mercredi 21 mars 2012

Chanteurs indignés

À vrai dire, au jour d’aujourd’hui, je ne sais pas trop qui est à l’initiative de ce projet, mais j’en ai été informé par l’intermédiaire de mon ami Jofroi qui – sur les deux CD concernés – interprète 5 chansons.

Mais il n’est pas le seul à se retrouver sur ce double album dont la couverture s’inspire clairement de cet extraordinaire petit ouvrage de Stéphane Hessel « Indignez-vous », un document à lire d’urgence si vous ne l’avez pas encore fait. Comme dit Wikipédia, cet opuscule, d'une trentaine de pages, qui défend l'idée selon laquelle l'indignation est le ferment de l'« esprit de résistance », est devenu un phénomène d'édition.
Que des chanteurs s’associent à cette démarche, cela me semble tout à fait normal. Mais j’avoue être touché de voir que ce sont principalement des chanteurs que j’aime et dont certains trouvent une place de choix dans mon site personnel : Michel Bülher (16 chansons – avec un nombre pareil, il doit sans doute être dans les initiateurs), Georges Chelon (6 chansons), Julos Beaucarne (3 chansons), Frédérik Mey (2 chansons), Marc Robine (2 chansons), mais aussi d’autres monuments comme Léo Ferré, Jean Vasca, Jacques Marchais, Francis Lemarque ou Claude Vinci.

Rien d’original dans toutes ces chansons qui ne sont que des reprises. Mais quelles reprises et pour quelle indignation ! Pour le moment, apparemment, ce double album n’existe qu’en téléchargement sur les plates-formes légales. Il pourrait peut-être devenir objet physique si on s’adresse à EPM. Peu importe, cet album existe et c’est une œuvre de salubrité publique.

Bien sûr, on aurait pu y trouver d’autres chanteurs. Je pense notamment à Nicolas Peyrac qui, dans le genre, ces dernières années, n’a pas raté sa cible ! Mais évidemment, il y a des choix à faire, sans doute guidés par des « appartenances commerciales ».

Bon, si vous voulez écoutez ça, il paraît que c’est possible sur Deezer et sur Spotify, même si je n’ai plus aucune confiance – pour des raisons qui me sont personnelles – dans ces plates-formes d’écoute. Mais à part ça, écoutez : ça vaut la peine !

dimanche 18 mars 2012

Le WE, c’est moi qui cuisine

Le WE, c’est moi qui cuisine. Bon d’accord, il ne faut pas être doué en mathématiques pour se rendre compte que cela ne fait jamais que 2 jours sur 7. Vingt-huit virgule cinquante-sept pourcents du temps global, ce n’est pas grand chose… mais c’est toujours ça !

Il ne faut pas croire que c’est la seule chose que je fais pour faire tourner notre ménage. Je débarrasse la table tous les jours et je fais la vaisselle ! Je m’occupe aussi des poubelles. Enfin, juste pour les monter sur la route. Et puis, je… je… oui, quelques fois, je vide le lave-vaisselle, je m’occupe aussi en partie des poubelles avant de les monter sur la route.

Il faut bien reconnaître que la plus grande partie des tâches ménagères sont faites sans que je m’en rende compte vraiment. Ce n’est pas moi qui nettoie par terre et ailleurs, ni qui lave ou repasse le linge, ni qui fais les courses de base, ni qui remets en ordre quotidiennement les choses qui bizarrement changent de place sans y retourner, ni qui m’occupe des petites (grandes) affaires de nos enfants, ni qui gère tous les petits (grands) dossiers d’assurance pour les sinistres de la vie courante, ni qui vérifie que tout le monde a ce dont il a besoin, ni qui veille à ce que le jardin soit fleuri et agréable, ni… La liste doit sans doute encore être longue.

Bien sûr, je fais moi aussi des petites choses pour que le ménage fonctionne. Ça me paraît l’évidence même, mais je n’oserais pas établir la liste de ces petites choses, parce que de toute façon elle serait sans commune mesure avec celle de la femme que j’aime et qui supporte ma faiblesse masculine !

Mais le WE, c’est moi qui fais la cuisine. Je n’y fais rien de particulier, mais je le fais. Je sais bien qu’il y a des tas de mecs qui ne pourraient en dire autant ! Tout comme il y en a des tas d’autres qui font bien plus que moi.

Qu’importe finalement. L’important n’est-il pas de trouver un équilibre dans le respect mutuel de l’existence de l’autre ? Je ne suis pas sûr d’avoir trouvé l’équilibre parfait, mais en attendant, le WE, c’est moi qui cuisine !

mercredi 14 mars 2012

Chansons oubliées : Il ne faut jamais sourire d’un enfant, par Marie (1971)

Il y a déjà un certain temps que j’avais choisi cette chanson pour en faire mon prochain billet « Chansons oubliées ». Le drame qui touche aujourd’hui ces enfants morts ou blessés durant leur retour de classes de neige n’y donne sans doute qu’un peu plus de sens.

