dimanche 30 juin 2013

Quand l’indécence s’organise

Ainsi donc, la RTBF – en collaboration avec Actiris, l'Office Régional Bruxellois de l'Emploi – s’apprête à monter une émission « Je veux ce joooooob ! » mettant en œuvre des candidats en quête d'un travail ou exerçant un métier qui ne leur convient plus afin de les aider à trouver Le job idéal et ce, en seulement une semaine. Les candidats devront – soutenus par des « coachs » – relever un défi exceptionnel pour séduire et convaincre un futur employeur. Tout le monde peut être candidat, pourvu qu’il ait « la motivation ».

La belle affaire ! On pourrait être séduit par cette idée, puisqu’au bout du compte on suppose que les candidats trouveront un emploi. Enfin, on peut seulement le supposer. Il n’y aura évidemment aucune obligation de résultat ni aucun suivi de ce qui se passera après.

Au-delà de ce premier sentiment de séduction, il faut cependant s’interroger. Jouer à théâtraliser la vie de demandeurs d’emploi, est-ce vraiment considérer ceux-ci pour ce qu’ils sont et ce qu’ils font ? Rechercher un emploi est aujourd’hui tout sauf une partie de plaisir, sauf un jeu ! Ce n’est même pas une question de manque de compétence ou de motivation. Il est bien sûr – heureusement – des demandeurs d’emploi qui finissent par en trouver. Mais ce n’est jamais miraculeux et, derrière ceux qui ont cette chance, il y a tous ceux qui jour après jour essaient de se vendre, de montrer leur motivation et leur compétence et qui ne rencontrent qu’un désintérêt évident des employeurs potentiels. Pour tenir le coup, il faut une sacrée dose de courage et de conviction qu’on peut y arriver. Chercher un emploi, c’est la plupart du temps une réelle souffrance, où les portes qui se ferment et les claques que l’on reçoit sont le quotidien de celui ou celle qui espère juste pouvoir trouver une petite place dans l’univers socio-professionnel.

Alors, faire de cette détresse quotidienne un spectacle télévisuel, c’est vraiment le sommet de l’indécence. On s’imagine déjà le brave peuple rire de celui qui n’y parvient pas. Ou, au contraire, prendre conscience du chemin infranchissable qu’il devrait parcourir pour trouver lui-même un emploi.

Une telle émission n’apportera rien, si ce n’est un parfum nauséabond fondé sur la détresse humaine, bafouée dans le plus élémentaire de ses droits : avoir un travail pour se nourrir, pour survivre.

J’ose espérer que cette émission ne se concrétisera jamais. Mais la bêtise humaine est telle que j’ai bien peur que mon espoir ne soit lui-même qu’illusion. Pourquoi la télévision se sent-elle obligée de tomber si bas ?

samedi 29 juin 2013

Quand la réussite s'affiche…

Cette fin d’année scolaire a permis à de nombreux parents de s’extasier devant la réussite de leur progéniture. Ces parents sont plus nombreux que ceux qui n’ont pas cette chance, et c’est tant mieux. Ils ont bien raison de se réjouir et ont toutes les raisons d’être fiers de leurs enfants, car il est vrai que le parcours d’étudiant – désormais même depuis l’école maternelle ! – est le plus souvent un parcours du combattant !

Nous sommes à l’ère du Web 2.0, voire 3.0, et désormais tout se dit et se partage sur le Web. On a ainsi vu fleurir sur les réseaux sociaux des tas de « Super fière de Josué : une distinction ! », « Félicitations à ma toute grande fille qui a eu de superbes résultats pour son CEB !!! 80 % de moyenne ! », « Pas de grands cris de victoire, mais un grand ouf : tout le monde passe ! » et bien d’autres encore.

Comment pourrait-on adresser le moindre reproche à ces parents qui expriment ainsi leur légitime fierté, voire tout simplement leur soulagement, face à la réussite de leurs enfants ? Je peux témoigner combien l’attente des résultats peut être une véritable partie de stress. Quand au bout du compte la délivrance arrive – et c’en est bien une – quoi de plus normal que de vouloir la partager, la crier, la faire savoir au monde entier.

