mardi 30 mars 2010

Les souks de Marrakech

FMG © 2010

Les souks de Marrakech sont un véritable labyrinthe multicolore. On y croise des fraises appétissantes, mais aussi d'autres fruits succulents.

Les souks, c'est aussi l'artisanat. Ce sont des colliers ou des bracelets.Ou des foulards qui prennent la forme d'une hélice…
… ou qui s'étalent au vent tout à fait absent.
Ce sont parfois des tissus à l'état brut…
… qui se déclinent aussi en arc-en-ciel…
… ou constituent des "floches" qui nous font croire au carrousel.
Ce sont des babouches, bien sûr. Pour les grands…
… comme pour les petits.
Ce sont d'étranges produits cosmétiques… …issus de fleurs aux teintes douteuses, quoique naturelles.
Ce sont, au bout du compte, des luminaires qui ne demandent qu'à devenir des réverbères.
Oui, les souks de Marrakech, c'est tout ça. Et on finirait par se dire que c'est une véritable merveille.

Mais les souks de Marrakech, ce sont aussi des enfants qui travaillent durement, sans qu'ils l'aient vraiment demandé. Il n'y a pas, heureusement, que des enfants. Mais ils travaillent tous dans les odeurs de colle qui leur ravagent les poumons et le cerveau. Certains soudent à l'arc en se protégeant avec des lunettes solaires. Ils répètent inlassablement les mêmes gestes : ce n'est plus vraiment de l'artisanat, mais une chaîne de production comme une autre. Sans grande humanité.

Tout ça pour quelques touristes qui dépenseront quelques maigres dirhams en ayant l'impression de se faire avoir. Sorte de jeu de dupes où personne n'est gagnant.

Les souks, ce sont les souks…

dimanche 28 mars 2010

Une multinationale à échelle humaine

FMG © 2010

Une entreprise est toujours un univers particulier : elle a ses propres règles de fonctionnement, sa propre culture, ses habitudes… Ce qui se fait ou ne se fait pas varie d’une entreprise à une autre, non seulement en raison de son objet social propre et donc de sa spécificité professionnelle, mais aussi en fonction de son histoire, de son mode de management, de la participation et de la motivation des travailleurs…

À cet égard, mon entreprise est assez spéciale et je ne peux que m’en réjouir. Elle a fêté l’année dernière ses 20 ans d’existence, mais ceux-ci ne sont célébrés que cette année-ci. Célébration un peu magique : tout le personnel de l’entreprise se retrouve au Maroc ! Le choix de ce pays n’est pas un hasard tout comme il n’est pas seulement lié à la beauté des paysages qu’on peut y trouver. En réalité, l’entreprise a une activité assez importante à l’international. Nous travaillons notamment sur un projet important au Maroc auquel participent plusieurs membres de l’équipe qui ne rencontrent quasiment jamais les autres membres de l’entreprise !

Il se fait que non seulement l’entreprise travaille à l’international, mais qu’en plus notre équipe est internationale. C’est de cela que je veux parler ici, car c’est vraiment quelque chose d’extraordinaire. Nous nous retrouvons ici à un peu plus d’une vingtaine de personnes représentant au moins 7 nationalités. La plupart d’entre nous sont belges (francophones pour la majorité, mais aussi flamands), mais il y a aussi des collègues issus d’Algérie, du Burkina Faso, du Chili, du Liban, de Mauritanie et de Tunisie, sans compter certains dont le parcours de vie ne permet plus trop, au-delà du passeport, de savoir à quel pays ils doivent être rattachés.

Tout ce petit monde vit en bonne osmose. Les référents culturels ne sont pas communs, mais cela n’a pas beaucoup d’importance. Nous avons tous le sentiment d’appartenir à la même entreprise, sentiment qui de plus dégage une certaine fierté. En tout cas, quand on vit cela de l’intérieur, on se dit que malgré toutes les incohérences qu’elle peut engendrer, la mondialisation a quand même quelques qualités !

