jeudi 31 décembre 2009

Les lumières s’éteignent

FMG © 2009

Les lumières s’éteignent… à moins que ce ne soit le contraire. Quoi qu’il en soit, une année se termine pour laisser la place à une autre. Rien que la grande ronde du temps. À tout instant, dans le monde, une journée se termine pour qu’une autre puisse commencer. La nuit d’aujourd’hui est-elle différente des autres, alors même qu’en Chine on en est déjà à l’année prochaine ? Pas vraiment, mais cela n’a sans doute pas beaucoup d’importance.

L’important, c’est que des millions de gens vont se retrouver entre amis pour faire la fête, pour jouir de la lumière, pour se faire plaisir. D’autres millions de gens vont rester sagement chez eux. Beaucoup même se retrouveront seuls, une fois de plus. Mais ils seront nombreux à se donner une petite faveur personnelle. Simplement pour fêter ce passage.

C’est aussi l’époque des grandes résolutions ! Pas trop mon genre en vérité ! Mais tant qu’à faire, autant profiter des rites de passage pour décider un peu plus de ce qu’on veut faire de notre vie.

Et si je prenais de bonnes résolutions pour ce blog ? Essayer de le rendre plus lumineux encore… (pour autant qu’il le soit). Soyons audacieux (mais néanmoins réaliste) : désormais, j’essaierai de respecter scrupuleusement l’équilibre entre les différents libellés de ce blog. Avoir autant de coups de blues que de coups de cœur, proposer autant d’interrogations que de lumières… Bonne idée, non ?

De toute façon, la lumière d’un réverbère n’est jamais qu’un reflet. Celui de la vie.

mercredi 30 décembre 2009

La mer est toujours là : je l’ai vue !

FMG © 2009

La mer est toujours là : je l’ai vue. Par ces temps postcopenhagiens, l’information n’est pas anodine. Certains esprits chagrins (comme le temps) diront que justement, le problème, c’est que la mer risque bien d’être un peu trop là dans les années qui viennent. Mais c’est ça, l’information : elle était là, fidèle à elle-même. Quoique, elle était un peu plus haute que d’habitude… mais c’est sans doute une question de marée !

Il y avait plus de sable aussi. Certaines dunes commencent à monter. Pas uniquement par l’action du vent. L’homme s’y met aussi. Ce n’est pas une mauvaise idée : ça empêchera peut-être la mer d’aller plus loin. Quoique…

Ça fait quand même une drôle d’impression de passer quelques jours là où – dans quelques années – ce ne sera peut-être plus possible ! Dans 50 ans, je ne serai plus là pour le voir. Mais qui sait, ce sera peut-être dans 30 ans… ou dans 20 ans… ou dans 10 ans ! De toute façon, ce n’est même pas sûr : connaissant les Hollandais, ils vont tout faire pour garder ce qu’ils ont gagné si âprement contre la mer.

Que nous réserve l’avenir ? Je n’en sais rien. Mais en cette fin d’année, j’ai quand même comme un coup de blues. Bleu comme la mer ? Bof, la mer ici est plutôt grise. Il me reste à croire à mes rêves…

mardi 29 décembre 2009

Tricher à Bouncing Balls ?

Autant le dire tout de suite : si vous cherchez comment tricher au jeu Bouncing Balls, vous serez déçu en lisant ce billet. Je n’en sais absolument rien. En voyant les scores obtenus par certains joueurs, je me dis bien qu’ils ne peuvent être atteints en jouant normalement, mais je n’ai pas trouvé – ni vraiment cherché d’ailleurs – le moyen d’y arriver. J’ai bien essayé de ralentir le jeu en demandant d’autres tâches à mon ordinateur, mais la seule chose à laquelle je suis parvenu est de retarder les mouvements de la flèche qui permet de lancer les balles.

Alors pourquoi ce titre ? Pour faire de l’audience. Enfin, pour voir si ça marche. Les quelques billets que j’ai faits sur le jeu Is cool amènent ici de nombreux lecteurs qui ne cherchent qu’à obtenir des points sans devoir rien faire… Alors, petite expérience, je voudrais voir si c’est le cas aussi avec Bouncing Balls.

Ce jeu, accessible sur Facebook et dont mon ami Franck a déjà parlé par ailleurs, est obsédant. Je suis particulièrement nul pour y jouer n’atteignant que de modestes scores malgré de nombreuses parties. J’ai quelques amis qui, en tout cas, y excellent bien mieux que moi et je m’en réjouis.

Mais une fois qu’on a touché à la petite balle de couleur, on y revient inlassablement. D’autant plus que, même si on est nul, on parvient quand même à progresser petit à petit. On procède, comme dans la plupart des apprentissages, par paliers successifs. Il est peu probable que j’arrive un jour à rejoindre les scores de mes amis, mais cela n’a pas d’importance : ce qui m’intéresse, c’est de progresser. De me prouver que je suis capable de le faire.

Ce n’est qu’un jeu, bien sûr. En soi, cela n’a aucune importance. Ce qui est terrible avec ce jeu, c’est qu’on se dit toujours « Et pourtant, je peux le faire… ». On a la certitude de pouvoir aller plus loin. Peut-être pas de passer au niveau suivant. Mais d’abattre quelques balles supplémentaires, certainement. Alors, on y revient.

La vie ne devrait-elle pas en être ainsi : même quand on rencontre une difficulté, on devrait pouvoir se dire qu’on peut la surmonter et y revenir ? Pour le plaisir de la vaincre. Me voilà en train de faire de la morale à partir de Bouncing Balls. Je ferais bien mieux de retourner faire une petite partie !

samedi 26 décembre 2009

Calme et volupté

FMG © 2009

Ouf, Noël est passé. Et avec lui, la froideur de la neige.

Comme la neige, Noël a du bon. La neige est blanche et immaculée. Elle couvre de son manteau toutes les aspérités du monde et offre ses plaisirs à tous ceux qui le souhaitent, quitte à retrouver l’âme d’un enfant. Noël est pur et immaculé. Il propose sa paix à toutes les aberrations du monde et offre ses plaisirs à tous ceux qui le souhaitent, quitte à retrouver l’âme d’un enfant.

Mais, comme la neige, Noël me pèse chaque fois qu’il apparaît. La neige vient avec sa froidure, ses dangers routiers, sa boue salissante, son renfermement sur soi-même… Noël débarque avec sa folie commerciale, ses poncifs éternels, sa vacuité illusoire.

Je ne crache ni sur l’une ni sur l’autre. Surtout sur Noël. D’une part, parce que cela reste la fête de la Vie, de la Renaissance, de l’Amour et de la Paix. Comment pourrait-on ne pas s’en réjouir ? D’autre part, parce que – même si les vendeurs du temple ont pris possession des lieux saints – cela reste l’occasion merveilleuse de retrouver ceux que l’on aime et de passer des moments quelque peu divins avec eux.

N’empêche, comme il est bon d’être le lendemain de la veille… de jouir du calme et de la volupté… surtout quand le soleil et le ciel bleu promettent déjà d’autres naissances, d’autres rencontres, d’autres vies, d’autres amitiés… Qu’il est bon de vivre !

mercredi 23 décembre 2009

Croisement avec obstacle

FMG © 2009

Puisque est venue la période des fêtes où tout le monde est censé parler de gentilles choses et échanger des aménités, je voudrais me préoccuper d’une question difficile : la priorité en cas de croisement avec obstacle !

Normalement, le code de la route est clair : en cas d'obstacle sur la chaussée (une voiture à l'arrêt, des travaux, un accotement ralentisseur, etc.), il faut ralentir et au besoin s’arrêter pour laisser passer les usagers qui viennent en sens inverse.

Dans les pays montagneux, cette règle vient parfois en conflit avec celle du croisement sur une chaussée en pente : c'est alors le véhicule qui descend qui doit effectuer la marche arrière sauf si le véhicule montant dispose d'un emplacement pour se garer.

Même si je ne suis pas vraiment concerné par cette disposition (la Belgique étant relativement plate), la dernière exception m’interpelle. N’y aurait-il pas des « sauf » qui seraient d’application par ci par là ?