Comment, aussi, ne pas penser à tous ces parents qui n’ont pas la même délivrance, qui au contraire voient tomber sur eux une immense chape de plomb qui ruine toutes leurs espérances ? Cette souffrance – et c’en est bien une – ne peut évidemment qu’être exacerbée devant l’étalement de la réussite des autres.

Dans tous ces messages parentaux, j’ai aimé celui-ci : « Bon, je suis fière de ma fille... parce que c'est la mienne et que quoi qu'elle fasse, c'est la meilleure... mais pour le reste... ». Il y a là tant l’expression de la déception que celle de la confiance.

Arriver au bout de ses études, à quelque niveau que ce soit, n’est pas une sinécure. Sans doute encore plus aujourd’hui qu’hier. Notre culture scolaire est malheureusement fondée sur le fait que pour avoir un bon système scolaire avec un bon niveau, il faut passer par l’échec et le redoublement. Ceux qui ont une approche scientifique de la situation savent que cette idée n’a aucun fondement sérieux. Les systèmes les plus performants sont aussi ceux où le redoublement est le moins présent. Mais allez dire ça à « ceux qui pensent tout bas » et qui s’imaginent donc avoir raison… L’échec fait partie de notre culture éducative. De ce fait, ceux qui se réjouissent – légitimement – de la réussite de leurs enfants se positionnent inévitablement dans la frange de cette élite qu’on essaie de nous faire croire indispensable. Pourtant, ce qui est vraiment indispensable est que chaque enfant, chaque jeune soit amené au maximum de ses possibilités, dans un accompagnement respectueux de son cheminement, aussi tortueux soit-il.

Ce qu’il faudrait, c’est que tout le monde puisse se réjouir en exprimant sa fierté de constater que – grâce à l’accompagnement positif des acteurs éducatifs – son enfant a pu faire encore mieux que ce qu’on croyait possible ! Je suis convaincu qu’en de telles circonstances, la société entière pourrait s’extasier devant la hausse du niveau de connaissance et de compétence de nos jeunes.

On est loin du compte, dans toutes les dimensions de la question.

samedi 15 juin 2013

Les patrouilleurs de Wikipédia

Wikipédia est un projet extraordinaire et j’y participe avec enthousiasme, en tant que contributeur. Je ne suis pas du tout un professionnel de la chose. J’interviens sur différents sujets, au gré de mes passions ou de l’actualité. J’essaie toujours d’apporter une information exacte et validée, y compris sur des éléments parfois polémiques.

Wikipédia est une encyclopédie libre, et c’est ce qui fait sa force, mais sans doute aussi sa faiblesse. À partir du moment où tout un chacun peut venir y écrire ce qu’il veut, on peut redouter que certains viennent y écrire n’importe quoi. C’est effectivement le cas : les tentatives de vandalisme sont nombreuses. Néanmoins, je suis toujours frappé de la vitesse avec laquelle une information erronée est corrigée et/ou rejetée. Ce contrôle collectif – qui fonctionne très bien – est le meilleur moyen de disposer d’une information valide.

Certains contributeurs de Wikipédia reçoivent – je ne sais pas trop comment – le statut de « patrouilleur ». Leur fonction devient alors de vérifier en permanence l’exactitude et la pertinence des informations publiées dans l’encyclopédie. Leur travail est absolument indispensable, mais il y a malheureusement de nombreux abus de leur part, sans qu’ils s’en rendent compte.

Ils ont en effet le pouvoir, dans certains cas, de « supprimer immédiatement » un article. Il ne s’agit donc pas de corriger une information, mais de supprimer l’entièreté d’un article nouvellement créé. À nouveau, il faut bien comprendre que parmi tous les articles créés quotidiennement, il y en a effectivement beaucoup qui n’ont pas vraiment leur place dans une encyclopédie, pour différentes raisons. Cela n’est pas discutable. Mais ce qui l’est, c’est la manière dont cela se passe. Certains patrouilleurs s’arrogent des droits qui dépassent leur fonction. S’ils ne sont pas d’accord avec l’existence d’un article, ils devraient toujours en référer au créateur de l’article en entrant avec lui en « discussion ». Si cette discussion ne parvenait pas à une solution acceptée par les deux parties, alors il serait nécessaire d’aller plus loin et d’en référer à d’autres contributeurs. Mais – et je peux en témoigner – cela ne se passe malheureusement pas comme ça, même pour des articles qui ne posent pas de réelles difficultés. J’ai ainsi pu suivre l’activité de certains « patrouilleurs » et c’est vraiment désolant : ils passent leur temps à avoir une attitude négative, quasi despotique, vis-à-vis des nouveaux articles.

