vendredi 30 mars 2007

À chœur ouvert

FMG © 2007

Deux cents enfants. Comme n’importe quels enfants. Ils vont à l’école de leur village et y passent du temps à apprendre à lire, écrire et compter. Très rarement, ils chantent. Juste parce que ça se fait. Mais ce ne sont indubitablement pas des chanteurs !

Jusqu’au jour où un animateur culturel ouvre la porte de l’école et vient proposer un projet un peu spécial : apprendre à chanter ensemble quelques chansons, et puis un jour se retrouver avec 200 autres enfants dans la salle du Centre culturel, sur scène, pour faire un vrai spectacle, avec un chanteur, Raphy Rafaël.

Euh, oui, pourquoi pas après tout ? Et le travail commence. Travail de rigueur. Il s’agit de chanter juste, de chanter ensemble, de chanter avec des nuances, de chanter en faisant quelques gestes parfois, de chanter avec plaisir, de chanter pour les autres, de chanter sans crier, de chanter…

Plusieurs semaines de travail sont nécessaires. Par petits groupes avec parfois des regroupements.

Et puis le grand jour arrive. On retrouve Raphy. On répète enfin tous ensemble, avec les musiciens.

Mais voilà que les gens arrivent dans la salle. Pas n’importe quelles « gens ». Papa, Maman, grand frère, Tantine, Marraine, Voisine Alberte, etc. La salle est maintenant comble.

Le spectacle commence… Le public est un peu indiscipliné : les « gens » n’arrêtent pas de parler, comme s'ils regardaient la télé : « T'as vu, Kevin est là, à droite. Mais non, pas celui-là, ça c'est Michael. etc. ». Mais petit à petit, les voix se taisent. Celles du public. Les enfants, eux, chantent avec Raphy. De belles chansons. Douces. Drôles. Tendres. Gaies. Rythmées. Et les gens écoutent. La plupart d’entre eux ne sont sans doute jamais entrés dans une salle de spectacle. Et certainement pas pour aller entendre de la « bonne chanson française ». C’est peut-être là le plus grand miracle de ce spectacle : des gens qui n’auraient jamais pensé écouter de la chanson sont là à goûter ce plaisir extraordinaire, face à un spectacle de qualité.

Mais c’est déjà fini. Chaque parent récupère son enfant. On rentre à la maison. Ce n’est plus qu’un souvenir. Mais ce n’est plus tout à fait pareil. Désormais, on sait : on sait qu’on peut chanter ensemble et qu’on peut rêver ensemble. À chœur ouvert.

mardi 27 mars 2007

Sus à la sinistrose

FMG © 2007

Le ciel a beau être sombre et torturé, il reste un souffle de lumière qui ouvre l’horizon et diffuse son énergie bienveillante.

De tout côté, on essaie de nous faire croire que tout va mal. Sus à la sinistrose ! Tout ne va mal que pour ceux qui le veulent ainsi.

Sus à la sinistrose de droite. Non, l’insécurité n’augmente pas à un rythme exponentiel. Non, les étrangers n’émigrent pas pour voler les sous des autres ni violer leurs femmes. Non, le repli sur soi et l’individualisme ne sont pas les seules issues possibles à cette prétendue dégénérescence sociale. Non, nos sociétés occidentales ne vivent pas des crises économiques qui les mettraient au bord de la faillite.

Sus à la sinistrose de gauche. Non, les patrons ne cherchent pas à faire des profits à tout prix sur le dos des ouvriers. Non, il n’y a pas un complot de quelques puissants visant à faire de la mondialisation la plus grande opération d’exploitation des masses laborieuses.

Sus à la sinistrose écologique. Non, notre monde ne va pas droit à sa perte, pas plus qu’avant en tout cas. Non, les mouvements climatiques ne sont pas dus exclusivement à l’action de l’homme. Non, tout progrès n’est pas à rejeter sous prétexte qu’il n’est pas naturel !

Sus à la sinistrose religieuse. Non, notre société n’est pas en pleine crise morale, ne sachant plus trouver la place pour la vie, pour le partage, pour la spiritualité. Non, les religions ne destinent pas les hommes à s’entretuer pour imposer leur dieu et leur culture.