En particulier, je me demande quasiment tous les jours comment appliquer la règle de base quand il s’agit d’un long obstacle. La voie principale de mon village est bordée d’accotements parmi lesquels il faut zigzaguer. L’objectif est de ralentir l’allure, et c’est un objectif atteint. Certains de ces accotements sont relativement longs. C’est la source de mon problème.

J’arrive souvent devant un de ces longs accotements. Je vois bien qu’il y a au loin une voiture que je vais croiser. Je vois bien aussi que si je m’engage pour franchir l’obstacle, je ne gênerai pas vraiment l’autre voiture. Elle me verra venir de loin et il suffit qu’elle ralentisse un tout petit peu pour me laisser le temps de franchir l’obstacle et nous croiser à ma sortie de celui-ci, sans aucune gêne réelle. La plupart des automobilistes comprennent bien cela et ces croisements se font alors sans problème. Mais certains veulent avancer à tout prix, forts de leur droit !

La véritable règle ne serait-elle pas celle de la courtoisie ? Elle serait bien sûr valable tant pour les autres que pour moi. C’est celle en tout cas que j’essaie d’appliquer quand je me retrouve moi-même dans l’autre position. Mais, loin s’en faut, ce n’est pas le cas de tout le monde.

Message de circonstance en cette période de l’année ? Oui et non. Le problème existe tout au long des quatre saisons. Mais finalement, le monde n’irait-il pas mieux si la première règle appliquée, en toute circonstance, était celle de la courtoisie ?

Les esprits grincheux trouveront aussi à critiquer le choix de la photo qui illustre ce billet. La Dordogne n’a effectivement pas grand chose à voir avec un croisement avec obstacle. Mais j’aime bien cette photo et j’avais envie d’un peu de verdure alors que le monde s’affiche plutôt en noir et blanc pour le moment. Finalement, cette grisaille n’est peut-être qu’un obstacle qu’il s’agit de franchir… avec courtoisie !

dimanche 20 décembre 2009

Sources

FMG © 2009

Après en avoir été empêché par la neige jeudi dernier, nous avons finalement pu aller voir le spectacle « Sources » ce samedi soir. Je l’avoue volontiers : ce spectacle de la Compagnie Dessources m’a fondamentalement ressourcé.

Il s’agit de la première création du danseur chorégraphe Nono Battesti qui a à peine 21 ans. Parcours singulier que le sien ! Venu enfant de Haïti pour être adopté par Olivier Battesti (Mamémo), il peine à s’acclimater aux studieuses exigences belges. Jusqu’au jour où, à 12 ans, il découvre – sans le vouloir – la danse : hip-hop, break dance, danse contemporaine, jazz… Cinq ans plus tard, il devient lui-même professeur de danse. Et le voilà maintenant qui raconte son histoire, et celle de sa sœur, dans un spectacle époustouflant.

Au départ, Géraldine, 18 ans, aurait dû aussi être sur scène avec son corps et sa voix. Mais elle a été engagée pour tourner un peu partout dans le monde avec une compagnie israélienne. C’est là que naît une idée de génie : la rendre présente à travers un écran de plexiglas où elle apparaît en hologramme. Cet écran devient acteur lui-même du spectacle en permettant la rencontre incessante du réel et du virtuel. Il est prolongé par des éclairages « rectangulaires » qui délimitent un nouvel espace scénique.

L’audace est aussi d’avoir associé Didier Laloy et son accordéon diatonique. Didier transfigure la musique. Il devient lui-même danseur. Son accordéon devient respirations, angoisses, plaisirs, hésitations, portes vers la vie.

Pourquoi le cacher, pour nous, c’était aussi l’occasion de retrouver des amis dans cette famille artistique : à côté de Nono et de Géraldine, il y avait Olivier à la scénographie, Benjamin aux lumières, Céline à la gestion des réservations et bien sûr Paul et Martine. Au-delà de l’enchantement du spectacle, il y avait aussi la magie de ces retrouvailles. On en redemande !


samedi 19 décembre 2009

La neige, c'est vraiment joli…


Toutes photos : FMG © 2009

Mine de rien, la neige, c'est quand même bien joli ! Alors, le temps d'une petite promenade dans le jardin, je me réconcilie avec elle !







J'en profite pour faire le tour de la maison !



Et quand on y entre, on sent la douce chaleur envahir à nouveau nos pores et nos sens !

vendredi 18 décembre 2009

La neige, c’est bien joli, mais…

FMG © 2009

Ce jeudi 17 décembre 2010, je l’attendais depuis longtemps avec impatience. Non seulement parce que c’était le jour de mes 26 ans de mariage, mais aussi parce que c’était mon dernier jour de travail en 2009. Je l’espérais d’autant plus que la dernière semaine de travail était certes passionnante, mais aussi fatigante avec la formation d’ingénieurs algériens en gestion de projets. Cette formation se déroulait à Bruxelles, ce qui m’obligeait à me lever plus tôt que d’habitude et à parcourir chaque jour 70 km en scooter sous des températures glaciales.

Mercredi soir, on annonçait des chutes de neige pendant la nuit ou à partir de 9 heures. Je n’ai pas beaucoup dormi, ne sachant pas trop ce que je ferais si tout était couvert de neige au petit matin. Il n’en fut rien, et j’arrivai à Bruxelles sans difficultés. Vers 11 heures, la neige commença à tomber. Continuer à former ne fut pas facile : j’ai toujours constaté que lorsqu’il neige, il y a comme une certaine nervosité qui apparaît. Que dire alors d’un groupe d’Algériens pour qui la neige n’est quand même pas un phénomène fréquent !

Au début de l’après-midi, la neige se fit plus tenace. J’entrevoyais déjà le pire. Je n’allongeai pas le temps de formation et, vers 16h20, je quittais le parking. Dès les premiers mètres, ce ne fut pas une sinécure. Le parking était recouvert de neige et je compris rapidement que ma roue arrière filait à gauche ou à droite à chaque accélération. Je me disais que ce n’était que lié au parking peu utilisé et que tout irait bien dès que je serais dans les rues de la ville. Je dus vite déchanter : celles-ci ressemblaient à une patinoire de Noël plutôt qu’à des voies de communication. Avec beaucoup de concentration, quelques glissades heureusement contrôlées, quelques bouffées de chaleur, j’atteignis cependant l’entrée de l’autoroute. Il commençait à faire noir, ce qui n’arrangeait rien. D’autant plus que ma sueur m’empêchait de fermer la visière de mon casque dans la mesure où, très rapidement, je ne voyais plus rien du tout !

Qu’à cela ne tienne, je commençai à me faufiler entre les files de voitures. Il était 17 heures et tout était quasi à l’arrêt alors que les départs des bureaux n’allaient que commencer. J’avais conscience du danger de mon avancement, mais j’avançais. Je dépassai ainsi plusieurs autres motards qui, eux, ne se risquaient pas à la remontée des voitures.

Soudain, la neige recommença à tomber. En même temps, le gel s’accentua. C’est à temps que je vis l’autoroute devenir de plus en plus brillante. Ce n’était plus de l’eau qui était au sol, mais du verglas. Je décidai d’arrêter ma remontée de voitures. Combien en avais-je laissées derrière moi ? Un sacré paquet. Je roulais désormais au pas, mes deux pieds assurant un semblant de stabilité.

La sortie de l’autoroute se rapprochait. Je me disais que j’avais sans doute fait le plus dur. Je commençai à sortir, me posant quelques questions en voyant la difficulté que rencontraient certaines voitures pour monter la bretelle d’autoroute. Ce questionnement était pertinent : à peine sorti d’un mètre de l’autoroute, je glissai lamentablement et ne pus cette fois contrôler le mouvement. Mon scooter s’allongea sur la route. Je m’empressai de le relever. Il ne démarrait plus. Je le poussai dans une demi-inconscience vers le bord de l’autoroute, pour m’extraire au plus vite des dangers. J’y parvins et pris rapidement ma décision : je ne ferais pas un mètre de plus ! Je rangeai donc ma machine, non sans inquiétude. Juste avant de la quitter, je tentai de la faire démarrer, ce qu’elle fit sans hésitation. C’était toujours ça.

