samedi 18 octobre 2014

Été sans fin


L’été n’en finit pas de se terminer. Il faut l’avouer, ce n’est pas désagréable. Pourtant, inexorablement, il disparaît. Ses plus beaux atours se fanent de manière inéluctable, sans qu’on puisse s’y opposer d’une quelconque façon. On peut juste contempler la beauté passée qui sait se rappeler à nos cœurs enchevêtrés.

La vie est ainsi faite. On vit des moments extraordinaires. Ils restent à tout jamais gravés dans nos mémoires, dans notre chair. Il est impossible de les éliminer, de faire comme s’ils n’avaient jamais existé. Tout le monde n’a pas la même mémoire des choses. Personnellement, la mémoire des événements est une des plus vivaces. Je peux revivre comme si j’y étais encore des moments vécus il y a plus de quarante ans, avec les mêmes émotions et les mêmes frissons. Les saisons ont beau se succéder, rien n’enlève la vérité et l’intensité du moment qui compte. C’est une belle mémoire.

Il y a bien sûr certains événements, certaines relations, certaines expériences qu’on aimerait oublier. On fait comme si, d’ailleurs. Mais ils finissent toujours par ressortir, par reprendre leur place dans l’univers des instants qui nous ont construits. Finalement, c’est très bien ainsi. À quoi servirait-il d’ignorer ce qui a fait que nous sommes ce que nous sommes ?

J’aimerais bien, pourtant, pouvoir le faire. Les moments de lumière sont tellement intenses que lorsqu’ils se transforment en ombre, on souhaiterait pouvoir les y laisser. Mais il est vain de lutter contre le mouvement inexorable des vagues. Mieux vaut, au bout du compte, se laisser porter.

L’été n’en finit pas de se terminer. Ses merveilles disparaissent petit à petit. Seul le soleil reste, obstinément. Et les châtaignes étalent leur tapis sauvage, mais serein.

samedi 11 octobre 2014

Pouvoir au-delà des personnes

Ainsi donc, la Belgique a un nouveau gouvernement depuis ce 11 octobre 2014. Un gouvernement de droite, clairement. Le néo-libéralisme – sauce école de Chicago – va y trouver sa concrétisation avec cette illusion de croire que c’est en offrant aux entreprises la liberté de faire du bénéfice qu’on participera au développement de tous, du moins de tous ceux qui veulent s’épanouir dans une société tournée vers elle-même. À vrai dire, tout aussi clairement, ce gouvernement n’est pas celui que je soutiendrais !

C’est clair, mais je m’étonne quand même de nombreuses réactions de certains de mes « amis » facebookiens. Certains se taisent d’abord : ceux qui ont crié au scandale lorsque les majorités régionales wallonnes et bruxelloises, ainsi qu’à la Communauté française de Belgique, se sont constituées ! Quoi, on osait exclure le Mouvement réformateur, alors même qu’on ne faisait que réunir des partis qui représentaient la majorité des voix ! Ceux qui ont hurlé au scandale trouvent normal, apparemment, qu’un gouvernement fédéral se constitue aujourd'hui quand bien même il ne représente qu’une minorité très minime des électeurs francophones. Bien sûr, il y a une majorité parlementaire, mais celle-ci n’est que flamande. Cela ne semble pas représenter un quelconque problème pour les tenants du libéralisme. Soit.

Je suis aussi étonné de voir la réaction de mes « amis » de gauche qui semblent découvrir qu’un gouvernement de droite a été instauré. Ça ne date quand même pas d’aujourd’hui. Et en soi, c’est le fondement même de la démocratie : celle-ci n’existe vraiment que s’il y a alternance. Sur le plan théorique et conceptuel, le fait d’avoir un gouvernement clairement de droite, excluant les socialistes, est une preuve de la réalité démocratique de notre pays. Là où cela devient comique – du moins si j’ose utiliser ce terme – c’est que mes « amis » FB dénoncent non seulement ce gouvernement odieux de droite, mais aussi le PS et le CdH jugés responsables de cette dérive droitière du fait de leur mauvaise gestion des dimensions sociales et économiques dans le gouvernement précédent. Bref, à les entendre, seul un gouvernement excluant la NV-A, le CD&V, l’Open-VLD, le sp.a, le MR, le PS et le CdH aurait pu bénéficier de leur soutien par les temps qui courent. Un tel gouvernement ne pourrait donc réunir que le Vlaams Belang (?), Groen, Ecolo, PVDA+/PTB-Go et le Parti Populaire (?). Soit 18% des suffrages exprimés. Il y a là une logique qui m’échappe, mais soit.

