Inexorablement, on finit par vieillir. Je ne parle pas de la vieillesse qu’on atteint durant la cinquantaine ou la soixantaine. Là, on est encore jeune ! Je parle de celle qui nous rattrape quand on dépasse les quatre-vingts ans. Et encore, certains sont encore en pleine forme à cet âge.
Finalement, ce n’est même pas une question d’âge (enfin, tout est relatif). Je parle de la vieillesse qui nous ronge les os, qui nous vole notre autonomie, qui nous ramène vers la dépendance. Tout le monde n’y arrive pas. Heureusement. Mais certains, quel que soit leur âge, connaissent cet hiver de la vie.
Ce n’est pas simple d’être vieux. Les maisons de repos ou les maisons de soins sont là pour nous les rappeler. On y voit beaucoup de solitude ou de désœuvrement. Parfois même, quand la tête ne suit plus tout à fait, on y croise beaucoup de vide et d’oubli. C’est dur, tant pour les vieux eux-mêmes que pour les jeunes et moins jeunes qui viennent les voir, quand il y a des jeunes et des moins jeunes qui viennent.
Pourtant, au-delà de ce qui est souvent de la détresse, il y a aussi un autre rapport à la vie. Les vieux savent mieux que nous qu’ils vont mourir. La mort est à côté d’eux. Elle n’attend qu’un petit signal ou qu’un léger signe de faiblesse. À force de côtoyer cette mort, ils en font leur compagne. Et ils goûtent pleinement à chaque instant de vie, à chaque petite richesse qu’elle peut apporter. Il y a alors une insouciance qui permet un regard neuf sur le monde et ses petites misères.
Inexorablement, on finit par vieillir. Est-ce un mal ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire