Le Roi et la Reine des Belges ont dernièrement fait une visite d’État au Vietnam. Comme il se doit, ils ont eu droit à un ou plutôt des banquets royaux ! Comme je les plains !
Non pas que la nourriture vietnamienne soit mauvaise. Bien au contraire, elle est la plupart du temps délicieuse. Le problème d’un banquet n’est pas la qualité, mais la quantité. En 1995, j’ai effectué une première mission au Vietnam. L’objectif était d’identifier des projets à mener dans le monde de l’éducation, et en particulier au niveau de l’édition scolaire, financés par l’Union européenne. À l’époque, le Vietnam était encore assez isolé, n’ayant entamé son ouverture vers le monde que dans les années 1980. Toujours est-il que pour les Vietnamiens, notre mission n’était pas celle de deux consultants, Éric et moi, d’une société privée en recherche de nouveaux contrats, mais celle des émissaires de l’Union européenne ! Bref, quasiment le Roi et la Reine des Belges !
Nous avons donc, en début de mission, été conviés à un banquet, sans savoir ce qui nous attendait. Le premier plat était délicieux, et c’est avec délectation que j’ai accepté d’en reprendre comme les serveurs me le suggéraient. Le deuxième plat rivalisait avec le premier, et j’en repris volontiers ! C’est à partir du troisième plat – tout aussi exquis – que j’ai commencé à me poser des questions. Devais-je me laisser resservir ou non ? Par politesse, je n’en ai repris qu’un petit peu… Puis sont venus les 4e et 5e plats. Cela s’est arrêté là (avant le dessert), mais j’avoue que j’ai dû vraiment me forcer pour ingérer un peu de ces 4e et 5e plats. Je n’en pouvais plus, j’étais vraiment malade !
Ce n’est que bien après, lors du repas clôturant la fin du merveilleux projet mis en place, que j’appris qu’au Vietnam, le nombre de plats est lié à l’importance des convives. Mes nouveaux « amis » m’avaient alors dit que pour avoir 5 services, il fallait vraiment être important ! Presque Roi ou Reine finalement. Cela dit, ceux-ci sont certainement mieux informés que moi et n’ont sans doute pas eu à gérer difficilement leur festin.
Ce dernier repas était lui aussi un ravissement pour mes papilles, mais sans excès cette fois. C’était aussi un moment beaucoup moins solennel ! Une guitare était apparue, je ne sais trop comment, et je me souviens avoir chanté – l’esprit légèrement embrumé – une magnifique version personnelle de « J’suis Bruxellois, voilà pourquoi en ville je m’sens chez moi… ». Pas sûr que notre Roi Philippe ait pu lancer la même chansonnette !
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