Sus à la sinistrose. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de problèmes. Si tout allait bien, il y a longtemps qu’on le saurait ! Il y a des problèmes. Il faut les gérer. De manière active et dynamique. Non pas pour se refermer sur soi ou se protéger de dangers externes, mais pour développer notre monde, augmenter le partage et la solidarité, accroître les conditions de bonheur et la qualité de vie de chacun. Pas seulement la nôtre, mais celle de chacun, quel qu’il soit.

Refuser de stagner sous le prétexte fallacieux que tout irait mal. Tout ne va pas bien. Mais tout ne va pas mal. Sus à la sinistrose. En avant ! Avançons vers ce souffle de lumière qui ouvre l’horizon et diffuse son énergie bienveillante.

vendredi 23 mars 2007

Intolérable pauvreté

Brigitte Halot © 2005

Antananarivo, la capitale de Madagascar, est une ville charmante, mais remplie de pauvres. Impossible de baguenauder sans être hélé – au propre comme au figuré – par cette pauvreté obsédante, surtout quand elle est portée par les enfants.

Cette pauvreté pose plusieurs problèmes.

Le premier problème – le principal – est que ces gens sont pauvres. Sans avoir de quoi manger, de quoi se loger, de quoi s’habiller, de quoi survivre… Au 21e siècle, la pauvreté est intolérable. Il y a tant de richesses sur terre. Mais il y a tant de pauvres. C’est la loi de Pareto : 80% des richesses sont détenues par 20% des gens. C’est dramatique, mais c’est ainsi. Cela fait beaucoup de pauvres. Surtout à Antananarivo, la capitale de Madagascar.

Le deuxième problème – qui découle du précédent – est que ces gens doivent quémander à qui mieux mieux quelques menues monnaies pour pouvoir, un peu, manger, se loger, s’habiller, survivre… Est-ce un but, dans la vie, de devoir mendier, de courir après ceux qui semblent un peu plus riches pour être un peu moins pauvre ? Comment garder confiance dans la vie ? Comment continuer à espérer ?

Le troisième problème – qui n’existerait pas s’il n’y avait le précédent – est que ces gens mendient naturellement auprès de ceux qui sont supposés riches. Alors, quand un blanc qui mesure 1,80 m se promène avec une belle chemise blanche, inévitablement, il est poursuivi – au propre comme au figuré – par ces pauvres qui espèrent – du moins le croient-ils – avoir trouvé une source de richesse. Mais si le blanc d’1,80 m donne à l’un, ne devrait-il pas donner à l’autre ? Qu’est-ce qui lui permettrait de différencier la pauvreté de la pauvreté ? Alors, parfois, malgré les appels pressants, le blanc d’1,80 m ne donne pas. Et ça aussi, c’est intolérable. Pour les pauvres… comme pour le blanc.

La pauvreté est un véritable fléau. Sa disparition ne peut passer que par le partage. Pas celui de quelques piécettes. Celui du vrai partage des richesses. Mais les 20% de nantis sont-ils prêts à partager avec les 80% restants ? J’en doute.

vendredi 16 mars 2007

Mes voyages… coups de chance ?

FMG © 2005

Je repars dimanche à Madagascar. Pour la 7e fois. Je suis aussi allé 10 fois au Liban, 7 fois au Vietnam, 4 fois en Algérie, 2 fois au Gabon, au Sénégal et à l’Île Rodrigues (Île Maurice), 1 fois à Djibouti, au Congo et au Burundi, ainsi que 27 fois en Mauritanie et une bonne quarantaine de fois en Tunisie… Tout cela pour le travail.

Chaque fois que j’annonce mon départ pour Madagascar ou un autre de ces pays, on me dit « Oh ! quelle chance tu as ! Il paraît que c’est un pays si beau ! ».

Oui, Madagascar est un pays très beau. La verdure est chatoyante, les animaux qu’on peut y rencontrer, notamment les lémuriens, sont magnifiques et rares. Les malgaches sont des gens très sympathiques, actifs, sociables. Madagascar est aussi un pays très pauvre. La capitale Antananarivo est une ville très jolie, toute en collines, en maisons enchevêtrées… au pied desquelles on croise au quotidien la pauvreté, les regards de ceux qui n’ont rien, ou pas grand chose.

