samedi 29 décembre 2012

Créez le mouvement

Décidez du sens dans lequel tournent les choses de la vie.
Avancez ou reculez… foncez ou déambulez…
Créez le mouvement, même là où il n’y a qu’immobilité fragile.

samedi 15 décembre 2012

Morts pour rien


Comment ne pas être horrifié devant ces 20 enfants morts pour rien, pour la seule folie d’un jeune de 20 ans ? Il n’est pas de mot face à une telle atrocité, qui ne s’arrête pas à ces vies d’anges. Comment pourront désormais vivre leurs parents, leurs frères et sœurs, leurs enseignants ? Un tel drame ruine la vie à tout jamais.

Le Président Obama, visiblement ému, a demandé des « mesures significatives ». Vu de ce côté de l’Atlantique, on ne peut bien sûr que s’interroger une fois de plus sur ce « Second Amendement » qui permet si facilement aux Américains d’avoir des armes. C’est clair qu’il faut réglementer plus, beaucoup plus, la possession de celles-ci. Mais une telle réglementation ne sera jamais le remède miracle. Chez nous aussi, il y a eu un Nordine Amrani. Ou en France, un Mohammed Merah. Et en Chine, un homme a poignardé 22 enfants devant leur école, heureusement sans décès. Et chez nous encore, cette mère a sans doute empoisonné ses trois enfants…

Ce n’est évidemment pas la réglementation favorable aux armes qui crée la folie meurtrière. Mais elle ne freine pas son éclosion. Plus fondamentalement, si une réglementation devait exister, c’est celle qui interdirait toute production d’armes. Tant qu’elles existent, elles seront utilisées !

Même sans arme, il y aurait malheureusement toujours et encore des fous dangereux qui ne trouveraient que la mort des autres comme réponse à leurs problèmes. Ça, on ne sait rien y faire. Certains diront que c’est la société elle-même qui crée la violence de certains. C’est vrai que toutes les injustices, les mépris, les ignorances… ne contribuent certainement ni à la justice, ni au respect, ni à la solidarité. Il faut donc œuvrer pour une société plus humaine, mais sans faire le procès du grand complot. Nous sommes tous dans le même bateau !

En attendant, 20 enfants qui ne demandaient qu’à vivre sont morts brutalement. Sans doute – comme toutes les morts violentes – 20 morts pour rien !

mercredi 12 décembre 2012

12.12.12, 12:12

Nous sommes le 12 décembre 2012. Il est midi et douze minutes ! 12.12.12, 12:12. Nous vivons là un moment extraordinaire, quasi unique. En tout cas, il ne se reproduira pas avant longtemps. Bien sûr, un événement semblable a eu lieu ces 11 dernières années. Mais il faudra désormais attendre l’an 2101, soit 89 années, pour pouvoir avoir un tel alignement de chiffres. Autant dire que tous les lecteurs de ce billet ne revivront plus une telle situation !

C’est vrai que cela ne change pas grand chose à la vie ! À vrai dire, ça ne change même rien du tout. J’aurais pourtant bien compris si les Mayas avaient choisi ce moment pour décréter la fin du monde. Mais non, ils ont banalement choisi le 21 décembre 2012 : « 21.12.12 » ! Avouez, cette date ne ressemble à rien, même s’il y a une certaine symétrie numérique. Cette erreur de casting sera à mon avis assez lourde de conséquence : il y a peu de raison dès lors de penser que ce sera ce jour-là la fin du monde. D’autant plus qu’ils ont oublié de préciser l’heure. Et l’endroit. Car enfin, la fin du monde est-elle annoncée à Anchorage (Alaska, USA) ou à Anadyr (Russie) ? Entre ces deux villes, qu’à peine 1680 km séparent, il y a quand même 21 heures de différence ! Ah, voilà peut-être l’explication du « 21 » !

Rien de tout cela pour aujourd’hui, heureusement. Nous avons le temps de vivre béatement ce moment unique. Une minute en réalité ! Encore heureux que je ne me sois pas arrêté à la seconde près : 12.12.12, 12:12:12 ! Celle-ci n’a duré qu’une seconde (déjà passée de toute façon au moment où vous lisez ce texte).

