dimanche 28 février 2010

Au-delà des drames…

FMG © 2008

Ces derniers mois, notre Terre est soumise à quelques drames. Le séisme d’Haïti et ses centaines de milliers de morts et de sans-abri. Le Chili aujourd’hui qui n’en mène pas large non plus. La tempête Xynthia qui fait des ravages – et de nombreuses victimes – tout au long de l’Europe, y compris en France et en Belgique. Et puis, chez nous évidemment, cet incendie à Liège et cette catastrophe ferroviaire.

Y a pas de quoi pavoiser. On est méchamment attaqué. Pas de raison de retenir ses larmes et de ne pas se demander pourquoi tout ça…

Derrière toute cette souffrance, inacceptable, un constat néanmoins : l’homme survit. Mieux que ça, il vit. Il relève le défi, retrousse ses manches et avance. Sans trop savoir pourquoi. Mais vers la vie.

On est bien peu de chose, il faut se rendre à l’évidence. Mais ce bien peu de chose a une force extraordinaire qui mérite le respect.

Mine de rien, un homme – ou plutôt un être humain – ce n’est pas n’importe quoi. C’est la force de la vie, même quand il n’y a que mort. C’est la volonté de reconstruction, même quand tout est détruit. C’est la confiance en son futur, même quand le présent ou le passé ne créent que méfiance.

À vous tous qui souffrez et gardez la tête haute, bravo !

vendredi 26 février 2010

Vaut-il mieux être homme ou animal ?

Une amie, profondément attachée aux animaux, a écrit sur son statut Facebook une citation de George Bernard Shaw : « L'homme est le seul animal qui rougisse ; c'est d'ailleurs le seul animal qui ait à rougir de quelque chose ». Cette citation était là pour accompagner un lien vers un fait-divers sinistre : un individu a froidement abattu son chien de chasse en l’abandonnant à son triste sort.

L’événement interpelle effectivement et je me garderai d’en faire un quelconque commentaire.

La citation de Shaw m’interpelle aussi. Il a sans doute raison… et c’est bien pourquoi je suis heureux d’être un homme, ou plutôt un être humain ! Si je peux rougir de mes propres turpitudes, c’est qu’au moins j’en suis conscient. Je suis un homme, ce qui veut dire que j’ai la liberté de ma conscience et la conscience de ma liberté. Comme la plupart des êtres humains, je n’en fais pas nécessairement le meilleur usage. Mais, contrairement à un animal, j’ai conscience de ce que je fais. Mes actes résultent de mes choix. Ceux-ci ne sont pas seulement guidés par un besoin de survie, mais sont fonction de mes valeurs, des objectifs que je me donne, des faiblesses que je m’accorde…

C’est là la force de l’homme. Quand il est faible, il peut le savoir et l’assumer. Un animal est, jusqu’à preuve du contraire, incapable de ce « libre arbitre ».

J’avoue un certain énervement quand je vois qu’on défend les animaux parce qu’ils ne feraient rien de mal à qui que ce soit (sauf quand ce serait nécessaire évidemment). J’ai le même énervement quand on promeut les choses naturelles sous prétexte qu’elles au moins seraient bonnes, car naturelles. À ce que je sache, ce qui est avant tout « naturel », ce sont les catastrophes…

L’homme est loin d’être parfait. Il l’est de par sa nature même d’être libre. Ceux qui rêvent que l’humanité soit semblable à l’animalité ne rêvent-ils donc qu’un asservissement aux lois de la nature ?

samedi 20 février 2010

On s'amuse comme on peut

Je n’ai jamais été touché de collectionnite aiguë. Bien sûr, j’ai des collections d’albums de musique, de BD, etc. Mais ce n’est pas pour la collection : c’est pour avoir toute l’œuvre que j’aime. Faire des collections pour des collections, il ne me semble pas que j’ai jamais fait cela. Même pas les albums Panini de mon enfance. Ça ne m’intéressait pas trop.

Et voilà qu’à l’âge avancé qui est le mien, je collectionne des images virtuelles dans un jeu de « familles ». Tout ça, c’est la faute à Facebook et au jeu qui y est développé « Is cool ». Vous savez, cette histoire de points à récolter qui montreraient soi-disant combien vous êtes « cool ». Je suis désormais bien loin de la course effrénée à ces points (même si j’en ai un certain nombre), mais il faut reconnaître qu’un bon tiers des personnes qui arrivent sur ce blog Réverbères y cherchent en fait le moyen illégal d’obtenir plus de points cool !

À côté de ces points – et en interaction – s’est développé cette collection d’images. Au début, j’avoue que je m’en moquais complètement, jusqu’au jour où je me suis rendu compte qu’il y avait moyen de gagner quelques points cool supplémentaires lorsqu’une famille était complète. Ma première famille m’a valu royalement 50 points, mais les responsables du jeu ont compris qu’il fallait en donner plus s’ils voulaient avoir une véritable dynamique. Bref, depuis, j’en ai obtenu jusqu’à 4000 d’un coup ! Ça fait monter le compteur.