Marie est une chanteuse qui ne fit que passer, mais avec quel talent. En 1971, elle sort des chansons inoubliables comme « Souviens-toi de moi » et « Soleil ». Mais aussi cette extraordinaire « Il ne faut jamais sourire d’un enfant », avec laquelle elle obtiendra le Prix d’Interprétation au Festival de Spa de cette année-là.

La voix est claire et envoûtante, d’une grande sincérité. Elle chante des mots simples, mais qui touchent les âmes sensibles. Marie en a touché plus d’une !

Mariée à Lionel Gaillardin, guitariste du groupe « Il était une fois », Marie a eu une carrière assez courte. Comme sa vie d’ailleurs, puisqu’elle mourut en 1990, à 41 ans, d’une leucémie foudroyante.

Son œuvre – 25 morceaux – a été rééditée en CD en 1994 sous le titre « Les années chansons ». Personnellement, je ne connaissais que son seul 33 tours éponyme, paru également en 1971, qui recèle d’autres petits bijoux encore : « J’ai trouvé ma route », « Dans le ciel », « Ma mère, la colombe et le cerisier », « La vie, c’est… », « Le marin de Dublin »…

Que cette chanson résonne en hommage aux enfants décédés ou blessés cette nuit.

Si le lecteur de musique n'apparaît pas,  cliquez d'abord sur ce lien : la page sera rechargée et le lecteur sera là !
 
Il ne faut jamais sourire d'un enfant

Qui vous demande en ouvrant des yeux tout grands

Quand le ventre de sa mère

A la forme de la terre

Si le ciel et l'océan sont là-dedans

Si l'on trouve des fleurettes et des oiseaux

Des chemins où l'on peut jouer au cerceau

Des torrents et des rivières avec des poissons d'argent

Il ne faut jamais sourire d'un enfant



Dites-lui qu'il y a encore peu de temps

Il y dormait en hiver et au printemps

Qu'il pêchait dans la rivière

Qu'il courait sur les chemins

De ce monde sans mystère

Où l'on n'aura jamais peur de rien



Il ne faut jamais sourire d'un enfant

Qui vous demande en ouvrant des yeux tout grands

Quand le ventre de sa mère

A la forme de la terre

Si la terre ressemble aussi à sa Maman



Il vous dira qu'il sait depuis très longtemps

Qu'on ne raconte plus d'histoires aux enfants

Que la guerre et la misère

Ont fait pleurer les rivières

Qu'il y a sur des chemins

Bien des enfants qui meurent encore de faim



Il ne faut jamais sourire d'un enfant

S'il vous dit en fermant ses yeux doucement

Quand sa mère le caresse

Et le berce tendrement

Qu'il voudrait bien s'endormir dans sa Maman



Paroles : Laurence Matalon. Musique : Jean Musy 1971 © Pathé-Marconi

lundi 12 mars 2012

Désinformation

Jeudi dernier fut une journée relativement noire pour moi. Les mauvaises nouvelles n’ont pas arrêté de pleuvoir et les situations difficiles se sont multipliées. C’est ce que j’ai voulu exprimer sur mon statut Facebook, tout en enrobant la chose du fait de la journée de la femme ! Mon statut était clair, selon moi, mais j’ai été étonné de voir que 8 personnes (des femmes) aimaient ça.

En réalité, comme les commentaires le prouvent, mes amies ont surtout vu mon aveu de faiblesse face à la femme… et elles ont trouvé ça très bien ! Seul Robert a laissé sur mon mur une vérité qui a pu me redonner un (très léger) espoir !

Rassurez-vous : Robert avait raison, il fait beau aujourd’hui et – même si tous les problèmes n’ont pas disparu comme par enchantement – je me sens plus d’attaque.

C’est néanmoins troublant de voir comment la perception de mes amies a pu déformer le sens de mon message. Toutes proportions gardées, il y a eu là en œuvre un mécanisme non contrôlé de désinformation, sans aucune gravité, il faut bien le reconnaître !

Les réseaux sociaux sont des lieux où de nombreuses informations transitent et cela dans tous les domaines possibles et imaginables, voire même inimaginables ! La plupart de ces informations sont « exactes », même si le caractère exact d’une information n’est pas toujours facile à cerner. Parfois, certains expriment clairement des opinions, qu’ils défendent ou non, et c’est bien sûr leur droit. Qu’on soit d’accord ou non avec eux et qu’on l’exprime ou non sont des autres droits.