Je montai à pied la bretelle de l’autoroute en constatant de visu combien celle-ci était impraticable. Ma décision était la bonne ! J’avais 7 km à parcourir encore. Je fis du stop. Un taxi me prit d’abord. Puis une autre voiture. J’avais bien essayé de contacter ma femme, mais les réseaux étaient saturés. On le comprend. J’étais dans ma deuxième voiture qui semblait totalement bloquée dans une file anormale. Le téléphone sonna : une inconnue me dit qu’elle me passait ma femme. Celle-ci avait appris par mon fils que je revenais à pied et, prise elle-même dans les méandres neigeux tout en ayant été abandonnée par la batterie de son GSM, me signalait qu’elle était à un rond-point… quelques centaines de mètres devant moi. Tout était encore à l’arrêt. Je descendis de la voiture et rejoignis à pied celle de ma femme. Il nous restait quatre kilomètres à parcourir, normalement déserts. Nous mîmes 50 minutes pour faire ce trajet qui ne demande d’habitude que quelques minutes.

Notre soirée d’anniversaire prit une autre tournure que nous ne l’avions imaginé, mais enfin, nous étions à la maison, ensemble, et – en ce qui me concerne – en vacances.

Aujourd’hui, vers 10h30, je me suis décidé à espérer pouvoir réduire mon angoisse pour mon scooter. Je suis parti à pied et en stop. J’ai été pris par une charmante dame qui partait à la recherche du GSM perdu par sa fille… juste après que celle-ci ait aidé ma femme à me téléphoner ! Une autre voiture m’amena au-dessus de l’autoroute. Je descendis la bretelle. Je ne voyais pas ma moto parce qu’il y avait 5 ou 6 voitures qui avaient passé la nuit là aussi ! Finalement, je vis mon engin préféré, tout couvert de neige. Il démarra sans difficulté. Après l’avoir dégagé, avoir retiré de la neige glacée qui créait des monticules infranchissables, je pus enfin démarrer et me retrouver sur l’autoroute jusqu’à la sortie suivante. Je ne vais pas dire que tout se passa sans problème, mais je suis arrivé à la maison sans encombre, une heure et demie après en être parti.

Tout est bien qui finit bien ? Non, pas vraiment. Ma voiture est coincée chez nous, au bas d’un chemin impossible à monter. Mon fils vient de partir… en scooter : il n’en pouvait déjà plus d’être enfermé dans la maison. Ma fille doit quitter ce soir son travail pour rentrer chez elle, à Bruxelles et… en scooter ! Bref, les angoisses ne sont pas finies. Normalement, ce soir, nous allons au théâtre. Sera-ce possible ? Je n’en sais rien à vrai dire.

La neige est là. Elle étale son manteau blanc et son profond silence, et c’est bien joli. Mais qu’est-ce que cela me fait ch… !

PS : pour la petite histoire, mon scooter abandonné sur l'autoroute a même eu les honneurs du journal télévisé de BEL-RTL ! Quelle affaire quand même !

samedi 12 décembre 2009

Ne jamais oublier, toujours pardonner

FMG © 2009

Une amie me rappelait dernièrement la phrase de Sweeney Todd : « Ne jamais oublier, ne jamais pardonner... ». Quelle horreur ! Aussi horrible que le personnage !

Pas question d’oublier, évidemment. Tout ce qui marque notre vie y laisse une trace indélébile. On peut toujours bien sûr en faire un déni. Mais n’est-ce pas alors toujours une fuite ? Les blessures les plus graves – celles qui sont faites à notre confiance – ne peuvent être que reconnues, admises comme telles. Les oublier ne servirait à rien. Au contraire, c’est sans doute en les admettant et en les intégrant qu’on peut se construire petit à petit et devenir ce qu’on est vraiment, en interaction avec les autres, y compris ceux qui nous font mal. Connaître ses blessures, c’est pouvoir les transcender. Les ignorer, c’est passer à côté de sa réalité.

Pour autant, il ne sert à rien – me semble-t-il – de ne pas pardonner. Garder rancœur, c’est se faire souffrir soi-même. Pardonner, c’est ouvrir la voie à de nouveaux chemins, c’est donner sa chance à la vie, c’est se donner la possibilité de reconstruire.

J’imagine qu’il n’est pas donné à tout le monde de pardonner facilement. Les souffrances sont parfois si profondes et si obscures. Mais n’est-ce pas pourtant la seule issue ? Vivre avec de la haine au fond du cœur ne peut que conduire à la folie, non ?

Des trahisons, j’en ai connu. Elles m’ont fait mal. Très mal. Je ne les ai pas oubliées. Aucune. Mais, fondamentalement, j’ai pardonné. Même à celui et à celle qui m’ont fait le plus souffrir, eux qui auraient pu m’amener de l’autre côté du miroir. Aujourd’hui, je suis toujours là. Bien là. Enrichi de ces blessures. Fort d’avoir pu les surmonter. De les avoir transformées en champ d’amour.

Ce ne sont pas que des mots : ne jamais oublier, toujours pardonner…

mercredi 9 décembre 2009

Inutile fatigue

Grosse fatigue © Mag 2009

Je suis fatigué et ça m’énerve. On a beau me dire que c’est normal, que tout le monde est fatigué à cette période de l’année, que ça passe, que je ne suis pas le seul, etc. Je suis fatigué et ça m’énerve.

Ça m’énerve d’autant plus que je ne vois pas à quoi ça sert. Le plus logique serait que cela serve à se reposer. Mais soyons sérieux : quand on est fatigué, c’est qu’on n’a pas le temps de se reposer. Ou pas l’occasion. Ou peut-être tout simplement pas la volonté. Bref, je ne suis pas sûr que ma fatigue m’amènera à me reposer. Ce qui inévitablement crée un cercle vicieux.

Ça ne sert certainement pas à être de bonne humeur ! Non pas que je sois spécialement de mauvaise humeur. Mais enfin, je ne me sens pas non plus d’humeur à me tordre de rire devant toutes les absurdités du monde ni à rêvasser béatement à des jours meilleurs. Plutôt tendance à broyer du noir. Quoique, je trouve que le noir est plutôt fatigant. Ce qui inévitablement crée un cercle vicieux.

Ça sert peut-être à ne pas faire trop d’efforts. On se sent un peu las, et on a plus envie de laisser couler que de remonter les vagues. L’esprit devient alors un peu vague et on finit pas divaguer. C’est alors qu’on se rend compte qu’on est un tantinet fatigant pour les autres qui nous côtoient. À force d’être fatigué, on fatigue les autres qui ne manquent pas d’en faire autant. Ce qui inévitablement crée un cercle vicieux.

Qu’on le veuille ou non, la fatigue, ça m’énerve. Il n’y a qu’une seule solution donc : ne pas être fatigué. Ou alors croire qu’on ne l’est pas. Vous avez dit « fatigue » ? Tiens, comme c’est bizarre !

jeudi 3 décembre 2009

Les fondamentales

À l’heure où Tiger Woods, le premier sportif milliardaire en dollars, se débat dans une sombre affaire où il est obligé de demander pardon pour avoir trahi sa famille, une enquête réalisée auprès des jeunes belges de 15 à 17 ans m’a interpellé.

On y apprend que, pour eux, la relation idéale est basée sur la gentillesse, la fidélité, le respect et la confiance. Quoi de plus normal finalement ! Ce sont là quatre valeurs fondamentales de notre société.

Il n’empêche, on pourrait croire ces valeurs surannées, dépassées, obsolètes… et en tout cas peu partagées par les nouvelles générations. On nous dit que c’est la génération « fast food », qui consomme tout et n’importe quoi immédiatement, sans trop réfléchir au sens des choses. On essaye de nous faire croire que seul le « paraître » importe, que l’image que ces jeunes donnent d’eux-mêmes est leur seule préoccupation.

Et voilà qu’ils nous disent : "Mais non, nous, ce qui nous intéresse dans nos relations amoureuses, c’est d’être gentil avec l’autre, de lui être fidèle, de le respecter, d’avoir confiance en lui". Pas mal.

