lundi 25 avril 2011

De toute façon, elle a tort

Qu’elle se taise ou qu’elle parle, l’Église belge a tort ! C’est la seule conclusion possible quand on observe les réactions face à l’attitude des responsables de cette Église dans cette douloureuse affaire de pédophilie, et en particulier celle de l’ancien évêque Vangheluwe.

Que les choses soient claires : tous les cas de pédophilie sont des crimes contre l’enfance. Quand ceux-ci sont le fait d’un ecclésiastique, ces crimes se doublent d’un délit moral puisqu’ils sont l’antithèse du message chrétien. L’attitude de l’Église a été depuis des années pour le moins ambiguë et condamnable dans la mesure où la hiérarchie catholique a de toute évidence consacré plus d’énergie à ignorer et étouffer ces crimes commis en son sein plutôt qu’à les condamner et à aider les victimes à se restructurer et à surmonter ces drames personnels.

J’ajoute, pour être clair, que je n’ai plus aucune considération pour cette Église qui – selon moi – détourne le message chrétien pour n’en faire qu’une suite de dogmes moraux sans queue ni tête.

Il n’empêche qu’il faut veiller à garder un peu de bon sens et surtout de sens critique. Dans notre société belge actuelle, il semble de bon ton de bouffer du curé à la moindre occasion (en disant ceci, je ne veux surtout pas minimiser le scandale de la pédophilie : ce n’est certainement pas une « moindre » occasion !). L’Église n’est qu’une entreprise humaine comme une autre, avec ses qualités et ses défauts. Ce n’est pas parce qu’on voit un peu plus ces derniers pour le moment qu’il faut dire et penser qu’il n’y a qu’eux qui existent ! Une de ses difficultés principales est certainement sa lourdeur hiérarchique qui empêche toute gestion des ressources humaines dynamique. Est-ce pour autant qu’il n’y a pas de gestion des ressources humaines dans cette entreprise pas comme les autres ? Il ne me semble pas : simplement, elle est plus lente et doit prendre en compte d’autres paramètres.

Ce billet ne convaincra sans doute personne, sauf ceux qui ont déjà tendance à penser la même chose. Je suis convaincu que l’Église doit prendre des mesures fortes et significatives. Sa lourdeur ne doit pas l’empêcher d’aller en profondeur. Mais aller en profondeur prend du temps. Gardons-nous de décider à sa place, car, ce faisant, on ne vaudrait guère mieux qu’elle.

lundi 11 avril 2011

La Wallonie annexe Bruxelles

Ce n’est bien sûr pas tout à fait la vérité et ce serait une interprétation erronée et hasardeuse de l’appellation « Fédération Wallonie-Bruxelles » que les représentants des 4 partis francophones présents dans les parlements ou les gouvernements concernés ont décidé de donner à la « Communauté française de Belgique ». Cependant, c’est ce que m’a dit textuellement un Flamand tout à fait honorable avec lequel je discutais de choses et d’autres.

La politique ne l’intéresse pas trop et il entretient d’excellentes relations avec de nombreux francophones. C’est pourtant ce qu’il avait retenu de ce changement d’appellation : la Wallonie annexe Bruxelles ! Cette interprétation est incorrecte, mais c’est vraisemblablement celle de la Flandre profonde, celle de ceux qui ne manient pas toutes les subtilités institutionnelles belges. Rien que pour ça, il me semble que ce changement de nom n’est pas une très bonne idée. Si on ne parvient pas à faire comprendre facilement ce que recouvre un nouveau nom, à quoi bon en changer ?

L’appellation « Communauté française de Belgique » - la seule qui reste officiellement inscrite dans la Constitution belge – n’est pas parfaite de par le qualificatif « française » qui prête à confusion. Mais au moins, ce nom désigne-t-il clairement une « communauté », c’est-à-dire des personnes qui partagent quelque chose en commun, à savoir la langue française (et tout ce qui va avec…). Personnellement, en tant que francophone de Flandre, je me reconnais dans cette « communauté française de Belgique », même si je n’en dépends pas officiellement. Mais comment me reconnaître dans une « fédération Wallonie-Bruxelles » alors que je ne suis ni wallon ni bruxellois ? Les politiciens qui ont voulu poser un acte symbolique ont quand même – sans en avoir conscience apparemment – exclu de leur « fédération » tous les francophones vivant en Flandre, soit environ 360 000 personnes !

Bref, quel intérêt y a-t-il vraiment à rebaptiser de manière cosmétique une institution qui a bien d’autres choses à s’occuper ?