Ça se passe dans un village qui vit du tourisme, sauf qu’à cause de la crise, il n’y a plus de touristes. Tout le monde emprunte à tout le monde pour survivre. Plusieurs mois passent, misérables.
Arrive enfin un touriste qui prend une chambre. Il la paie avec un billet de 100 €. Le touriste n’est pas encore monté dans sa chambre, que l’hôtelier court porter le billet chez le boucher, à qui il doit justement cent Euros. Le boucher va aussitôt porter le même billet au paysan qui l’approvisionne en viande. Le paysan, à son tour, se dépêche d’aller payer sa dette à la pute à laquelle il doit quelques passes. La pute finit la boucle en se rendant à l’hôtel pour rembourser l’hôtelier, qu’elle ne payait plus lorsqu'elle prenait une chambre à l’heure.
Comme elle dépose le billet de 100 € sur le comptoir, le touriste, qui venait dire à l’hôtelier qu’il n’aimait pas sa chambre et n’en voulait plus, ramasse son billet et disparaît. Rien n’a été dépensé, ni gagné, ni perdu. N’empêche que plus personne dans le village n’a de dettes...
N'est-ce pas ainsi qu'on est en train de résoudre la crise mondiale ?
Cette histoire a déjà fait le tour des blogs et des forums ! Elle pullule un peu partout et je devrais être gêné de la publier à mon tour. Mais que voulez-vous ? Elle a beau être composée de raccourcis simplistes sur ce qu’est l’économie, elle m’a quand même fait bien sourire !
Derrière cet « enchevêtrement de sophismes », il y a quand même quelques réalités qui interpellent. Quand on voit les grandes mesures qui sont prises pour lutter contre la crise financière, on peut se dire qu’elles reviennent à injecter de grandes sommes d’argent dans le circuit, de telle sorte que l’argent puisse être échangé et utilisé dans la consommation, avec comme résultats au bout du compte que les caisses de tout le monde se remplissent à nouveau, singulièrement les caisses de ceux qui auront injecté la première mise…
Il y a aussi l’idée d’un État providentiel qui serait la solution à tous les problèmes. Il a le pouvoir d’éteindre les dettes des banques en faisant croire que les vraies dettes disparaissent !
Ce ne sont que des illusions, telle celle qui a permis à Icare de s’envoler et puis de sombrer. Je ne dis pas que les États ne doivent pas injecter de l’argent dans le circuit ni qu’ils ne doivent pas aider les grandes entreprises, industrielles ou financières, pour garder un équilibre précaire au système.
Je dis simplement que les pauvres deviennent de plus en plus pauvres. Je dis que les mesures qui sont prises ne font que contribuer à accroître l’écart entre les pauvres et les riches, que ce soit à l’échelle nationale ou mondiale. Je dis que le système financier est de toute façon fondé sur un mensonge fondamental : celui de croire que tout repose sur les échanges financiers. Je dis qu’il devrait y avoir une économie durable… mais comme je n’ai jamais rien compris à l’économie, je finis par me taire !
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