Pas d’illusion à se faire. Si c’est la tendance majoritaire, ils ne sont pas tous de cet avis. Pourquoi serait-ce le cas d’ailleurs ? On apprend aussi dans cette enquête que ces jeunes n’aiment pas le manque de respect, la brutalité, le fait d’être contraints de « faire des choses » qu’ils n’aiment pas, la banalité, la routine… S’ils disent – avec raison – qu’ils n’aiment pas tout cela, c’est qu’ils savent de quoi ils parlent. Beaucoup ont été confrontés au manque de respect, à la brutalité, à la contrainte, à la banalité, à la routine. C’est moins gai.

L’amour est la plus belle des choses qui peut nous arriver dans la vie. Il y a des contes de fée, mais il y a plus souvent des histoires complexes. Rien n’est jamais gagné. Mais les jeunes ont raison : le défi ne peut sans doute se gagner que si on vit l’amour avec gentillesse, fidélité, respect et confiance.

dimanche 29 novembre 2009

Des météores de toutes les couleurs

Photos et vidéo : FMG © 2009

Je m’en faisais une fête ! Enfin, j’allais voir Olivia Ruiz sur scène ! Cette fille m’épate. Non seulement elle est d’une beauté époustouflante, mais en plus elle chante de manière superbe et elle ne chante pas n’importe quoi, y compris lorsqu’elle participe à d’autres projets dont je fais état dans la page que je lui consacre sur mon site personnel.

Enfin bref, j’allais enfin la voir et l’entendre de près, aux Halles de Schaerbeek. C’est une salle qui a un cachet certain, mais elle a un premier défaut : il est quasi impossible de se garer à sa proximité. Donc, on a tourné en rond pendant un bon quart d’heure avant d’enfin trouver une place à un peu moins d’un kilomètre de là. Nous avons alors entamé une marche rapide, sous la pluie battante belge. Nous n’étions pas les premiers ni les derniers. Ça faisait une belle file dans laquelle nous avons eu tout le loisir de nous mouiller un peu plus.

Entrés enfin dans la salle, ce que je craignais s’est tout de suite confirmé : il n’y avait pas de place assise ! Pour la plupart des gens, ça ne pose pas problème. Mais mon dos n’est plus ce qu’il était et j’avais bien peur qu’il ne tienne pas le coup. Qu’à cela ne tienne, la première partie – une belle chanteuse accompagnée par un excellent musicien – était commencée et chauffait l’ambiance.

Entre-temps, nous avions trouvé une place assez près de la scène, bien dégagée. Tout allait bien. La première partie était terminée et les régisseurs s’activaient pour mettre en place la scène pour le concert d’Olivia, à travers un voile transparent qui indiquait clairement l’univers : celui des météores.

Le spectacle commence enfin, avec une animation sur écran permettant à chacun de prendre sa place. Et c’est parti. Olivia apparaît, sublime. Je n’ai pas toujours apprécié les mini-robes qu’elle a portées dans ses différents spectacles. Mais ici, rien à dire : elle est superbe, jusqu’à ses escarpins rouges (qu’elle remplacera quand même pendant une partie de la soirée par de bonnes bottes au talon plat).

De toute évidence, c’est un spectacle magnifique : les musiciens maîtrisent parfaitement leur art, les éclairages sont mirobolants, les chansons sont météoresques et Olivia est d’une énergie à couper le souffle. Elle donne à en voir de toutes les couleurs surtout quand ça s’anime un peu beaucoup.

Dans ces moments-là, évidemment, le son augmente un peu (trop), et c’est bien normal. On ne comprend plus trop ce qu’elle chante, mais ça n’a pas beaucoup d’importance. L’ambiance est là. Pas seulement l’ambiance d’ailleurs. Petit à petit, des chaleurs montent en moi. L’éclairage offre des milliers de couleurs, mais j’ai l’impression d’en voir plus encore. Je m’agenouille pour essayer de reprendre mes esprits, mais j’ai de plus en plus de mal à respirer. Visiblement, je suis assailli par le bruit, par le manque d’air, par la chaleur, par les odeurs humaines. J’essaie encore de me redresser… mais je sens bien que si je reste debout, je m’effondrerai pour ne plus voir que les météores qui commencent à défiler. J’essaie de montrer que tout va bien, mais je me retire vers un mur. Ouf, je l’atteins sans m’être effondré ! Je m’assieds par terre. Un gars du service de sécurité me demande si ça va. Je lui dis vaguement « oui, ça va aller… ». Je respire un peu mieux, mais visiblement je suis loin. Je suis le seul à le savoir. Mais pas le seul à s’en inquiéter : Brigitte me rejoint, ne sachant pas trop ce qu’il en est. Je suis rassuré de la savoir près de moi. Mais j’en profite pour aller me rafraîchir aux toilettes. Ça va mieux, même si les météores continuent à défiler.

Sur la scène, Olivia continue son merveilleux spectacle. Je ne suis plus tout à fait là, tout en n’étant pas ailleurs. Finalement, c’est pour elle que je suis là. Le spectacle se termine. Elle n’accorde qu’un bis, sur sa balançoire, qui l’emmène vers les météores. C’est fini. Vraiment, un beau spectacle. Je nous pousse vers la sortie. Ouf, de l’air. Il était temps. La nuit est toujours humide. Pas ce soir qu’on verra des météores dans le ciel de Bruxelles. Pourtant, moi, j’en ai vu… et de toutes les couleurs.

Je n’ai filmé ce soir-là qu’une seule chanson en entier ! Pas n’importe laquelle : Les météores ! « Mais ça monte, ça lutte, ça me saisit, ça tire, ça brûle, ça jaillit ! ». Tout à fait ce que j’ai vécu. Quelle communion quand même !

jeudi 26 novembre 2009

Amalgames

Amalgame © Alexandre Bardel 2006

Dans un blog ami, Grains de sel a récemment raconté son émoi face à une caissière d’un supermarché dans lequel s’était déroulé un braquage pour quelques sous. La caissière, fort émue sans doute, avait décrété – sans rien en savoir sans doute – qu’il s’agissait de « bougnouls » qui ont tous les droits et qui peuvent tout obtenir parce qu’ils s’appellent « Mohamed ». Sacré paquet d’amalgames !

L’avis de mon amie, assistante sociale, était très posé et nuancé, même si elle ne cachait pas son agacement devant cette bêtise humaine.

L’histoire aurait pu s’arrêter là, mais un personnage douteux – se prénommant Le Hutin, médecin à la retraite – a cru bon d’ajouter quelques commentaires. C’est là que les amalgames deviennent tragiques. Du banal émoi d’une caissière victime – directe ou indirecte – d’un fait divers malheureusement devenu banal lui aussi aujourd’hui, on en est venu à tout mettre dans le même panier : les « bougnouls » en question seraient les plus racistes, notamment parce qu’ils refuseraient de consommer porc et whisky ; ce ne seraient d’ailleurs que des barbares ; il faudrait les pendre et s’ils commettent des actes aussi répréhensibles, c’est parce qu’on n’en liquide pas suffisamment, etc.

L’agacement de mon amie s’est transformé chez moi en nausée devant tant d’amalgames.

Qu’on ne me fasse pas dire ici ce que je ne dis pas. Un délinquant commet un acte répréhensible. La société doit se protéger d’une récidive. Cela prend la forme d’une punition qui le plus souvent est la privation de liberté. Cette punition, atroce en soi, protège la société à court terme, mais pas à long terme. Le délinquant, à un moment donné, sort de prison. Si on n’a rien fait pour essayer de le réinsérer, il ne pourra que recommencer ses méfaits, ne fut-ce que par vengeance ou rancune. Il faut donc agir, quand il est emprisonné, pour le rééduquer, voire même simplement l’éduquer. Ce n’est pas une tâche facile. C’est même un euphémisme de dire qu’elle est éminemment complexe. Mais c’est la seule issue.

Tous les délinquants, quels qu’ils soient, sont des êtres humains. Certains ont perdu beaucoup de leur humanité, sans doute. Ou n’ont pas réussi à la gagner. Mais ils restent humains. Comme vous et moi.

L’enjeu de nos sociétés est de faire de nous tous de vrais humains. Reconnus en tant que tels. Chaque geste d’humanité en crée un peu plus. Chaque geste de déshumanité détruit un peu l’humanité. Cette double relation est en fait assez simple.