C’est quand même curieux le temps ! Les moments uniques ne durent jamais qu’un tout petit instant, déjà passé. Quand on y réfléchit d’ailleurs, même le moment présent n’existe pas, puisqu’il est déjà passé. Ce qui fait que finalement tout moment est unique, à la seconde près, puisqu’avant ce moment n’existait pas encore et qu’après il n’existe plus. Est-on vraiment sûr que ce moment présent existe seulement un instant ? Qui pourrait le prouver ? Avec une telle incertitude, il faut bien reconnaître que tout cela est extraordinaire. Intemporel même !

En attendant, moi, ma dure ou belle réalité, c’est qu’en ce jour unique, j’ai un an de plus à mon compteur ! Et j’en suis bien content, même si à chaque année le poids des ans se fait un peu plus sentir. Tant qu’il y a de la vie, il y de l’espoir !

dimanche 9 décembre 2012

Militer avec discernement ?

Face à toutes les absurdités du monde – et elles sont nombreuses – on peut adopter une attitude combative et militante : dénoncer chacune d’entre elles et le crier bien fort. Ce militantisme est sans doute une nécessité, non seulement pour ne pas se laisser bouffer par ceux qui n’attendent que ça, mais aussi pour faire avancer toute la machine vers un lendemain meilleur. Bravo aux militants et vive le militantisme.

Néanmoins, il arrive que celui-ci devienne quelque peu aveugle et empêche les militants d’analyser avec le recul nécessaire une situation pour y voir non seulement ce qu’il y a à dénoncer, mais aussi pour y promouvoir ce qui mérite de l’être. Il est finalement assez rare d’avoir des situations où tout est à jeter, sans discernement.

Par exemple, je suis assez frappé de voir la hargne qu’ont certains à dénoncer, voire à dénigrer, toutes les décisions prises par le gouvernement fédéral belge actuel. Cette colère est même souvent personnifiée dans le chef de son premier ministre, Elio Di Rupo. Avec une certaine absurdité : alors que les Flamands critiquent souvent le « gauchisme » d’Elio Di Rupo, les francophones que j’observe lui reprochent de renier son idéal de gauche et de ne développer qu’une politique de droite au bénéfice des plus riches !

Di Rupo est à la tête d’un gouvernement de coalition, avec six partis bien différents à de maints égards. Ce gouvernement prend des décisions qui une fois ne plaisent pas à certains mais bien à d’autres et en décide d’autres qui plaisent aux premiers mais pas aux derniers. Cela me semble assez logique. Dans ces décisions, il y en un sacré paquet que je n’apprécie pas, mais il y en a aussi qui me semblent inévitables et nécessaires, sans pour autant que j’y adhère pleinement. Enfin, certaines d’entre elles me semblent de bonnes décisions, mais j’avoue qu’elles sont plutôt rares. Cela dit, je sais que c’est un gouvernement qui gère avant tout une situation difficile et qui ne risque malheureusement pas de s’améliorer à court terme.

Quand j’observe certains militants dénoncer tout, a priori et sans aucun discernement, uniquement parce que ça vient de Di Rupo qui est condamné une fois pour toutes, j’avoue ne plus leur accorder trop de crédits. Leur combat me semblerait bien plus légitime si leurs critiques étaient ciblées, en reconnaissant aussi les éléments positifs des orientations prises.

Je reconnais qu’une attitude critique est sans doute plus difficile, car elle oblige à une pensée non linéaire éliminant tous les raccourcis qui forgent les certitudes. Même si de toute évidence certaines grandes évolutions sociales ont été le résultat de mouvements qui ne s’encombraient pas trop de doutes, je suis aussi convaincu que le discernement permet de combattre et de faire avancer le débat tout en ne s’enfermant pas dans une approche monolithique des problèmes.

Quoique. Militer avec discernement, est-ce encore militer ? Difficile à dire, mais j’ose le croire.

jeudi 6 décembre 2012

Le Grand Saint Nicolas

C’est la Saint-Nicolas ! Le grand Saint passe dans les chaumières pour récompenser les enfants sages, pour leur plus grand bonheur. Bien sûr, il ne le fait qu’en Belgique et dans quelques régions du Nord-Est de la France (et dans quelques autres pays), mais il le fait ! N’est-ce pas merveilleux ?

Depuis ma plus tendre enfance, je suis confronté à l’éternelle question : y croire ou non. Depuis toujours, ma réponse est toujours la même : j’y crois ! Malgré la pression sociale. D’ailleurs, comment ne pas y croire puisque Saint Nicolas passe pour récompenser tous les enfants sages, y compris moi-même ?

Bien sûr, je ne suis pas naïf. Je sais bien que les personnages qu’on peut voir un peu partout durant les semaines qui précèdent le 6 décembre ne sont que des ersatz. C’est bien normal : comment le Grand Saint pourrait-il être en même temps en autant d’endroits ? Il a donc trouvé divers assistants d’hiver qui font ce qu’ils peuvent pour rendre présent le Grand Saint auprès des enfants, spécialement – il faut bien le dire – dans les centres commerciaux !

Pendant ce temps-là, Saint Nicolas ne se tourne pas les pouces : il prépare sa hotte et organise ses déplacements, car il faut bien avouer que ce ne doit pas être évident pour lui de visiter autant de maisons en quelques soirées (cela fait longtemps qu’il ne se limite plus à la seule nuit de 5 au 6 décembre). Il a beau être génial, il ne peut quand même pas faire de miracles (et c’est sans doute pour ça qu’il se limite à la Belgique et à quelques régions du Nord-Est de la France, et à quelques autres pays).

Dans les autres régions de France, ils ont le Père Noël. Mais c’est un peu absurde. Car il n’existe évidemment pas. Noël, c’est la fête de la naissance du petit Jésus. On sait que celui-ci a deux pères : un divin qui est inconnu (ou du moins que personne n’a jamais vu, pas même Marie, se contentant d’envoyer l’ange Gabriel pour lui annoncer la future naissance) et un autre humain, Joseph, qui n’est pas le père biologique et qui se demande toujours ce qui a pu arriver. Bref, avec deux demi-pères, inutile d’en rajouter un troisième qui de plus n’a absolument rien à voir avec l’événement du jour. Le Père Noël, oubliez-le : ce n’est qu’un outil de marketing !

Par contre, Saint Nicolas, lui, c’est vraiment le saint patron des enfants qui leur apporte bonbons et cadeaux pour les rendre heureux, leur faire oublier tous leurs petits soucis et les récompenser pour leur grande sagesse démontrée pendant toute l’année. D’ailleurs, il ne vient pas que pour les enfants : à mon âge avancé, je bénéficie encore de ses largesses ! C’est tout vous dire ! Et la tradition continue à se transmettre de génération en génération. Hier, mon fils de 25 ans qui vit sa vie a envoyé un SMS à ma femme lui demandant de placer une de ses paires de souliers au pied de la cheminée en espérant que Saint Nicolas n’allait pas l’oublier. Et ce matin, j’ai bien vu, tout en n’ayant rien entendu, que Saint Nicolas était passé par là… Merci, Saint Nicolas !

mercredi 5 décembre 2012

Droits d’auteur, droits d’ôteur ?

Au jour d’aujourd’hui, les droits d’auteur semblent bien obsolètes pour pas mal de gens. Beaucoup perçoivent ceux-ci comme une entrave à leur liberté d’utilisation de tout ce qui se crée et se diffuse. Les auteurs ne seraient alors que des « ôteurs » de plaisir qui viendraient ennuyer leur monde avec leur souci d’être protégés et rémunérés pour leur travail !

Car c’est bien de cela qu’il s’agit : les droits d’auteurs sont avant tout – outre l’attribution intellectuelle d’une production à son créateur – des droits financiers qui permettent à ceux qui créent une œuvre – que celle-ci soit musicale, littéraire, plastique, gestuelle, etc. – d’être rémunérés pour leur travail. Les créateurs sont des gens comme tout le monde : ils ont besoin d’argent pour vivre. Leur travail est de créer. On peut bien sûr penser que c’est en l’occurrence un travail bien agréable. Ce l’est sans doute dans la plupart des cas. Mais le plaisir lié à la création n’enlève rien à la nécessité pour l’auteur de se nourrir d’autre chose que d’amour et d’eau claire.

Le droit d’auteur, conçu dans sa forme actuelle par Beaumarchais, permet de satisfaire ce besoin. Certains droits sont directement liés à la vente du produit créé : l’auteur d’un livre touche un certain pourcentage des ventes qui en sont réalisées. Mais pour les droits liés à la diffusion, à l’utilisation et à la reproduction des œuvres, c’est plus complexe : l’auteur ne peut en effet pas être derrière chaque utilisateur. Des sociétés de gestion des droits d’auteurs ont donc vu le jour, comme la SABAM en Belgique, la SACEM en France et d’autres sociétés liées plus étroitement à certains types de création. Ces sociétés sont chargées de récolter l’argent auprès des diffuseurs, utilisateurs et/ou reproducteurs, puis de le redistribuer aux différents auteurs. Le principe est simple et sain, même s’il faut reconnaître que tout n’est pas toujours parfait dans le mode de fonctionnement de ces sociétés. Enfin, il y a aussi des droits qui sont retenus au niveau des sources de diffusion ou de reproduction. C’est ainsi que lorsqu’on achète un CD vierge ou une imprimante, on paie une certaine somme qui ira aux auteurs, car le CD vierge est susceptible d’être utilisé pour y graver des œuvres protégées tout comme l’imprimante est un moyen de reproduire des documents protégés.

Mais tout cela est largement remis en question. Aujourd’hui même, 5 décembre 2012, le collège des commissaires de la Commission européenne s'est réuni pour discuter du droit d’auteur avec un risque important de voir augmenter le nombre d’exceptions aux droits des auteurs. À l’ère du numérique, tant les utilisateurs que les producteurs de machines souhaitent en effet pouvoir se passer, non pas des auteurs, mais des droits qui leur reviennent. C’est clair du côté de l’utilisateur, par exemple de chansons. Même sans être « pirate », tout le monde trouve normal de visionner – voire de télécharger – gratuitement sur le net des tas de chansons d’artistes qui ne touchent pourtant en échange pas le moindre sou. C’est aussi clair pour les lobbies de producteurs (constructeurs d’imprimantes ou de photocopieuses, gestionnaires de câble TV, fournisseurs d’accès internet, moteurs de recherche, etc.) qui font tout pour ne pas devoir inclure dans leurs prix une juste rétribution des auteurs.

Si on n’y prend pas garde, on se retrouvera dans une situation où la plupart des auteurs n’auront plus aucune rémunération de leur travail de production. Cela n’empêchera évidemment pas la création, car celui qui sent qu’il doit créer crée. Mais peut-on souhaiter en revenir au seul mécénat pour arriver à faire vivre de leur art quelques rares créateurs, alors que le concept et les outils du droit d’auteur existent et ont montré tant leur efficacité que leur équité ?

Cela ne veut pas dire que le droit d’auteur doit être considéré comme une institution figée et immuable. Au contraire, il doit démontrer sa capacité à s’adapter aux nouvelles réalités numériques de la création et de la diffusion. À cet égard, les licences d’exploitation donnant aux auteurs une plus grande liberté de décider eux-mêmes des conditions d’accès et d’utilisation de leurs œuvres sont des voies prometteuses pour dynamiser le concept même de droit d’auteur en congruence avec les réalités du 21e siècle. Les possibilités de « copyleft », par opposition au « copyright », sont nombreuses et doivent être développées.

Néanmoins, si le résultat final débouchait sur l’absence de toute rémunération, on courrait non seulement le risque de perdre de nombreuses créations, mais de plus cela réduirait les auteurs à de simples « machines à créer » des biens de consommation sans qu’ils en perçoivent les fruits, si ce n’est bien sûr le « plaisir intellectuel ». Ah, ça leur ferait assurément une belle jambe ! Si vous trouvez aussi que ce serait bien dommage d’en arriver là, pourquoi ne pas signer une pétition visant à faire entendre les droits des « ôteurs » !