Madagascar est un très beau pays, et je ne me lasse pas de découvrir ses merveilles. Mais ai-je pour autant la chance d’y aller ? Je ne vais pas à Madagascar, ni dans ces autres pays, pour faire du tourisme. Je vais travailler. La plupart du temps, mon travail consiste à travailler avec des responsables et/ou des fonctionnaires du Ministère de l’Éducation. Ce travail se réalise à la capitale. Je suis dans de beaux pays, mais je n’en vois pas grand chose. Les journées sont longues et semblables à des journées de travail, ce qu’elles sont d’ailleurs. Lorsque la mission se termine, personnellement, j’aspire à rentrer chez moi. Pas à faire du tourisme (ce qui ne veut pas dire que je n’en fais jamais, comme en témoigne la photo que j’ai choisie en invite de ce message).

Ai-je de la chance d’aller dans ces pays ? Oui, assurément. Mais pas tant pour la beauté de leurs paysages. Surtout pour la rencontre des gens. Pour les quelques pas que nous faisons ensemble pour contribuer au développement de leur pays. Pour le plaisir de découvrir d’autres compréhensions du monde, d’autres valeurs ou d’autres manières de vivre les mêmes valeurs…

Oui, j’ai de la chance d’aller à Madagascar ou dans ces autres pays, mais sans doute pas la chance que l’on croit !

mercredi 14 mars 2007

Rosée du matin

FMG © 2007

La rosée du matin est un phénomène purement physique qui apparaît après une nuit froide et claire. La chaleur emmagasinée pendant le jour monte du sol et diffuse dans la couche d'air voisine. Cette couche d'air est plus froide que le sol, ce qui déclenche la condensation de la vapeur d'eau. Et les gouttelettes se déposent sur les plantes.

Le soleil qui se lève fait le reste pour illuminer ces milliards de gouttes et nous offrir ce spectacle sublime, photographié ce matin dans mon jardin.

Ce spectacle est d’autant plus beau qu’il est éphémère, ne durant que quelques heures magiques, tout en étant dans un éternel retour.

Retour sur soi : la terre fournit la vapeur, l’eau hydrate les plantes, et les perles humides finiront par rouler jusqu’au bout des tiges pour réalimenter la terre.

On dit que les gouttelettes de rosée sont les larmes de tendresse déposées durant la nuit par les fées qui parcourent les champs de mil et de trèfle à la recherche des amours perdues...

En tous les cas, la rosée du matin – phénomène physique ou larmes de tendresse – illumine le monde !

lundi 12 mars 2007

Olivia Ruiz… Victoire !

Marie Deillon RSR Couleur 3 © 2006

Ainsi donc, Olivia Ruiz a gagné la Victoire de l’Interprète féminine de l’année 2007. Elle le mérite amplement et elle était de loin ma favorite. Pour tout dire, je suis même fan absolu d’Olivia Ruiz. Elle apporte à la chanson quelque chose de tout à fait inédit, un univers un peu désaxé, mêlé de sensibilité, de folie, de musique à la fois jeune, électrique et douce. De plus, Olivia Ruiz est vraiment une interprète, qui fait des merveilles lorsqu’elle chante en duo avec des gens pas vraiment connus. Il y a bien sûr Ce George(s), avec Adamo, mais aussi Êtes-Vous Là ? avec Allain Leprest, Voisine Voisin ou Vous habitez chez vos parents, avec François Hadji Lazaro et trois merveilleuses chansons avec Weepers Circus (Sans vous aimer, Je vole et - magnifique - La renarde). Sans compter des duos en live, dont notamment un extraordinaire Les Marionnettes, avec Christophe, et une sublime Ma P'tite Chanson, avec… Bénabar.

Bref, Olivia Ruiz devait gagner. Il faut dire que la concurrence n’était pas très forte. Bien sûr, Anaïs est une artiste très intéressante, mais sans doute pas assez populaire. Diam’s est populaire, mais pas du tout intéressante. Et … Ayo, vous connaissez ? Mignonne, certainement, mais qu’est-ce qu’une chanteuse inconnue chantant (plutôt bien) en anglais faisait dans cette galère consacrée à la chanson française ? J’avoue ne pas avoir très bien compris.

