettent à bouger tout seuls, suivis petit à petit par tout le corps qui s'anime, qui danse… Mais est-ce une raison pour se déguiser et jeter des oranges ?

Esprit chagrin ? Oui, je l'avoue. Je n'aime pas ce genre de fête. Si au moins les gens savaient encore pourquoi ils la font… Le Mardi-Gras, c'est la veille du Mercredi des Cendres. Faire la fête les jours gras, c'est se permettre trois jours de folie avant 40 jours de jeûne, d'abstinence, de recueillement, d'introspection… Mais s'il y a de plus en plus de monde qui fait Carnaval, qui fait encore Carême ?

Bref, je resterai dans mon coin alors que tant d'autres s'amuseront ensemble. Finalement, ce sont sans doute eux qui ont raison. La vie est trop courte pour rater une occasion de s'amuser. Mais voilà, il est temps que je me mette au travail, comme tous les Mardis-Gras…

samedi 17 février 2007

N'y pense plus, tout est bien


Aujourd'hui, pour la première fois depuis presque 4 mois, j'ai enfourché à nouveau mon Dylan, non sans appréhension.

La dernière fois, c'était le lundi 23 octobre 2006. Il faisait humide. Une piétonne a eu la mauvaise idée de traverser la route devant moi. J'ai eu peur. J'ai freiné. Je suis tombé. Si c'est surtout ma jambe qui m'a fait souffrir au début, il y a longtemps maintenant que c'est mon épaule qui me rappelle quasi sans arrêt cette stupide chute.

Mais on ne peut pas rester éternellement sur un revers. Il fallait me redresser. Avancer. N'y pense plus, tout est bien. Don't Think Twice It's All Right. Une de mes chansons préférées. De… Dylan !

Alors, j'ai repris la route. Un peu stressé. L'épaule tendue. Le soleil était de la partie. La route bien sèche. Une dizaine de kilomètres. Il n'en fallait pas plus. N'y pense plus, tout est bien.

Je ne suis pas un motard. Juste un scooteur. Par facilité. Par liberté aussi. Ce n'est pas la vitesse qui m'intéresse. Mais la souplesse. L'insouciance. Sauf que des soucis, il peut y en avoir. Alors, il me faudra désormais garder cela en tête. Ce ne sera pas difficile, je crois. On n'oublie pas une meurtrissure.

Mais, n'y pense plus. Tout est bien.

vendredi 16 février 2007

Leroy de l'indécence

Le 11 juillet 2000, un autocariste de la société Leroy s'endormait au volant, près d'Orléans. Bilan : deux jeunes adolescents du patro de Jurbise tués, et une quarantaine de blessés.

La justice a suivi son cours. Dans la dignité des tribunaux et de toutes les parties, y compris les parents meurtris. Aujourd'hui, le tribunal correctionnel de Tournai rendait son jugement. Avec des peines de prison, toutes avec sursis.

Pendant que la présidente du tribunal lisait son jugement, une dizaine d'autocaristes de la société Leroy n'ont rien trouvé de mieux que de venir tourner en rond autour du Palais de Justice en klaxonnant à qui mieux-mieux ! La présidente a dû interrompre sa lecture et les avocats de la famille Leroy ont quitté l'audience, écœurés par cette manifestation, non sans avoir présenté leurs excuses aux familles des victimes.

Comment ces autocaristes ont-ils osé ? Il a fallu près de 7 ans d'enquête, d'auditions, de confrontations, de réquisitoires, de plaidoiries… Tout cela dans la dignité. Dans la prise en considération du drame qui s'est joué ce jour-là, tant pour les jeunes victimes que pour le chauffeur qui ne s'en remettra jamais. Sept années de dignité, ruinées d'un seul coup de klaxon intempestif.