mardi 23 mars 2010

Le défi de la santé pour tous

Difficile, vu de ce côté-ci de l’Atlantique, de comprendre pourquoi Obama a eu tant de difficultés à faire accepter sa réforme de système de santé américain. Ce qui nous semble aller de soi n’est apparemment pas évident pour tout le monde. En tant que Belge ou Français, il nous paraît naturel de cotiser dès qu’on est en situation de le faire pour contribuer à une sécurité sociale fondée sur la solidarité qui fait qu’il est toujours possible, pour tout le monde, d’être soigné quand c’est nécessaire. Tous les Américains n’ont pas la même vision, ce qui est étonnant dans la mesure où les USA sont censés représenter ce qui se fait de mieux en termes de progrès…

Il n’est pas simple d’essayer de comprendre pourquoi il y a tant de résistances au fait de fournir à 32 millions de personnes une couverture qui leur permettra tout simplement d’être soignés. Je ne suis d’ailleurs pas sûr d’avoir compris…

La société américaine est éminemment « libérale », fondée sur le « Chacun pour soi » et sur la méritocratie. La plupart des Américains ont du mal à comprendre qu’on puisse fournir la même protection sociale à quelqu’un qui ne fait rien qu’à celui qui se lève tous les jours à 5 heures pour aller travailler. Avec l’idée sous-jacente que si quelqu’un « ne fait rien », c’est qu’il a choisi de glander. On en est encore à l’époque des colons où il suffit de vouloir pour réussir. C’est une belle idée et elle a sans doute été vraie durant des années dans ce pays extraordinaire où tout semblait possible. Mais, là-bas comme ici, il ne suffit plus aujourd’hui de « vouloir » pour y arriver. C’est l’évidence même, mais ce n’est pas évident pour un Américain qui a réussi. Même s’il doit son éventuelle réussite au milieu dans lequel il est né, il se dit toujours que c’est fondamentalement sa réussite. Yes, I can ! Et ceux qui ne peuvent pas sont donc responsables de cet état.

Dans cette perspective ultra-libérale, il est difficile d’accepter l’obligation de s’assurer, que ce soit pour les personnes ou pour les entreprises. À partir du moment où on met en avant la « liberté individuelle », il est logique de refuser toute contrainte à celle-ci. C’est vrai à un niveau individuel, mais aussi collectif : une douzaine d’États américains veulent contester la nouvelle loi sous prétexte qu’elle restreint leur liberté et qu’elle consiste en une prise de contrôle du système de santé par l’État fédéral. C’est bien beau tout ça, mais il est quand même inquiétant de se dire qu’on laisse souffrir et mourir des personnes au nom de la « liberté » !

Un argument des opposants à cette extension de la sécurité sociale se retrouve en partie chez nous : la peur d’attirer des « gens » qui rejoindront les USA – ou l’Europe – simplement pour profiter de cette nouvelle couverture. C’est sans doute une problématique réelle. À nouveau cependant, on peut se poser la question « Vaut-il mieux sauver une vie à l’intérieur de nos frontières ou regarder les gens mourir à l’extérieur de nos frontières ? ». Je ne suis pas sûr d’avoir une réponse définitive à cette question. A priori, je pencherais plutôt pour la vie…

Les oppositions à une couverture médicale généralisée sont donc essentiellement liées à une conception libérale de la société. Il faut à cet égard avoir conscience que le parti démocrate américain défend globalement des idées qui sont celles du Mouvement réformateur (MR) en Belgique ou du Mouvement populaire (UMP) en France…

Il est amusant de constater néanmoins que tous les « capitalistes » américains ne seront pas des victimes de cette réforme. En effet, c’est une véritable aubaine pour les industries pharmaceutiques. Pensez donc : du jour au lendemain, les voici avec 32 millions de nouveaux clients potentiels ! Ce n’est d’ailleurs pas pour rien qu’elles ont accepté de payer jusqu’à 23 milliards de dollars d’impôts supplémentaires, en sachant qu’elles en gagneront vraisemblablement quatre ou cinq fois plus.

