dimanche 29 mars 2009

Écrin paisible

FMG © 2009

Qu’est-ce qui fait qu’un lieu devient un lien ? Sans doute un regard. Sans le regard, un lieu ne serait jamais qu’un lieu, dans toute sa banalité, sans aucun éclat. Par le regard, un lieu peut prendre une autre dimension, devenir unique, dans toute sa singularité, et se transformer en écrin.

Le regard ne suffit pas. Il faut aussi la lumière. Sans la lumière, il n’y a pas d’ombre, pas de relief, pas de reflet, pas de rupture ni de clair-obscur. C’est la lumière qui nous révèle les choses et qui les transforme en écrin.

La lumière ne suffit pas. Il faut également les formes, les couleurs, les hésitations, les contrastes. Il faut encore le détail qui permet de créer le lien, de le nouer, de s’y rattacher. Finalement, c’est le détail qui fait l’écrin.

Le détail ne suffit pas. Il faut enfin l’âme. Celle-ci est toujours mystérieuse et ne se laisse pas vraiment voir. Pourtant, c’est elle qui nourrit le lieu, qui lui donne vie, qui ouvre les portes de la vérité simple, qui apporte le sens sans lequel le lien ne serait que rien. D’où vient l’âme ? Qui pourrait le savoir ? Mais c’est bien l’âme qui fait du lien un écrin.

vendredi 27 mars 2009

La vie continue…

FMG © 2009

Et pendant ce temps-là, la vie continue. Les Malgaches marchent, comme ils ont toujours marché. Les paysans viennent vendre leurs oignons, leurs tissus, leurs tomates… Les hommes passent leur temps à ne rien faire pendant que les femmes s’occupent des enfants. Les enfants se grattent le derrière espérant vaincre les problèmes d’hygiène. Tout cela sous le soleil et dans une ambiance bon enfant.

Pour tous ces gens, la préoccupation essentielle est de savoir ce qu’ils vont manger ce soir (du riz) et surtout à quel prix. Les tourments politiques ne les émeuvent pas trop. Non pas qu’ils n’ont pas leur opinion ni que cela ne les intéresserait pas. Ça les intéresse et ils ont leur opinion. Mais enfin, il n’y a pas de quoi arrêter de vivre.

La situation politique semble plus inextricable que jamais. Il y a une Haute Autorité de Transition, mais qui n’est pas haute, qui n’a pas d’autorité et dont la dimension transitoire en rend perplexe plus d’un… la HAT peut tomber demain… comme elle peut encore être en place dans 4 ou 5 ans… Qui sait ?

Comme toute île, Madagascar rêve de pouvoir vivre en autarcie. Mais tout le monde sait bien que ce n’est pas possible. Un seul exemple : il faut payer le salaire des fonctionnaires. Si ce n’est pas le cas, demain ils se mettront en grève. Si tous les fonctionnaires d’un pays ne travaillent plus, l’État ne peut plus fonctionner. Avec ou sans HAT. Avec ou sans lâcheté achetée !

Mais qui se soucie de ça ? Tout le monde et personne. La vie continue. Il y a tant de choses à faire. Alors, les Malgaches marchent. Ils vendent et achètent des oignons. Ils s’occupent des enfants. Ils laissent passer le temps. Ils se grattent le derrière. C’est ça, la vraie vie !

mercredi 25 mars 2009

Revers de la médaille

FMG © 2007, 2009

Si j’ai pu éclairer un peu l’aspect « démocratique » de passage de pouvoir à Madagascar, il ne faudrait pas croire pour autant que je l’approuve.

Qu’on le veuille ou non, cette alternance s’est faite par la force et la violence. Des saccages ont eu lieu, du vandalisme a été perpétré parfois par des gens très bien de leur personne, des intimidations ont touché beaucoup de monde, y compris des étrangers et des diplomates…

Le Président était aussi à la tête d’un empire commercial. Y a-t-il eu confusion dans la gouvernance du pays ? Je n’en sais rien. Quand bien même ce serait le cas, est-ce une raison pour faire disparaître cet empire, entraînant la mise au chômage de milliers de personnes, de manière directe ou indirecte ?

