lundi 28 mars 2011

Le bien que l’on se donne

FMG © 2011

L’avantage du soleil printanier, c’est que les gens ont envie de sortir et de prendre du bon temps. C’est le cas dans une ville piétonnière comme Louvain-la-Neuve, mais j’imagine que c’est partout pareil.

Alors on voit les terrasses se remplir de personnes qui ne cherchent qu’à être bien avec d’autres et à goûter les joies d’un verre rafraîchissant. Il y a d’autres petits bonheurs liés au soleil. Dans une ville jeune comme Louvain-la-Neuve, les tenues des étudiantes ont une sacrée tendance à s’alléger, à laisser entrevoir quelques bouts de peau et à enflammer les imaginations sans jamais heurter la bienséance.

Après un long hiver, on se sent bien. On se sent prêt à déguster la vie. On a envie d’oublier la grisaille pour ne laisser de place qu’à la lumière, que ce soit dans la réalité physique ou dans celle des sentiments et des émotions.

Bien sûr, les raisons de se faire du mouron ne manquent pas. Ce serait trop beau. Mais en attendant, je n’ai envie que d’une seule chose : m’installer au soleil et le laisser me réchauffer la peau et le cœur. On n’a jamais que le bien que l’on se donne !

jeudi 17 mars 2011

Cynisme, quand tu nous tiens

Le Japon – et sans doute la Terre entière – est en train de vivre un drame incommensurable. Il n’y a pas de mots face à ce désastre. Les Japonais l’ont d’ailleurs bien compris : c’est en silence qu’ils endurent avec courage cette situation.

Face à une telle horreur, on ne peut que rester abasourdi par la douleur ou se révolter. D’autres se frottent les mains et se réjouissent des « effets positifs, mais incertains, du séisme au Japon ».

Ne cherchez pas d’où peut venir un tel cynisme : seuls les économistes et autres argentiers peuvent se réjouir du malheur des autres ! Lorsque le plus dur sera passé, il faudra reconstruire… et cela rapportera des millions de yens et de dollars !

Faut-il que les hommes soient tombés bien bas pour que certains d’entre eux puissent concevoir et formuler un tel raisonnement abscons, puis le diffuser comme si seule la sacro-sainte croissance importait !

La nature a provoqué un douloureux réveil. La confiance absolue de l’homme dans sa toute puissante technologique l’a amené à oublier que la nature peut-être cruelle et aveugle. Plus souvent qu’à son tour d’ailleurs. Dans notre monde, les seules choses qui restent vraiment naturelles, ce sont les catastrophes ! Alors, voir que l’homme peut en rajouter stupidement une couche, il y a de quoi vraiment se désoler. Et c’est en pleurant que je termine ces mots…

mardi 15 mars 2011

Entre gris clair et gris foncé

FMG © 2011

Madagascar devrait théoriquement se doter aujourd’hui d’un nouveau premier ministre (qui sera vraisemblablement le même qu’il y a une semaine). Puis, un nouveau gouvernement avec redistribution des cartes entre tous ceux qui ont accepté de jouer le jeu de la « feuille de route » du Dr Simao. Au bout du tunnel, il devrait y avoir – un jour – des élections qui devraient permettre de disposer d’un Président légitime et de députés élus. C’est ce qu’on peut espérer de mieux pour ce peuple malgache qui ne demandait pas de se retrouver tiraillé entre les velléités de ses hommes politiques, mais qui n’a peut-être rien fait pour qu’il n’en soit pas ainsi. Allez savoir !

Ça n’empêche pas le soleil de briller ni les nuages de dessiner des monstres bienveillants ni le riz de pousser dans les rizières. Même s’il n’y en a pas assez ! De soleil, de nuages, de riz ? Je vous laisse le choix.

Tout ça contribue à créer un monde qui hésite entre gris clair et gris foncé. Madagascar se demande comment sortir de la crise, tout comme la Belgique ne sait plus très bien comment empêcher le gouvernement d’être en affaires courantes, comme si la « Transition » devenait là aussi un mode de gouvernance. Pourquoi pas après tout ? N’être là que pour assurer la transition, n’est-ce pas le meilleur moyen de s’ôter toute responsabilité ? Le gouvernement belge, déjà démissionnaire, pourrait-il encore d’ailleurs démissionner face à un parlement qui ne lui a jamais accordé sa confiance ?

Ces considérations politiques sont intéressantes, mais j’avoue qu’elles ne me troublent pas trop. Je suis plus troublé par le Japon où une horrible catastrophe naturelle devient une plus horrible encore catastrophe nucléaire. Entre gris clair et gris foncé. Ne l’a-t-on pas cherché un peu beaucoup ? Certains de s’inquiéter soudainement de la sûreté de notre énergie nucléaire ! Ils auraient tout aussi bien pu le faire plus tôt. Mais il faut croire que l’homme a besoin d’être secoué pour commencer parfois à réfléchir.

Je réfléchis. J’essaie du moins. Je suis secoué. Ai-je attendu de l’être pour réfléchir ? Il ne me semble pas, mais allez savoir. Entre gris clair et gris foncé.