Au bout du compte, on est dans un grand jeu économique et idéologique. Il nous est sans doute impossible de comprendre la position des Américains. Cela résulte d’un constat : nos « valeurs » ne sont pas les mêmes. C’est sans doute ça le plus inquiétant. En attendant, la réforme d’Obama est désormais promulguée…

lundi 22 mars 2010

Les signaux détournés (10)

Ah, les douces années de l’insouciance. J’étais encore en courte culotte. Il faut dire qu’à l’époque, on portait encore ce genre de vêtement jusqu’à 14-15 ans. On ne se sentait pas vraiment ridicule, mais on se demandait quand même quand est-ce qu’on pourrait faire comme les grands : porter des pantalons…

Certains à l’époque ne portaient d’ailleurs pas de pantalons, ce qui nous réconfortait. N’empêche, on n’avait pas trop envie de devenir comme eux : ceux-là portaient de longues robes noires ! Il paraît que cela s’appelait une soutane, mais je n’en suis pas trop sûr, car aujourd’hui plus personne ne s’habille comme ça, et il se peut que j’ai oublié.

À vrai dire, je ne sais d’ailleurs plus très bien ce dont je me souviens. Je le répète : j’étais insouciant et je vivais ma jeunesse en toute naïveté. La seule chose dont je me souviens pleinement est d’avoir vu ce signal alors que je rejoignais mon titulaire de classe dans la chambre qu’il occupait dans le Collège où j’essayais péniblement d’avancer dans mes études. Une fois de plus, j’avais raté une interrogation de grec. Mon titulaire m’avait dit que ce n’était pas grave et m’avait gentiment invité à le rejoindre dans sa chambre pour vaincre ces petites difficultés. Naïvement, j’avais accepté.

Or donc, je le rejoignais, en toute confiance, quand soudainement, au détour d’un escalier, je vis ce signal. J’avoue n’y avoir rien compris. Mais je le vis quand même et, quelque part, il s’inscrivit dans mon cerveau.

J’arrivai enfin devant la porte de la chambre de mon titulaire de classe. J’étais très impressionné. Elle avait au moins 3 mètres de haut. Moi qui n’en faisais au plus qu’1m30, j’étais subjugué devant cette porte. Était-ce celle du Paradis ? Je n’en savais trop rien et je me contentai de frapper doucement sur cette haute porte.

Immédiatement, elle s’ouvrit… et je vis le sourire de mon titulaire. En classe, il était plutôt sévère et froid. Ce sourire m’étonna. J’étais là pour qu’il m’aide… et c’était finalement logique qu’il m’adresse un tel sourire. J’entrai dans sa chambre… ou plutôt son bureau. Il n’y avait pas de lit dans cette pièce et je me dis qu’il devait dormir dans une chambre à côté. Il me proposa de m’asseoir sur un fauteuil inconfortable. Il était en face de moi, me souriant béatement.

Il commença à me parler. Je ne sais plus de quoi. Mais je sais qu’il ne me parlait ni de déclinaison grecque, ni même de conjugaison. J’étais à vrai dire assez intrigué et je me demandais surtout quand nous allions en venir au fait : mes problèmes de grec.

Il se rapprocha de moi. La seule chose dont je me souviens vraiment est son odeur, pas très agréable en fait. Il me semble qu’il me demanda ce qu’il pouvait faire pour moi… à moins que ce ne soit ce que je pouvais faire pour lui. Je ne sais plus trop. Avec le recul, tout ça me semble bien confus. Mais je vis en flash l’image du signal et je sortis de mon cartable mon interrogation de grec et la lui présentai. Il me dévisagea curieusement et me dit « Ah oui, je vois que tu n’as rien compris ! ». J’étais bien d’accord avec lui : je n’y comprenais rien du tout au grec ! J’ai d’ailleurs continué à ne rien y comprendre. Il m’a expliqué certaines choses, mais cela m’a semblé encore plus obscur qu’aux cours. Je voyais ses mains s’agiter. J’eus l’impression qu’il voulait les poser sur mes genoux nus. Je ne comprenais pas trop pourquoi. Il n’en fit rien.

Il finit par me dire que c’était fini. Que je pouvais m’en aller. Que décidément je ne comprendrais rien à rien. Que je serais certainement en échec en grec à la fin de l’année (je le fus). Que je pouvais m’en aller ailleurs avec ma courte culotte provocante. Là, je n’ai pas très bien compris, sauf que je devais m’en aller. L’odeur me dérangeait vraiment et je n’ai pas hésité : j’ai remis mon interrogation dans mon cartable et je me suis enfui me demandant pourquoi il m’avait appelé si ce n’était pas pour m’aider…

En descendant l’escalier majestueux, je revis soudain le signal… et j’eus l’impression que les deux enfants ne couraient plus, mais avançaient calmement, avec un sourire aux lèvres. Je sais, c’est absurde : on ne voit jamais leur visage ni, a fortiori, leurs lèvres, ni encore moins leur sourire. Mais c’est le souvenir que j’en ai : ils souriaient, comme s’ils étaient heureux de ce qui s’était passé ! Ou plutôt de ce qui ne s'était pas passé !

