dimanche 3 mars 2024

Quelle chance !

Je dois bien l’avouer, j’ai beaucoup de chance. Depuis ma tendre enfance, j’ai pu vivre et réaliser des tas d’expériences extraordinaires que ce soit dans ma vie personnelle, familiale, amicale, artistique, citoyenne, professionnelle, technique, etc. Moi qui ai désormais un âge respectable où beaucoup se contentent de regarder le temps qui passe en se remémorant et en regrettant les temps d’avant, j’ai la chance d’être embarqué dans des activités nouvelles, passionnantes et constructives.
 
Parmi ces activités, mes expériences artistiques ne sont pas les moindres. Ce n’est pas nouveau : je n’avais que treize ans quand j’ai commencé à écrire de la poésie. Très rapidement la musique m’a rattrapé et j’ai donc fait des chansons. Jeune ado, j’ai eu l’occasion de découvrir les joies de la scène comme récitant et chanteur dans des spectacles collectifs, avant, à 22 ans, de devenir surtout musicien accompagnateur et ensuite de décider enfin de suivre quelques cours de musique : solfège et contrebasse. Celle-ci me ramènera sur scène au sein d’un orchestre classique de mandolines, puis dans un groupe animant des bals folks pour enfants et/ou adultes. Après avoir enregistré deux CD de mes chansons, j’ai découvert les joies de l’écriture collective romancée avec la publication de trois romans.
 
Les circonstances de la vie m’ont éloigné de ce travail d’écriture, mais elles m’ont permis de découvrir de nouveaux horizons dans une voie plus théâtrale. Il y a notamment eu la création le 17 décembre 2023 du spectacle Wisconsin ! consacré à la migration des Gréziens au milieu du 19e siècle, sur un texte d’Yves Destrée et avec des chansons créées pour l’occasion. Pour le moment, le spectacle dort un peu, mais j’espère qu’il pourra revivre, car il en vaut vraiment la peine.
 
Puis, il y a ces soirées de cabaret créées au sein de l’ARC asbl. Un travail collectif de création dans le respect de la personnalité de chacun. Au départ, je n’ai fait que mettre en musique et interpréter le poème Obsession de Baudelaire. Puis, un peu plus. Pour notre dernier spectacle, à la Chandeleur 2024, ayant constaté qu’un des partenaires, Yves Nollet, était également contrebassiste, j’ai osé proposer : « Et si on faisait un duo de contrebasses ? ». C’était une idée un peu folle : aucun de nous deux n'est un virtuose de cet instrument difficile. Mais nous nous sommes lancés dans l’aventure, en incluant ce duo dans un sketch lié aux trains qui passent (ou non) qui convertit ce duo en un (pseudo) duel ! Cela a surtout transformé notre échange musical en un véritable moment de plaisir, tant pour nous que pour le public, sans pourtant empêcher les fausses notes ! Ce sont celles-ci qui font que ce billet est publié sous la rubrique « Coup de blues » : comment est-il possible de prendre tant de plaisir à réaliser cette prestation alors qu’elle est si déplorable au niveau technique ? Bah, qu’à cela ne tienne, nous nous sommes bien amusés et pour moi, c’était la première fois que j’étais un contrebassiste au devant de la scène, partageant cet honneur avec un ami. Quelle chance !