À moins que l’objectif fût de faire gagner Olivia… Parce qu’on aurait pu lui mettre d’autres adversaires bien plus sérieuses ! Je trouve que la chanson française au féminin est particulièrement riche pour le moment. Par ordre alphabétique, je trouve qu’on aurait pu prendre aussi, sans démériter : Jeanne Balibar, Carla Bruni, Camille, Jeanne Cherhal, Clarika, Coralie Clément, Pauline Croze, Emma Daumas, Élodie Frégé, Charlotte Gainsbourg, Norah Jones (ah non, elle ne chante pas en français !), La Grande Sophie, Nolwenn Leroy, Maurane, Axelle Red, Romane Serda et pourquoi pas Zazie ! Ça en fait une belle brochette. Bah, il leur reste quelques autres années… et de toute façon, Olivia Ruiz aurait gagné, car elle est la meilleure !

vendredi 9 mars 2007

On verra

FMG © 2006

La vie n’est pas toujours simple. Quand on est submergé dans une série de problèmes, dont les issues semblent peu évidentes, on peut s’enfermer sur soi et se dire qu’on n’y arrivera jamais.

On peut aussi se dire « On verra ». Ce n’est pas un « Inch’Allah », si Dieu le veut. Ce n’est pas se remettre à une volonté extérieure, supérieure ou non, qui déciderait de ce qu’il adviendra. Mais c’est ne pas vouloir s’enfermer dans un présent difficile. C’est se dire que lorsque le moment viendra, il sera temps d’agir, pour conduire la vie dans un sens ou un autre, mais qu’il ne sert à rien en attendant de se mettre martel en tête alors qu’on ne peut rien y faire.

On verra, c’est ce reflet de lune sur la mer d’Alicante. Il fait nuit. Le soleil n’est plus là. Mais il laisse quand même briller sa lumière sur la lune. Et celle-ci est assez forte que pour pouvoir éclairer la mer, créer le reflet, fonder l’espoir… Et soudain, dans la nuit noire, on voit. On voit presque comme si c’était en plein jour. Alors qu’on est en pleine nuit. On verra, car la lumière continue à vivre quelque part, et – de reflet en reflet – peut éclairer notre chemin. Il suffit de vouloir le voir. De vouloir voir la lumière.

On verra. La vie n’est jamais une voie sans issue. On verra. Personne n’a le contrôle absolu de ce qui lui arrive. On verra. Mais rien ne se fait sans rien. On verra. Inutile de se ruiner le présent sur la base d’un éventuel futur asphyxiant. On verra. Laissons venir et cherchons la lumière, le reflet.

On verra.

jeudi 8 mars 2007

8 mars, journée mondiale de la femme

Le Soir © 2007

Aujourd'hui, Le Soir a publié cette page sublime, cette femme habillée de mots, de ses mots :

Je suis un objet. De désir. De convoitise. Je
suis une chose. De trop. Qui emmerde. Je suis
une conquête. À consommer. À consumer.
Je suis bonne. À rien. À prendre. Je suis un
matériel. De discorde. De display. Je suis parfaite.
Imbécile. Et silencieuse. Je suis un sac de sable.
Qui prend des coups. De poing. De penis. Je
suis une marchandise. De luxe. De trans-
action. Je suis une enveloppe sur laquelle
on s’épanche. Et que l’on chiffonne.
Je suis un trou. Qui engouffre le malheur
du monde. Pour mieux le cacher. Je suis une
prise de guerre. Là-bas. Et puis tout près
aussi. Je suis matière. Première. Et la dernière
des salopes. Je suis un résultat. De quinze
bières d’une équipe de foot qui a perdu ou
gagné. Je suis défigurée. De tristesse.
Ou à l’acide. Je suis battue ou abattue. Par
mon partenaire. Par mon ex. Je suis morte.
De honte. De peur. Je suis enceinte. D’une fille
qui ne naîtra pas. Parce qu’un garçon, c’est
mieux. Je suis une cage. Qui donne la vie. Et
reçoit la mort. Je suis un asile. Pour fous. Pour
furieux. Je suis un port. Où l’on vient mouiller.
Où l’on vient s’abreuver. Je suis une porte. Des
cuisses que l’on ouvre. Et que l’on ne referme
pas pour le suivant. Je suis un corps. Des jambes.
Un cul. Des seins. Une bouche. Je suis un sexe.
Excisé. Mutilé. Je suis un sexe. Cousu. Et qui
hurle. Je suis un sexe. Le beau, paraît-il.
Le féminin. Je suis une femme sur deux.
Je suis une femme. Je suis.

