En Belgique - comme dans d’autres pays occidentaux, j’imagine – les grèves de la faim de sans-papiers qui cherchent ainsi à obtenir une régularisation de leur situation se multiplient. On se trouve là dans des situations déchirantes où l’on ne sait plus trop où se niche la dignité humaine. La question est assurément très complexe et je m’abstiendrai de prendre position dans un sens ou dans un autre, au-delà du fait que j’estime que chaque être humain a le droit de voir son existence reconnue !
Autour de ces grèves, il y a actuellement un étonnant ballet de fuites de responsabilité. Les autorités communales de la Ville de Bruxelles, d'Ixelles et de Forest, où ont été récemment ou sont encore menées de telles grèves de la faim, ont fait savoir qu'elles déclinaient toute responsabilité en cas d'accident sur le plan humanitaire et médical, en rejetant cette responsabilité sur la ministre de la Politique de Migration et d'Asile qui est concernée sur le fond. Se croyant dans une partie de ping-pong, celle-ci a immédiatement tenu à rappeler aux bourgmestres bruxellois leurs responsabilités à l'égard des sans-papiers grévistes de la faim, disant qu’elle n’est responsable que sur le but de l’action, mais qu’elle décline toute responsabilité à propos de l'évacuation ou de l'admission de grévistes de la faim dans des hôpitaux.
La belle affaire ! Des êtres humains sont en train de se battre, avec l’arme ultime, pour pouvoir obtenir une existence légale, et les responsables ne parviennent qu’à dire « C’est pas moi, c’est l’autre ». On se retrouve dans une cour de récréation bien sinistre, qui pourrait devenir la cour de la mort. Si celle-ci survient, ils parviendront encore à dire « Je vous l’avais bien dit… c’est votre responsabilité ! ».
Il faut vraiment que notre classe politique soit tombée bien bas pour en arriver là. Au lieu de se réunir autour d’une table en se disant « Qu’est-ce qu’on fait maintenant pour apporter une véritable solution au problème ? », on tergiverse. Quand certains grévistes arrivent à l’aube de la mort, on leur accorde soudain une existence pour quelques mois. Sans régler le problème sur le fond. Inévitablement, d’autres grévistes prennent le relais. Et on continue comme ça, cahin-caha. Sans solution. Sans responsabilité.
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