Il y a aussi des décisions qui sont en train d’être prises, remettant en question des décisions précédentes. Le nouveau ministre de l’Éducation a ainsi déclaré que toutes les réformes en cours étaient suspendues. D’accord, cela ne signifie pas qu’elles sont supprimées et peut-être seront-elles reconduites et/ou aménagées dans la suite du processus. N’empêche… il ne me semble pas qu’on prenne des décisions dans le monde éducatif dans le but de s’enrichir. Alors, pourquoi suspendre des réformes qui touchent directement tous les enfants de la République ? Pourquoi balayer d’un coup un travail en profondeur qui a nécessité des heures d’investissement personnel pour des milliers d’éducateurs, responsables, formateurs… ?

Il est sans doute trop tôt pour poser les questions. Les choses peuvent encore changer. Mais justement, ne va-t-on pas viser le changement pour le changement, sans bien appréhender la globalité de la problématique ? Toutes les réformes n’ont sans doute pas la même valeur ni la même importance. Sans doute faut-il poser des questions de pertinence par rapport à des objectifs à poursuivre. J’ai bien peur cependant qu’on jette le bébé avec l’eau du bain… avec des conséquences qui pourraient être dramatiques.

mardi 24 mars 2009

Démocratie en demi-teinte

FMG © 2007

La communauté internationale est, pour l’instant, unanime : ce qui s’est passé à Madagascar est incompatible avec les concepts démocratiques. Mais qu’est-ce que la démocratie ? J’ai déjà abordé ici la question, il y a deux ans, juste après une autre mission à Madagascar. Mon entrée était alors les différentes élections qui avaient lieu à l’époque, sans que cela ne change vraiment grand chose. J’avançais que ce qui caractérise vraiment la démocratie n’est sans doute pas cette fausse délégation de pouvoir liée aux élections, mais l’alternance.

Et voilà qu’une alternance existe de fait, ici, à Madagascar. En dehors de tout cadre légal et de toute élection. Cette alternance est-elle pour autant non démocratique ? Je n’oserais pas l’affirmer. Elle ne correspond pas, il est vrai, aux concepts démocratiques occidentaux. Mais peut-être s’inscrit-elle dans une vision démocratique malgache dans la mesure où elle semble avoir l’assentiment d’une majorité de malgaches.

Personne ne conteste que le Président déchu, M. Marc Ravalomanana, a permis à Madagascar de se développer. De nombreux travaux ont eu lieu sous son impulsion. Il n’est sans doute pas contestable non plus qu’au fur et à mesure du temps, il a plus utilisé le « je » que le « nous », en prenant les décisions qui lui convenaient sans trop se soucier des autres. Une opposition naturelle est née, réunissant les ressentiments de nombreuses personnes. Cette opposition s’est amplifiée et a pris confiance en elle. Cela a créé un peu de panique du côté du Président. Un jour, ses troupes ont tiré sur les contestataires, en en tuant plus d’un. Ce n’était plus, pour de nombreux Malgaches, un Président, mais un tueur. La suite est logique. Certains militaires ont à leur tour retiré leur confiance au chef suprême. À partir de là, il ne pouvait plus tenir longtemps. Il a finalement remis le pouvoir à un Directoire militaire. M. Andry Rajoelina a déclaré que ce n’était pas cela qu’il voulait et le Directoire lui a remis les pleins pouvoirs en déclarant le faire en toute autonomie. La passation a été avalisée par la Haute Cour Constitutionnelle. Le peuple, surtout, a manifesté son enthousiasme devant ce qu’il considère comme sa victoire. Il y a bien sûr des insatisfaits, mais il semble en réalité que la grande majorité approuve le changement, sans se poser plus de questions et sans ressentir le besoin de le valider par des élections.

N’est-ce pas aussi une forme de démocratie ? Personnellement, je n’approuve pas la manière et il est trop tôt pour dire si j’approuve le fond. Mais je m’interroge sur le sens profond de la démocratie. Celui-ci ne doit pas être occulté par des règles formelles. C’est un peu comme le concept de « qualité » zéro défaut. Pour promouvoir cette qualité, des paquets de normes ont été édictés (ISO, AFNOR, etc.). Certaines entreprises ont tellement investi dans ces normes qu’elles en ont un peu oublié le sens premier : viser la qualité. Au bout du compte, elles perdent plus de temps à respecter les procédures qu’à mettre réellement en œuvre une politique de qualité.

