dimanche 24 mai 2009

Les signaux détournés (9)

En cette belle journée de printemps, avec ce soleil enfin généreux, quoi de mieux que de partir en balade pour profiter pleinement de la lumière, de la chaleur, de la joie de vivre…

Après avoir roulé une heure ou deux sur l’autoroute, nous décidâmes de partir à l’aventure des petites routes. Nous allions nous laisser guider par le destin et prendre les routes qui nous semblaient soit les plus tentantes, soit décidées par tirage au sort ! Bien sûr, nous savions que nous risquions très vite de nous perdre, mais qu’importe, nous avions avec nous un GPS magique qui, lorsque nous le déciderions, nous ramènerait sur des voies plus sages.

Le jeu se révéla très rapidement beaucoup plus amusant que prévu ! À chaque carrefour, nous rivalisions d’imagination pour convaincre l’autre des charmes de la route à prendre. Nous n’étions quasiment jamais d’accord, mais c’était plus pour le plaisir d’argumenter que par choix réel. Nous ne dûmes faire appel à un tirage au sort que pour l’un ou l’autre embranchement où aucun de nous deux n’avait réussi à susciter l’adhésion de l’autre.

Cette journée était décidément délicieuse. Nous roulions ainsi nonchalamment, jouissant pleinement du paysage que nous découvrions au hasard de nos joutes verbales, songeant déjà aux arguments que nous allions développer à la prochaine bifurcation. Lorsque nous vîmes soudain ce signal qui allait changer notre vie !

Nous étions sur une route dégagée, ensoleillée, ensorcelée. Que pouvait signifier ce signal routier inconnu ? Que faisait-il là, en pleine campagne ? Quel danger risquions-nous vraiment ? Nous en discutâmes et convînmes qu’il devait s’agir ni plus ni moins d’un risque d’invasion de bikinis ! Cela paraissait finalement évident, mais cela ne nous éclairait pas sur le danger que nous courrions.

Nous vîmes bientôt le premier bikini, d’ailleurs fort seyant. Nous ne tardâmes pas à en voir un autre, tout aussi lumineux, puis un troisième, un quatrième… Rapidement, nous dûmes nous rendre à l’évidence : nous étions bien en présence d’une invasion de bikinis ! Ils étaient tous plus échancrés les uns que les autres. Ils rivalisaient de charme et il nous aurait été bien difficile de savoir lequel était le plus sexy tant ils débordaient de sensualité et de suggestion. Notre casuistique était décidément bien loin. Nous en avions perdu la tête, de toute évidence !

Nous comprîmes enfin, mais trop tard, le danger que nous avait annoncé le signal. Bien sûr, il parlait d’une invasion de bikinis, mais il nous disait aussi de la manière la plus claire que nous pourrions en perdre la tête !

Pourtant, nous étions deux. Nous aurions dû reconnaître l’évidence. Mais un bi qui nie, ça ne mène nulle part !

1 commentaire:

  1. Attention, le jour où tu seras tout seul... à l'invasion de mono-kini !!!

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