Et pendant ce temps-là, la vie continue. Les Malgaches marchent, comme ils ont toujours marché. Les paysans viennent vendre leurs oignons, leurs tissus, leurs tomates… Les hommes passent leur temps à ne rien faire pendant que les femmes s’occupent des enfants. Les enfants se grattent le derrière espérant vaincre les problèmes d’hygiène. Tout cela sous le soleil et dans une ambiance bon enfant.
Pour tous ces gens, la préoccupation essentielle est de savoir ce qu’ils vont manger ce soir (du riz) et surtout à quel prix. Les tourments politiques ne les émeuvent pas trop. Non pas qu’ils n’ont pas leur opinion ni que cela ne les intéresserait pas. Ça les intéresse et ils ont leur opinion. Mais enfin, il n’y a pas de quoi arrêter de vivre.
La situation politique semble plus inextricable que jamais. Il y a une Haute Autorité de Transition, mais qui n’est pas haute, qui n’a pas d’autorité et dont la dimension transitoire en rend perplexe plus d’un… la HAT peut tomber demain… comme elle peut encore être en place dans 4 ou 5 ans… Qui sait ?
Comme toute île, Madagascar rêve de pouvoir vivre en autarcie. Mais tout le monde sait bien que ce n’est pas possible. Un seul exemple : il faut payer le salaire des fonctionnaires. Si ce n’est pas le cas, demain ils se mettront en grève. Si tous les fonctionnaires d’un pays ne travaillent plus, l’État ne peut plus fonctionner. Avec ou sans HAT. Avec ou sans lâcheté achetée !
Mais qui se soucie de ça ? Tout le monde et personne. La vie continue. Il y a tant de choses à faire. Alors, les Malgaches marchent. Ils vendent et achètent des oignons. Ils s’occupent des enfants. Ils laissent passer le temps. Ils se grattent le derrière. C’est ça, la vraie vie !
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