Les années ont passé elles aussi. Je porte désormais un pantalon. Je n’ai pas retenu grand chose des années de grec que j’ai faites. Si ce n’est en matière d’étymologie et d’orthographe. Je me suis toujours demandé pourquoi mon titulaire m’avait demandé de le rejoindre dans sa chambre alors que, visiblement, il n’avait aucune envie de m’aider à surmonter mes difficultés. À part le grec, y aurait-il quelque chose que je n’ai pas compris ? Et cette lancinante question : est-ce bien catholique tout ça ?

dimanche 21 mars 2010

Vieux motards que j'aimais

FMG © 2010

Mille motards réunis à Bruxelles pour dire leur mécontentement face à l’état de nos routes. J’en étais. Mille, c’est beaucoup, mais trop peu. On fera mieux la prochaine fois (même si je ne sais pas si j’en serai encore).

À cette sortie de l’hiver, il faut vraiment faire très attention quand on roule à moto. Les nids de poule et autres ornières foisonnent. Un instant de distraction et ce peut être la chute fatale. Les trous, tout le monde en subit les conséquences. Mais pour un motard, celles-ci peuvent être dramatiques. Alors oui, il faut dénoncer cet état des routes. Évidemment, ce n’est pas nécessairement la faute de nos politiciens actuels. Il est clair que cet hiver à vagues de froid en répétition a méchamment attaqué l’asphalte. Si celui-ci n’a pas toutes les qualités requises pour résister, c’est sans doute plus la responsabilité d’anciens ministres que des actuels. Mais qu’importe, il faut que ceux-ci prennent leurs responsabilités.

Cela dit, derrière l'aspect revendicatif de ce rassemblement, il y avait le plaisir d’en être, tout simplement. D’abord, d’y être avec ma fille, elle aussi « scooteuse » par tous les temps. Elle voulait en être et m’y a invité. Elle a eu bien raison. Même si nous sommes partis de Wavre sous la pluie et pas trop nombreux (une cinquantaine), c’est quand même grisant de rouler en groupe sur l’autoroute. L’idée était de mener une opération « escargot ». C’est ce que nous fîmes réellement entre les Quatre-Bras de Tervuren jusqu'à l’échangeur de Grand-Bigard. Pendant une trentaine de kilomètres, nous avons roulé à du 70 km/h en occupant toutes les bandes du ring. Belle sensation… et sans réelle rouspétance des automobilistes pris par surprise. La promenade dans la ville qui s’ensuivit fut bien agréable aussi, d’autant plus que la pluie avait cessé. Après, ce fut l’arrivée au Cinquantenaire. Nous étions dans les premiers et c’était une belle atmosphère chaque fois qu’un nouveau groupe arrivait. Il y avait de tout. Il faut bien dire que ma fille et moi, avec nos scooters et notre look un peu BCBG, nous dénotions un peu, mais enfin, les motards, c’est une grande famille quand même !

samedi 20 mars 2010

Rendez-nous Tintin !

J’ai célébré ici l’inauguration du Musée Hergé, à Louvain-la-Neuve. Un très bel outil pour mettre en valeur l’œuvre de ce génie de la bande dessinée.

Malheureusement, les gestionnaires des droits liés à cette œuvre semblent une fois de plus délirer. Au terme d’un procès en appel, la société Moulinsart et M. Nick Rodwell sont parvenus à condamner l’écrivain et tintinophile Bob Garcia à payer la somme de 50 000 euros. Son tort est d’avoir écrit 5 petites études sur Hergé tirées à quelques centaines d’exemplaires par une association tintinophile sans but lucratif. Assez logiquement, Bob Garcia a reproduit quelques vignettes issues de l’œuvre d’Hergé, en citant ses sources. Cela correspond a priori au droit de courte citation, même si j’avoue ne pas connaître les attendus du jugement. On peut imaginer que les avocats de Moulinsart auront utilisé des arguments massues pour convaincre les juges qu’une simple citation dans le cadre d’une étude était une atteinte aux droits de l’œuvre.

