mardi 21 mars 2017

Voter pour José Happart ?

Ainsi donc, José Happart a annoncé aujourd’hui qu’il se présentait à l’élection pour la présidence de la Fédération PS liégeoise ! Quand j’ai appris cette nouvelle, j’ai éclaté de rire ! Alors même que cette élection vise à « rénover » cette mouise apparue par le scandale Publifin, s’il y a bien quelqu’un qui personnifie les pratiques délirantes et corrompues du PS, c’est José Happart ! Bref, c’est sûrement une blague !

Ce n’en est pas une : Happart est vraiment candidat. Personnellement, je suis convaincu cependant que c’est une bonne blague que ses copains lui font : ils l’ont certainement persuadé qu’il devait se présenter, qu’il était l’homme providentiel, que des tas de militants allaient voter pour lui en remerciement de ses nombreux services rendus antérieurs et qu’il bénéficierait donc des mêmes émoluments que la mouvance Publifin-Nethys ! Il est évidemment trop tôt pour dire ce qu’il en sera, mais je suis vraiment curieux de voir quel score atteindra le zigoto !

Cela dit, une autre blague… tout à fait véridique : José Happart est le seul socialiste (et le seul homme d’ailleurs) pour lequel j’ai jamais voté dans des élections officielles belges !

Enfin, en l’occurrence, c’étaient les élections européennes de 1989. Je venais de rejoindre – pour 30 ans, mais ça je ne le savais pas encore – la Flandre ! Il y avait ces élections et je ne savais vraiment pas pour qui voter. Or, à cette époque, Happart était le porc-épic/hérisson symbole de la lutte des francophones en Flandre.

Bref, le jour du vote, je suis arrivé avec dans mes poches le matériel nécessaire. Sur le bulletin de vote, j’ai consciencieusement dessiné le cadre d’une nouvelle liste dans laquelle il n’y avait qu’un seul candidat : José Happart ! Le travail terminé, j’ai saisi le crayon rouge pour colorier le rond destiné à faire connaître mon vote.

Heureusement, la Flandre n’était pas encore passée au vote électronique ! J’ai donc pu exercer mon devoir électoral dans les meilleures conditions. Et, pour la petite histoire, José Happart fut élu, avec 308 117 voix de préférence, meilleur score pour le collège francophone. En réalité, 308 118 voix, mais…

Espérons quand même qu’il n’obtiendra pas autant de voix à la prochaine élection. Ce serait dommage pour ses amis… et pour la morale politique !

samedi 18 mars 2017

En voie de disparition


De plus en plus d’espèces sont en voie de disparition. Les perroquets… mais surtout le vison d'Europe, le lynx d'Espagne, le crocodile du Siam, l’addax, l’albatros des Galapagos, l’anguille d'Europe, le guépard asiatique, le gorille de l'Est, la panthère de Floride, le tigre de Sumatra, et bien sûr les abeilles. Sont aussi en voie de disparition la rougeole, les roux, les philanthropes, les chemins ruraux, les agriculteurs, les politiciens honnêtes. Ou encore certaines expressions, certaines langues (dont le wallon), certains métiers (dont le souffleur de verre scientifique), certains modèles de voiture, certaines pratiques ancestrales (dont l’écriture manuscrite), etc.

Faut-il s’en alarmer ? Oui, bien sûr. Il est toujours alarmant de voir quelque chose disparaître. Sauf bien sûr la rougeole. Mais pour le reste, on aimerait bien évidemment qu’elles demeurent en l’état, qu’elles soient immuables.

Pourtant, une des évidences de notre existence est la disparition. La seule certitude que nous pouvons avoir sur notre vie, c’est qu’elle finira, qu’elle disparaîtra. Peut-être pas « la vie ». Mais bien notre vie. On s’en ira, inévitablement, tout comme des milliards d’autres se sont barrés avant nous. C’est la vie.

C’est la vie d’avoir des espèces en voie de disparition. Oserais-je même écrire que la vie n’existe que parce qu’il y a disparition ? Depuis que la vie existe, au départ sous une forme plus qu’embryonnaire, il n’y a eu que des disparitions. Pour permettre d’autres naissances. C’est le principe même de l’évolution. Des espèces disparaissent pour être remplacées par d’autres, plus résistantes, plus perfectionnées, plus évoluées…

Quand on y pense, lutter contre l’extinction des espèces est une attitude « créationniste ». Cela revient à considérer que les choses qui existent viennent de rien et ne doivent leur existence qu’à elles-mêmes. Il n’y avait rien avant elles, et – si elles disparaissent – il n’y aura rien.

En écrivant cela, j’ai bien conscience que la disparition de certaines espèces n’est pas nécessairement un progrès. Par exemple, les abeilles. C’est vrai que l’écosystème est méchamment mis à mal par cette disparition plus que vraisemblablement liée à l’action de l’homme. C’est vrai, je n’en disconviens pas. Mais qu’y aura-t-il après ? Personne ne le sait. Il y a des milliers, pour ne pas dire des millions, d’espèces qui ont disparu avant les abeilles. Pour une suite heureuse ou malheureuse ? Qui peut le dire ?

Qu’on me comprenne bien : mon propos n’est pas de critiquer ceux qui se battent pour la protection des espèces – de tout ordre – en voie de disparition. Mais je ne peux m’empêcher de penser que la vie est la vie. Je suis en fait frappé de constater que ceux qui se disent « progressistes » sont souvent très « conservateurs » en ce qui concerne toutes ces choses qui évoluent et qui disparaissent pour renaître sous d’autres formes.

