vendredi 8 octobre 2010

Rien qu’ça ! Oh, beau !

© Petar Kujundzic/Reuters

Comme on pouvait s’y attendre, la Chine dénonce l’attribution du Prix Nobel de la Paix à Liu Xiaobo, « un criminel condamné par le système judiciaire chinois parce qu’il a enfreint les lois chinoises ».

C’est de bonne guerre (c’est le cas de le dire) ! Quand le jury d’Oslo fait vraiment son travail (ce qui n’est pas vraiment le cas quand il attribue le plus beau des prix à Obama qui n’avait encore rien prouvé dans le domaine de la paix), il ne peut que secouer les consciences et en titiller plus d’une. Cette fois-ci, c’est la démocratie chinoise qui en prend pour son grade. Et c’est très bien ainsi.

Un Prix Nobel de la Paix ne peut être que dérangeant pour le pouvoir en place là où il lutte pour la paix. Et ce pouvoir en place n’acceptera jamais qu’on puisse mettre en avant un de ses sujets qui justement l’ennuie profondément. Ça n’arrive malheureusement que tous les 20 ans : la fois précédente, c’était en 1991, avec l’attribution du prestigieux prix à Aung San Suu Kyi, toujours emprisonnée et dérangeante pour la junte birmane. On retiendra évidemment aussi l’année 1989, avec la reconnaissance accordée à Tenzin Gyatso, le 14e Dalaï Lama, au grand dam, déjà, de la Chine.

Bref, on ne voit pas trop comment ni pourquoi la Chine se réjouirait de la valorisation suprême accordée à un de ses dissidents. Il reste à espérer que ce Prix Nobel de la Paix incitera les responsables chinois à réfléchir sur leur manière de gérer les droits de l’homme, à un moment où plus que jamais on sent la Chine souhaiter devenir un acteur central du développement économique. Pour pouvoir faire des échanges, il faut un respect mutuel, une reconnaissance de la valeur de l’autre. Pour y arriver, on peut penser que les Chinois devront mettre un peu d’eau dans leur vin démocratique. Et qui sait, commencer par libérer Liu Xiaobo !

C’est sans doute une douce illusion… mais un jour comme aujourd’hui, ne faut-il pas se laisser bercer par les rêves ?

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