Le 8 mars, c'est la journée mondiale de la femme.
Et si l'homme lui demandait pardon ?

Pour le respect des droits de la femmes, Le Soir se lève.


Merci pour ces mots. Durs. Mais vrais. Pour beaucoup. Pour trop de femmes.
Comme chantait Robert : "J'ai peur d'être homme". Pardon.

mercredi 7 mars 2007

Itinéraire d'une paire de chaussures gâtée

FMG © 2007

Cette paire de chaussures a mis près de 5 mois pour parcourir le chemin entre Amiens et Sint-Agatha-Rode, soit environ 240 km. Même à pied, cela fait un peu moins de 2 km par jour. Mais ce n'est même pas à pied, mais par la Poste française, sous la forme d'un envoi recommandé !

Mon fils Jérôme a flashé sur ces godasses flashantes dans une vente eBay. Le contact avec le vendeur est bon et rapide. Et puis l'attente commence. Le contact avec le vendeur devient plus difficile. Il nous dit qu'il a fait ce qu'il fallait… d'ailleurs, il a la preuve ! Effectivement, un jour, il nous envoie le scan du reçu d'un envoi recommandé. L'adresse indiquée est tout à fait correcte.

Mais écrite en flamand. Aïe ! Un employé de la Poste française a dû se dire que décidément, un village avec un nom pareil, ça ne doit pas exister ! Alors, le paquet part à Libourne, le "centre des rebuts de la Poste". On se demande pourquoi, puisque l'adresse est clairement indiquée… mais allez comprendre. Évidemment, personne ne sait que ces chaussures sont là en train d'attendre qu'on veuille bien s'occuper d'elles.

Nos contacts avec la Poste française sont désastreux : c'est l'expéditeur qui seul peut faire une réclamation… Mais il n'y a aucun intérêt évidemment. Finalement, grâce à Cath, amie fidèle française qui a contacté sa postière, nous apprenons que l'expéditeur peut se rendre à la Poste pour faire une réclamation officielle, qu'un colis se perd rarement, et que si vraiment on ne le retrouve pas, la Poste rembourse un certain montant. Cela motive un peu notre homme à enfin poser réclamation. Et quelques temps plus tard, il reçoit le colis en retour… Mais que doit-il en faire ? Il n'a pas vraiment envie de payer à nouveau des frais d'envoi. C'est nous qui reprenons contact avec la Poste d'Amiens, où une charmante postière (elles ne le sont pas toutes) nous dit finalement que le vendeur peut lui rapporter le colis et que cela ne lui coûtera rien.

Chose promise, chose faite. Le colis arrive chez nous il y a une semaine, par porteur, mais repart, car il n'y avait personne. Rendez-vous est pris pour aujourd'hui entre 14 et 17 heures… mais le porteur arrive à 11 heures ! Personne. Il fait finalement le tour de la maison, et dépose le fameux colis à l'abri des regards. Ouf !

Est-il normal qu'un colis arrive à Libourne et y reste sans que personne ne s'en inquiète ? Est-il normal que le destinataire d'un colis ne puisse pas poser réclamation lui-même ? Est-il normal qu'un vendeur se désintéresse de sa vente une fois le colis envoyé ? Est-il normal… ? Bah, sans doute rien de très normal dans cette histoire ! Mais le colis est là. Jérôme a ses chaussures magiques. La vraie question n'est-elle pas de savoir s'il les portera ?

mardi 6 mars 2007

Éduquer…

FMG © 2004

Éduquer un enfant, c’est l’éveiller, l’instruire, le former, l’initier sans dogmatiser, éclairer des chemins à prendre, dévoiler des trésors de la vie, révéler le sens des mots et des regards, expliquer encore et encore, montrer deux fois plutôt qu’une, répéter inlassablement les mêmes conseils…

