Allumeur de réverbères
Qu'y a-t-il de plus beau sur terre
Que de faire naître la lumière
Là où c'est nécessaire ?
samedi 25 août 2007
La vérité des pierres
Le seul charme du passé, c’est qu’il est le passé. Et j’avoue ressentir peu d’intérêt pour toutes les vieilleries, ces pierres d’un autre temps, ces vestiges témoins d’une autre époque ni meilleure ni pire que la nôtre, mais autre tout simplement.
Et pourtant, ces pierres peuvent avoir un certain charme, pour ne pas dire un charme certain. J’ai pu les apprécier cet été. Goûter leurs secrets. Humer leur profondeur. Les pierres de la Dordogne, puisque c’est d’elles qu’il s’agit, ne sont pas vénérables uniquement du fait de leur couleur ocre qui resplendit tant au soleil couchant. Elles portent aussi la vérité des hommes qui les ont taillées et assemblées. Les ruelles étroites de Sarlat-la-Caneda, de Beynac-et-Cazenac, de Le Bouyssou-des-Delloue et autres lieux mystérieux où les maisons s’entrelacent pour mieux former la vie et le partage, portent toutes ces lumières qui s’y réverbèrent. Elles sont faites de l’amitié des hommes qui construisent leur destinée sans peur et sans reproche. Libres d’aller là où ils le veulent et comme ils le veulent.
Cela dit, le pouvoir des pierres est nul. La mémoire collective n’est qu’affaire de culture, pas de carrières. Les pierres n’acceptent de parler – à moi du moins, il est possible qu’avec d’autres, elles procèdent autrement – que si elles sont entourées de vie, du bonheur d’être ensemble, de la balade de l’amitié.
Y a-t-il plus grande réalité que la force des pierres taillées ? N’est-ce pas par elle que la virtualité des relations éthérées trouve leur évidence réelle et éternelle ? On peut bien dire que pierre qui roule n’amasse pas mousse, car pierre qui taille creuse la source. La source du soleil et de ses rayons, la source du don et de ses largesses, la source du cœur et de ses émotions.
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Comme c'est magnifiquement dit !! Les pierres en général peuvent sembler froides. Mais celles de mon "Périgord Noir" elles me parlent, ou du moins m'envahissent d'émotion et m'apaisent. Est-ce pour leur couleur , pour leur mémoire de l'histoire ou les deux ? Je n'en sais rien, mais je me sens vraiment ici chez moi.
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