C’est sans doute une vue bien naïve, mais personnellement, j’ai « envie » de faire confiance à la vie… Tout ce qui doit disparaître doit disparaître. Pour la vie. Pas celle qu’on essaie de perdurer – « je t’aime pour la vie », dans une notion de durée - mais celle qu’on essaie de transfigurer – « je t’aime pour la vie », dans une perspective de dépassement…

jeudi 9 mars 2017

Éjecter les clowns

Une pétition circule actuellement pour demander au Parlement européen de suspendre le député polonais Janusz Korwin-Mikke, à la suite des propos haineux tenus le 1er mars 2017 à l'encontre des femmes et des migrants, et du salut nazi effectué en session le 7 juillet 2015. J’ai signé cette pétition, tout comme – à l’heure où j’écris – près de 800 000 autres personnes. Il faut le faire.

Il faut le faire, même si je ne suis pas sûr qu’une telle pétition aboutira. Non pas que le Parlement européen accepterait sans sourciller de tels propos ou gestes. Mais a-t-il vraiment le pouvoir d’exclure un député qui n’a fait qu’utiliser son droit à l’expression, avant tout dans un souci de provocation ? Tout au plus peut-on espérer que ce vil député soit une nouvelle fois interdit de siéger quelques jours.

Car enfin, ce gars – aussi stupide et dangereux soit-il – a été élu démocratiquement. Il est député européen parce que 67 928 Polonais ont voté pour lui lors des élections européennes de mai 2014. Lors de l’élection présidentielle de mai 2015, il fut classé 4e au premier tour, avec 486 084 voix, soit 3,26% des votes. Ce n’est pas rien quand même.

C’est surtout inquiétant ! Le véritable scandale n’est pas que Janusz Korwin-Mikke continue à lancer ses diatribes provocantes (qui l’ont quand même amené à fréquenter les prisons polonaises durant la période communiste). Finalement, il reste fidèle à lui-même, c’est-à-dire à sa propre turpitude !

Le véritable scandale, c’est qu’un tel personnage a été élu démocratiquement par des milliers de personnes qui se reconnaissent d’une manière ou d’une autre dans ses folies méprisantes.

Le véritable scandale, c’est que ce soutien populaire à un politicien abject n’est pas uniquement polonais. Que ce soit aux USA, en France, aux Pays-Bas, en Hongrie, en Belgique…, on voit bien l’émergence de plus en plus forte – y compris dans l’accès au pouvoir - d’une classe politique qui fonde sa force sur le populisme, la xénophobie, le mépris de l’autre, le nationalisme, l’islamophobie, l’homophobie, etc.

C’est de cela qu’il faudrait vraiment s’inquiéter. Oserais-je dire que Janusz Korwin-Mikke n’est qu’un clown dans la lignée de Donald Trump ou – plus près de chez nous – de Laurent Louis ? Ce ne sont pas ces clowns qui sont dangereux. Ceux qui le sont réellement, ce sont tous ceux – malheureusement de plus en plus nombreux – qui ne se rendent pas compte que ce ne sont que des clowns et qui dès lors leur font croire qu’ils sont dignes d’intérêt… et de pouvoir !

jeudi 2 mars 2017

40 jours sans viande… ou le Carême du 21e siècle ?

Après la « Tournée minérale » - ne pas boire d’alcool pendant le mois de février -, voici donc les « 40 jours sans viande » qui – comme par hasard – commencent le 1er mars, Mercredi des Cendres 2017. Ça va donc nous mener jusque Pâques. Exactement le Carême. Ou comment transformer un jeûne religieux en opération commerciale ! J’admire !

Mais je ne soutiens pas. Pas tellement parce qu’il faut soutenir nos producteurs de viande locaux. Bien sûr, le « Blanc-bleu-belge » est une petite merveille et ce serait dommage qu’il pâtisse de cette fièvre soi-disant « durable » !

En réalité, je suis convaincu qu’il faut manger moins de viande. Ça me semble tellement évident. Pour mille et une raisons, dont celles qui sont mises en avant par les promoteurs de cette action (qui est essentiellement flamande – environ 100 000 participants, dont 3000 wallons… mais ça ne change rien). À ma petite échelle, j’essaie depuis longtemps de manger du poisson au moins une fois par semaine (mais le poisson est également banni des promoteurs de la campagne), et aussi – une fois par semaine – de manger sans viande. Bref, des produits végétariens ou autres. Ce choix ne m’a jamais posé de vrai problème ! Bien au contraire.

De là à vivre 40 jours sans viande ! Alors que tout simplement, il y a des milliers de personnes qui aimeraient simplement, un jour, manger de la viande, ne fut-ce qu’un peu…

Bref, mon problème avec cette action « 40 jours sans viande » est avant tout social. Qui peut vraiment se permettre de participer à une telle action ? Il faut pour cela une bonne maîtrise de la gestion économique familiale et de l’équilibre nutritionnel. Ce n’est pas donné à tout le monde. De toute évidence, une très petite minorité.

Je crois qu’il serait beaucoup plus intéressant de mener une campagne pour que tous – y compris les classes sociales les plus défavorisées – soient à même de mieux gérer leur alimentation et leur budget. Sans ségrégation sociale ni connotation religieuse.