Sans doute ne peut-on pas tout se permettre avec la démocratie… Mais plutôt que de condamner une alternance non votée, ne faut-il pas essayer de la comprendre et de lui donner sens ? Je pose la question… sans nécessairement avoir la réponse.

lundi 23 mars 2009

Akoa, hôtel de rêve

FMG © 2009

Une fois de plus – la seizième, pour être précis – je suis à Madagascar. Avec en moi, des tas de questions qui se bousculent. Les événements que ce pays a vécus ces dernières semaines et continue à vivre ne sont pas banals. Comment rester indifférent devant ce qui s’est passé ? Comment accepter sans broncher un changement politique aussi important alors qu’il n’a aucune base légale ? Comment continuer à avancer ? Ces questions sont bien présentes en moi en cette première soirée malgache. Je ne voudrais pas les éluder, et j’y reviendrai certainement dans les jours qui viennent.

Mais ce soir, je voudrais faire une halte par respect pour ce pays que j’aime tant. Une halte qui vaut ce qu’elle vaut. C’est simplement la mienne. La halte que je fais dans ce pays avec mon statut d’expert international…

Il me fallait un peu de sécurité avant de venir ici. Je me retrouve donc logé dans un hôtel un peu excentré – certainement pas excentrique – qui m’offre un calme olympien. Une petite oasis de plénitude, d’amabilité, de calme.

Je ne sais pas trop quand je pourrai profiter de cette piscine. Mes horaires de travail ne devraient pas trop me le permettre. N’empêche, il y a le « rien que pour le plaisir des yeux » typiquement africain. Il y a cette douce impression d’être un peu hors du monde, alors même que je suis loin de l’être ! Il y a cette ivresse de se trouver dans un océan de beauté, qu’elle soit d’origine naturelle ou humaine. Mais toute beauté actuelle n’est-elle pas d’ailleurs humaine ?

Je prends cette image. Je m’en nourris. Je m’en abreuve. Je ne veux voir que cette ambiance hors du temps, hors de la réalité, hors des questions. Celles-ci auront bien assez de temps pour exister !

La plénitude nous attend là où on ne l’attend pas toujours !

vendredi 20 mars 2009

Is cool sur Facebook, ou l’illusoire tricherie

Je reviens une troisième fois sur le jeu Is Cool de Facebook. Il faut dire que grâce à mes deux billets précédents, j’ai plus que doublé le nombre de visiteurs quotidiens de mon blog ! Alors, autant continuer… quoique je ne suis pas sûr que ce soit vraiment les lecteurs que je souhaite, mais enfin ne boudons pas notre plaisir.

Je continue et je continuerai à jouer à Is Cool. Mais je resterai un petit joueur. Tout est relatif. Avec mes 8055 points actuels, je suis largement en tête du classement de « mes amis ». Mais je ne suis que 14 741e sur les 3 437 498 joueurs. Ce n’est pas dédaignable : s’il y avait seulement 1000 joueurs, cela veut dire que je serais 4e du classement ! Mais tout cela n’a aucune importance.

En tant que « petit joueur », je continue à trouver cela amusant : mes amis m’envoient des points et cela signifie qu’ils pensent à moi et que moi, je pense à eux ! C’est sympa. Cool, quoi ! Ça ne change rien de fondamental dans nos vies, mais on s’y sent bien.

Je n’oserais pas dire qu’il en va de même pour disons les 10 000 premiers, ceux qui sont engagés dans la course folle. Pour comprendre, il faut savoir que le premier actuel a 6 903 495 points, c’est-à-dire 857 fois plus que moi ! Pour avoir autant de points, il ne suffit pas de cliquer quelques fois, quand on en a l’occasion, sur les deux boutons du jeu. Il faut avoir une démarche systématique… et être un peu obsédé.

L’idée initiale du jeu est de dire à ses amis qu’on les trouve cool. Chouette concept. Mais il s’est vite transformé, pour certains, en quête absolue du maximum de points. La manière la plus simple, comme j’ai pu l’expérimenter et ensuite l'abandonner, est de devenir l’ami de fournisseurs de points et de cliquer…

D’autres ont trouvé des combines plus subtiles : accepter les points sans en envoyer en échange [pas du tout rentable], créer d’autres profils d’utilisateurs et s’envoyer à soi-même des points [pas très rentable…], jouer « en famille » en se relayant sur un compte pour pouvoir à tout moment recevoir et envoyer des points [rentable, mais il faut trouver des personnes aussi fêlées que soi…], installer un petit logiciel qui clique pour vous 24 heures sur 24 [tout à fait rentable]… et que sais-je encore. Tous ces moyens (et je dis bien « tous ») sont des artifices, des illusions. On se croit cool sans l’être véritablement. Ça s’appelle de la tricherie… mais finalement, si le jeu est d’avoir le maximum de points, pourquoi ne pas trouver tous les moyens possibles et imaginables pour y arriver ? Qu’importe finalement. La seule personne qu’on trompe réellement, c’est soi-même !

