Qu’elle se taise ou qu’elle parle, l’Église belge a tort ! C’est la seule conclusion possible quand on observe les réactions face à l’attitude des responsables de cette Église dans cette douloureuse affaire de pédophilie, et en particulier celle de l’ancien évêque Vangheluwe.
Que les choses soient claires : tous les cas de pédophilie sont des crimes contre l’enfance. Quand ceux-ci sont le fait d’un ecclésiastique, ces crimes se doublent d’un délit moral puisqu’ils sont l’antithèse du message chrétien. L’attitude de l’Église a été depuis des années pour le moins ambiguë et condamnable dans la mesure où la hiérarchie catholique a de toute évidence consacré plus d’énergie à ignorer et étouffer ces crimes commis en son sein plutôt qu’à les condamner et à aider les victimes à se restructurer et à surmonter ces drames personnels.
J’ajoute, pour être clair, que je n’ai plus aucune considération pour cette Église qui – selon moi – détourne le message chrétien pour n’en faire qu’une suite de dogmes moraux sans queue ni tête.
Il n’empêche qu’il faut veiller à garder un peu de bon sens et surtout de sens critique. Dans notre société belge actuelle, il semble de bon ton de bouffer du curé à la moindre occasion (en disant ceci, je ne veux surtout pas minimiser le scandale de la pédophilie : ce n’est certainement pas une « moindre » occasion !). L’Église n’est qu’une entreprise humaine comme une autre, avec ses qualités et ses défauts. Ce n’est pas parce qu’on voit un peu plus ces derniers pour le moment qu’il faut dire et penser qu’il n’y a qu’eux qui existent ! Une de ses difficultés principales est certainement sa lourdeur hiérarchique qui empêche toute gestion des ressources humaines dynamique. Est-ce pour autant qu’il n’y a pas de gestion des ressources humaines dans cette entreprise pas comme les autres ? Il ne me semble pas : simplement, elle est plus lente et doit prendre en compte d’autres paramètres.
Ce billet ne convaincra sans doute personne, sauf ceux qui ont déjà tendance à penser la même chose. Je suis convaincu que l’Église doit prendre des mesures fortes et significatives. Sa lourdeur ne doit pas l’empêcher d’aller en profondeur. Mais aller en profondeur prend du temps. Gardons-nous de décider à sa place, car, ce faisant, on ne vaudrait guère mieux qu’elle.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire