vendredi 4 août 2017

Migrant ou pas, on reste un être humain

Je suis outré. Révolté. Dégoûté. Ce vendredi matin, une vingtaine de migrants dormant dans le parc Maximilien ont été emmenés par la police. Mais ce n’est pas tout : lisez la suite !

Le parc Maximilien se trouve près de l’Office des étrangers. Il a souvent été occupé par de nombreux migrants depuis « leur crise ». Ils ont toujours fini par être éjectés. Dans ces deux dernières phrases, il y a déjà plusieurs raisons de se révolter : pourquoi parler de « crise des migrants » ? Pourquoi ceux-ci n’ont-ils d’autres solutions que de se retrouver dans un parc pour y faire du camping sauvage ? L’Office des étrangers ne peut-il pas proposer d’autres solutions pour accueillir ces êtres humains en quête d’un monde meilleur ? Pourquoi la seule solution trouvée par notre Belgique florissante est-elle d’éjecter ?

Depuis quelques temps, les tentes sont revenues dans le parc. Ainsi que leurs occupants. La police passe toujours par là, pour « vérifier »… Depuis quelques jours, plusieurs migrants ont signalé que ces contrôles débouchaient sur des bizarreries. Leurs sacs étaient aussi « contrôlés » et il semble qu’après ce « contrôle policier », leurs seuls trésors avaient disparu : GSM, argent…

Comme par hasard, en fin de cette nuit, tous les occupants du parc ont été éjectés, sans ménagement. La porte-parole de la zone de police de Bruxelles-Ixelles, Ilse Van de Keere, a beau déclarer que ce type d’action est « planifié à l’avance » (sic), on peut quand même se poser des questions. (Ce que n’a d’ailleurs pas manqué de faire la RTBF dans le premier sujet du JT de ce soir. Merci à elle.)

Mais ce n’est pas tout. Lors de l’évacuation, les sacs des migrants ont été saisis pour disparaître au bout du compte ! On les a retrouvés : dans une décharge, avec toutes les poubelles ! Et – comme par hasard – tout ce qui était précieux avait disparu des sacs. À nouveau.

Comment ne pas être outré, révolté, dégoûté ? Non seulement la Belgique est incapable d’apporter des solutions décentes d’accueil même temporaire, mais notre système accepte que ces migrants – qui n’ont plus rien, si ce n’est l’espoir d’une vie meilleure – soient rackettés par la police de ce maigre « rien » !

En Belgique, le bourgmestre d’une commune est responsable des actions menées par la police de sa zone. La commune de Bruxelles vient de changer de bourgmestre à la suite des déviations véreuses du précédent. Le nouveau, Philippe Close, se dit pur, véritablement de gauche, etc. On peut en douter, et j’en doute. Mais enfin, il le dit. S’il le montrait, ce serait mieux ! Les jours qui viennent seront essentiels à cet égard.

En attendant, les migrants continuent à n’être considérés – spécialement par nos « pouvoirs publics » - que comme du bétail, des méchants dont l’objectif serait de ruiner nos pays, la peste de ce début de siècle… L’arrivée massive des migrants est un problème. Pas une crise, mais un problème. Auquel il faut trouver une solution. Acceptable pour tous et toutes, et surtout décente. Les migrants ne sont pas du bétail, des méchants, la peste… Ce sont juste des êtres humains. En détresse de surcroit. Ils devraient être considérés comme tels. En Belgique, à Bruxelles notamment, ils ne le sont pas. C’est inacceptable.

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