Tout cela ne serait rien si cette tricherie systématique ne s’accompagnait de délations, de mépris, d’injures, de psychodrames, de jugements autoritaires et arbitraires (d’autant plus quand ils sont le fait de personnes qui ont l’autorité)… Au bout du compte, une ambiance sinistre et nauséabonde, bien loin de l’esprit « cool ».

Je ne terminerai cependant pas ce coup de gueule sans dire que de nombreuses personnes ont profité de ce jeu pour rencontrer réellement de nouvelles amitiés. Ça n’a l’air de rien, mais finalement, ce jeu n’est-il pas simplement avant tout un moyen d’être moins seul… ?

dimanche 15 mars 2009

Case départ, ou l’envol d’une information

Je ne vais pas ici donner une appréciation du dernier CD de Nicolas Peyrac, Case départ. En réalité, ça m’aurait bien plu parce qu’il y a des tas de choses à dire sur cet excellent album, tout en douceur et en profondeur. Je ne le ferai pas, d’une part parce que je l’ai déjà fait par ailleurs, et d’autre part parce que d’autres l’ont fait avec talent. Certains parviennent même à en parler sans vouloir le faire, mais ça c’est une autre histoire, peu intéressante d’ailleurs.

C’est pourtant là que ça devient amusant, parce que le vrai sujet de mon billet d’aujourd’hui trouve un peu son origine dans ce que Monsieur A a lui-même vécu. Bref, lorsque l’album est sorti officiellement, le 26 janvier 2009, je me suis rendu – comme Monsieur A – chez un grand disquaire installé en Belgique, sans trop d’illusion.

Je n’ai bien sûr rien vu dans les rayons et je me suis donc adressé au premier vendeur venu. Un petit jeune, bien de sa personne. Quand je lui ai parlé de Peyrac, il a perdu un peu de sa superbe : visiblement, il ne connaissait pas. Il m’a d’ailleurs demandé si c’était en jazz ou en classique. On ne peut pas tout connaître, j’en sais quelque chose, moi qui ai encore tant de choses à découvrir.

Là où cela devient amusant, c’est quand notre homme s’est tourné vers son ordinateur et a fait – comme tout le monde – une recherche sur Google, non sans me demander d’épeler le nom.

Lorsque les résultats ont été affichés, il a cliqué sans hésiter sur la page que Wikipedia consacre à Nicolas Peyrac. Tout le monde sait qu’aujourd’hui, c’est là qu’on trouve l’information à jour et fiable (je ne rigole pas…). Après avoir rapidement parcouru la page, le vendeur afficha un grand sourire et énonça « Ah oui, effectivement, c’est sorti aujourd’hui… ».

Je lui ai répondu, mais je ne suis pas sûr qu’il ait réellement compris le sens de l’information que je lui donnais : « Oui, je sais, c’est moi qui l’ai écrit ! ».

Je suis, occasionnellement, contributeur de cette splendide encyclopédie qu’est Wikipedia. Et oui, c’était moi qui avais introduit quelques jours plus tôt l’annonce de la sortie du nouveau CD de Nicolas Peyrac.

Je suis reparti avec une commande qui a fini par se concrétiser un peu moins d’un mois plus tard, mais surtout avec un étrange sentiment. Ainsi donc, il suffit de trouver une information sur Wikipedia pour la croire tout à fait fiable et véridique. Alors même que le principe de base de Wikipedia est que tout le monde peut entrer de l’information. Qu’on me comprenne bien : je crois que c’est justement ce principe « démocratique » qui fait la force de Wikipedia. Je crois que l’information qu’on y trouve est la plupart du temps plus fiable et plus véridique qu’ailleurs, justement par ce principe démocratique.

N’empêche, ça m’a quand même bien fait sourire. Imaginez que j’aille demander d’acheter le nouveau CD de Brel, juste après avoir introduit une fausse information. Imaginez que… Décidément, l’information tient à peu de choses !

vendredi 13 mars 2009

Glouton gluten

L’intolérance au gluten est à la mode… Combien de personnes ne sont-elles pas déclarées victimes de cette affection, avec – pour les plus atteints – ce qu’on appelle la maladie cœliaque ? Une véritable poisse qui nécessite un régime draconien éliminant toute trace de gluten. Pas évident quand on sait que celui-ci se retrouve un peu partout, et notamment dans de nombreuses céréales comme le blé, l'avoine, l'orge et le seigle… Pas évident, mais pas impossible. Certains même y trouvent une nouvelle vie, comme le montre très bien le blog « L’intolérance au gluten m’a libérée ».