C’est le préparer à affronter la vie – sa vie – et lui donner le désir… le désir d’apprendre, le désir de l’autre, le désir de se construire, le désir d’avancer seul…

C’est le caresser, le cajoler, le dorloter, le gâter parfois, le choyer toujours, et le serrer dans ses bras, le serrer…

C’est être bien avec lui, le porter dans son cœur, l’adorer parfois, n’avoir d’yeux que pour lui, l’estimer pour tout ce qu’il est, en prendre soin, l’aider à croître…

C’est établir les limites des choses, séparer le grain de l’ivraie, fixer des objectifs et développer les moyens de les atteindre, définir des règles et des lignes de conduite, lui apprendre à s’adapter, à changer…

C’est aussi se mettre en colère quand il le faut, sans sortir de ses gonds pourtant, être à bout parfois, bougonner, gronder, se fâcher, s’emporter, semoncer sans jamais maltraiter…

C’est être en proie au doute, souvent, ne plus trop savoir où l’on va, mais c’est garder confiance. Non pas lui faire confiance. Mais avoir confiance.

samedi 3 mars 2007

Ah ! ces femmes belges !


J'aime le sport (enfin, assis devant la TV) ! J'aime les femmes ! J'aime la Belgique !

Comment alors ne pas être comblé ? Aujourd'hui, Tia Hellebaut est devenue championne d'Europe en salle du saut en hauteur, confirmant son titre obtenu en plein air l'année dernière. Elle a battu son record de Belgique, en réalisant la Meilleure Performance Mondiale de l'année (2,05 m). Justine Henin a gagné de superbe manière et pour la 31e fois un tournoi de tennis (Doha), se rapprochant de 33 petits points de la première place mondiale. Kim Gevaert s'est qualifiée pour la finale du 60 mètres des Championnats d'Europe en salle, en obtenant le meilleur temps et en battant au passage son record de Belgique. Demain, elle devrait - si tout va bien - devenir championne d'Europe, confirmant ses titres en plein air sur 100 m et 200 m.

Ce n'est que du sport, bien sûr. Mais comment ne pas s'extasier devant ces femmes qui parviennent à un tel niveau de maîtrise du geste ? La Belgique est un tout petit pays. Je me souviens d'un journaliste américain qui avait écrit, lors de la victoire de Frederic Deburghgraeve au 100 m brasse des Jeux Olympiques d'Atlanta, en 1996, que la victoire d'un athlète venant d'un si petit pays était impossible… !

Et voilà qu'en un WE, une fois de plus, trois athlètes belges élèvent les couleurs de notre petit pays. Il y a de quoi être fier, non ?

vendredi 2 mars 2007

Permis de couper

En Belgique, nous aurons bientôt besoin d'avoir un permis de couper pour posséder le moindre petit couteau.

Celui-ci est devenu l'arme favorite des Belges ! Il suffit que quelqu'un ne veuille pas vous prêter son lecteur MP3, ou vous donner une cigarette, ou encore qu'il ne veuille pas faire la même fête que vous, et hop, deux ou trois coups de couteau - que tout le monde garde en poche, bien entendu -, et on n'en parle plus. La Belgique était le pays du consensus… elle est devenue celui du "con sans tue" !

Il y a deux jours, le record a été battu. Parce qu'ils ne se décidaient pas à être malheureux, comme elle, une mère a tué au couteau ses cinq enfants. Pas de chance pour elle, elle s'est coupée en même temps et a dû être hospitalisée !

Pour en arriver là, cette femme a dû vivre un désespoir sans nom. Sans pouvoir mettre des mots dessus, sans communiquer. Sans mauvais jeu de mots, elle est coupable, bien sûr. Mais qu'avons-nous pu faire pour empêcher cela ? Pour ne pas la mener à ce désespoir meurtrier ? J'écris bien "qu'avons-nous pu faire ?"… Notre responsabilité n'est-elle pas collective quand une répétition de tels actes survient dans une société dite développée ?

Je n'ai pas de réponse… juste la nausée.