vendredi 14 juin 2013

Démission et rémission d’une moto

FMG © 2013

Quelques jours après avoir enfin nettoyé ma moto des affres de l’hiver et pris cette photo quelque peu frimeuse, elle s’est lamentablement vengée et est tombée méchamment en panne en pleine accélération à la sortie d’un rond-point où je venais de réaliser un magnifique dépassement, totalement inutile !

Je ne suis pas un vrai motard ! Je roule en moto, toute l’année et par tous les temps, mais uniquement lorsque je vais à Bruxelles. Cela me permet d’oublier les files, de me faufiler partout… et d’arriver à l’heure là où je dois aller sans avoir dû me lever aux petites heures.

Je ne suis pas – non plus – un « mécanicien ». Pour moi, un moteur doit démarrer au quart de tour quand je mets le contact et doit s’arrêter lorsque je le coupe. Entre les deux, il doit tourner. S’il décide de faire autrement, j’en suis totalement perdu, incapable de faire quoi que ce soit : j’ai certains talents pour polémiquer sur des tas de sujets avec de nombreuses personnes, mais face à un moteur récalcitrant, je suis totalement incompétent !

Bref, cette rupture brutale de fonctionnement ne m’arrangeait vraiment pas. Tout en me disant que cela aurait pu arriver à un plus mauvais endroit – je n’étais finalement qu’à 3 km de chez moi – je maudissais quand même cet instant, d’autant plus que ce jour-là le soleil était en pleine crise de confiance et dardait ses rayons de toute sa force. Pousser une moto durant 3 km, sous le soleil, vêtu de l’indispensable veste de motard, croyez-moi : ce n’est pas une partie de plaisir ! Enfin, j’y suis arrivé… et j’ai fini par récupérer de mon effort.

Mais ma bécane continuait à dormir lamentablement dans ce qui lui sert de garage. J’avais bien téléphoné – lors d’une pause dans les 3 km – à mon mécanicien, mais celui-ci m’avait répondu qu’il était à la veille d’un WE « portes ouvertes » et qu’il avait donc bien d’autres chats à fouetter. Il m’avait simplement promis qu’il essayerait de voir quand il pourrait me dépanner, sans s’engager vraiment.

En début de semaine, je l’ai relancé et il m’a vaguement promis de venir chercher la moto mardi en fin de journée. Je me sentais mieux : allant travailler jeudi à Bruxelles, il me semblait redevenir possible d’y aller en moto.

Mardi, rentrant d’une longue journée à Libramont, je l’appelle donc pour savoir quand il comptait venir. Il m’annonce alors qu’il est désolé : le démarreur de sa camionnette vient de mourir à son tour… Dans notre conversation désolée et désolante, il a soudain une idée géniale : il me demande d’aller près de ma moto et d’essayer de la faire démarrer pour qu’il entende – par téléphone – ce qui se passe. Sceptique, je m’exécute pour n’entendre qu’un rikiki de bruit tout en essayant de ne pas lâcher mon téléphone. Lorsque je remonte celui-ci à hauteur d’oreille, c’est pour entendre Sébastien me dire : « OK, c’est ta batterie qui déconne ! Je viens ce soir ! ». Ah bon !

Il est venu, après 20 heures. Il a changé la batterie et la moto a redémarré. Il a quand même testé, constaté qu’il y avait un problème de recharge, trouvé un fusible défectueux, déniché un autre fusible pour le remplacer de manière provisoire, et voilà… Cela lui a quand même pris une bonne heure, plus les déplacements. Tout ça avec le sourire. Je suis repassé le mercredi soir au garage MecanicMotos pour rechanger le fusible et je suis reparti sous les sourires satisfaits de toute l’équipe. Tous ces sourires pour la satisfaction d’avoir pu dépanner un client dans l’adversité. Bien sûr, je paierai – avec plaisir – l’addition, mais en repartant pour de nouvelles aventures motorisées, je me suis dit que fournir un tel service, avec le sourire, ce n’est pas être simplement un commerçant, mais c’est avoir la passion, non pas seulement celle de la mécanique, mais aussi celle du service. Et ça, par les temps qui courent, c’est un petit bonheur !

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