L’intolérance au gluten existe vraiment. Je ne vais pas ici prétendre le contraire. Mais n’est-ce pas aussi une affection à la mode, débouchant de plus sur des marchés juteux ? On peut se poser certaines questions. Je ne suis pas médecin et je n’ai pas les compétences pour affirmer quoi que ce soit. Mais je m’interroge.

Depuis quelques mois, mon dernier fils, 19 ans, a rencontré des difficultés intestinales importantes. Il a fait plusieurs analyses, passant de médecin à médecin. Les résultats n’étaient, semble-t-il, pas très clairs. Ce n’est pas rassurant quand on est parent. Difficile de voir son enfant touché dans son corps sans qu’on trouve vraiment les causes des problèmes.

Assez logiquement, le fiston est arrivé chez un médecin nutritionniste. Celui-ci a demandé de nouvelles analyses auprès d’un laboratoire spécialisé. Le verdict est alors tombé : IgG spécifique au gluten de 23, alors que la norme est <12. On nous dit que c’est une vraie catastrophe, qu’il doit se passer de gluten jusqu’à la fin de sa vie, et même qu’avec de tels résultats (combinés avec d’autres carences, notamment en oméga-3), il ne peut utiliser que 30% de son cerveau !

Nous découvrons alors le beau monde des produits sans gluten. Caractéristique de base : ils coûtent deux ou trois fois plus que les produits habituels. Caractéristique secondaire : ils ne sont pas toujours très bons, mais on s’y fait.

Jusqu’au jour où notre « médecin de famille » (qui n’avait pas été consulté au départ) s’étonne un peu. Pour lui, un IgG élevé montre assurément qu’il y a du gluten dans le corps de notre bonhomme, mais pas nécessairement qu’il y est intolérant. En réalité, si on faisait cette analyse chez 10 personnes en parfaite santé, on risquerait bien de trouver des taux élevés chez sept d’entre elles…

Selon notre médecin, seules les analyses de l’IgA sont valides pour identifier une intolérance au gluten (ne me demandez pas la différence entre IgA et IgG… je n’en sais rien). On découvre que ces analyses ont déjà été faites, demandées par un autre médecin : IgA Protéinogramme : 158, pour une norme comprise entre 70 et 400. Gliadine IgA : 1, pour une norme <5. Gliadine IgG : 2, pour une norme <10. Transglutaminase tissu1 IgA : 1,8, pour une norme <4.

Ces résultats ne prouvent pas que mon ado n’a pas de problèmes de santé. Il faut continuer à chercher. Mais il semblerait qu’il n’y ait en tout cas pas d’intolérance au gluten, comme il nous l’avait été affirmé.

Au bout du compte, nous sommes bien démunis. Comment savoir qui a raison ? Mais comment aussi ne pas être interpelé par le fait que les résultats alarmants proviennent d’un laboratoire non agréé et qui développe une politique commerciale assez agressive ? Il y a de quoi se poser des questions, non ?

samedi 7 mars 2009

Quatuor, Corps à cordes

FMG © 2009

Que dire qui n’ait déjà été dit sur « Le Quatuor » ? Rien. Si ce n’est que leur spectacle est un moment magique où le temps suspend son vol.

Il y a de la musique, bien sûr. Pas n’importe laquelle. Quelle leçon de tolérance et d’ouverture quand tous les styles se mélangent dans des harmonies célestes !

Il y a de la poésie. Celle des mots, mais aussi et surtout celle du surréalisme permanent où l’on prend conscience que tout est possible, que la réalité est transcendée dans un émerveillement subliminal.

Il y a de la danse. Celle des corps qui ne sont pas faits pour ça, mais qui – on ne sait trop comment – se transforment en un ballet incessant où le cristal des voix rivalise avec l’architecture du geste.

Il y a de l’humour, évidemment. Celui qui emporte l’imagination dans les rêves les plus fous et les plus délirants. Celui qui fait oublier le temps tant on en rit, tant on en vit.

Il y a de la lumière. Celle qui accompagne la musique, la poésie, la danse et l’humour pour les transporter vers des horizons insoupçonnés où la ligne claire défie la courbe de la vie. Sans la lumière, il manquerait l’essentiel.