Lorsque la justice n'est plus respectée, c'est toute l'organisation sociale qui s'effondre. Aujourd'hui, cette manifestion - dont personne n'a compris la raison d'être - n'a fait que tuer une deuxième fois Gauthier et Morgane.

mercredi 14 février 2007

Amoureux

© Eve Clair

Quoi de plus banal comme sujet en ce 14 février ! Faut vraiment ne pas vouloir se fouler !

D'abord, tout simplement, je suis amoureux, et donc - que je le veuille ou non, que je le fête ou non - c'est un peu ma fête aujourd'hui…

Ensuite, comment ne pas s'extasier devant cette découverte d'archéologues italiens, près de Mantoue : les restes d'un - jeune - couple enlacé depuis plus de 6000 ans ? Les deux squelettes se font face et leurs fronts se touchent presque, leurs bras et leurs jambes sont emmêlés dans une ultime étreinte.

Pourquoi ont-ils été enterrés enlacés ? Sans doute tout simplement parce qu'ils s'aimaient ! On ne saura sans doute jamais pourquoi ni comment ils sont morts, ni pourquoi ils ont été mis en terre dans les bras l'un de l'autre, mais il devait certainement y avoir un sentiment entre eux !

Les archéologues ont annoncé aujourd'hui qu'ils laisseraient le plus possible les corps dans la position dans laquelle on les a trouvés ! Manquerait plus que cela : vous pensez, 6000 ans d'amour… Quelle merveille !

vendredi 9 février 2007

Pas rien d'être parrain


Adeline, ma filleule, vient d'avoir 15 ans ! Quinze ans, c'est quelque chose ! Ma filleule Isabelle va avoir 26 ans dans 2 jours. Céline, ma filleule, se rapproche de ses 20 ans et vit une belle mais dure expérience en Angleterre depuis deux ans. Simon, mon seul filleul, du haut de ses 13 ans, s'efforce de garder la tête froide dans les désépousailles de ses parents.

J'ai accepté 4 fois d'être parrain. À la demande des parents. Si les filleul(e)s intervenaient dans le choix de leur parrain, les choses seraient-elles différentes ? Sans doute ne serais-je pas parrain ! Quoique, on ne sait jamsis !

On devient parrain sans trop savoir ce que cela signifie. Le mot anglais "godfather" est sans doute plus explicite. Mais est-il plus significatif ? Comme si on pouvait être "dieu-père" ? Ce mot met l'accent sur l'aspect religieux de la fonction ? Mais est-ce vraiment comme cela qu'on la reçoit ? Et ceux qui la donnent le font-ils dans cet esprit ? Je ne renie pas cette dimension. Mais que veut-elle dire ?

A fortiori, un(e) filleul(e), cela s'adopte. Tout comme un parrain s'adopte. Dans mon cas, je ne suis pas sûr que les adoptions mutuelles aient vraiment réussi. Il faut dire que je n'ai pas l'impression que cela avait mieux fonctionné avec mon parrain et ma marraine.

Mais au bout du compte, parrain, je le suis. Mes trois filleules et mon filleul sont des êtres spéciaux, particuliers. Je ne les vois guère. Je ne suis pas vraiment en relation avec eux. Mais si le besoin s'en faisait vraiment sentir, je crois que je serais là. Maladroitement, mais je serais là. Qui sait ?

jeudi 8 février 2007

Mon iPod, mon meilleur pote


Je fais partie de ceux dont l'iPod a changé la vie ! Pensez-donc : pouvoir transporter avec soi, n'importe où dans le monde, à tout moment disponible, des milliers de chansons, et pouvoir les écouter avec une qualité inestimable ! J'en suis personnellement à mon deuxième iPod qui contient - actuellement - 6647 morceaux : des chansons, du jazz, du classique, du folk, du pop, des musiques de films… Beaucoup de morceaux viennent de mes vieux 33 tours !

Au début, comme tout le monde, j'écoutais mes morceaux préférés, tout en utilisant la fonction aléatoire qui permet - par les chocs qu'elle occasionne - de redécouvrir à chaque coup les morceaux. Mais j'ai rapidement compris qu'avec ce système, il y a des morceaux que je n'écouterais jamais !

