dimanche 20 janvier 2008

Mon illusoire belgitude

Hier soir, nous étions au restaurant. Sans grande originalité, j’avais choisi un pavé de bœuf. Belle pièce, exquise ! Pendant que je la dégustais, j’appréciais aussi à sa juste valeur le chicon braisé qui servait d’accompagnement (en plus des frites, bien entendu). Je pensai soudain que décidément, il n’y avait sans doute qu’en Belgique qu’on puisse servir un steak accompagné d’un chicon (c’est-à-dire, pour mes lecteurs français, une endive). Et sans doute avais-je raison ?

Élargissant ma pensée, en ces temps troublés pour ma Belgique dont on ne sait plus trop quel est son avenir, je me dis qu’on ferait peut-être mieux de rechercher ce qui est commun à tous les Belges plutôt que ce qui différencie flamands et francophones (notez que je n’écris pas « wallons » : pour moi, francophone né à Bruxelles et vivant en Flandre, travaillant en Wallonie ou au bout du monde, j’avoue que le concept « Wallon » n’a pas beaucoup de sens).

D’autres l’ont fait avant moi et ont créé le concept de belgitude, voulant désigner par là ce qui ferait l’identité belge. Personnellement, je suis convaincu que la belgitude existe. Je crois profondément qu’un francophone de Belgique a plus de points communs avec un flamand qu’avec un Français, tout comme un flamand est plus proche d’un francophone de Belgique que d’un Hollandais. Disant cela, il est clair que je définis – comme d’autres – la belgitude par ce qu’elle n’est pas : le Belge ne serait ni un Français, ni un Hollandais, ni un Allemand, ni un Luxembourgeois… C’est bien vrai, mais si on est défini par ce qu’on n’est pas, est-on vraiment ?

On trouvera bien sûr toujours une série de points communs : depuis Jules César (il n’était pas belge, mais a dit des choses très gentilles à leur propos, tout en les envahissant) jusque Jean-Claude Van Damme (lui, il est bien belge, et a dit des choses d’anthologie, dont on n’a peut-être pas à être trop fiers…), en passant bien sûr par Hergé, Brel, Simenon, Merckx, Magritte… Par celui-ci, la Belgique a fini par reconnaître qu’elle était le royaume du surréalisme, ce qui est démontré au quotidien par nos politiciens. Corollaire de ce surréalisme quotidien, nous sommes sans doute les champions de l’autodérision. Enfin, il faut bien dire qu’existe une véritable culture culinaire belge : frites, moules, chicons, bières, chocolats, genièvres… sont là pour en témoigner.

Et après ? Tout cela est-il bien sérieux ? Quand bien même ce le serait, cela changerait-il quelque chose ? La Belgique en serait-elle autre ? Aurait-elle plus d’avenir qu’elle n’en a déjà ? Finalement, le plus important n’est-il pas le plaisir que j’ai eu à manger mon morceau de « bleu blanc belge » accompagné de ce chicon braisé bien belge ?

Pour ceux qui voudraient tester leur belgitude, une seule adresse !

1 commentaire:

  1. 80 points, 7,60 % : pas terrible, mon score de Belgitude !!! "Peut mieux faire" ! (Mon arrière grand-père flamand est loin, je ne l'ai pas connu...)

    Mais... ce si bon steak, c'était du "bleu blanc belge" (faisant penser à notre drapeau national "bleu blanc rouge" ?) ou "blanc bleu belge", cette race bovine décrite dans Wikipédia ?
    ;-))

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