mercredi 27 mai 2009

Le Musée Hergé : un paquebot de rêve

Décidément, la Belgique a beaucoup de chance : quelques jours après l’ouverture d’un somptueux musée consacré à René Magritte, un des plus grands artistes peintres belges, voilà celle du Musée Hergé, peut-être le plus grand dessinateur de bandes dessinées, ce 9e art encore jeune.

Qui plus est, ce Musée s’ouvre à Louvain-la-Neuve, à dix minutes à pied de mon lieu de travail. J’ai eu la chance exceptionnelle de pouvoir en faire une visite en avant-première ! Et il faut bien le reconnaître : c’est une sublime réussite.

D’abord, au niveau architectural. Extérieurement, c’est un gros paquebot. Le choix de l’illustration de façade est d’ailleurs un clin d’œil. On y voit Tintin regarder un port, où il va bientôt rencontrer le Capitaine Haddock pour la première fois, à bord de son paquebot… Durant la construction, le bâtiment semblait massif. Ce n’est plus le cas maintenant. La ligne claire est passée par là. À l’intérieur aussi, d’ailleurs. C’est une rencontre de volumes et de couleurs, de droites et de courbes, ouvrant la porte à toutes les rêveries possibles.

Ensuite, au niveau du musée proprement dit. Il s’agit bien d’un musée Hergé, et non d’un musée Tintin. On y découvre non seulement l’œuvre de l’artiste – et spécialement bien sûr « Les aventures de Tintin et Milou » - mais aussi l’artiste lui-même. Un être sans doute ambigu, mais profondément moderne et visionnaire. Un homme de conviction et de modestie. Un explorateur permanent de la société du XXe siècle. Il n’est pas nécessaire d’être amateur de BD pour apprécier les œuvres, les archives, les documents, les objets… exposés. Il suffit d’aimer rêver la vie !

« À force de croire en ses rêves, l’homme en fait une réalité », a déclaré Hergé à Neil Armstrong lorsqu’il fit ses premiers pas sur la Lune, en 1969, soit 15 ans après que Tintin en ait fait de même. Ce musée a été un rêve pour beaucoup, pendant longtemps. Il est désormais une réalité… qui fait rêver !

dimanche 24 mai 2009

Les signaux détournés (9)

En cette belle journée de printemps, avec ce soleil enfin généreux, quoi de mieux que de partir en balade pour profiter pleinement de la lumière, de la chaleur, de la joie de vivre…

Après avoir roulé une heure ou deux sur l’autoroute, nous décidâmes de partir à l’aventure des petites routes. Nous allions nous laisser guider par le destin et prendre les routes qui nous semblaient soit les plus tentantes, soit décidées par tirage au sort ! Bien sûr, nous savions que nous risquions très vite de nous perdre, mais qu’importe, nous avions avec nous un GPS magique qui, lorsque nous le déciderions, nous ramènerait sur des voies plus sages.

Le jeu se révéla très rapidement beaucoup plus amusant que prévu ! À chaque carrefour, nous rivalisions d’imagination pour convaincre l’autre des charmes de la route à prendre. Nous n’étions quasiment jamais d’accord, mais c’était plus pour le plaisir d’argumenter que par choix réel. Nous ne dûmes faire appel à un tirage au sort que pour l’un ou l’autre embranchement où aucun de nous deux n’avait réussi à susciter l’adhésion de l’autre.

Cette journée était décidément délicieuse. Nous roulions ainsi nonchalamment, jouissant pleinement du paysage que nous découvrions au hasard de nos joutes verbales, songeant déjà aux arguments que nous allions développer à la prochaine bifurcation. Lorsque nous vîmes soudain ce signal qui allait changer notre vie !

Nous étions sur une route dégagée, ensoleillée, ensorcelée. Que pouvait signifier ce signal routier inconnu ? Que faisait-il là, en pleine campagne ? Quel danger risquions-nous vraiment ? Nous en discutâmes et convînmes qu’il devait s’agir ni plus ni moins d’un risque d’invasion de bikinis ! Cela paraissait finalement évident, mais cela ne nous éclairait pas sur le danger que nous courrions.

Nous vîmes bientôt le premier bikini, d’ailleurs fort seyant. Nous ne tardâmes pas à en voir un autre, tout aussi lumineux, puis un troisième, un quatrième… Rapidement, nous dûmes nous rendre à l’évidence : nous étions bien en présence d’une invasion de bikinis ! Ils étaient tous plus échancrés les uns que les autres. Ils rivalisaient de charme et il nous aurait été bien difficile de savoir lequel était le plus sexy tant ils débordaient de sensualité et de suggestion. Notre casuistique était décidément bien loin. Nous en avions perdu la tête, de toute évidence !