J'ai donc décidé de systématiser cela : j'ai créé des "listes de lecture intelligentes" en fonction du compteur. J'ai donc par exemple une liste des morceaux que j'ai déjà entendus 4 fois ou moins… Pour le moment, j'utilise la liste "6 fois". Elle contient tous les morceaux que j'ai déjà entendus 6 fois (c'est la majorité) et ceux que j'ai ajoutés dernièrement et qui n'ont donc pas encore atteint ce nombre. Tant que cette liste ne sera pas entièrement vide, je ne lirai qu'elle… Ensuite, on passera à la liste "7 fois". Avec le nombre de morceaux, je sais quand j'écoute une chanson qu'il me faudra sans doute attendre 2 ou 3 ans pour écouter la suivante. C'est dingue, je sais !

Si je continue à acheter des CD, je ne les écoute presque plus. Après une première écoute, s'il m'a plu, je l'importe dans ma base iTunes, et je ne l'écoute plus qu'à travers mon iPod.

Tous les soirs, lorsque je me couche dans mon lit, je m'accorde un quart d'heure d'iPod qui finit par s'éteindre tout seul… quelle merveilleuse détente !

mardi 6 février 2007

Les relations virtuelles

Internet nous a permis d'entrer dans l'univers des relations virtuelles. Être en relation, parfois de manière très intense, sans être en relation, sans se frotter physiquement à l'autre, sans sentir ses mouvements, ses réticences, ses passions… Ne connaître de lui que ce qu'il veut bien dire et comme il veut bien le dire, sans pourtant qu'il ait lui-même conscience de ce qu'il dit vraiment, puisque l'autre n'est pas là pour lui servir de miroir.

Combien de "chats", de forums, de messageries instantanées… se nourrissent de ces relations virtuelles ? Quelle richesse ! Quel partage ! Des hommes et des femmes qui n'oseraient jamais parler d'eux dans la vie de tous les jours, se dévoilent sans plus beaucoup de pudeur, partagent leurs émotions, prennent la parole interdite ! Il est devenu possible, banal même, de discuter de ce qu'il y a de plus profond en soi avec quelqu'un qu'on n'a jamais vu et qui se trouve de l'autre côté de la planète… Merveilleux.

Sauf que ce n'est jamais que virtuel. Qu'il est toujours impossible de savoir ce que pense exactement l'autre, ce qu'est exactement l'autre. Qu'il devient même possible de ne plus savoir exactement ce qu'on pense soi-même, ce qu'on est soi-même. La relation se nourrit de fantasmes mutuels qui constituent le ciment de la correspondance, à défaut de se tenir la main ou de foutre son poing dans l'œil de l'autre. Inévitablement, au détour du chemin, il y a le malentendu… ou plutôt le mal-lu, le mal-interprété… qui, de dégénérescence en dégénérescence, sans plus aucun contrôle, peut voler vers une souffrance, elle, devenue bien réelle.

On a beau savoir tout cela au départ. Le piège semble toujours se refermer. Sans pitié. Et pourtant… pourtant peut-être est-il quand même possible de laisser éclore la rose et de se laisser prendre sa vie en noir et blanc dans un tourbillon de couleurs. Peut-être…

dimanche 4 février 2007

Pédophilie, crime contre l'enfance

© Mose

La police espagnole a arrêté deux moniteurs de camps de vacances pour enfants soupçonnés d'avoir fait subir de multiples sévices sexuels à des mineurs et d'en avoir diffusé les images sur l'internet. Les deux hommes sont des Espagnols âgés respectivement de 21 et de 29 ans.

Nouvelle du jour… aussi banale que toutes les nouvelles du même genre qu'on peut lire quotidiennement dans nos journaux.