Le plus marrant dans tout cela, c’est qu’on se prend au jeu. Si j’ai des doublons – comme le micro ci-dessus -, je peux offrir l’image à un de mes « amis ». Bref, on part vite à la recherche d’images précieuses. Certains pratiquent des « échanges ». Personnellement, je ne pratique que des « dons » et des « renvois d’ascenseur ». Cela n’a pas beaucoup d’importance. L’important, c’est de s’amuser. Tout simplement. Vous êtes sceptique. Vous avez bien raison. Mais moi, comme d’autres, je m’amuse comme je peux… et ça me fait bien plaisir !

lundi 15 février 2010

Sans voie, sans voix…

On ne peut que rester sans voix devant cette horrible catastrophe.

Des centaines de gens vont travailler un lundi matin enneigé. Ils choisissent le train, un des moyens de transport les plus sûrs. Comme chaque matin, il y a des tas de trains qui circulent sur le réseau belge. Avec quantité de croisements à gérer pour que tout se passe bien. Un retard de quelques minutes, une erreur quelque part, un train passe de la voie 4 à la voie 6. Entre les deux, la voie 5. Un autre train arrive. Ou étaient-ils sur la même voie ? De toute façon, c’est le choc inévitable. Ce soir, on annonce entre 18 et 25 morts, et une centaine de blessés. Plus tous ceux dont le corps n’a pas souffert, mais dont l’esprit ne se remettra sans doute jamais tout à fait.

Certains hurlent déjà aux responsabilités. Il faudra les chercher bien sûr. Pour comprendre et essayer d’éviter que cela ne se reproduise. Devant certaines expressions de colère – que je peux comprendre -, je préfère rester sans voix et garder le silence.

La seule chose que j’ai envie ce soir, c’est de prendre dans mes bras, une à une, toutes les victimes de cette catastrophe et de pleurer avec elle. Sans voix.

dimanche 14 février 2010

Le rhume

Le rhume
Embrume.
Amertume
Des coutumes
Posthumes,
L’écume
Allume
Les plumes.
Je hume
La brume.

samedi 13 février 2010

Ecosia, le moteur de recherche écologique

Il y a deux ans, quasiment jour pour jour, je consacrais un billet à Écogle, un moteur de recherche écologique. Leur argument était simple : les pages de recherche s’affichaient sur fond noir, ce qui entraînait une consommation électrique moindre. Un mois plus tard, j’écrivais un autre billet pour dénoncer ce qui n’était qu’une arnaque. Aujourd’hui, Écogle n’existe plus.

Par contre, Ecosia existe en revendiquant également le titre de moteur de recherche écologique. Le principe est également simple : dans toute recherche, il y a des « clics commerciaux ». Chaque fois qu’une personne clique sur un de ces liens, cela rapporte de l’argent au moteur de recherche. Google a fait sa fortune sur ce principe. Ecosia récolte aussi cet argent des liens commerciaux, mais en redistribue 80% au WWF chargé de les utiliser pour protéger la forêt tropicale. D’après les recherches que j’ai faites, cela a l’air sérieux. Plus sérieux qu’Écogle en tout cas.

Ce serait un vrai coup de cœur s’il n’y avait quelques bémols. Le premier est qu’Ecosia utilise les moteurs de Yahoo et de Bing (Microsoft). Ceux-ci sont malheureusement nettement moins performants que le grand champion Google. Lorsque vous faites une recherche, vous cherchez d’en savoir le plus possible… Il est d’ailleurs amusant de constater qu’Ecosia permet, dans son menu déroulant « Recherche plus » de faire une recherche sur… Google ! Bref, faut-il vraiment passer par Ecosia pour aboutir sur Google ?

Deuxième bémol : en fait, tout cela vogue sur une vague quand même assez commerciale et on ne sait pas trop ce qu’on en fait au bout du compte. Même Google a une politique écologique, sans qu’on sache vraiment si c’est un réel souci ou si c’est simplement par bonne conscience.

Des moteurs de recherche écologiques, il y en a d’autres : par exemple Ethicle (qui plante un arbre toutes les 100 recherches). Il y a aussi des moteurs « solidaires » qui permettent d’aider des associations, par exemple Veosearch.

Dans tout cela, finalement, l’important est de se dire qu’un acte aussi anodin aujourd’hui qu’une recherche sur Internet peut contribuer à réduire la destruction progressive de notre planète. "Que chacun donne selon son cœur", comme écrivait Saint Paul. (Comme quoi, l'informatique mène à tout…)

mercredi 10 février 2010

Poudreuse

FMG © 2010

Il suffit d’un peu de neige pour que la vie arrête son cours normal. Si seulement la neige tombait en été, quand le soleil darde ses rayons chauds. Qu’il serait bon de profiter de cette beauté, de cette pureté immaculée, en sirotant un bon apéritif, assis sur la terrasse en bonne compagnie. La neige aurait un charme fou en été.

Il suffit de quelques pertes d’emploi dans une région pour que la vie arrête son cours normal. Si seulement ces pertes d’emploi concernaient ceux qui sont riches et n’ont pas besoin de gagner d’argent. Qu’il serait bon pour eux de se retrouver à ne devoir rien faire, rien d’autre qu’à dépenser leur argent pour faire vivre ceux qui n’en ont pas. Le chômage aurait un charme fou s’il était celui des riches.

