dimanche 16 septembre 2012

Coups de matraque

Un jeune part en vacances avec copains et copines dans un pays étranger. Il fait la fête avec ses amis. Il est là pour ça : prendre du bon temps ! Il y a beaucoup d’autres jeunes en vacances dans ce coin ensoleillé. La fête est parfois bruyante, pas toujours contrôlée.

Un soir, l’ambiance est chaude. Le jeune se balade avec ses copains, en s’amusant comme il se doit. Tout à coup, il est bousculé… par des policiers qui n’aiment pas trop ces fêtes. Les a-t-il provoqués ? Difficile à savoir. Mais quand ils le bousculent, il se contente d’esquiver. Il n’aime pas la violence. Premier moment terminé. Deuxième échauffourée. Les policiers reviennent à l’assaut et le jeune reçoit quelques coups de matraque… Cette fois, il répond par quelques injures tout en cherchant à nouveau à se retirer de ce combat qui ne le concerne pas. Troisième attaque, groupée cette fois. Cinq ou six policiers, armés de matraques, contre un jeune sans aucune défense. Combat inégal. Le jeune se retrouve enfermé dans un cachot.

Un médecin vient le voir : il paraît que tout est en ordre. Les blessures ont sans doute une autre couleur par là. Il reçoit aussi la visite d’une avocate. Elle le prépare à son passage devant le juge. Mais celui-ci n’aura jamais lieu : une heure avant, il est libéré. Il s’en va, sans demander son reste, reconduit par l’avocate.

Banal événement de vacances ? Peut-être. On peut évidemment se demander pourquoi ce jeune était là, au mauvais moment et au mauvais endroit. On peut se dire que les brutalités se seraient arrêtées s’il n’avait pas réagi aux premiers coups. On peut penser qu’il est normal que les policiers en aient marre de devoir faire face tous les soirs à des fêtards venus dont on ne sait où et qui troublent l’ordre public. On peut, évidemment.

On peut aussi se demander s’il est normal pour autant de tabasser un jeune qui n’a pas commis d’acte délictuel. On peut penser que les policiers se sont acharnés sur lui pour ne pas devoir s’acharner sur les autres, plus nombreux. On peut enfin s’interroger sur le fait qu’il ait finalement été libéré sans passer devant le juge : il y avait sans doute un risque qu’il dise la vérité et que ces policiers se retrouvent dans une situation difficile. On peut, aussi.

On peut enfin penser que tout aurait pu se passer autrement. On peut espérer que le dialogue est encore possible, même dans des moments tendus. On peut rêver que l’hospitalité consiste à autre chose qu’à asséner des coups de matraque. On peut, enfin.

jeudi 6 septembre 2012

Délation vertueuse ?

Ainsi donc, la chaîne Casa, en Belgique, invite son personnel à dénoncer tout acte délictuel d’un autre membre du personnel, dont il aurait connaissance. Chacun est encouragé à dénoncer ses collègues qui auraient volé de l'argent ou des marchandises, octroyé une remise à un ami, ou qui n'auraient pas presté leurs heures de travail… Gros scandale apparemment, qui me laisse perplexe.

La délation, c’est quelque chose de mauvais. Wikipédia le dit d’ailleurs : la délation est une dénonciation méprisable et honteuse. Elle consiste à fournir des informations concernant un individu, en général à l'insu de ce dernier, souvent inspiré par un motif contraire à la morale ou à l'éthique et donc honteuse. On m’a toujours dit et fait sentir que raccuspoter, cela ne se faisait pas ! Dénoncer une bêtise commise par quelqu'un d'autre est ignoble. On dit d'ailleurs que la raccuspote est sans culotte ! Dans ma carrière d’enseignant, j’ai d’ailleurs toujours admiré – quoiqu’elle m’énervait – la solidarité entre enfants qui faisait qu’on ne disait surtout pas quel était l’auteur du petit méfait, malgré toutes les tentatives de séduction et/ou de menace des professeurs !

D’accord, la solidarité, c’est très bien. C’est même peut-être la seule valeur qui en vaille la peine. Mais si j’étais témoin d’un crime – prenons comme exemple imaginaire celui de cette horrible histoire en Haute-Savoie – et que je connaisse l’assassin, qu’il soit même peut-être mon ami, devrais-je me taire ? Ne serait-ce pas ce silence qui serait alors honteux et méprisable ? L’exemple est fort, bien sûr. Mais jusqu’où faut-il être solidaire des conneries des autres ? J’avoue que je n’en sais rien.

Dénoncer un collègue qui vole ou roule l’entreprise dans laquelle je travaille n’est-il pas en réalité un acte naturel au service de l’intérêt collectif plutôt qu’à celui d’un individualisme nocif ? Le mot « délation » fait peur, bien sûr, parce qu’il est connoté négativement. Mais pourquoi faudrait-il « protéger » celui qui fait le mal sous le prétexte que c’est mon collègue ?

Ne soyons pas bégueules : inciter à dénoncer les méfaits des autres peut conduire malheureusement à en inventer pour le plaisir de les dénoncer. Les règlements de compte entre collègues risquent de trouver là une voie royale pour leur épanouissement injuste et nauséabond. C’est un risque, j’en ai bien conscience. Mais cela change-t-il vraiment quelque chose sur le fond ?

Plus que jamais, je n’ai pas de réponse définitive à toutes ces questions. La seule réponse au bout du compte est au niveau de l’éthique personnelle. Celle-ci se fonde sur des valeurs, des histoires, des souffrances, des bonheurs… Personnellement, si j’étais cadre dans la société Casa, je ne crois pas que j’aurais incité les membres du personnel à dénoncer leurs collègues malfaisants, mais peut-être aurais-je trouvé utile de les informer que s’ils voulaient le faire, ils pouvaient toujours s’adresser à tel numéro de téléphone ou à telle adresse électronique. Cette nuance est-elle hypocrite ? À vous de le dire…

dimanche 2 septembre 2012

Quel bel été !

Quel bel été ! Depuis le 21 juin, je n’ai quasiment plus vu de pluie. La fin du mois de juin n’était pas superbe, mais je me suis retrouvé en mission au Cap Vert la première quinzaine de juillet et le soleil y était naturellement présent. De plus, la mission était intéressante : je n’y ai pas fait grand chose, mais j’ai vu un peuple qui se prenait en mains face aux défis du 21e siècle. Passionnant.

Après, je fus en vacances. Au Portugal, sous un soleil limpide et chaud. Quel bonheur ! Les quelques contacts que j’ai eus avec la population m’ont là aussi permis de découvrir un peuple qui en veut, qui voit avant tout le soleil avant de se lamenter sur la crise qui pourtant les touche de plein fouet.

Le mois d’août me permis de connaître le soleil belge, resplendissant de Sint-Agatha-Rode à Saint-Idesbald ! Pas sûr que les dieux y soient pour quoi que ce soit, mais c’était bien agréable.

Demain, ce sera pour moi – comme pour beaucoup – la rentrée professionnelle. Il faut bien que les choses s’arrêtent pour laisser la place à d’autres défis, d’autres enjeux, d’autres rêves. Mais en me baignant encore tout à l’heure dans l’eau plus ou moins froide de la piscine familiale, j’ai goûté le plaisir du soleil de septembre, la fraîcheur de l’eau désaltérante, la lumière des saines fins de journée.

Quel bel été ! Je ne suis pas seul à le penser. Je vous invite à visionner cette vidéo du réalisateur luxembourgeois Vitùc qui glorifie les petits plaisirs de la vie. Que la rentrée soit illuminée par cette vision !