jeudi 10 juin 2010

Vers la Wallonie française ?

Voir aussi "Non à la Wallonie française".

Au point où on en est, tout est évidemment possible. Aussi, je me garderai de dire « jamais » alors que c’est bien un des mots qu’il faut éviter en toute circonstance.

Mais enfin, quelle idée ! Parce que la Belgique vit quelques soubresauts qui ne seront sans doute qu’accentués par les résultats des élections de ce dimanche, certains s’imaginent ou rêvent de voir la Wallonie se rattacher à la France et devenir une de ses régions. Du Sud de la Belgique, la Wallonie passerait ainsi au Nord de la France. Il paraît même qu’une majorité de Français sont prêts à accueillir ces braves Wallons.

Soit. Mais qu’y gagnerait la Wallonie ? Elle deviendrait une région atypique, sans doute jamais vraiment acceptée. Les Wallons se retrouveraient dans un paysage politique où ils n’auraient pas grand chose à dire. Férus du « je fais comme j’ai envie de faire », comment pourraient-ils s’y retrouver dans un État fondé sur une centralisation à l’outrance des institutions ? Ne prenons qu’un seul exemple : imagine-t-on un seul instant les écoles wallonnes s’inscrire dans le système éducatif français ? Je sais que le surréalisme est typiquement belge, mais là on fait fort !

Je n’ai rien contre les Français, bien au contraire. Je reste cependant convaincu qu’un Wallon est plus proche d’un Flamand que d’un Français. Tout comme un Flamand est plus proche d’un Wallon que d’un Hollandais. C’est ce qu’on appelle la belgitude. On pourrait sans doute disserter sur le sujet… mais c’est ma conviction.

Les Wallons qui luttent pour le rattachement à la France – et il y en a de plus en plus apparemment – commettent selon moi une grande erreur stratégique. En réalité, le problème belge n’est pas « Wallonie contre Flandre ». Le problème, c’est Bruxelles. Si un rattachement de la Wallonie est concevable sur papier, il me semble évident qu’il se ferait sans Bruxelles, car Bruxelles est une ville (ou une région) bilingue. La minorité flamande de Bruxelles doit aussi pouvoir se retrouver dans les nouvelles structures. Comment le pourrait-elle si elle était annexée à la France ? Défendre le rattachement de la Wallonie à la France, c’est lâcher Bruxelles. Les Flamands n’attendent que ça. Or, c’est là le véritable enjeu, tout en étant d’ailleurs la véritable difficulté de la situation belge.

Ce billet n’énonce qu’un sentiment diffus. Il faudrait plus de temps pour développer les arguments. Il faudra peut-être le faire à plus ou moins court terme !

Au bout du compte, tout cela ne me regarde peut-être pas, moi qui suis un francophone vivant en Flandre. Tous les jours, je passe la « frontière linguistique » qui deviendrait de la sorte « frontière d’États ». Jusqu’à présent, je n’ai jamais très bien vu où était cette frontière (sauf à regarder le revêtement de la route). Finalement, je ne tiens pas à le voir plus !

9 commentaires:

  1. NE JAMAIS DIRE JAMAIS !

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  2. Du côté de la France, ça posserait aussi un problème puis qu'on pourrait plus l'appeller "l'Hexagone" et "l'heptagone irregulier", ça sonne pas bien! ^^

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  3. on ne parle pas seulement de rattacher la wallonie à la France mais également Bruxelles; l'arrêté Kosovo montre que c'est réaliste sur le plan du droit international si les populations le désirent.Et je soutiens cette initiative.

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  4. demandez votre rattachement au luxembourg que bruxelles et la partie allemande belge fasse de même

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  5. Je suis Français et je rejoins l'auteur de ce article. Le "gros" du problème est Bruxelles. Et puis, je serai Belge, ça me ferait mal de devenir Français tout ça pour histoire de "langue" (même si je me soute qu'il y d'autres choses... ). Alors ok les frontières ont toujours évoluées et bla bla et bla... mais je suis désolé, sur plusieurs plans, rattacher la Wallonie à la France est une mauvaise idée...

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  6. Eh bien moi, je pense que l'auteur de cet article, toute Belge qu'elle soitne comprend strictement rien à la situation actuelle, parce qu'elle ne prend même pas la peine d'analyser le problème au fond. La Flandre est devenue une presque Nation, ses liens culturels avec notre Wallonie sont aujourd'hui nuls: Le français commence d'ailleurs à se perdre parmi les nouvelles générations flamandes et le taux de mariage entre gens du Nord et du Sud ne dépasse plus 4 % .Quant à l'antagonisme socio-économique entre les deux entités, nul besoin de s'y étendre. Donc, c'est la France avec une adaptation progressive et dans le respect de nos prétendus particularismes.

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  7. @ Anonyme (le dernier… celui qui a l'adresse IP 92.151.245.61 située en Ile-de-France) : sachez d'abord que l'auteur de cet article est "un" et pas "une"… mais c'est un détail !

    Merci d'écrire que je ne prends pas la peine d'analyser le problème au fond ! Qu'est-ce que ça veut dire ? Allez-vous plus en profondeur ? J'en doute quand vous affirmez - sur quelle base ? - que les liens culturels entre la Flandre et la Wallonie sont aujourd'hui nuls ! Quelle méconnaissance de la réalité !

    Si c'est sur la base d'une analyse aussi simpliste qu'il faut se rapprocher de la France, alors croyez-moi, je préfère rester le francophone de Flandres que je suis ! Cela ne signifie pas qu'il n'y a pas de problèmes… mais le rattachement à la France n'en est certainement pas la solution !

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  8. La Wallonie posséde tous les critéres pour être une région Française !!!.Elle ne perdra pas son identité car toutes les régions Françaises ont leur identité !!!.

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    1. Comme l'Algérie française (un exemple parmi d'autres…) ?

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