dimanche 22 juin 2025

Pas si seul que ça


FMG©2025

Pour la première fois de ma vie, j’ai pris des vacances… en solo. C’était ce mois de juin. J’avais envie de tenter l’expérience : me retrouver seul, loin de tout, et surtout partir hors des périodes de vacances scolaires. Dès février, j’ai réservé un hôtel en Vendée, choisi un peu au hasard au fil d’une recherche internet d’un soir. Et voilà, c’était fait : j’étais prêt à vivre quelques jours dans un établissement sans doute déserté, à profiter du calme d’un port de plaisance sans foule ni agitation.

Les trois premiers repas ont confirmé mes attentes : le restaurant de l’hôtel m’offrait une table avec vue directe sur les bateaux, et je savourais ce calme inhabituel, presque suspendu.

Mais dès le quatrième repas, j’ai dû déchanter. La solitude n’allait pas durer.

J’avais complètement oublié que le mois de juin est la haute saison pour les voyages de groupe de toute sorte. D’abord sont arrivés des adolescents venus des environs de Clermont-Ferrand, en stage scolaire de surf. Puis, un autre groupe a débarqué : un car entier de « petits vieux ». Autrement dit, des gens de mon âge. Et tout aussi belges que moi.


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Croyez-le ou non, ce sont ces derniers qui ont le plus bouleversé ma tranquillité.

Ils parlaient tous en même temps, à voix haute, dans un brouhaha incessant. Une dame, probablement autoproclamée organisatrice du groupe, veillait à ce que chacun reste bien soudé à la troupe : pas question de s’installer seul à une table un peu à l’écart. Le service à table avait cédé la place à un buffet, et là, c’était la loi de la jungle. Certains se ruaient sur les desserts avant même d’avoir jeté un œil aux entrées. On me poussait gentiment (ou pas) pour accéder aux plats. J’étais devenu un intrus. Invisible, ou du moins encombrant.

Curieusement, je ne les voyais guère en journée : ils grimpaient dans leur car juste après le petit déjeuner et ne réapparaissaient qu’à l’heure de l’apéro. Enfin… je suppose, car je ne faisais pas partie du rituel.

Et les ados, me direz-vous ? Eh bien, ils étaient étonnamment… calmes. Relativement, bien sûr, mais souriants, polis, respectueux. Des « bonjour », des « passez avant moi », des réponses rapides aux demandes de leurs accompagnatrices — deux jeunes femmes aussi efficaces qu’agréables. Le groupe jouissait d’une belle liberté, manifestement bien encadrée.

En somme, tout l’inverse de ce à quoi je m’attendais : des ados impeccables et des aînés un brin insupportables.

Je ne généralise rien. Ce n’est qu’un instantané, une scène de vie captée durant un court séjour en solitaire. Mais j’avoue que ce constat — inattendu — m’a plu. Et peut-être même un peu rassuré.

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