Il semble que toutes les tentatives de négociation et de discussion ont échoué, y compris la demande de paiement par étalement. Aujourd’hui Moulinsart et Rodwell mettent deux hypothèques sur la maison de Bob Garcia, incapable de payer une telle somme. Demain, ils peuvent ordonner la vente forcée et le jeter à la rue pour exercer leur « pouvoir ». Comme on peut le sentir sur son blog, il est physiquement et moralement épuisé par cette lutte inégale et injuste. On le serait à moins.

Comme le soulève le Comité de soutien à Bob Garcia, au-delà de cette sinistre affaire, ce sont la liberté d’expression, le droit à la parodie et le droit à l’exégèse qui sont gravement remis en question. Pour permettre l’exercice de ces droits fondamentaux, il est essentiel de protéger et de défendre le droit d’auteur. Mais il est aussi essentiel que cette défense ne soit pas un diktat aveugle qui enlève tout honneur à ceux qui l’imposent.

Tintin n’est pas mort et il ne mourra sans doute jamais. N’empêche, il doit certainement se retourner dans sa tombe !

samedi 13 mars 2010

Plastique que ça

Petits fragments de plastiques, bouchons de bouteilles, filets, cartouches vides, morceaux de cigarettes... Les scientifiques de la Sea Education Association (SEA) ont découvert dernièrement un énorme amas de débris plastiques dans l'Atlantique Nord, amas qui cause notamment la mort de centaines d'animaux marins. Cette immense décharge flottante est située à environ 1 000 km des côtes américaines, à l'est de la Floride et sous les Bermudes. Les déchets s'accumulent à cet endroit, car c'est une zone de hautes pressions, où les vents sont faibles et où les courants tournent en rond dans le sens d'une aiguille d'une montre.

Ce continent de déchets plastiques n’est pas le seul au monde ! En 1997 déjà, la « poubelle de l'est du Pacifique » (Eastern Garbage Patch) était découverte par le capitaine Charles Moore. En novembre 2006, Greenpeace découvrait encore, lors d'une expédition dans le Pacifique entre Hawaii et la Californie, une plaque de déchets d'un peu plus 600 000 km2 et de plusieurs millions de tonnes, formant une île plus grande que la France juste à proximité de la plus grande réserve marine au monde !

Cette situation désastreuse aura peut-être une issue heureuse d’ici… quelques dizaines d’années ! En même temps qu’on annonçait la découverte de cette île polluée, des chercheurs du géant informatique IBM et de l'université californienne de Stanford annonçaient la création d'un plastique biodégradable fabriqué à partir de plantes, qui pourrait remplacer le plastique issu de dérivés pétroliers.

Il semblerait que le processus, relativement économique, permettrait d’obtenir un plastique pouvant se recycler à l'infini, au lieu d'une seule fois comme c'est le cas du plastique actuellement fabriqué à partir du pétrole. Ce plastique vert pourrait également être compatible avec l'organisme humain pour améliorer l'effet de certains médicaments, notamment ceux contre le cancer.

On n'ose y croire… et pourtant cela semble bien vrai. Il est évident que ce plastique, si sa production industrielle se confirme, ne va pas remplacer du jour au lendemain tous les objets plastiques qui peuplent notre quotidien et qui viennent polluer notre environnement d’une manière ou d’une autre. Mais on peut quand même se réjouir d’une telle solution alternative. Plus que jamais, les Hommes sont confrontés à la nécessité de développer des pistes durables et respectueuses de l’environnement. Il est temps !

jeudi 11 mars 2010

Ma sage tête

Je l’avoue, j’ai succombé, une fois de plus. En réalité, je n’imagine plus un passage dans l’hôtel Palissandre, à Antananarivo, sans un moment de détente dans son SPA. Finalement, je suis ici en pleine tension professionnelle, dans un contexte sociopolitique difficile. Alors, il me semble que j’aurais bien tort de me priver de ces instants où j’oublie tout, sauf les sensations fournies par mon propre corps.