Nous comprîmes enfin, mais trop tard, le danger que nous avait annoncé le signal. Bien sûr, il parlait d’une invasion de bikinis, mais il nous disait aussi de la manière la plus claire que nous pourrions en perdre la tête !

Pourtant, nous étions deux. Nous aurions dû reconnaître l’évidence. Mais un bi qui nie, ça ne mène nulle part !

samedi 23 mai 2009

Floralies

Une fois n’est pas coutume, je commence ce billet par des mots… pour céder la place très rapidement aux images. La nature est ce qu’elle est et il suffit d’ouvrir les yeux pour – parfois – y voir de belles choses. En voici quelques-unes glanées autour de la maison. Pour le plaisir des yeux.









FMG © 2009

mercredi 20 mai 2009

Un musée pour Magritte ?

« Le seize septembre » © René Magritte - 1956

Bruxelles fête en ces jours l’ouverture du Musée Magritte, réunissant dans un magnifique bâtiment de la Place Royale environ 250 toiles de ce peintre belge… et donc surréaliste. C’est une très bonne nouvelle. Je ne suis pas, en règle générale, amateur de peinture, mais je considère que l’œuvre de René Magritte figure parmi les productions majeures du XXe siècle.

Selon lui, « quel que soit son caractère manifeste, toute chose est mystérieuse : ce qui apparaît et ce qui est caché, la connaissance et l'ignorance, la vie et la mort, le jour et la nuit ». L’ouverture d’un musée entièrement destiné à cet artiste est sans doute aussi un mystère, dont il faut se réjouir.

Je m’en réjouis, mais je regrette néanmoins que toutes les informations mettant en avant – avec raison – l’inauguration de ce musée exceptionnel ne fasse que peu d’écho à un autre musée, certes beaucoup plus modeste, mais qui existe depuis des années : le René Magritte Museum, situé Rue Esseghem, dans une maison où le maître œuvra pendant près de 24 ans. Les moyens ne sont évidemment pas les mêmes, ni sans doute les objectifs. Mais plutôt d’ignorer ce lieu qui permet de témoigner de ce que fut la vie de l’artiste, ne faudrait-il pas profiter de l’ouverture d’un lieu « officiel » et grandiose pour mettre en avant cette démarche beaucoup plus intime et plus humaine ?

Mais c’est sans doute une question de surréalisme à la belge…

samedi 16 mai 2009

Agua viva

FMG © 2009

J’ai déjà parlé ici du spectacle de chœur d’enfants présenté par Raphy Rafaël. Celui-ci s’est lancé dans une nouvelle expérience de ce type, avec de nouvelles chansons, de nouveaux musiciens et une nouvelle mise en scène.

Le principe est simple, mais audacieux (et expliqué dans un petit reportage de Le Mans TV filmé lors de la première du spectacle, à Coulaines) : pendant des semaines et des semaines, des classes d’enfants tout à fait quelconques apprennent à chanter des parties de chansons de Raphy, avec la collaboration des Jeunesses musicales. Puis, petit à petit, le futur chœur se réunit : plus de deux cents enfants ! Lorsque le grand jour se rapproche, il y a des répétitions avec les musiciens et la mise en scène définitive du spectacle.

Celui-ci est d’abord présenté en « scolaire », c’est-à-dire pour les autres enfants des écoles concernées. Le soir, ce sont aux parents, amis, oncles et tantes et cie, à venir profiter du bonheur de chanter, de s’amuser à partir de quelques chansons pas toujours aussi simples qu’on ne pourrait le croire.

Monter ce genre de spectacles représente un travail colossal et ne peut être le fruit que de beaucoup d’échanges, de compromis, de partages… Tout cela pour un nombre très limité de représentations.

Ce nouveau spectacle doit encore évoluer et se rôder (ce qui n’est pas facile, car inévitablement il ne se monte pas souvent). Mais il est frappant de constater la qualité des chœurs. Faire chanter des enfants ensemble, je l’ai fait aussi. Mais je peux vous dire que pour arriver à la qualité d’Agua viva, cela représente un travail immense.

Il y a une vie dans ces chansons, une eau vive. On s’y laisse entraîner, même si la grande majorité des spectateurs n’a jamais été à un spectacle de ce type, voire même à un spectacle tout court.