La démocratie, avec toutes ses imperfections, est un univers délicat, plein de paradoxes. Loin d’être parfait en tout cas. À défaut de mieux, je pense qu’il faut en saisir les chances et les malchances. Je ne suis pas heureux du nouveau gouvernement belge. Je pense qu’il faudra à tout moment dans les années qui viennent être attentif et dénoncer les options prises en défaveur de la population. Je pense aussi qu’il ne sera jamais assez tôt pour le faire. Je soutiens donc toutes les dénonciations qui sont faites dès maintenant. Mais j’estime qu’il faut critiquer les propositions, les idées, les orientations. Pas les personnes. Et là, j’avoue avoir quelques doutes.

samedi 4 octobre 2014

La tonte

FMG©2014

Quelle jouissance de pouvoir tondre un 4 octobre, sous le soleil et sous le regard admiratif de mon petit-fils Alexis supposé faire la sieste, mais se jouant des rideaux pour profiter pleinement du spectacle ! (Il finira quand même par les refermer pour rejoindre les bras de Morphée.)

J’aime tondre. C’est un des rares moments où je parviens – plus ou moins – à déconnecter mon cerveau de tout ce qui le fait carburer en d’autres temps. Les opérations mentales pour tondre ne sont pas d’un haut niveau cognitif – même si le danger est en réalité permanent et qu’il faut y être attentif. Mais finalement, seule compte la ligne. Pour faire en sorte qu’elle soit la plus droite possible. Elle ne l’est jamais totalement. C’est peut-être ça qui suscite la fantaisie de la tâche.

Cela ne vaudrait pas la peine d’en parler en temps normal, mais là, un 4 octobre, ça le fait quand même. (Quoique !). À cette date, il fait théoriquement un peu froid et très humide. Aujourd’hui, il fait chaud et sec. Bien sûr, l’herbe était humide ! Il ne faut pas rêver : dans notre cuvette, l’herbe est humide chaque matin, même en pleine sécheresse estivale. Alors, anticyclone ou non, la fraîcheur nocturne automnale humidifie en profondeur l’herbe de notre prairie. Je n’ose pas dire « pelouse » : elle est trop sauvage pour ça !

Tout ça, simplement pour dire mon plaisir. On ne le dit jamais assez. Ce billet n’a aucune autre ambition. Partager ce plaisir simple. Peut-être en induira-t-il aussi chez quelque hypothétique lecteur !

jeudi 2 octobre 2014

Vive le « dopage »

Un des athlètes les plus prometteurs du sport belge, Thomas Van der Plaetsen, un décathlonien – la discipline ultime – vient donc d’être testé positif à l’hormone HCG (Human Chorionic Gonadotropine) lors d’un contrôle hors compétition.

Il a tout de suite – comme tous les sportifs dans ce cas-là – dit qu’il n’avait rien pris et demandé une nouvelle analyse de l’échantillon B. Ça, c’est pour le sport…

Il est aussi allé consulter son médecin. Une des explications possibles de la présence de cette hormone – outre l’éventuelle volonté d’un effet boostant au niveau de la production de testotérone après une cure d’anabolisants, totalement condamnable – serait l’annonce d’un cancer en formation. C’est apparemment le cas : le décathlonien a expliqué aujourd’hui être atteint d’une tumeur aux testicules ! Il a décidé d’agir rapidement en enlevant la tumeur. Il sera opéré demain, vendredi.

On peut supposer que son dossier médical parviendra à exclure toute velléité de dopage et qu’il pourra reprendre sa carrière dans les plus brefs délais.

Mais finalement, l’important n’est pas là. Ce jeune de 23 ans, sportif accompli, a pu – grâce à ce dépistage d’éventuel dopage – détecter sa tumeur et réagir rapidement. Il est évidemment impossible de savoir ce que serait devenu sa vie sans cet événement. Grâce à lui, les mesures essentielles de santé ont été prises. Bravo !

On peut juste espérer – et on a toutes les raisons de le croire – qu’il ne suivra pas le même chemin qu’un certain Lance Armstrong, lui aussi en son temps victime d’un cancer des testicules !

On n’en est pas là… et on espère surtout revoir rapidement cette rage de se surpasser qui caractérise ce magnifique athlète !