Que ce soit clair : un contrôle de ce qui est publié est absolument indispensable. Mais un patrouilleur ne devrait jamais disposer du droit ultime de décision. Bien sûr, il y a des procédures permettant de « sauver » un article. Mais elles ne sont pas accessibles au premier venu, car il faut bien reconnaître que le maniement de Wikipédia en tant que contributeur est très complexe ! La seule chose que ces patrouilleurs réussissent, c’est (1) à faire disparaître une information sans doute mal formulée mais peut-être intéressante et (2) à dégoûter certains contributeurs d’apporter de l’information nouvelle et originale.

De ce fait, Wikipédia n’est sans doute malheureusement pas si « libre » que ça !

vendredi 14 juin 2013

Démission et rémission d’une moto

FMG © 2013

Quelques jours après avoir enfin nettoyé ma moto des affres de l’hiver et pris cette photo quelque peu frimeuse, elle s’est lamentablement vengée et est tombée méchamment en panne en pleine accélération à la sortie d’un rond-point où je venais de réaliser un magnifique dépassement, totalement inutile !

Je ne suis pas un vrai motard ! Je roule en moto, toute l’année et par tous les temps, mais uniquement lorsque je vais à Bruxelles. Cela me permet d’oublier les files, de me faufiler partout… et d’arriver à l’heure là où je dois aller sans avoir dû me lever aux petites heures.

Je ne suis pas – non plus – un « mécanicien ». Pour moi, un moteur doit démarrer au quart de tour quand je mets le contact et doit s’arrêter lorsque je le coupe. Entre les deux, il doit tourner. S’il décide de faire autrement, j’en suis totalement perdu, incapable de faire quoi que ce soit : j’ai certains talents pour polémiquer sur des tas de sujets avec de nombreuses personnes, mais face à un moteur récalcitrant, je suis totalement incompétent !

Bref, cette rupture brutale de fonctionnement ne m’arrangeait vraiment pas. Tout en me disant que cela aurait pu arriver à un plus mauvais endroit – je n’étais finalement qu’à 3 km de chez moi – je maudissais quand même cet instant, d’autant plus que ce jour-là le soleil était en pleine crise de confiance et dardait ses rayons de toute sa force. Pousser une moto durant 3 km, sous le soleil, vêtu de l’indispensable veste de motard, croyez-moi : ce n’est pas une partie de plaisir ! Enfin, j’y suis arrivé… et j’ai fini par récupérer de mon effort.

Mais ma bécane continuait à dormir lamentablement dans ce qui lui sert de garage. J’avais bien téléphoné – lors d’une pause dans les 3 km – à mon mécanicien, mais celui-ci m’avait répondu qu’il était à la veille d’un WE « portes ouvertes » et qu’il avait donc bien d’autres chats à fouetter. Il m’avait simplement promis qu’il essayerait de voir quand il pourrait me dépanner, sans s’engager vraiment.

En début de semaine, je l’ai relancé et il m’a vaguement promis de venir chercher la moto mardi en fin de journée. Je me sentais mieux : allant travailler jeudi à Bruxelles, il me semblait redevenir possible d’y aller en moto.

Mardi, rentrant d’une longue journée à Libramont, je l’appelle donc pour savoir quand il comptait venir. Il m’annonce alors qu’il est désolé : le démarreur de sa camionnette vient de mourir à son tour… Dans notre conversation désolée et désolante, il a soudain une idée géniale : il me demande d’aller près de ma moto et d’essayer de la faire démarrer pour qu’il entende – par téléphone – ce qui se passe. Sceptique, je m’exécute pour n’entendre qu’un rikiki de bruit tout en essayant de ne pas lâcher mon téléphone. Lorsque je remonte celui-ci à hauteur d’oreille, c’est pour entendre Sébastien me dire : « OK, c’est ta batterie qui déconne ! Je viens ce soir ! ». Ah bon !

