Plus fier d'être Belge

Ce 21 juillet, jour de la Fête nationale, je ne suis plus fier d’être Belge. Pour la première fois. En soi, je n’ai jamais été très enthousiaste pour cette fête, mais je me sens belge et – globalement – content de l’être. Mais aujourd’hui le gouvernement fédéral, mais aussi les gouvernements régionaux et communautaires, prennent des décisions qui ne me rendent pas fier.
 
Ces décisions sont anti-sociales. Elles vont à l’encontre des besoins des plus vulnérables de notre société et font sauter ce qui faisait la fierté de notre pays : la solidarité. Que ce soit la fin des allocations de chômage après 2 ans (mal comptés), la limitation du cumul des aides sociales au sein d’une même famille, des mesures au niveau du travail toujours au détriment des travailleurs (pour une plus grande flexibilité ne bénéficiant qu’aux patrons, et encore)… Toutes ces mesures sont prises en absence d’une réelle concertation sociale, de compromis par consensus. Qu’on le veuille ou non – comme malheureusement dans de nombreux autres pays, non des moindres – on se dirige vers un autoritarisme de plus en plus grand.
 
Ces décisions bafouent les principes d’hospitalité de notre pays : hausse des frais d’acquisition de la nationalité, retour des visites domiciliaires, diverses mesures rendant de plus en plus difficiles le droit à l’asile… 
 
Ces décisions préparent la guerre. Dans un contexte international difficile, où le respect du droit élémentaire est nié par des dirigeants en parfaite impunité, il est vrai que la probabilité que notre pays soit amené à être engagé dans des conflits augmente. Faut-il pour autant dépenser des milliards pour acheter des avions et autres matériels coûteux au moment où on nous dit qu’il n’y a plus d’argent pour aider les gens à vivre de manière simplement décente ? Voir notre Ministre de la Défense se réjouir d’une prochaine guerre, c’est détestable !
 
D’autres mesures existent aussi, au niveau de tous ces gouvernements de droite. La lutte pour le climat, pour la biodiversité, pour l’environnement… se limite à quelques mesurettes qui n’auront aucun réel impact, alors que l’urgence est plus que jamais présente comme en attestent toutes les catastrophes naturelles en termes d’inondations, d’incendies, etc. Cette année, cela se passe en dehors de la Belgique, mais il n’y a que les aveugles qui ne verront pas que celle-ci est aussi concernée.
 
Dans toute cette grisaille, je ne peux que me réjouir – enfin, façon de parler parce qu’en soi, c’est sinistre – d’avoir entendu notre Roi Philippe « dénoncer les graves dérives humanitaires à Gaza, où des innocents meurent de faim et tombent sous les bombes, étouffés dans leur enclave », n’hésitant pas à parler de « honte pour l’humanité toute entière ». L’impact de ces paroles ne sera sans doute pas très important. Mais au moins, il l’a dit…
 
Je devrais sans doute aussi me réjouir de la victoire du champion de Belgique au Tour de France. Mais je me demande quand même comment un « bon » coureur devient soudain un champion capable d’échappées de plus de 40 km, sans sembler ressentir la moindre fatigue. Évidemment, il est équipier du Maillot Jaune… OK, je me tais, je suis hors sujet !