Parviendrons-nous jamais à construire ensemble, sans amalgame, malgré la diversité des personnes, des parcours, des expériences de vie ? J’en doute parfois, mais comme chantait John Lennon, « imagine »…

mercredi 25 novembre 2009

Ils ont vidé mon lac !

FMG © 2009

Ils ont vidé mon lac. Il y a deux semaines encore, j’en avais fait le tour avec bonheur, m’extasiant devant sa beauté. C’était comme ça :

FMG © 2009

Maintenant, c’est devenu un cloaque, un amas de boue qui se vide petit à petit de son eau pour finir par s’assécher complètement. Louvain-la-Neuve est en train de perdre son écrin !

Bien sûr, on me dira que c’est pour la bonne cause. Les autorités ont décidé de vider progressivement les 85 000 m3 d’eau. Tout l’hiver 2009 verra alors un paysage lunaire qui se couvrira d’algues et de mousse. Au mois de mars, la vase, futur substrat des plantations, sera minéralisée. Elle devrait alors se transformer en un vaste pré fleuri, avec du plantain d’eau, des épilobes, des trèfles d’eau, de la véronique, de la menthe d’eau, du mouron des oiseaux, de la salicaire… Un travail de pépinière aquatique sera réalisé pour permettre la multiplication de la végétation au sein du lac et sur les berges. Celles-ci seront alors reprofilées.

En septembre 2010, le lac sera à nouveau rempli par les pluies. Les plantes non aquatiques ne survivront pas à cette nouvelle mise sous eau et celle-ci sera à nouveau brune et trouble. Progressivement, cependant, grâce à l’action digestive des bactéries, l’eau devrait s’éclaircir. On devrait alors réintroduire avec intelligence moules et poissons. En mars 2011, le lac devrait être entièrement rénové, plus superbe que jamais. Enfin, c’est ce qu’on dit !

En attendant, ils ont vidé mon lac et la vue depuis mon bureau n’est plus tout à fait la même. Avec le temps qu’il fait, elle est déjà bien morose. Mais là, elle est vraiment sordide !

samedi 21 novembre 2009

La voix pure

Geoffrey Gurrumul Yunupingu. Extraordinaire ! Pur ! Émouvant !

Je ne connaissais pas… et ce n’est personne d’autre que mon patron qui me l’a fait découvrir ! Rien que ça, c’est déjà génial !

Bon, ce gars (Gurrumul, pas mon patron) est un australien arborigène et chante dans la langue de Yolngu. Il est aveugle de naissance… et c’est d’autant plus avec plaisir que ce billet entre dans le libellé « Lumières ». Car c’est bien de la lumière qu’il y a dans sa voix et dans ses musiques.

C’est encore tout neuf comme découverte, et je ne peux en dire beaucoup plus. Alors simplement, on peut le retrouver sur MySpace et sur YouTube. Le détour en vaut la peine !

jeudi 19 novembre 2009

Bienvenue, monsieur Homme !

Voici donc notre brave Herman Van Rompuy /hɛrmɑn vɑn rɔmpœy/ Président du Conseil européen. Le premier Président de l’Europe ! Un Belge !

On ne peut que s’en réjouir. Non seulement parce qu’il est Belge, mais surtout parce que c’est un homme admirable. Il est devenu Premier Ministre de la Belgique à un moment où rien n’allait. C’était la crise financière, et derrière elle, il y avait notre crise belgo-belge communautaire. En quelques mois, il a réussi ce que bien d’autres avaient raté avant lui : recréer un peu de confiance dans les interlocuteurs politiques pour qu’ils se mettent au travail. Tout cela avec calme, écoute et humour. J’ajouterais, mais oui, avec volupté, au sens de jouissance intellectuelle profonde. Voici bien un homme, rigoureux, qui sait ce qu’est le vrai plaisir…

Ces grandes compétences devraient maintenant être au service de l’Europe, et celle-ci ne pourra qu’en profiter. Certains sans doute s’imaginent que, surtout, il ne fera pas d’ombre à leur ego démesuré de Chef d’État. C’est sûr, il n’essayera pas de prendre leur place. Il restera à la sienne. On ne sait pas trop ce que sera celle-ci. La fonction est à construire. Mais qu’on se le dise : Herman la marquera de son empreinte.

Une empreinte faite de consensus. Pour avancer, il faut se mettre d’accord. Cela n’est possible que si l’on est à l’écoute de chacun et si chacun se reconnaît dans les décisions finales. Van Rompuy connaît la chanson. Héritage belge ? Sans doute. Mais il ne suffit pas d’être Belge pour en hériter.

C’est là sans doute le problème. Qui va lui succéder en Belgique ? Nous sommes, inévitablement, à la veille de négociations communautaires qui décideront de l’avenir du pays. Comme chaque négociation d’ailleurs. Mais la tâche est ardue. Aujourd’hui, on peut penser qu’un consensus aurait pu être dégagé par notre désormais ex-Premier Ministre. Y aura-t-il quelqu’un d’autre pour le faire ? Pas sûr. Et sans doute pas celui qui devrait lui succéder, le Roi des gaffeurs. Enfin, ça c’est une autre histoire.

En attendant, réjouissons-nous. Bravo, Herman ! Et bonne chance !

lundi 9 novembre 2009

Un vulgaire caillou

FMG © 2009

Ce n’est qu’un caillou. Un vulgaire caillou. Il contient bien des reflets brillants, mais il n’a vraiment rien d’extraordinaire. De plus, il est entouré d’un béton qui, s’il est solide, ne brille pas par son esthétisme.

Ce vulgaire caillou, pourtant, je le garde précieusement depuis 20 ans. C’est un morceau du Mur de Berlin qui fut brisé le 9 novembre 1989.

J’avais vu le Mur quelques mois plus tôt, très impressionné. L’absurdité de cette séparation était alors aussi grande que son immuabilité. Il ne semblait pas possible de le faire disparaître, car il symbolisait tout un système qui, même s’il connaissait des soubresauts, était tout à fait cadenassé. Je découvrais ce Mur, ainsi que le Rideau de fer (tout aussi sinistre), en me rendant en Pologne pour y jouer de la musique avec La Mandore. L’accueil des Polonais avait été des plus chaleureux. Comment pouvions-nous être séparés par du béton et des fils de fer barbelés ?

Pourtant, l’incroyable est arrivé. Le Mur est tombé. Pour moi, une nouvelle ère a commencé. Ce qui était inimaginable était arrivé parce que des personnes comme vous et moi y avaient cru, s’étaient donné à fond pour retrouver le sens de la liberté. Le monde vacillait. Toute une idéologie autoritaire était en train de s’effondrer.

Alors, quand quelques semaines plus tard, un de mes élèves m’apporta ce morceau de caillou après un voyage express jusque Berlin, je sus que je tenais là dans mes mains un symbole extraordinaire de ce que l’homme peut faire. Ce qu’il peut faire de mal, en ayant construit ce mur, en séparant des familles et des amis, en imposant une manière de vivre. Mais aussi ce qu’il peut faire de bien, en abolissant les frontières, en refusant de se laisser dicter sa conduite, en prenant la liberté d’être libre…

Ce vulgaire caillou, j’aimerais le garder avec moi jusqu’au bout de telle sorte que personne ne puisse plus jamais l’utiliser pour construire des murs absurdes.

dimanche 8 novembre 2009

Intransigeance flamande

Massacre de la Saint-Barthelemy © François Dubois 1572

On n’en est pas là, heureusement. J’avoue cependant un étonnement toujours inquiet devant l’intransigeance de certaines autorités flamandes.

La dernière en date est liée au sport, avec la suspension pour un an de deux joueurs de tennis : Xavier Malisse, et surtout Yanina Wickmayer. Sans doute n’ont-ils pas fait ce qu’ils devaient faire dans le cadre du système de lutte contre le dopage. En tant que sportifs professionnels, ils devaient entrer dans le système les données permettant d’exercer d’éventuels contrôles inopinés. Wickmayer a manqué 3 fois à ses obligations. Malisse, seulement deux fois, mais il a manqué un contrôle, ce qui est plus grave. Même si le système d’encodage est complexe et contraignant, ces deux sportifs de pointe n’ont pas fait ce qu’ils devaient, et il est normal qu’ils soient sanctionnés d’une manière ou d’une autre.