Il est venu, après 20 heures. Il a changé la batterie et la moto a redémarré. Il a quand même testé, constaté qu’il y avait un problème de recharge, trouvé un fusible défectueux, déniché un autre fusible pour le remplacer de manière provisoire, et voilà… Cela lui a quand même pris une bonne heure, plus les déplacements. Tout ça avec le sourire. Je suis repassé le mercredi soir au garage MecanicMotos pour rechanger le fusible et je suis reparti sous les sourires satisfaits de toute l’équipe. Tous ces sourires pour la satisfaction d’avoir pu dépanner un client dans l’adversité. Bien sûr, je paierai – avec plaisir – l’addition, mais en repartant pour de nouvelles aventures motorisées, je me suis dit que fournir un tel service, avec le sourire, ce n’est pas être simplement un commerçant, mais c’est avoir la passion, non pas seulement celle de la mécanique, mais aussi celle du service. Et ça, par les temps qui courent, c’est un petit bonheur !

mardi 11 juin 2013

Rage de dents


Ça vous tombe dessus comme ça, presque d’un coup, sans vous y être vraiment préparé. Et quand elle est là, cette foutue rage de dents vous rend la vie impossible.

La douleur engendrée est insoutenable. Ce n’est pas qu’elle soit nécessairement forte et je suis prêt à accepter qu’il existe bien d’autres souffrances plus insoutenables encore. Finalement, une rage de dents, ce n’est qu’une rage de dents. Mais cette douleur est persistante, irradiante, tenace. On a beau se tourner dans tous les sens, appuyer sur le lieu de la douleur, respirer profondément, tout cela ne change rien : la douleur continue lancinante et assommante.

Il y a – heureusement – des anti-douleurs ! Ils produisent un certain effet, mais lorsqu’on en prend un de manière répétée, l’effet diminue avec le temps dans un délai qui se raccourcit lui-même. Résultat des courses : vous passez à un anti-douleur plus puissant tout en réduisant le temps entre chaque prise. Non sans effets secondaires : fatigue, abattement, digestion bancale, etc. Et vous avez de plus en plus mal du fait de cette satanée rage de dents qui n’en finit pas, qui au contraire s’installe et prend ses aises.

Vous me direz : mais il faut se soigner, aller voir un dentiste ! Ça, c’est fait. Antibiotiques. Y a plus qu’à attendre. Mais en attendant, c’est quand même une sacrée déveine de se retrouver dans cette situation. Surtout que le travail, lui, n’attend pas ! La vie est parfois mal faite !

mercredi 5 juin 2013

L'enfant

« L’envol » © Claude Théberge


Y a les yeux d’un enfant
Qui découvre une fleur
En oubliant sa peur
De devenir un grand
Y a les mains de sa mère
Qui caressent son front
Sans lui faire de sermon
Sur la peur de la terre
Y a la force de l’homme
Qui lui dit le chemin
Pour qu’il trouve le moyen
D’être un jour autonome

Avoir un enfant est une expérience extraordinaire.
Être un enfant est une existence singulière.

L’enfant n’est pas un jouet. Il est un être humain, dans toute l’acception du terme. Ce n’est pas un être en réduction. Il est pleinement homme ou femme. Tout est en lui. Il doit bien sûr grandir, mais tout ce dont il a besoin est disponible, mobilisable à tout instant. Il ne le sait pas encore – il ne le saura peut-être jamais – et son chemin bascule continuellement entre la joie et la peur d’épanouir son potentiel, de se découvrir et de découvrir le monde.

Dans ce parcours, l’enfant n’est pas seul. S’il parvient à assembler les pièces de son expérience, c’est parce que les autres l’y aident, non pas en le faisant à sa place, mais en renforçant son estime de soi et en lui donnant l’affection dont il a besoin pour croire en lui et à son pouvoir d’agir et de vivre. La confiance qu’on lui témoigne est la pierre angulaire de son édifice propre. L’enfant n’a pas besoin qu’on lui fasse confiance. Il a besoin qu’on ait confiance en lui. Alors, il peut grandir.

