samedi 29 février 2020

Juste à sa place…

Le coronavirus Covid-19 est hyper-contagieux. On ne sait pas encore comment soigner ceux qui l’atteignent. On peut en mourir. Ce sont des évidences et il faut tout faire pour empêcher que le virus ne se propage – est-ce encore possible ? – et pour soigner les malades. Devant la psychose qui s’installe, il faut cependant remettre les choses à leur place.

Le coronavirus Covid-19 tue. Née au début du mois de décembre 2019, l’épidémie a – à ce jour – fait environ 3000 victimes dans le monde. Trois mille victimes de trop. En trois mois, pour le monde entier, cela fait donc 1000 morts par mois ou 12 000 par an. Une trentaine par jour. Ce n’est pas fini malheureusement. Personne ne sait quand cela s’arrêtera ni avec quel bilan. Celui-ci pourrait être bien plus élevé.

Je ne suis pas compétent en quelque domaine que ce soit à ce propos. Mais il me semble qu’il faut remettre les choses en perspective.

Rien qu'en France, chaque année, il y a environ 540 000 morts. Parmi celles-ci,
  • 147 500 morts sont dues au cancer, soit environ 400 morts par jour ;
  • 140 000 morts dues aux maladies cardiovasculaires, un peu moins de 400 par jour ;
  • 80 000 morts dues à la grippe, un peu plus de 200 par jour ;
  • 73 000 morts dues au tabac, 200 par jour ;
  • 68 000 morts dues à la pollution de l’air, un peu moins de 200 par jour ;
  • 45 000 morts dues à l’alcool, 125 par jour ;
  • 16 500 morts dues à des accidents domestiques, 45 par jour ;
  • 4800 morts dues à des accidents de la route, 13 par jour…
Sans compter les morts liées aux changements climatiques. Celles-ci sont encore difficilement évaluables, mais des projections tablent sur environ 700 morts annuelles par million d’habitants européens d’ici la fin du siècle. Cela ferait pour la France un peu moins de 50 000 morts chaque année, 135 par jour !

Alors, oui, le coronavirus est bien ennuyeux et oui, il faut prendre toutes les mesures utiles pour le vaincre. Mais il est aussi urgent de lutter contre les autres causes de décès que de nombreuses personnes, y compris des responsables, observent dans une indifférence mortifère : le tabac, l’alcool, la pollution atmosphérique, les changements climatiques… Mais voilà, celles-ci sont directement liées à l’activité humaine et à notre système socioéconomique fondé sur la consommation effrénée. Et nos "responsables" de clamer en chœur : Il ne faut surtout pas nuire à la consommation !

Par contre, il s’avère que l’épidémie du coronavirus affecte de plus en plus la consommation, la croissance et tout ce qui va avec… Et ça, ça fait peur. Pas tellement aux gens, mais à ceux qui se prétendent responsables…

Certes, il faut se battre contre le coronavirus, mais il faut surtout le situer à sa juste place, sans être dupe de ce qui est en train de se jouer.

3 commentaires:

  1. C'est une bonne analyse et cela remet les choses à leur place (au niveau de la mortalité)
    Néanmoins la différence aux exemples que tu cites se situe aussi au niveau économique , (je ne parle pas des bourses ni du tourisme ) mais les gens confinés ,les villes en quarantaine , les usines , les écoles , les rues fantômes où ne circulent que bien peu de personnes , toute cette économie qui tourne au ralenti ou s'est arrêtée dans certaines régions , tout cela deviendra vite problématique si la situation se dégrade encore
    .. et si le corona virus a la priorité actuellement dans les hôpitaux , avec tous ces médecins réquisitionnés pas sûr que les cancéreux , les cardiaques , les .. reçoivent toujours le même suivi qu'auparavant
    Bon on est encore loin de cette situation chez nous (mais mon neveu et sa famille habitent depuis quelques années et travaillent en chine)

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  2. Merci pour ton passage !
    Je me suis sans doute mal exprimé, mais je n'ai pas l'impression de passer à côté de l'aspect économique ! Au contraire, j'essaie de dire que tout le foin qui est fait autour de cette épidémie n'est motivé que par la dimension économique : si on en parle autant, c'est parce que l'économie capitaliste trinque. En soi, des gens confinés, des rues fantômes, etc., ce n'est pas très grave, et on pourrait vivre avec ça en attendant que ça passe. Tout ce ramdam n'a de sens que dans une société consumériste. C'est elle qui est malade !

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  3. Subitement on se rend compte que des objets et pièces détachées vitales pour nos entreprises proviennent majoritairement de Chine. Ne nous a-t-on pas appris à ne jamais mettre tous nos œufs dans le même panier ? Tirons les enseignements de ce fléau et rapatrions les productions dans nos usines. L'Environnement et l'Economie auraient beaucoup à y gagner.

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