Quand on a 57 ans et qu’on déménage pour la première fois depuis 55 ans, ce n’est quand même pas rien. C’est toute une vie à refaire ailleurs. Ce sont tous des repères, connus sur le bout des ongles, qui disparaissent. C’est ne plus pouvoir réellement regarder derrière soi. Et c’est encore plus que rien, quand on déménage non pas parce qu’on en a envie, mais parce qu’il le faut bien.
Il faudrait empêcher les gens de rester plus de 20 ans dans la même maison. On s’y incruste trop. On s’y identifie trop. On fait partie des meubles. Et quand on retire les meubles, on disparaît soi-même ! Bref, une seule solution réellement valable : déménager au moins tous les 20 ans. Il serait temps que j’y pense !
Cela dit, un déménagement, comme il secoue toujours un peu, est une bonne occasion pour se bousculer, pour ne pas se ménager. Ainsi donc, « je » faisais partie des meubles. « Je » n’étais peut-être plus qu’un meuble parmi d’autres. « Je » n’avais pas cette impression pourtant. Il « me » semblait bien exister. Peut-être n’était-ce pas le cas ? Ou alors, pas tout à fait. « Je » n’étais pas qu’un meuble, mais étais-« je » pour autant pleinement moi-même ?
Qui pourrait avoir les vraies réponses à ces questions ? Y répondre en portant un regard sur le passé n’aurait d’ailleurs pas beaucoup d’importance et n’apporterait aucune solution en soi. Alors, autant essayer d’y répondre en regardant vers l’avant. Une nouvelle vie à construire. Un nouveau lieu pour l’habiter. De nouvelles lumières pour l’éclairer. Sans compter qu’indéniablement, déménager permet de faire le ménage et de se débarrasser de vieilles casseroles qu’on traîne de par derrière soi.
Finalement, ça devrait avoir du bon, non ?
C'est bien vrai!!!
RépondreSupprimerBernard