Sa mère est sa précieuse alliée. Elle le rassure, le stimule, l’étreint, le caresse… C’est elle qui lui permet de transformer sa peur en un plaisir charnel et existentiel.

Son père est son précieux partenaire. Il lui ouvre le chemin, l’aide à se relever quand il trébuche, lui indique les limites de son pouvoir, lui montre la force de celui-ci. C’est lui qui permet de transformer le chemin tâtonnant en un envol libérateur.

Parfois d’ailleurs, la mère est le père et/ou le père est la mère, dans un partage permanent et responsable. Pour l’enfant, l’important n’est pas de savoir qui fait quoi, mais que ce soit fait.

Alors, un jour, il s’envole… et peut créer à son tour l’amour et la vie.

Qu’est-ce qui fait vivre la vie

Qui nous porte au-delà de nous
Qu’est-ce qui nous rend fou
Qui nous donne autant d’envie

Y a les yeux d’un enfant
Qui découvre une fleur
En oubliant sa peur
De devenir un grand
Y a les mains de sa mère
Qui caressent son front
Sans lui faire de sermon
Sur la peur de la terre
Y a la force de l’homme
Qui lui dit le chemin
Pour qu’il trouve le moyen
D’être un jour autonome

samedi 1 juin 2013

Stupide intolérance

Ce matin, un site d’information a relayé celle-ci : la prison de Leuven est la première en Belgique à disposer d’une mosquée. À part l’espace alloué, celle-ci n’a rien coûté à l’administration et ce sont les 60 détenus concernés (pour une capacité théorique de 301 détenus) qui ont rassemblé 1400 euros pour aménager leur lieu de prière. En soi, c’est une bonne nouvelle : que chacun puisse vivre sa religion est un droit fondamental, inscrit dans la Déclaration universelle des droits de l'homme (Article 18).

Il n’a pas fallu longtemps pour que « le peuple » se déchaîne dans les commentaires suivant l’article. De toute évidence, un tel espace religieux est un scandale qui menace notre société. Si ces détenus sont emprisonnés, c’est qu’ils ne croient pas en leur Dieu et bien sûr qu’ils ne peuvent manifester d’aucune pratique religieuse : « ils n’avaient qu’à y penser avant »…

Je me tairai sur les commentaires les plus racistes, les plus méchants, les plus stupides. Ils n’en valent même pas la peine. Mieux vaut les ignorer, non sans s’effrayer que « ceux qui pensent tout bas » puissent s’exprimer ainsi, derrière l’apparent et protecteur anonymat du clavier de leur ordinateur.

Qui donc est menacé par l’existence de ce local voué à un culte religieux ? Qui voit sa vie changer du fait des prières que quelques détenus paumés y prononceront ? En quoi cette « mosquée » est-elle une atteinte à notre société ?

Dans toutes les prisons de Belgique, il y a une « chapelle » qui permet aux détenus chrétiens de s’y recueillir. Celles-ci n’ont jamais posé de problèmes à qui que ce soit. Pourquoi en serait-il autrement pour une « mosquée » permettant aux détenus musulmans de s’y recueillir ? Est-ce parce qu’on est en prison qu’on ne peut avoir de droits religieux ? Est-ce parce qu’on est musulman que ces droits ont encore moins de sens ?

Comment pourrais-je qualifier cette intolérance autrement que par l’adjectif « stupide » ? Notre société belge est fondamentalement multiculturelle, comme le prouve d’ailleurs le nom de plusieurs de ces intervenants « blanc bleu belge ». Dans cette multiculturalité, le fait musulman est une réalité et ne pose aucun problème au quotidien. Du temps des Nazis, on mettait une croix sur les Juifs. Tous ces « belges bien pensants » sont prêts à mettre un croissant sur chaque musulman pour pouvoir mieux les supprimer ! Quelle absurdité !

Ma révolte est grande. Plus grande que leur stupidité, et ce n’est pas peu dire. Mais je ne la laisserai pas gronder. Je préfère appeler mon ami Raphy pour qu’il chante son « Nouvel hymne international belge ».