mercredi 28 mai 2014

Confiance dans le changement

Bart De Wever et la N-VA ont gagné les élections en Belgique. Diabolisé auprès des francophones, ceux-ci ont de quoi s’inquiéter ou du moins s’étonner : difficile de comprendre pour eux - pour nous - qu’un flamand sur trois accorde son vote à un parti qui souhaite la fin de la Belgique. Pourtant, le choix de ces Flamands n’est-il pas logique par rapport au discours que la N-VA, et en particulier Bart De Wever, leur a fourni ?

Dimanche matin, jour des élections, j’ai trouvé chez mon boulanger le journal gratuit Zondag. Dans celui-ci, une pleine page publicitaire pour la N-VA, avec Bart De Wever, manches retroussées, prêt à agir. Pour ceux qui ne comprennent pas la langue de Vondel, voici une traduction que j’espère plus ou moins correcte du message de Bart De Wever :

Aujourd'hui, vous faites un choix important. Vous voulez redynamiser notre économie, créer plus d'emplois, assurer votre retraite et pouvoir continuer à payer les soins de santé et les allocations. Nous devons réformer maintenant. 

Les gens qui travaillent, épargnent et entreprennent doivent être récompensés. 
Avez-vous un emploi ? Nous augmentons les salaires nets. Êtes-vous indépendant ? Pour vous, nous réduisons les charges et nous supprimons les impôts détestables. Êtes-vous retraité ou avez-vous besoin de soins ? Nous vous offrons la sécurité dont vous avez besoin. Et nous augmentons les revenus les plus bas. Parce que la NVA ne laisse en rade personne. 

Créer à nouveau la prospérité pour assurer le bien-être. C'est le Changement pour le Progrès. Cette responsabilité, je veux l’assumer. C’est pourquoi je demande votre confiance.

Comment résister à un tel discours ? Il nous dit qu’il y a des problèmes, mais que ça va changer. Il s’adresse à chacun et s’engage à améliorer sa situation.

Bien sûr, il ne dit pas tout. Il ne dit pas comment il va s’y prendre pour faire tout cela. Il ne dit pas que ce sera au détriment de certains. Notamment de ceux qui n’ont pas ou plus de travail. Il ne dit pas que, selon lui, pour réaliser ces promesses, il est nécessaire de se séparer d’une manière ou d’une autre des « mauvais » wallons et de ne se retrouver qu’entre « bons » flamands. Il ne dit rien de tout cela (ni d’autres choses). Une lecture attentive et critique du message permet évidemment d’en avoir conscience et d’en tirer les conclusions. Mais la plupart des gens ne chercheront pas davantage et se diront « Voilà l’homme qu’il nous faut ! ». C’est en cela un discours éminemment populiste. Génial, mais populiste. Et il faut bien reconnaître qu'il atteint sa cible, comme les résultats des élections le montrent.

La suite de l’histoire nous apprendra ce que la N-VA et Bart De Wever peuvent faire avec cette victoire. Mais il est important d’avoir conscience que les Flamands n’ont pas voté pour un diable qui veut la fin de la Belgique, mais pour un dieu qui va – du moins le prétend-il – apporter et distribuer sa manne miraculeuse.

samedi 3 mai 2014

Chansons oubliées : Le vent et la jeunesse, par Les Troubadours (1967)

Les Troubadours ! Mais qui donc se souvient encore de ce groupe, pendant francophone de Peter, Paul & Mary aux USA ? À vrai dire, je ne m’en souviens pas très bien. J’avoue qu’à l’époque de leur plus grand succès – Le vent et la jeunesse – que je reprends ici, j’étais plus intéressé par Hervé Vilard (Capri, c’est fini) ou Éric Charden (Le monde est gris, le monde est bleu), voire par Procol Harum (A Whiter Shade of Pale) ou encore Scott McKenzie (San Francisco - Be sure to wear flowers in your hair) !

Mais voilà, il y a de ces airs qui vous trottent dans la tête et qui ne vous quittent plus jamais. Cette chanson, écrite par Christian Chevallier pour la musique et par Frank Thomas et Jean-Michel Rivat pour les paroles, est une de celles qui m’ont amené à élargir un peu mon univers musical, à découvrir la chanson de paroles et les mélodies folk.

Cela reste une chanson légère, comme le vent et la jeunesse ! J’ai toujours eu le sentiment d’être le vent, d’être aussi insaisissable que lui, de ne pas pouvoir être enfermé dans la moindre cage. Ce n’est qu’une illusion sans doute, celle de la jeunesse, même à mon âge respectable !

Ce n’est pas tout à fait une chanson oubliée : on la trouve en vidéo, chantée en live comme on dit aujourd’hui. On trouve aussi facilement les paroles, mais je me suis quand même permis ici de corriger la petite faute d’orthographe qu’on trouve partout ailleurs ! Juste pour le plaisir !

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Il est fou le vent du printemps
Il est pareil à la jeunesse
Il caresse une fleur des champs
Et puis tourne vers les richesses
De la rose au cerisier
Il se pose et puis s’en va léger

Il est fou le vent du printemps
Il est pareil à la jeunesse
Un jour il a le cœur violent
Un jour il cherche la tendresse
Il ne suit que son désir
Perd la tête pour presque rien
Sans jamais penser au lendemain

Il est fou le vent du printemps
Il est fou le vent du printemps
Il est pareil à la jeunesse
Il est pareil à la jeunesse
Il court et n’a jamais le temps
Il court et n’a jamais le temps
Et jamais ne tient ses promesses
Et jamais ne tient ses promesses
Il est changeant tout comme toi
Qui me laisses et puis reviens près de moi

Il est fou le vent du printemps
Il est pareil à la jeunesse
Il fait la pluie ou le beau temps
Sème l’amour ou la tristesse
J’aimerais le retenir
Mais il passe entre mes mains
Et ne laisse rien que du chagrin
Et ne laisse rien que du chagrin