Mes voyages ici s’espacent, mais je sais désormais ce dont j’ai besoin : une petite heure d’un massage relaxant, sous des mains professionnelles. C’est toujours la même chose, sauf que c’est chaque fois différent : étant chaque fois pris en charge par une autre masseuse (en tout bien tout honneur… mais enfin, c’est mieux quand même que ce soit une masseuse qu’un masseur…), je peux découvrir d’autres sensations, d’autres manières d’aborder la détente.

L’opératrice du jour avait des gestes parfois d’une extrême douceur, se contentant d’effleurer ma peau, mais globalement se caractérisait plutôt par une approche forte. Détendande, mais forte. Une pression sur des endroits sensibles qui entraînent une relaxation extrême. Saisissant.

Ce n’est pourtant pas ce qui m’a le plus saisi. J’ai été entraîné dans un autre monde par les quelques mouvements qu’elle a menés autour de ma tête. Je ne sais pas comment elle s’y est prise. Ce n’était que des effleurements, des frôlements dont je ne sais même pas s’ils étaient réels… Mais je me sentais aspiré vers un autre monde. À ce moment-là, je ne savais même plus que j’avais un corps, alors que j’étais justement là pour me consacrer à lui… Je ne savais pas non plus si j’avais un esprit, et encore moins une âme… J’étais envolé. Surprenant.

Pas de morale là-dedans. Juste un nouvel instant magique où des doigts de fée m’ont emporté là où je ne pensais pas aller et sans que je sache comment j’y suis arrivé. Décidément, j’ai encore beaucoup de choses à découvrir !

mercredi 10 mars 2010

À la guerre comme à la guerre

Il ne faudrait pas croire que les guerres mondiales sont terminées. Elles se jouent simplement autrement.

Prenons le cas de Madagascar. On pourrait croire, quand on en suit un peu l’actualité, qu’il ne s’agit que d’une dispute dans la cour de récréation, où des egos incommensurables empêchent toute solution à la situation pourrie dans laquelle ce pays se trouve. Il y a certainement de cela, mais c’est plus complexe quand même.

Le complexe, c’est que le Président, Marc Ravalomanana, qui a été « destitué » il y a plus d’un an maintenant était d’obédience étatsunienne (et protestante). Cela ne plaisait pas trop au colonisateur français. Alors, la France a appuyé le mouvement d’Andry Rajoelina ! Un DJ (catholique) qui avait réussi, beau gosse (avec une belle femme). Mais il ne suffit pas d’être un bon DJ (catholique) et un beau gosse (avec une belle femme) pour faire un bon chef d’État. Seulement, celui-ci s’y est cru et souhaite y rester. La France appuie, sans pouvoir le faire de manière officielle, car la Communauté internationale ne voit pas – avec raison – tout cela d’un bon œil. Difficile quand même d’accepter qu’on dise à un Président élu « Tu as fait des erreurs, va-t’en ! » sans autre forme d’élections libres.

Bref, on est bel et bien dans une guerre franco-américaine, même si les belligérants ne sont ni l’un ni l’autre.

En attendant, c’est le peuple qui trinque. Quel avenir a-t-il encore ? Les projets sont en standby (je me permets exceptionnellement d’utiliser les deux langues pour ne pas faire de jaloux…). Il y a de nouvelles équipes qui ont repris les anciens projets pour essayer d’en faire quelque chose. Ces nouvelles équipes sont motivées et même peut-être compétentes. Simplement, elles ne savent pas ce qui s’est passé avant. Et donc, tout est à recommencer, non sans un retour en arrière au passage. Désastreux. Ce n’est pas un avis gratuit. C’est la réalité que je vis.

Tout ça parce que les Français n’appréciaient pas trop de ne plus être souverains dans un pays dont ils ne sont plus les colons depuis longtemps. Il y a de quoi être découragé, non ?

mardi 9 mars 2010

Pink Floyd montre l’exemple !

La problématique des droits d’auteur est très complexe. À qui appartient quoi ? Je ne rentrerai pas dans le détail, mais cette problématique devient de plus en plus importante avec l’explosion des supports numériques qui permettent une diffusion exponentielle des œuvres sans qu’on puisse réellement en assurer le contrôle.