Fallait-il pour autant les suspendre pendant un an ? Non. Pour Wickmayer, qui à 20 ans à peine vient de réussir une brillante saison, c’est une véritable catastrophe.

C’est pour moi d’autant plus grave que cela ne me semble lié qu’à l’intransigeance flamande : il fallait un exemple et se montrer fort. Alors, peu importe les drames humains que cela occasionnera : il fallait frapper.

C’est la même chose dans nos problèmes communautaires belges. Si les Flamands prenaient l’entrée « humaine », c’est-à-dire celle liée aux hommes et aux femmes qui vivent en Flandre, il n’y aurait sans doute pas de problèmes linguistiques. Quelle que soit leur langue, les hommes et les femmes savent vivre ensemble. Mais l’entrée de certains Flamands est celle de la terre, celle du droit du sol. Vous êtes en Flandre, donc vous devez parler flamand, et si vous ne le faites pas, il faut – d’une manière ou d’une autre – vous éliminer. Je ne parviens pas à accepter cette logique.

Les semaines qui viennent seront sans doute difficiles pour la Belgique, d’autant plus que notre Premier ministre Herman Van Rompuy sera sans doute appelé à d’autres fonctions, ce qui est très bien pour lui et pour l’Europe, mais certainement moins bien pour ce pauvre petit peuple belge qui risque de se retrouver dans les mains de politiciens ne sachant plus très bien ce qu’est le consensus à la belge, ne connaissant que l’intransigeance !

vendredi 6 novembre 2009

Mamy est partie

FMG © 2009

Mamy est partie cette nuit, dans la sérénité de sa nuit. En réalité, il y a quelque temps qu’elle était partie : Alzheimer avait rattrapé son cerveau, mais pas sa douceur.

Mamy était ma belle-maman… et c’était une belle femme, dans tous les sens du terme. Il y avait une aura qui émergeait d’elle, et ses petits-enfants ne s’y étaient pas trompés. Cette personne-là était extraordinaire. Elle était attentive au moindre petit détail, au moindre petit bobo, au moindre petit espoir. Toujours avec discrétion. Mamy était quelqu’un qui ne s’imposait pas. Mais elle en imposait.

Elle a aimé son George, ses enfants, ses petits-enfants, ses beaux-enfants sans doute aussi, son jardin, ses peintures, ses amies, sa chorale… Elle était de ces personnes à qui personne n’a rien à reprocher. Vous en connaissez beaucoup de ce genre ?

Elle était avant tout un cœur luisant. Mais, beaucoup plus qu’on ne pourrait le croire, elle était un esprit vif, curieux, avide d’apprendre. C’est peut-être ça qui m’avait le plus frappé chez elle, moi qui suis un professionnel de l’apprentissage. Lorsqu’on lui parlait de choses qu’elle ne connaissait pas, elle était toute ouïe, pas sûre de toujours bien comprendre, mais soucieuse de le faire et de s’enrichir de ce qu’elle ne connaissait pas.

Les journées comme aujourd’hui ont toujours le goût du frisson de la tristesse. Pourtant, ce soir, c’est de la lumière que je vois. Ta lumière. Au revoir, Mamy.

lundi 2 novembre 2009

Responsable ? Oui, mais…

Un jeune que je connais bien a eu dernièrement un accident de scooter. Heureusement, rien de grave. Lui-même n’a rien eu : ni dégât physique, ni dégât matériel. C’est le principal.

Il arrivait à un carrefour en « Y », venant de la voie droite supérieure. Il s’est engagé dans le carrefour, mais une voiture venant de la voie inférieure n’en a pas tenu compte, alors que la priorité de droite était de toute évidence d’application. Pour éviter de se faire écraser, le scooter a fait un écart et a cogné légèrement une voiture qui était stationnée au croisement de la voie gauche supérieure et de la voie inférieure : pare-choc légèrement griffé. En réalité, cette voiture n’avait rien à faire là, car il y a une interdiction de stationner, mais elle était là. Inutile de dire que la première voiture ne s’est pas arrêtée et a continué son chemin comme si de rien n’était.

Bref, le jeune a sauvé sa vie – ce qui est le principal – mais il a embouti une voiture qui ne devait pas être là ! Il était dans son droit, étant prioritaire… mais ça s’arrête là.

Au bout du compte, il est déclaré « responsable » de l’incident : il n’avait pas à foncer dans une voiture qui était bien visible ! Les assurances reconnaissent bien que la voiture qui n’a pas respecté sa priorité – et qui aurait pu blesser gravement le jeune ! – est la cause de tout, mais comme on ne sait pas qui était le conducteur puisqu’il a fui, il faut bien trouver un responsable… et ça ne peut donc être que le jeune conducteur du scooter. Le fait que la voiture endommagée n’avait rien à faire là est peu important : elle était là, et il fallait l’éviter !

Inutile d’entrer dans un débat juridique qui ne débouchera sur rien. Au bout du compte, ceux qui paient l’assurance en responsabilité civile du scooter verront simplement leur prime augmenter en vertu du système bonus-malus. Rien de dramatique.

On peut quand même s’interroger sur le fait qu’un jeune qui n’a fait qu’éviter de se faire renverser par une voiture en délit de fuite est jugé responsable de dégâts causés à une voiture qui n’était là que parce qu’elle était en infraction avec le code de la route. Pour créer la confiance de ce jeune dans la justice, c’est bien parti !

samedi 31 octobre 2009

Taxe d’immatriculation et vie privée

Le jour où je reçois mon invitation annuelle à payer ma taxe d’immatriculation, la presse annonce que cette taxe est perçue illégalement, comme l’a décidé la Cour d’appel d’Anvers ! En réalité, l’administration fiscale peut réclamer la taxe parce qu’elle reçoit des informations de la part de la Direction pour l’Immatriculation des Véhicules (DIV). Or, cette transmission automatique est en violation de la loi sur la protection de la vie privée !

Cette information me pose deux questions. La première – la plus naturelle – est bien sûr de savoir si, dans ces conditions, je vais payer ma taxe d’immatriculation. Ma réponse est clairement « oui » ! Cela me semble bien la moindre des choses ! J’utilise un véhicule qui pollue et qui use les routes construites par la collectivité. Il me semble normal de payer ma contribution à la lutte contre la pollution et à la mise en œuvre de politiques de mobilité efficaces pour le bien-être de tous. Même si je n’aime évidemment pas payer trop d’impôts et autres taxes, je ne vois pas comment une société pourrait fonctionner autrement. Être taxé, c’est être solidaire. Et je suis de ceux qui pensent que plus on gagne d’argent, plus on en a, plus on devrait payer des impôts. C’est donc par exemple tout à fait normal de payer une taxe d’immatriculation plus élevée lorsqu’on dispose d’un véhicule plus puissant que d’autres (ce qui n’est pas mon cas !).

L’autre question est celle de la protection de la vie privée. Dans notre société de l’information, il est effectivement important de mettre en place des dispositifs qui évitent les dérives. Dernièrement, j’ai été offusqué de voir que la banque qui gère les comptes de l’entreprise pour laquelle je travaille détenait des informations personnelles qu’elle n’avait pas, selon moi, à avoir puisque je n’ai avec elle aucun lien personnel. On peut donc supposer (est-ce le verbe idoine ?) que des tas d’informations personnelles circulent un peu partout dans des bases de données publiques ou privées. Il faut y être attentif, et la loi sur la protection de la vie privée est à cet égard un outil essentiel. Il me semble cependant qu’il ne faut pas être paranoïaque ! Qu’une administration transmette à une autre une information ponctuelle dont elle a besoin pour fonctionner, cela me semble aller de soi et faciliter la vie des gens. Y voir une violation de la vie privée me semble exagéré (même si formellement, cette transmission est peut-être en violation avec la lettre de la loi).

« Nous avons neuf mois de vie privée avant de naître, ça devrait nous suffire. » déclarait Heathcote Williams. Ça n’engage que lui, mais ça mérite réflexion et interrogations !

vendredi 30 octobre 2009

Vous imaginez votre vie sans Internet ?

