Après 5 années d’intense échange, nos chemins se sont séparés, mais notre tendresse partagée n’a jamais diminué. Tout au long de ces 30 années, nous sommes restés confidents, même si nous ne nous voyions que bien peu. Nous continuions à partager cette suprême complicité de « la première fois ». Tu restais toujours un ange.
Tu as continué ta vie, bien remplie. Toujours aussi vive, aussi enthousiaste, aussi entière, aussi surprenante. Je n’en connais pas grand chose, mais je sais que tu ne t’es pas ennuyée… et que tu n’as pas ennuyé ceux et celles qui ont partagé un moment de ton parcours. Celui-ci ne fut pas toujours facile, car les imbéciles heureux et les problèmes de santé n’ont pas manqué de te montrer leur jalousie face à tant de liberté et de joie de vivre. Mais tu continuais à être un ange.
Les problèmes de santé ont fini par te rattraper. De manière inattendue et féroce. Tu as lutté avec cette énergie qui te caractérisait et tu nous as nourris de cette confiance. Tu allais t’en sortir. Mais ce combat physique, tu l’as perdu. On finit tous par le perdre, sauf que toi, c’était trop tôt. Ton corps t’a lâchée, mais ton esprit et ton énergie nous ont émerveillés et continuent à le faire. Tu es toujours et plus que jamais un ange. Notre ange.
Quand nous étions ensemble, je t’avais écrit cette chanson : « Soupçon de chanson ». Depuis lors, je l’ai souvent chantée, me sentant à chaque fois si proche de toi. Aujourd’hui, je la chante encore et je la partage ici dans la version bien imparfaite mais que tu as connue, enregistrée en 1977 ! Et je sais que tu as connu la chanson qui délivre les enfants de tous les soupçons. Sois un ange à jamais.
Si le lecteur de musique n'apparaît pas, cliquez d'abord sur ce lien : la page sera rechargée et le lecteur sera là !
Soupçon de chanson
toi qui as trouvé le chemin de mon cœur
au fil de ton doux sourire moqueur
toi qui par ta grâce de vivacité
m’as montré ce que signifiait la liberté
toi qui pourtant n’as jamais pu te taire
mais qui sus me forcer à un silence austère
toi qui par tes yeux de rose du matin
as pu découdre tous mes fils de pantin
toi qui par ton angoisse prématurée
as pu adoucir de longues et mornes soirées
toi qui jamais un seul instant
n’as pu me faire perdre de temps
toi que je ne parviens à comprendre
tellement je ne cesse de t’entendre
toi qui bouleverses toutes mes pensées
par ton absence de toute arrière-pensée
toi qui désarçonnes toutes mes croyances
par la simple apparition de ton insouciance
je voudrais que tu connaisses la chanson
qui délivre les enfants de tous les soupçons
François-Marie GERARD © 1977
Ça me touche beaucoup !
RépondreSupprimerEncore une fois, elle t'inspire quelque chose de très beau : ce que tu dis d'elle.
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup cette chanson, elle prend une dimension encore plus émouvante à présent...
Avec toi, de tout coeur... Ce sont de bien jolis mots et une non moins jolie chanson
RépondreSupprimertrès bel article... amicales pensées
RépondreSupprimerNinise
Un ange s'en est allé... Je ne connaissais Martine que par ce que tu en disais. Elle devait être une grande dame. Une fois de plus, tu as pu trouver les mots pour exprimer ce que tu ressens. Superbe texte. Juste, fort et très émouvant.
RépondreSupprimerque dire de plus suite à ce bel hommage ! je partage entièrement tous les commentaires faits ci-dessus et suis en pensée avec toi !
RépondreSupprimerMerci, François-Marie, pour avoir réchauffé mes larmes. Mon ange à moi s'en est allé aussi, voilà un an. Elle s'appelait aussi Martine, et, au terme de 12 ans de combat, la maladie l'a emportée, après 30 ans de vie commune. Je pourrais emprunter tes paroles, je pourrais reprendre tes mots et tes phrases, je pourrais recycler ton hommage : un ange est un ange - un ange reste un ange, et les anges se ressemblent, dans leur perfection, dans leur liberté, dans leur amour.Je ne connais pas de meilleur support pour leur exprimer nos sentiments que la chanson, et tu le fais si bien.
RépondreSupprimerMichel, alias Polyphrène