Il suffit d’un séisme quelconque pour que la vie arrête son cours normal. Si seulement ces séismes se contentaient de renouveler un peu les paysages pour attirer de nouveaux touristes dans des régions désertées. Qu’il serait bon de se rendre dans des endroits oubliés pour y observer une faille dans la terre. Les séismes auraient un charme fou s’ils ne s’attaquaient aux êtres humains.

Il suffit de mots glaciaux pour que la vie arrête son cours normal. Si seulement les mots n’étaient voués qu’à traduire de gentilles pensées pour transmettre aux gens tout le bien qu’on pense d’eux. Qu’il serait bon de discuter avec tous ceux qui nous sont proches dans une valorisation mutuelle et infinie. Les mots auraient un charme fou s’ils n’exprimaient que la beauté du monde.

La beauté de la neige, de l’homme et de la femme, de la Terre et des sentiments, par exemple…

dimanche 7 février 2010

Dépendre…

Ben Heine © 2009

Dépendre est toujours difficile. Que dire quand on dépend de l’alcool, de la drogue et autres assuétudes ? Que faire pour en sortir ?

J’avoue ne pas connaître grand chose à cette problématique, et c’est tant mieux. Mais en quelques jours, deux amis m’ont parlé du drame qu’ils vivaient. Ce ne sont pas eux qui sont concernés par la dépendance, mais ils sont proches de personnes perdues dans leur prison cauchemardesque.

À les entendre, j’ai pu comprendre qu’il y a un trou dans les structures qui peuvent accompagner les personnes en besoin. Il y a des structures d’extrême urgence, mais elles sont de très courte durée et « libèrent » le malade dès que celui-ci est assez conscient pour faire croire qu’il peut se débrouiller tout seul. Bien sûr, dès qu’il est sorti, il recommence. Il n’y a pas de miracle.

Il y a des structures d’accueil pour des cures de plus longue durée. Ces structures sont la plupart du temps des structures ouvertes. Elles se fondent sur la notion de contrat entre l’individu et l’institution qui peut l’aider. C’est bien sûr hautement louable et sans doute la seule solution à long terme. Mais quand l’état de manque se fait sentir, l’individu essaie évidemment de passer à côté des règles. À la moindre incartade – qui apparaît inévitable – il y a rupture du contrat et donc renvoi. Tout recommence : l’individu est de nouveau seul face à ses démons et c’est son entourage qui le recueille, ne sachant qu’en faire.

Il semble donc manquer une structure à moyen ou long terme qui aurait un pouvoir plus coercitif, c’est-à-dire qui aurait les moyens organisationnels et structurels d’empêcher l’inévitable incartade. En quelque sorte, le sevrage ne devrait pas être une question de choix, mais une obligation contrôlée et suivie d’un accompagnement cadré et ferme.

De toute évidence, la question est complexe et je suis bien incapable d’y apporter une réponse pertinente et cohérente. Je suis en règle générale hostile à toute contrainte ou entrave à la liberté. Mais quand on n’est plus capable d’être libre – et c’est le cas de toute personne sous assuétude profonde – ne faut-il pas limiter drastiquement sa liberté individuelle et lui imposer un chemin cadré qui lui permettra de retrouver, au bout du cheminement, une véritable liberté, assumée et responsable ? Nos sociétés offrent-elles cette possibilité ou ne sont-elles pas enfermées dans des principes sacrés des droits de l’homme qui les empêchent de mettre en place les structures nécessaires ?

vendredi 5 février 2010

Bûcheronnage


Passé la plus grande partie de ma journée à bûcheronner. Pas de grande prouesse. Juste un noisetier foisonnant à décortiquer. Me sens quand même abattu (sans jeu de mots) : les bras en compote et le cou tendu. Suis pas un bûcheron, moi. En plus, l’odeur de la tronçonneuse a définitivement décidé de me pénétrer.

Cela dit, c’est la meilleure idée que j’ai eue de la journée, voire de la semaine. Au moins, pendant ce temps, je n’ai pas trop pensé. Juste pensé à ne pas me blesser et à faire avancer le travail.

Il y a des moments comme ceux-là où on a besoin de faire le vide. Quand on est plutôt du genre cérébral, il suffit que tout ne tourne pas rond pour que les pensées commencent à gamberger. Une fois qu’elles ont commencé, difficile de les arrêter.

Il faut alors se rappeler qu’on a aussi un cerveau reptilien et qu’il fait bon de l’utiliser. Quoique, à ce niveau, le bûcheronnage n’est pas l’activité tout à fait idoine. Y a intérêt à savoir ce qu’on fait. Pour ça, le cerveau reptilien ne suffit pas.

Enfin voilà. Rien d’autre à dire. Juste le plaisir d’avoir découpé et de m’être dépensé sans trop compter. Mal partout, mais oublié quand même pendant tout un temps que la bêtise humaine parvient toujours à ne pas se faire oublier.