Aujourd’hui, on allume son ordinateur et de manière quasi instantanée, on est connecté au reste du monde. Tout passe par Internet et on n’imagine plus pouvoir s’en passer.

Internet a même permis l’émergence d’un nouveau pouvoir de pression. Il suffit par exemple de voir comment, en France, les internautes ont réussi à empêcher la nomination du Prince Jean à la présidence de la Défense alors qu’au départ ni les politiques ni les journalistes ne s’intéressaient à cette question qui, vue de Belgique, est anecdotique, mais qui en réalité touche les fondements de la démocratie. Le peuple a désormais le pouvoir d’influencer en ligne directe le destin du monde. C’est un bouleversement historique extraordinaire.

Il n’y a cependant pas tellement longtemps qu’Internet existe. Plusieurs dates jalonnent l’apparition du réseau mondial, mais il semble bien qu’on va en fêter les 40 ans. En 1969, pour la première fois, il y eut une connexion entre les ordinateurs de 4 universités américaines. Pour cela, il avait évidemment fallu qu’on inventa - durant la 2e guerre mondiale - le premier ordinateur et qu'en 1958, le premier Modem permettant de transmettre des données binaires sur une simple ligne téléphonique fit son apparition.

À partir de 1969, les choses s’accélèrent : en 1979, les premiers forums de discussion – ceux-là même qui peuvent influencer le monde et sortir des tas de personnes de leur isolement – sont créés par des étudiants américains.

L’accélération sera ensuite quantitative : en 1989, 100 000 ordinateurs connectés ; en 1999, 200 000 000 ordinateurs ; en 2009, sans doute plus de 2 500 000 000 d’ordinateurs connectés ! Tout cela avec des améliorations qualitatives évidemment, en termes de vitesse et de stabilité des réseaux.

Tout n’est pas pour le mieux dans le meilleur des mondes. Internet est sans doute à l’origine de plusieurs dérives. N’empêche, j’ai conscience d’avoir vécu la naissance et l’éclosion d’un outil absolument phénoménal qui n’a pas fini de changer nos vies et dont je n'imagine pas un seul instant pouvoir me passer.

Et vous ?

dimanche 25 octobre 2009

La lumière bleue contre le blues de l’hiver

Point de publicité dans ce billet ! L’outil en question est bien sûr en vente, mais ça me semble quand même bien cher pour un appareil qui devrait pour bien faire être remboursé par la sécurité sociale.

Il y a longtemps qu’on sait que de nombreuses personnes souffrent de dépression hivernale par manque de lumière. On estime qu’ils sont entre 15% et 20% dans nos pays du nord. Mais elles sont sans doute plus nombreuses encore, car beaucoup ne s’en rendent même pas compte.

On sait aussi qu’on peut combler ce déficit de lumière par une exposition à une lumière blanche. D’habitude, il faut pour cela aller dans des centres spécialisés avec des appareils sophistiqués.

Mais voilà que les travaux sur la lumière bleue de Janis Louise Anderson à la Harvard Medical School ont permis de développer un appareil beaucoup plus petit, mais tout aussi efficace, du moins pour le « blues de l’hiver », premier stade de la dépression hivernale. L’exposition à un faible niveau de ce nouveau type de lumière spécifique pourrait – paraît-il - compenser la perte de dynamisme et de moral ainsi que rétablir l’humeur et le tonus estivaux.

Mine de rien, c’est là une excellente nouvelle en ce jour de changement d’heure ! Dommage que ce petit appareil soit si cher (apparemment, un minimum de 250 EUR est requis !). N’empêche, vive la lumière et la luminothérapie !

samedi 24 octobre 2009

Quand l’autorité s’assied

FMG © 2009

Il y a un certain temps que je n’ai plus parlé de Madagascar. Il faut dire qu’on n’en parle pas beaucoup en Europe. Tout au plus peut-on parfois lire un entrefilet de cinq ou six lignes annonçant occasionnellement un nouvel accord.

Pourtant, depuis le début de l’année 2009, il n’y a plus d’accord dans ce pays. Aujourd’hui, grâce à Internet, il est possible de se tenir informé en temps réel à propos d’un pays aussi isolé et éloigné que Madagascar. J’ai principalement deux sources d’information : les sites Sobika et Madagascar Tribune. Je vous conseille d’y jeter un coup d’œil pour vous faire une idée de l’ampleur du désastre.

Car désastre, il y a. Depuis dix mois, le combat des coqs continue, en se moquant pas mal du peuple. Ils étaient 2 coqs au départ. Ils sont désormais à 4 mouvances, et parfois au sein d’une d’entre elles, ils parviennent encore à se disputer. Aujourd’hui, Madagascar a le grand bonheur de disposer de 2 Présidents et de 3 Premiers ministres ! Pendant ce temps, quasiment rien ne bouge pour le peuple. Au contraire, le peuple malgache – aussi merveilleux soit-il – passe de plus en plus d’un état de précarité extrême à un état de précarité… insupportable.

Les autorités – les mouvances - s’assoient périodiquement pour essayer de trouver un accord. Elles le feront encore normalement bientôt, à Addis Abbeba, début novembre. La probabilité de déboucher sur un accord est réduite à sa plus simple expression. Celui-ci ne serait possible que si les coqs acceptaient de s’effacer. Il ne faut pas rêver.

Pendant ce temps-là, les affaires publiques ne peuvent fonctionner que de manière bien imparfaite. Engagé depuis 5 ans dans l’accompagnement d’un projet autour de l’évaluation des acquis scolaires des enfants malgaches, je devais exécuter une nouvelle mission afin de tirer les leçons de la passation du dernier CEPE, en juillet 2009, et de dégager de nouvelles pistes d’action et de formation.

Une telle mission n’avait plus de sens : les nouvelles « autorités » placent leurs gens par-ci par-là, et aujourd’hui les personnes en charge de ce dispositif important, que ce soit au niveau central ou au niveau régional, ont été remplacées par d’autres personnes, qui ne connaissent rien ni aux procédures en vigueur ni – a fortiori – aux projets d’amélioration de la qualité.

Cette situation n’est qu’un exemple de la déliquescence générale qui prévaut désormais dans ce pays. On est en train d’y perdre toutes les connaissances emmagasinées au fil du temps. Je suis convaincu que chaque personne qui se retrouve parachutée dans une nouvelle fonction essaye de l’exécuter de la meilleure manière. La conscience professionnelle malgache est générale et élevée. Mais comment être compétent quand on n’y a pas été préparé, quand la structure ne peut accompagner les démarches à exécuter, quand les autorités sont gentiment assises dans leurs sacro-saintes voitures témoins de leurs soi-disant pouvoirs ?

Pendant ce temps-là, la vie continue… et les espoirs de toute une nation s’envolent au gré des illusions de leurs « responsables » politiques !

dimanche 18 octobre 2009

Le clan des Miros


C’est d’abord un très bel objet. Un vrai livre. Une vraie histoire. L’histoire d’un gars qui aime faire des chansons sans prétentions, qui racontent juste des histoires.

Puis c’est un très beau son. Rien de tonitruant. Juste de la vérité, acoustique la plupart du temps. De vrais instruments. Pas fait pour danser, mais on peut écouter et prendre son pied. Avec une voix claire, pure, chantante.

C’est enfin des textes simples. C’est pas du Brassens, mais peut-être du Souchon. Quoique. C’est pas du luxe, c’est du Luce. Tout simplement.

Je les aime toutes, ces chansons toutes menues. Y a que du bon là-dedans. J’en retire une, pour la beauté du geste. Nantes ! Il n’y est même pas arrivé ! Quelle aventure !
(N'oubliez pas d'arrêter le lecteur automatique de chansons, à droite.)

vendredi 16 octobre 2009

Toutes les cinq secondes

Toutes les cinq secondes, un enfant meurt de faim. Cela fait 288 enfants morts chaque jour. Cent cinq mille cent vingt enfants morts par an. De faim.

Pendant ce temps, nos poubelles regorgent de nourriture. Ne soyons pas simplistes : le problème de la faim dans le monde est loin de se réduire à un combat entre ceux qui mangent au-delà de ce dont ils ont besoin et ceux qui n’ont quasi rien pour s’alimenter.

