samedi 17 avril 2010

Eyjafjöll, l’éruption folle

Il suffit donc d’une éruption soudaine d’un volcan oublié plaquant les avions au sol pour faire le bonheur des uns et le malheur des autres.

Commençons par le bonheur ! Un WE sans bruit d’avions avec de plus un ciel bleu merveilleux, on comprend combien certains doivent en jouir pleinement. Ce n’est pas trop mauvais pour la planète non plus : plus de 17 000 vols supprimés, cela fait pas mal de kérozène non consommé et donc une sacrée dose de pollution évitée, d’autant plus que ce nuage de cendres ne semble lui-même pas très polluant ni dangereux (sauf pour les moteurs des avions). Le poids du travail étant ce qu’il est, cet arrêt forcé des avions en réjouit plus d’un : tous ceux qui ne doivent pas aller travailler dans les aéroports et qui profitent d’un WE ensoleillé et calme ! Sans oublier ceux qui se retrouvent forcés de prolonger leurs vacances, ne pouvant revenir sur le lieu de leur travail ou de leur école. J’en connais qui sont certainement plus malheureux qu’eux.

Quoique. Pour des centaines de milliers de personnes, cet arrêt forcé n’est pas sans poser de problèmes. Toute une organisation du temps s’effondre, ce qui peut provoquer des circonstances délicates. Des enfants doivent se retrouver seuls avec des parents bloqués on ne sait où. Des personnes doivent voir avec angoisse leur quantité de médicaments diminuer, sans savoir s’ils pourront en trouver d’autres ni comment s’y prendre. Sans compter l’aspect économique d’une telle situation. Ceux qui ne peuvent pas aller travailler dans les aéroports se réjouissent, mais souhaiteront sans doute être payés pour ces journées chômées. Avec quel argent seront-ils payés puisqu’il n’y a pas eu production ? Des centaines de réunions ou de rendez-vous importants n’ont pas pu avoir lieu… et on ne sait pas très bien quand ils pourront avoir lieu, ni même s’ils pourront avoir lieu. Ce genre de problèmes peut avoir des répercussions très importantes, difficiles à soupçonner.

Bref, on n’a sans doute jamais vu ça. Peut-on penser que le bonheur des uns fait le malheur des autres ? Je n’irais pas jusque là, car il n’y a pas de relation de cause à effet entre les deux. On se trouve simplement devant une situation inédite : une véritable catastrophe naturelle qui en réjouit – avec raison – plus d’un. Je ne suis pas sûr néanmoins que ce soit une bonne chose.

3 commentaires:

  1. En effet, ce n'est pas sûr !

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  2. Ce n'est pas une catastrophe: il n'y a ni mort ni blessé; laissons ce mot "catastrophe" aux tremblements de terre ,aux inondations qui font des morts, des sans-logis,des réfugiés. C'est un simple désagrément qui, oui, risque de désorganiser la société humaine telle que conçue actuellement...mais ne peut-on imaginer d'autres moyens de fonctionner?

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  3. Le mot "catastrophe" est sans doute trop fort. Il n'y a effectivement et heureusement ni mort ni blessé pour le moment. Si la situation se prolonge, elle pourrait cependant avoir un impact non négligeable en termes de faillites et autres désagréments de notre société humaine. Au bout du compte, certains travailleurs risquent bien d'en être victimes.
    Je pense aussi qu'on pourrait fonctionner autrement, comme je l'ai notamment écrit dans mon billet Porter la croix de la croissance. Mais en attendant, on fonctionne comme on fonctionne et ce nuage, s'il a valu à beaucoup de monde, un dimanche paradisiaque au soleil calme ;;) entraîne, je crois, plus que de simples désagréments ! :-/

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