Voici un extrait du spectacle : Cerca del agua (Plus près de l’eau), avec un son malheureusement pas très audible, mais enfin, c’est mieux que rien. Deux autres chansons sont aussi disponibles : Océan zéro zéro et L’enfant préféré.

vendredi 15 mai 2009

L'ascenseur

Notre salle de formation était au 3e étage d’un ancien bâtiment. Alors qu’on nous y conduisait, on nous offrit le choix entre l’ascenseur et l’escalier. Il était tôt et je savais que la journée allait être longue. J’ai choisi l’ascenseur. Il était tout petit. J’entrai le premier et me calai au fond. Nous étions une vingtaine à devoir monter. D’autres collègues béninois s’engouffrèrent également dans ce minuscule cagibi. Un, deux, trois… nous étions déjà quatre. Mais la seule femme du groupe souhaitait encore entrer. Nous n’allions pas lui dire non, galanterie oblige. J’osai pourtant dire du fond de la cage que je n’étais pas sûr que tout le monde pourrait entrer, mais mon doute eut peu d’écho. La porte se referma. Je proposai que quelqu’un pousse sur le bouton 3 et l’ascenseur commença à monter.

Combien de mètres parcourut-il vraiment ? Je n’en sais rien. En tout cas, il s’arrêta brusquement et visiblement, nous n’étions pas arrivés au 3e étage, ni au 2e ni au premier. Nous étions bloqués dans une zone improbable entre deux étages. Une porte apparaissait vers le haut de la cage, avec une petite fenêtre qui laissait passer un peu de lumière de l’étage.

La lumière. Je crois qu’elle fut essentielle. Nous étions bloqués, encaqués dans cette cage minuscule, compressés les uns contre les autres à tel point qu’il était impossible de bouger quoi que ce soit, mais la lumière était restée allumée. Cela nous aida certainement à garder notre calme. Nous nous bornâmes à constater que nous étions arrêtés là où il ne fallait pas et qu’on n’allait vraisemblablement pas rester là toute la journée. Nos collègues appelleraient bien les secours. Nous entendions d’ailleurs leurs voix au loin. Mais rien ne se passait.

L’un d’entre nous essaya d’appeler un collègue au téléphone… Peine perdue : pas de réseau. Je souris en voyant le numéro de téléphone à appeler en cas de dysfonctionnement ! À un moment, nous entendîmes la voix de notre guide « Vous êtes bloqués ? » « Oui, cela semble être le cas ! » « Ah bon, je vais appeler un technicien ». Nous étions sauvés. Enfin, pas tout à fait encore !

Nous dûmes encore attendre quelques minutes avant d’entendre des cliquetis du côté de la porte et de voir celle-ci s’ouvrir enfin. Nous sortîmes enfin de notre petite prison, non sans franchir une marche d’une bonne soixantaine de centimètres. Nous remerciâmes notre sauveur et rejoignîmes notre salle de travail comme si de rien n’était. Nous n’en avons même pas reparlé.

À aucun moment, il n’y eut le moindre signe de panique. Chacun d’entre nous semblait parfaitement serein. Nous discutions calmement entre nous, parfois même avec une pointe d’humour. Sans doute, le fait d’être serrés les uns contre les autres contribua à ce calme – nous étions vraiment solidaires ! – alors qu’il avait de quoi inquiéter : nous étions largement au-dessus du poids toléré par l’ascenseur !

C’est la première fois que cela m’arrivait. J’en garde un bon souvenir ! Dix bonnes minutes de chaleur humaine, de partage d’émotions, de dignité… et de lumière !

dimanche 10 mai 2009

Une feuille blanche

FMG © 2009

La feuille blanche… l’angoisse de toute personne qui écrit ! Je ne l’ai jamais connue. Si aujourd’hui, je ne sais pas trop de quoi parler pour alimenter ce blog, je ne peux pourtant pas dire que cela crée de l’angoisse. Quoique.

Enfin, toujours est-il qu’il n’y a pour le moment pas trop de lumières qui viennent illuminer mon imagination. Alors, je ne sais pas trop de quoi parler. Ce n’est pas un problème. Rien ne m’oblige à écrire. Ce n’est qu’un loisir. Il y a toujours des moments où on a moins à dire qu’à d’autres.

J’ai bien pensé parler de l’application Is Cool de Facebook. Mais j’y ai déjà consacré trois articles sur ce blog et je dois bien constater que la grande majorité des personnes qui arrivent actuellement sur ces pages sont simplement à la recherche de la meilleure manière de gagner des points cool ! S’ils savaient combien cela est vain. Ils le savent d'ailleurs peut-être. Toujours est-il que les responsables de l’application Is Cool, eux, prennent cela très au sérieux. Alors, ils ont décidé de « bannir » les méchants qui obtiennent beaucoup de points en ayant automatisé le processus d’envoi et de réception des points, sous prétexte de « tricherie ». Mais qu’est-ce que tricher dans un jeu qui au départ n’a pas de règles ? Beaucoup donnent comme première règle d’obtenir le maximum de points. Informatiser la récolte des points est-il dès lors punissable d’excommunication ? Ne faudrait-il pas plutôt - par souci de leur santé mentale - « bannir » ceux qui passent leur journée à cliquer sur deux boutons uniquement pour avoir plus de points ? Bref, j’aurais pu consacrer un billet à cette problématique (qui en réalité ne me concerne qu'indirectement), mais est-ce que cela en vaut vraiment la peine ? Pas sûr !