Faut-il seulement en assurer le contrôle ? C’est une question complexe et des solutions telles que la loi Hadopi en France ne me convainquent pas. Il n’en reste pas moins qu’une « œuvre » ne tombe jamais du ciel. Pas même de la face cachée de la lune. Il a fallu que quelqu’un y travaille, y passe du temps, y donne de sa créativité. Le droit de l’auteur me semble quelque chose d’essentiel et de réellement « inaliénable », en ce sens qu’il ne peut pas être retiré à l’auteur. Comme tout se vend de nos jours, il est logique que l’auteur soit rémunéré pour ce travail et cette créativité. On est cependant aujourd’hui dans un univers bien flou à cet égard.

Notamment, le rôle d’un éditeur est assez ambigu. L’éditeur édite et diffuse. Il prend un risque au départ… et tant mieux pour lui quand le risque est récompensé. La société EMI a certainement été récompensée en éditant les œuvres extraordinaires de Pink Floyd, selon moi un des groupes les plus mythiques de l’histoire de la musique pop ou rock.

Alors oui, je me réjouis d’apprendre que Pink Floyd s’est présenté ce mardi devant une Haute Cour de Londres dans le cadre de l’affaire qui l’oppose à sa maison de disques EMI. Pink Floyd veut savoir quelle est exactement sa situation contractuelle avec EMI. La première question est de savoir comment sont comptabilisés les droits d’auteur de leur musique sur le net. La deuxième est que le groupe ne veut pas qu’EMI vende des morceaux individuellement et sortis de leur contexte original, ce qui – cela me semble évident – est contraire à toute la démarche artistique du groupe et est de plus – plus que vraisemblablement – contraire au contrat qu’ils ont avec la maison de disques.

Les enjeux financiers en l’occurrence sont évidemment énormes. Mais à une échelle bien moindre, il y a de nombreux petits auteurs qui ne sont considérés par leurs éditeurs que comme une usine à production et dont l’avis n’est que bien peu pris en considération dans le grand chamboulement actuel autour des droits numériques.

Pink Floyd montre l’exemple et c’est tant mieux. Est-ce que cela servira à quelque chose pour la grande masse des auteurs ignorés, j’en suis moins sûr ? Mais enfin, on ne sait jamais…

vendredi 5 mars 2010

L’animal, être libre comme un autre

FMG © 2010

Je voudrais revenir sur mon billet « Vaut-il mieux être homme ou animal ? » qui a peut-être été mal compris par certains.

Simplement pour dire que je n’ai rien contre les animaux. J’ai vécu avec des chiens – Kidu est celui dont je me souviens le plus. J’ai vécu avec des chats auxquels je suis malheureusement allergique, et je n’en peux rien. J’ai vécu avec des poissons qui m’ont apporté beaucoup de plaisir.

J’ai surtout vécu – et je continue à le faire – auprès de toutes sortes d’animaux qui vivent en liberté. J’ai la chance de vivre dans un coin plus ou moins reculé. Je vis donc à côté de ce faisan qui a visiblement adopté notre maison, en toute liberté. Il vit à côté de chevreuils, de biches, d’écureuils, de renards et d’une multitude d’autres oiseaux plus merveilleux les uns que les autres. Je prends toujours plaisir à observer tous ces animaux qui vivent en totale liberté, ne dépendant en aucune manière de l’homme. C’est sans doute cette liberté que j’apprécie avant tout.

Je n’ai rien contre les animaux plus dépendants. Ce n’est pas pour rien que, lorsque j’ai créé – en un clin d’œil – le « Parti du Moment Présent » (PMP), j’ai choisi comme emblème une magnifique vache photographiée dans le champ voisin. Elle me semblait personnifier ce bonheur d’être, simplement, sans se compliquer la vie.

Bref, j’aime les animaux. Mais je les aime surtout en liberté. Je peux aussi, bien sûr, comprendre que de véritables liens se créent entre un individu et son animal domestique. Ces liens sont faits de respect et je sais bien que l’un apporte à l’autre autant que ce que l’autre apporte à l’un, si pas plus.

De tous les animaux, l’homme est le plus complexe. Et donc le plus passionnant. C’est simplement ça que j’ai voulu dire… Je peux me tromper bien sûr, mais la seule certitude que j’ai est que si vous lisez ce billet, c’est que vous êtes un être humain… Et ça, c’est irremplaçable !