Chaque jour, si on est un peu attentif dans la lecture des journaux belges francophones, on peut être informé d'une ou deux nouvelles histoires de pédophilie. En un an, cela fait environ 500 pédophiles qui ont été repérés et coincés. Pour un pédophile pris, combien de pédophiles agissent en toute impunité, passant entre les mailles du filet ? Deux ? Trois ? Cinq ? Dix ? Admettons qu'il y en ait cinq non repérés pour un dénoncé. Cela fait par an environ 3000 pédophiles en Belgique francophone. Pour environ 4 millions de francophones. Un nouveau pédophile par an pour 1333 personnes ! Et je ne compte pas ici toutes les personnes qui ont des pulsions vers les enfants en les maîtrisant parfaitement, ni de ceux qui sont déjà en prison.

Nous connaissons tous au moins 1333 personnes. Nous connaissons donc tous au moins un pédophile actif. Quelle horreur !

On a déjà tout dit sur la pédophilie. Je ne peux ajouter grand chose… mais comment ne pas être horrifié par le fait qu'un adulte impose à un(e) enfant des pratiques aussi lourdes de sens. L'homme est ainsi fait que la sexualité est au cœur de ce qu'il est, que tout tourne un peu autour de celle-ci. Vivre pleinement une sexualité épanouie et respectueuse de soi et de l'autre est une des plus belles choses qui peut nous arriver, nourrir notre vie, nous mener au-delà de ce que l'on croyait possible. Mais imposer une sexualité non comprise à un être encore incapable d'en saisir le sens, les limites et les possibilités, c'est enfermer - par pur égoïsme - cet être dans une prison vide et le réduire - parfois - à ne plus exister, au propre comme au figuré.

Pourquoi ?

vendredi 2 février 2007

Rien à moitié dans l'amitié

Joseph Matar © 1988

Peut-on imaginer quelque chose de plus extraordinaire que l'amitié. Comme il est bon de pouvoir se retrouver, simplement, comme si on ne s'était jamais quittés, pour pouvoir reprendre la conversation là où on l'avait laissée, pour échanger sans crainte ni méfiance sur ce que l'on est, sur ce que l'on vit, ce que l'on espère ou que l'on n'espère plus.

Un ami, une amie… ce sont les biens les plus précieux. Ceux sans lesquels tous les autres n'auraient pas de sens.

L'amitié n'a pas besoin de grand cérémonial. À l'inverse de l'amour, il n'y a jamais eu de cérémonie officielle pour pouvoir se dire "Nous sommes amis". Et personne n'a jamais dit en parlant d'un ami ou d'une amie "Voici ma moitié".

Pas de moitié dans l'amitié. Elle se partage sans limites. Quel bonheur que d'avoir plusieurs amis. Des vrais. Pas des copains-copines. Mais des amis. À qui on peut tout dire. Sans attendre qu'ils disent à leur tour. À qui on peut faire confiance. En sachant qu'ils font confiance aussi. Qu'on peut ne plus voir pendant tout un temps, mais qu'on retrouve, en se disant simplement - ou en ne se le disant pas d'ailleurs, qu'importe -, je suis là, tu es là, nous sommes bien ensemble.

jeudi 1 février 2007

19h55 - 20h00


À 19h55, ce soir, un peu partout en Europe, les lumières vont s'éteindre. Pendant 5 minutes.

Cinq minutes pour sauver un peu notre Terre. Ce ne sont évidemment pas ces 5 minutes dans le noir qui vont changer quelque chose. Faut pas rêver ! D'autant plus que s'il y aura vraisemblablement des milliers de lampes qui s'éteindront, il y en aura des millions qui resteront allumées.

Peu importe. Ce qui importe, c'est qu'en éteignant la lumière, on va la faire renaître. Redonner un peu d'espoir à une planète qui risque fort de s'épuiser à force de trop et de mal donner. Illuminer un fifrelin notre gestion de nos ressources. Attirer les feux de l'actualité vers une réalité tant connue qu'elle est ignorée.

Ce soir, la lumière naîtra de sa mort passagère.