Il n’empêche, on ne fait pas grand chose pour éradiquer ce problème. Le gouvernement belge a désormais des pouvoirs spéciaux pour lutter contre la grippe AH1N1. Il n’en a malheureusement jamais eu pour lutter contre la faim dans le monde. Ni aucun autre gouvernement.

La Journée mondiale de l’alimentation est là pour nous rappeler ce fléau. Comment peut-on accepter que des gens meurent aujourd’hui de faim ou de malnutrition alors que, globalement, il y a trop d’alimentation. Bien sûr, c’est la crise… mais ne devons-nous pas tout faire pour assurer la sécurité alimentaire mondiale ?

Que pouvons-nous y faire ? Sans doute donner de l’argent aux organisations qui luttent. Chercher aussi à acheter équitable. Puis être conscient de ce qu’on fait lorsque l’on mange. Pas pour se culpabiliser, mais pour être responsable.

Il en va de l’honneur de l’humanité.

mercredi 14 octobre 2009

Balade d'automne

FMG © 2009

Comment résister à l’appel d’une balade autour du lac ? Il faisait beau, mais froid. Ma tête avait besoin de se détendre et mes pieds, sans doute, de marcher. La lumière était lucide et responsable. J’étais seul.

Une vingtaine de minutes suffisent pour faire le tour, à un rythme de promeneur. J’imagine que les joggeurs le font entre cinq à dix minutes. Rien que le simple fait de marcher transporte dans un autre monde, en dehors du temps, proche de la rive, loin des dérives. On finit par ne plus penser à rien, si ce n’est à la richesse des tons automnaux.

L’automne est souvent perçu comme une saison morose. C’est vrai que les jours déclinent, que la froidure s’installe, que la nature s’engrise. Mais « l’automne est le printemps de l’hiver », disait Toulouse-Lautrec. Les couleurs de la vie s’y immiscent et créent un univers à part, éphémère dans le temps, mais lumineux dans sa profondeur. Et quand le soleil se joint à la fête, la tête est en balade.

mardi 13 octobre 2009

So long, Frank !

Il est parti comme il a vécu sa vie : en la flambant ! Mourir à 34 ans, bourré d’alcool et dans les bras d’une belle Sénégalaise… j’en connais d’autres qui seraient prêts à tenter l’expérience !

Frank Vandenbroucke est donc parti sous d’autres cieux. Il y a longtemps qu’il en a vu de toutes les couleurs.

Un cycliste pareil, la Belgique n’en a sans doute jamais eu. Ce ne sont pourtant pas les cyclistes de génie qui manquent à la Belgique. Mais VDB, c’était autre chose. Un talent incommensurable, une verve sublime, une intelligence de course remarquable, une confiance en soi démesurée… Tout cela l’a amené à des victoires inespérées, il y a une dizaine d’années. Puis, ce fut la chute. Sans doute avait-il été trop confiant, en lui et en d’autres. Dopage, drogue, délires… les D de la vie lui ont joué de vilains tours.

Il a continué à y croire. Moi aussi. Chaque année, je me disais « Cette année, c’est l’année de Frank ! Il va gagner à nouveau, retrouver sa place… ». C’est sans doute ce qu’il se disait aussi, comme tant d’autres.

Sa place, il ne l’a jamais retrouvée. Du moins, celle dans le peloton. Ou plutôt, devant le peloton. Aujourd’hui, il a peut-être trouvé – enfin – sa vraie place. J’ose l’espérer en tout cas. Le cœur ému. C’est sans doute cette place-là qu’il aura le plus gagnée : celle dans le cœur de ses milliers de supporters.

Frank Vandenbroucke, « Francesco del Ponte », a vécu.

samedi 10 octobre 2009

J’entends Jarrett, j’arrête tout !

Hier soir, vendredi 9 octobre 2009, j’ai raté Keith Jarrett en solo au Bozar (Palais des Beaux-Arts) ! Et je m’en veux. J’ai appris l’existence de ce concert il y a une semaine. Je me suis dit que ce serait complet… et je n’ai pas cherché à en savoir plus. J’aurais dû. Peut-être aurais-je trouvé une place et n’aurais-je pas raté ce moment exceptionnel.

Il y a une trentaine d’années, Jarrett était aussi pour un soir, dans la même salle. Je n’avais pas de place. Je m’y suis rendu le soir-même, en toute naïveté. Au cinéma, on achète sa place quand on s’y rend ! Je croyais que c’était la même chose pour un musicien de jazz. Cette fois-là, ça avait marché : quelques places s’étaient libérées en dernière minute et j’avais pu en acheter une pour un concert exceptionnel. J’étais heureux : j’avais vu, au moins une fois, le maître jouer un de ces concerts solos qu’il est le seul à pouvoir donner.

Je croyais d’ailleurs qu’il ne faisait plus de concert solo. Il était atteint du syndrome de fatigue chronique et ne parvenait plus à assurer de telles prestations. Apparemment, ce n’est plus le cas. Je m’en réjouis, mais ça me fait encore plus râler d’avoir raté ça !

Keith Jarrett, c’est à lui que je dois la découverte du jazz, ou du moins d’autres musiques. Comme beaucoup, c’est passé par « The Köln Concert », paru en 1975. Une musique envoûtante, qui parle aux tripes, aux sens, aux fantasmes, aux rêves. Jarrett a tout fait : du jazz bien sûr, mais aussi du classique, de la musique world, du folk, de la composition… C’est pour moi un des artistes les plus complets de notre époque. Il a un sens incroyable de la mélodie, de la rupture, du rebond.

Et dire qu’hier soir, il était à quelques kilomètres… Il me reste à espérer que ce concert sorte en CD !

mardi 6 octobre 2009

Illusions auditives

Décidément, je nage en pleine illusion ! Après la finesse d’une illusion d’optique, je me suis laissé prendre aux subtilités des illusions de la certitude, ou plutôt des incertitudes.

Voilà que me tombent dessus des illusions acoustiques, voire des hallucinations. C’est plutôt plaisant. En réalité, c’est un sujet très sérieux, présenté avec qualité sur un site y consacré. Je conseille l’illusion musicale « La mélodie des silences » où, comme son nom l’indique, une mélodie surgit de silences ! Il faut un minimum de sens musical pour comprendre, mais ça vaut le coup d’œil. Euh, plutôt le coup d’oreille !

Beaucoup plus basiques, il y a les hallucinations auditives où l’on entend sans hésiter quelque chose qui ne s’y trouve pas. Le « quelque chose » étant la plupart du temps un peu audacieux !

On nage toujours dans la parfaite illusion, mais cette fois avec le sourire, voire le rire ! Je ne résiste pas à en présenter, sous une forme uniquement auditive, mais aussi avec un support visuel. Je n’y suis pour rien : juste un transmetteur d’illusions. Mais n’est-ce pas ça aussi, un réverbère ?

(N'oubliez pas d'arrêter le lecteur automatique de chansons, à droite.)



dimanche 4 octobre 2009

Incertitudes

FMG © 2003

Sur quoi peut-on avoir des certitudes ? Pas grand chose. En écrivant cela, je n’en suis pas si sûr. Peut-on seulement être certain de ne pas être certain ?

C’est sans doute une question bien oiseuse, qui ne débouche sur rien et ne change rien à quoi que ce soit. J’en conviens. Le problème, c’est que – comme beaucoup d’autres sans doute – il m’arrive d’affirmer certaines choses, qui peuvent paraître « certaines » dans leur expression, mais qui en réalité ne le sont pas. La manière dont je dis ou j’écris les choses semble souvent péremptoire. Pourtant, honnêtement, j’ai bien peu de certitudes… et je ne vois pas comment il pourrait en être autrement.

La vie est éminemment complexe, c’est-à-dire – par définition même de la complexité – remplie d’incertitude. Dans ce ballet vital, il m’arrive même souvent de douter que la vie existe. N’est-elle pas seulement le fruit de ma pensée incertaine ? Encore faudrait-il que ma pensée existe ?

L’incertitude étant permanente, il faut s’en doute se rattacher à certaines convictions. Question de se donner une certaine stabilité. Un terrain n’est réellement mouvant que si je m’avance dessus. Enfin, c’est mon impression… Ai-je raison ?