Je me retrouve donc devant une page blanche… Tiens, elle ne l’est plus ! Comme quoi, il y a toujours moyen d’écrire. Pas sûr non plus que cela en valait la peine, mais voilà, au moins comme ça mon deux cent nonantième billet est ainsi terminé ! Ça vous a intéressé ?

mercredi 6 mai 2009

Nouvelle star : quatre feux rouges

Je ne l’ai jamais caché : je suis amateur de ces émissions de télévision qui permettent de découvrir de nouveaux talents, que ce soit Star Academy ou La Nouvelle Star. En soi, ce n’est pas le côté « télé-réalité » qui m’intéresse… C’est un aspect parfois amusant, mais plus souvent affligeant. Ce que j’aime, c’est de pouvoir suivre une émission de variétés – ce qui n’est plus très fréquent sur nos chaînes francophones – en ayant un minimum de suspens. J’aime aussi au fil du temps percevoir les progrès des candidats. Du moins, quand il y a des progrès !

Je ne parlerai pas de la Star Academy. Pour moi, les 4 premières éditions valaient la peine. Après, ce fut nul et c’est normal, car la dimension artistique ne passe qu’en deuxième, voire en troisième, lieu. La Nouvelle Star a une autre ambition. Il y a une véritable volonté de qualité, de recherche et de surprise. De plus, l’émission ne repose que sur les jeunes qui viennent y chanter. Pas de vedette capricieuse !

Cependant, le même phénomène d’érosion des talents n’est-il pas en train de se passer avec La Nouvelle Star ? Je n’ai pas suivi les premières années, car l’émission n’arrivait pas jusqu'à la Belgique. Mais j’ai eu beaucoup de plaisir à regarder l’année 2006, avec la découverte exceptionnelle de Christophe Willem, l’année 2007 avec la folie classeuse de Julien Doré et l’année 2008 avec la spontanéité chaleureuse d’Amandine.

Mais cette année me semble catastrophique. L’émission elle-même est catastrophique : qu’est-ce que ça se traîne ! Les candidats ne valent guère mieux, selon moi. En tout cas, rien de bouleversant. J’avoue un faible pour Camelia Jordana, mais ce n’est qu’un faible pas très fort ! En réalité, tous ces jeunes ont l’air de déjà s’y croire et s’imaginent être stars par le simple fait d’apparaître.

Je ne comprends pas trop comment avec un tel casting – des milliers de jeunes entendus -, on peut arriver à une telle pauvreté dans le dernier carré. À moins que ce ne soit moi qui vieillisse ! C’est bien possible finalement !

samedi 2 mai 2009

La grippe mexicaine : ceux qui savent…

La grippe « H1N1 influenza A », mieux connue sous le nom de grippe mexicaine, inquiète tout le monde. Même s’il n’y a pas de raison de céder à la panique, l’inquiétude populaire est quand même bien compréhensible. Ce n’est pas la première grippe à faire des ravages.

Loin d’être un spécialiste, je ne m’avancerai pas ici à proposer la moindre solution. Comment le pourrais-je ? C’est une des choses qui m’étonnent : combien y a-t-il de personnes qui avancent l’une ou l’autre solution, voire l’une ou l’autre explication, avec la certitude absolue du « y a qu’à » et l’insolence de leur propre ignorance.

Pour l’un, il suffisait de mettre en quarantaine tous les passagers des avions en provenance du Mexique… Pour l’autre, il faut tuer tous les porcs… Pour le troisième, c’est un coup monté par les industries pharmaceutiques pour vendre à prix d’or beaucoup de médicaments et beaucoup de vaccins… Pour un autre encore, c’est un coup monté par les politiques pour qu’on mette moins l’accent sur la crise financière et économique… Pour je ne sais qui, ce sera bientôt la faute des homosexuels, des juifs ou des musulmans, voire des flamands, de l’industrie alimentaire, des fabricants de masques, etc. Au bout du compte, ne suffirait-il pas de tout faire sauter ? Au moins, on n’en parlerait plus !

La grippe est là. Il faut la juguler. Elle fera encore, malheureusement, des victimes innocentes. Il faut qu’il y en ait le moins possible. N’est-ce pas la première préoccupation de ceux qui s’occupent du problème parce qu’ils en ont les compétences, dans tous les sens du terme ? À quoi bon proposer des solutions à l’emporte-pièce ? C’est déjà assez compliqué comme ça, non ?