Par contre, j’ai été plus d’une fois étonné ces derniers temps de voir apparaître des éléments qui relèvent vraiment de la désinformation. Ce sont souvent des « copier-coller » qu’on trouve amusants et qu’on partage sans trop y réfléchir, et en tout cas, sans valider l’information. Celle-ci n’est d’ailleurs jamais totalement fausse, mais elle est souvent incomplète ou tout simplement à nuancer. Ça fait partie du jeu facebookien, plus que vraisemblablement. Mais c’est néanmoins toujours étonnant, pour ne pas dire inquiétant. Parce qu’on l’a « vue sur FB », une information se valide d’elle-même et peut être diffusée largement sans que personne ne s’en inquiète. Quant à moi, il m’arrive de m’en inquiéter et de réagir… mais je sens bien chaque fois que je suis perçu comme l’empêcheur de tourner en rond ! Finalement, dans ces outils de réseaux sociaux, il n’est pas de bon ton d’exprimer son désaccord ! C’est souvent perçu comme une attaque personnelle, alors que ce n’est soit qu’un débat d’idées, soit une correction d’une fausse information. Face aux réactions, je reste souvent perplexe !

dimanche 11 mars 2012

Chez Georges

FMG © 2012

Où l’on se rend compte que Georges Brassens était un génie, c’est quand on observe la variété des arrangements qui sont possibles de ses œuvres. On ne compte plus le nombre d’adaptations, spécialement de la part de ceux et celles qu’on qualifie de « nouvelle scène ». Même la Belgique s’y est mis avec un « Cabaret Chez Georges » qui a été présenté hier soir à la Ferme du Biéreau, à Louvain-la-Neuve.

Une belle réussite, même si plus d’un spectateur (dont l’âge moyen devait tourner autour de 60 ans) regrettera le volume sonore trop élevé, surtout en première partie. Quand il est difficile de comprendre les paroles parce que batterie et guitare étouffent le son, c’est effectivement bien dommage ! Donner un peu de groove à Brassens, pourquoi pas ? De là à en perdre les mots…

Certains ont aussi été déçus de ne pas entendre que du Brassens. Pourtant, c’était là une excellente idée : chaque artiste interprétait une chanson de Brassens pour ensuite partager une chanson de son propre répertoire. Bien que ne m’attendant pas à ce principe, c’était sans doute la bonne surprise de la soirée. En tout cas, elle m’a permis de découvrir des artistes dont je connaissais le nom, sans les avoir nécessairement déjà entendus. Qu’on en juge !

  • Karin Clercq. Elle est l’exception : elle n’a rien chanté de son répertoire. Mais elle était la directrice artistique du cabaret. Quelle énergie. Son interprétation de "La non-demande en mariage" eut été grandiose… si elle s'était contentée de la chanter en solo !
  • Gaëtano. Il a ouvert le spectacle. Il fallait l’oser. Mais il est encore un peu vert.
  • Seb Duthoit. Je l’ai découvert avec l’excellent groupe Coïncidence. En carrière solo désormais, l’alchimie a quelque peu disparu, mais il reste un excellent musicien et un bel interprète (surtout quand il s’extasie devant Quynh Anh Pham qui lui prête quelques « ah ah »).
  • Monsieur Y. Quand la chanson se théâtralise, on découvre parfois des univers sublimes. Ce que j’ai vu de ce trio donne en tout cas envie d’en voir et d’en entendre plus.
  • Samir Barris. Beaucoup de sensibilité. Encore un peu timide, mais c’est peut-être son charme. Un beau moment.
  • Quynh Anh Pham. Elle a déjà une belle carrière internationale, grâce à Marc Lavoine, qui lui a proposé Bonjour Vietnam, grand succès au Vietnam, et aussi un beau duo J’espère. Invité surprise, elle en était effectivement la première surprise… et tout le monde s’est demandé un peu ce qu’elle faisait là !
  • Piangerelli. Lui au moins, c’était clair : il aurait mieux fait de ne pas être là.
  • Barbarie Boxon. En formule duo ici. Euh, comment dire ? La guitare faisait vraiment beaucoup de bruit ! Pourtant, la formule doit être plus riche que celle qu’on a pu apprécier.
  • Ben Bosca. Membre de Monsieur Y, il nous a valu un des grands moments de la soirée avec « Les passantes ». Par contre, sa chanson « Des pas » était assez quelconque.
  • Blanche, alias Stéphanie Blanchoud. Depuis le temps que je sais qu’elle existe, je ne l’avais jamais vue ni entendue en vrai. Ça en vaut pourtant la peine. Elle semble timide, mais qu’est-ce qu’elle est belle ! Et son chant se rapproche de sa beauté !
  • Vincent Delbushaye. Lui aussi, je le connaissais sans l’avoir jamais vu. Quelle vitalité. Quel décalage contrôlé ! À découvrir et à diffuser de toute urgence.

Bref, vraiment, un beau plateau pour une soirée au rythme soutenu (certaines émissions de télévision devraient en prendre de la graine). De belles découvertes, mais pour moi, la meilleure fut encore celle de Sébastien Taminiau. Également membre de Monsieur Y, il a enchanté ma soirée en accompagnant tous ces artistes. Dans une présence intense mais toujours discrète et retenue, il brille aux claviers, s’affirme progressivement au violon et surtout nous délecte de sa contrebasse. Un instrumentiste atypique, dégageant une luminosité grandiose, à l’égal de son visage d’enfant. Bravo l’artiste !