Il y a quelques centaines d’années, les Français se sont révoltés. Avec raison. Ils n’avaient pas grand chose à dire dans leur propre pays dominé par une noblesse, voire une bourgeoisie, qui ne voyai(en)t que son (leur) propre intérêt. Est-ce que depuis cet état de fait a changé, c’est une autre question que je n’aborderai pas ici.
Je me contenterai de parler d’un révolutionnaire normand, quelque peu oublié aujourd’hui, mais qui pourtant eut son heure de gloire. À l’époque, tout le monde l’appelait Yzokras. Il faut dire qu’il vivait en permanence dans un état de crasse identique quelles que soient les saisons. Mais cela n’a pas beaucoup d’importance pour la suite de l’histoire.
Toujours est-il qu’Yzokras avait une dent contre la noblesse qui gérait son pays normand. Dès qu’il eut vent de la révolution, il prit sa pioche en mains et révéla une énergie peu commune : il sculpta littéralement dans la falaise de son village cette dent qui symbolisait toute la haine qu’il avait vis-à-vis de cette noblesse arrogante.
Lorsque cette dent fut terminée, il contempla son œuvre, mais se dit qu’il manquait quelque chose pour que celle-ci soit complète. Il fallait que le nouvel État montre toute sa force et supprime d’un écrasement monumental cette dent qui n’avait plus de raison d’être.
Il se dit alors qu’il fallait faire tomber toute la falaise de telle sorte qu’elle écrase la dent sculptée par tant de rancœur. Il commença à creuser de telle sorte à déstabiliser la falaise. Petit à petit, une anse apparut ainsi. Il avait prévu de faire sauter à coups d’artifices le dernier morceau qui maintenait la falaise. Tout était prêt pour fêter le nouveau régime et être enfin un État digne de ce nom.
Il s’apprêtait à concrétiser son rêve fou lorsque le plus improbable arriva : il rencontra l’amour sous les traits de la fée Alrac. Celle-ci tomba éperdument amoureuse d’Yzocras. Il faut dire qu’à force de travailler près de la mer, il avait perdu une bonne part de la poussière qui l’habillait traditionnellement. C’est ainsi qu’il sentait désormais bon le sable chaud, même si la région n’était pourvue que de galets. Alrac tomba amoureuse d’Yzocras et celui-ci ne put résister à tant de passion. À tel point que son projet d’explosion tant étatique qu’ectasique disparut petit à petit, pendant qu'il découvrait qu’il y avait d’autres moyens de créer un État. L’amour avait vaincu.
Aujourd’hui, la plupart des gens ont oublié cette histoire abracadabrante. Je ne suis même pas sûr qu’on en trouve encore la trace quelque part. Si j’en crois celui qui me l’a racontée, autour d’un bon calva, il n’en reste qu’un véritable témoin : le nom de ce village – Étretat !
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