Il y a juste un an, je devenais conseiller communal et, dans le prolongement, échevin des Finances et du Budget, de la Mobilité, de la Transition énergétique et du Logement. Comme je l’avais écrit à l’époque, c’était un peu par hasard, certainement pas écrit dans mon plan de carrière. J’acceptais simplement de relever un défi : remplacer pour un an un ami échevin qui pour des raisons professionnelles ne pouvait prolonger son mandat.
Même si la cheffe de file de l’opposition s’était inquiétée de voir arriver un « novice » à cette fonction, « j’ai fait le job » avec enthousiasme, engagement et compétence. Ce sont les échos qui me sont parvenus de manière explicite tant de la part de citoyen·nes que de membres de l’administration et de collègues politiques. L’essentiel annoncé était de « terminer la législature en continuité du travail déjà accompli, de collaborer avec les partenaires et les groupes citoyens dans un souci d’efficacité pour la réalisation des projets déjà engagés ou projetés, en veillant bien sûr à promouvoir les valeurs écologiques et démocratiques qui me sont chères ». Objectif atteint.
La photo ci-dessus a été prise lors de mon dernier conseil communal, ce 12 novembre 2024. En cherchant bien, ceux qui me connaissent me reconnaîtront dans cette assemblée qui – il faut bien le dire – a l’air de fondamentalement s’ennuyer. En réalité, en ce moment précis, ce n’était pas qu’un air ! En cette fin de dernier conseil, il y avait des discours d’(auto)congratulation, sans doute justifiés pour ceux et celles qui finissaient une plus ou moins longue carrière au service de la population, mais passablement ennuyeux.
« Au service de la population » ! Cela peut paraître des mots galvaudés, convenus, hypocrites même parfois. Je ne serai pas captieux : s’engager dans une carrière politique, surtout quand on accède à des responsabilités, n’est pas que du « dévouement ». C’est également un besoin d’être reconnu, d’être valorisé, de se démarquer. C’est vrai, mais c’est aussi effectivement vouloir le bien public, chercher à améliorer des situations concrètes, veiller à être à l’écoute de ce que chacun·e pense et essayer de se mettre dans la peau du citoyen lambda pour proposer les solutions les plus pertinentes et les plus efficaces. Ce n’est pas facile, parce que la perception et la vision sont toujours plurielles. Il n’y a jamais une solution miracle bonne pour tout le monde. Il n’y a jamais que des solutions « les moins mauvaises » et – parmi celles-ci – il faut faire un choix qui n’est ni scientifique ni universel. Mais qu’on estime le meilleur, au service de la population.
C’est ce qui m’a animé durant cette année. Cela m’a pris du temps et de l’énergie. Les difficultés n’ont pas manqué. J’ai été confronté à beaucoup d’imperfection, à commencer par la mienne. Au bout du compte, j’ai vécu une année passionnante. Chaque jour, j’ai appris quelque chose. Chaque jour, j’ai eu ce sentiment de contribuer à améliorer ce « bien public ». Chaque jour, je me suis émerveillé de participer de manière concrète à des décisions parfois mineures mais toujours importantes pour les personnes concernées. Chaque jour, je me suis senti et j’ai essayé d’être « au service de la population ».
Ni les résultats des élections ni les suites politiques sans fair-play de celles-ci n’ont été un renvoi d’ascenseur. C’est frustrant, mais c’est ainsi. Inutile de se morfondre à cet égard. Pourquoi le ferais-je d’ailleurs ? Il me reste quelques jours pour terminer mon mandat. Oserais-je écrire que ce fut une des plus belles années de ma vie ? Tout simplement parce qu’elle était, chaque matin et chaque soir, au service de la population…