Deux autres tableaux : des chansons et des guitares.

vendredi 6 mars 2009

Coaching & Merchandising scolaires

En Belgique comme en France, se développent de plus en plus des initiatives visant à apporter un soutien scolaire aux élèves de nos écoles. Sauf que cela ne se passe pas dans l’école, mais en dehors des heures scolaires et contre monnaie trébuchante, que ce soit par la formule classique des cours particuliers ou par des séances de « coaching scolaire » ou encore des sites internet censés aider les jeunes à faire leurs devoirs ou à réaliser des activités de renforcement.

Toutes ces formules ont peut-être une certaine efficacité, et il faut l’espérer. Mais elles sont surtout un immense constat d’échec de l’école elle-même. Bien plus, elles sont l’aveu de l’incapacité de celle-ci à remplir sa fonction, à savoir instruire les enfants.

Le plus grave est d’ailleurs que les enseignants sont les premiers à mettre en avant le besoin d’un soutien extérieur pour certains élèves, sciant ainsi la branche sur laquelle ils sont assis. Comment accorder du crédit à des professionnels qui déclarent qu’il faut chercher ailleurs les moyens de remplir leur fonction première ? Il y a là une autodévalorisation assez incompréhensible, sauf bien sûr si cette attitude permet in fine d’arrondir les fins de mois des enseignants…

Cette externalisation des apprentissages est une dérive dangereuse. On est dans un système où l’enseignement ne devient qu’une garderie. Bien sûr, des élèves n’ont pas besoin d’une aide extérieure et réussissent à apprendre à l’école. En réalité, on est en droit de se demander si ces élèves-là n’apprendraient pas tout autant s’ils n’allaient pas à l’école. En d’autres termes, ils n’auraient pas réellement besoin de celle-ci, même si c’est elle qui actuellement leur fournit un cadre d’apprentissage.

Le véritable public-cible de l’école devrait être les élèves qui ne s’en sortent pas, qui ont des difficultés pour apprendre, qui ne savent pas comment faire, qui ne comprennent pas du premier coup, qui ne sont pas très motivés… Au lieu de simplement constater l’échec de leur enseignement, que ce soit par le redoublement ou par l’externalisation du soutien scolaire, les enseignants ne devraient-ils pas relever le véritable défi qui se pose à eux ? N’est-ce pas leur obligation ?

Certains enseignants – la majorité sans doute – font bien sûr convenablement leur boulot. Cela ne signifie pas qu’ils réussissent nécessairement à ce que leurs élèves apprennent convenablement et atteignent le niveau désiré. La réussite scolaire est complexe et liée à différentes composantes de type socioéconomique, organisationnel, pédagogique et personnel. Cette complexité est évidente et il serait naïf de penser qu’il suffit de… N’empêche, la situation actuelle d’externalisation risque de conduire à une privatisation de l’école, le « savoir » devenant une marchandise comme une autre que les plus nantis peuvent s’offrir pendant que les autres n’ont qu’à se débrouiller tout seuls. Avec cette crise qui s’installe, n’est-il pas temps de réagir au niveau de ce qui constitue, ou devrait constituer du moins, le premier bien commun : l’accès au savoir ?

lundi 2 mars 2009

Telle une étoile

FMG © 2009

Faut dire qu’on l’a attendu. On n’y croyait plus trop. On ne savait plus vraiment que le soleil pouvait briller de mille feux et réchauffer la terre.

Et voilà que le soleil s’est transformé en étoile. Façon de parler bien sûr : depuis la nuit des temps, le soleil est une étoile. Mais ce n’est pas tous les jours qu’il le montre, qu’il se découpe tel que tous les enfants dessinent les étoiles.

S’il n’y avait que ça… On a peine à le croire, mais l’étoile céleste assume à nouveau pleinement sa fonction calorifique. Le soleil chauffe la terre. Et les cœurs.

Finalement, il ne faut pas grand-chose. Un peu de ciel bleu, un peu de soleil, un peu de sourires, un peu de poésie, un peu de surprise, un peu de complicité, un peu de lumière, un peu de simplicité. On mixe le tout et ça crée des moments de bonheur. Et tel un soleil, le bonheur s’immisce partout.

La nuit survient, bien sûr. Elle est apaisante. Elle permet caresses et extase. Elle invite à se ressourcer. Inévitablement, quand il le faut, elle se termine pour laisser renaître le soleil.

C’est cela le secret : le soleil finit toujours par renaître, briller de mille feux et réchauffer la terre.