vendredi 31 décembre 2010

Sluis, juist om jaar te sluiten*

FMG © 2010

Une fois de plus, nous voici à Retranchement, tout près de Sluis, la ville de l’Ouest, pour terminer l’année et en commencer une autre. Au-delà de la permanence géographique, il y a la permanence humaine… bien plus importante.

Ce sera la dix-septième fois à Retranchement, mais il y a eu aussi deux fois à Brizon, cinq fois à Westende et une fois à Dormillouse. Au total, cela fait 25 entrées dans l’année nouvelle avec les mêmes personnes. Des amis évidemment !

Mine de rien, c’est rassurant ! Même si le passage d’une année à une autre n’est finalement qu’une histoire de comptage bien peu significatif, le fait de le fêter témoigne d’un rite de passage, avec toute la dimension sociale du changement s’inscrivant dans des « étapes précises qui permettent une perception apaisante de l'individu par rapport à sa temporalité et à sa mortalité ».

Alors, pouvoir vivre cela avec les mêmes amis depuis tant de temps, ça a un côté apaisant. Ce n’est évidemment pas cela le plus important. L’essentiel, c’est l’amitié. Celle qui dure et nourrit la lumière. Celle qui délivre et cultive le bien-être. Celle qui épanouit et multiplie les rires.

Rien que pour ça, ce sera une belle nuit !

* Pas sûr que ce titre soit très correct d’un point de vue linguistique néerlandais, ni que cela se dise ! Mais ça sonne bien. Pour ceux qui ne connaissent rien au néerlandais (ça existe ?), ce titre devrait signifier « Sluis, juste pour fermer l’année ». Ça pourrait se prononcer « Sleuille-ss, ieuille-st homme iâre te sleuill-teune » !

mercredi 29 décembre 2010

Un gouvernement… pour quand… ou pour quoi ?

La Belgique est donc en train de battre tous les records (belges) en matière d’absence de gouvernement. Les élections ont eu lieu le 13 juin et depuis lors… RIEN ! Enfin oui : des palabres, des intimidations, des prétentions, des refoulements, des indigestions, des déclarations… bref, de l’animation, il y en a eu. Mais de gouvernement, non. Il ne faut d’ailleurs pas être un politologue éminent pour deviner qu’on n’est pas près – ou prêt ? – d’en avoir un !

Est-ce que cela change quelque chose ? La Belgique continue à vivre son petit bonhomme de chemin. Bien sûr, c’est la crise. Comme partout. Et quand je regarde autour de moi, je ne la vois pas vraiment, la crise ! Il y a aussi la neige. Elle, on ne peut pas ne pas la voir. Je crois qu’elle préoccupe beaucoup plus les Belges que la crise… ou l’absence de gouvernement.

La Belgique va d’ailleurs détenir un autre record : elle est le premier État à avoir présidé l’Union européenne pendant 6 mois sans avoir de gouvernement ! Personne ne s’en est d’ailleurs vraiment aperçu. Je précise : tous les pays européens se sont évidemment bien aperçus que c’était la Belgique qui présidait l’Union – avec certains succès, il faut le reconnaître – mais personne (ou peu de monde) n’a réalisé que ces succès n’étaient dus qu’à un gouvernement « en affaires courantes » (soit un non-gouvernement).

Ne me faites pas dire ce que je n’écris pas : je suis convaincu que la Belgique a besoin – le plus rapidement possible – d’un gouvernement qui pourra prendre les décisions nécessaires pour continuer sa prospérité (celle du gouvernement ou de la Belgique ?). Il est néanmoins pertinent de se demander pourquoi un pays – comme la Belgique, mais il y a aussi d’autres exemples dont notamment Madagascar – peut-il vivre sans gouvernement légitime. Avec au bout du compte une question perfide : un gouvernement est-il réellement nécessaire ?

La question vaut la peine d’être posée et réfléchie. Ce n’est sans doute ici pas le lieu pour aller au fond des choses. De plus, je n’en ai de toute évidence pas les compétences. N’empêche, la question, je me la pose.

Des orientations politiques sont indispensables, pour tout pays ! Elles sont d’ailleurs en ce moment particulièrement importantes pour la Belgique. Finalement, il ne s’agit plus actuellement de « gérer la Belgique », mais de décider ce qu’elle sera, avec quelles structures, quelles limites, quelles finalités… Ce sont des décisions essentielles (même si – sans doute – elles ne changeront pas fondamentalement la vie des gens). Il faut donc que nos politiciens arrivent à un accord. Celui-ci – inévitablement – ne satisfera pas tout le monde. Il ne sera qu’un compromis. Le tout est que chacun s’y retrouve un peu…

Cela prendra encore du temps, plus que vraisemblablement. J’avoue ne pas éliminer l’hypothèse d’un échec des négociations actuelles. Ce serait lamentable, mais pas étonnant. Et après ? Nul ne le sait. Seule certitude : je continuerai à devoir payer mes impôts et j’en suis fier. Bref, la Belgique – enfin du moins la prospérité belge – survivra…

mardi 28 décembre 2010

Juana… et les autres

AS © 2010

Il y a bien longtemps – en 1981 – j’étais instituteur. Un métier formidable. Pour moi, l’objectif était bien sûr de favoriser l’apprentissage des matières scolaires chez chacun de mes élèves. Mais c’était aussi de semer un peu de vie. Pour cela, chanter était le moyen privilégié, mais il était tout aussi important de parler de la vie de chacun, de la respecter, de lui laisser une place inédite.

Un beau jour, ma directrice vint m’annoncer que j’allais avoir une nouvelle élève. Seul problème : elle ne parlait pas un mot de français. Juste l’espagnol et l’anglais. Moi qui n’ai jamais été doué pour les langues, ça commençait fort !

Juana est arrivée dans la classe. Elle a tout de suite été accueillie par tous et toutes. Elle ne parlait pas français, mais son sourire parlait pour elle. Elle dégageait une force tranquille extraordinaire. Par chance, il y avait dans la classe Chiara. Elle parlait espagnol et s’est très rapidement transformée en interprète.

Petit à petit, Juana a appris le français. Très rapidement en réalité. Et très bien. Ayant vécu deux années avec cette classe, Juana était au bout du compte parmi les élèves qui maîtrisaient le mieux le français. Retournée depuis dans son Argentine natale, elle en fit d’ailleurs sa profession : traductrice expert français-espagnol !

Depuis lors, beaucoup d’eau a coulé le long des berges de la Senne ou du Río de la Plata. Pour de nombreuses personnes, un outil comme Facebook a permis de belles retrouvailles, la plupart du temps virtuelles. Juana a retrouvé mon chemin, comme pas mal d’autres anciens élèves d’ailleurs.

Le destin a fait que Juana a obtenu une bourse pour se perfectionner à Paris. Elle a fini par venir faire un saut en Belgique. Et c’est là que cela devient pour moi extraordinaire. Juana aurait pu souhaiter revoir des tas d’ami(e)s de l’époque et elle l’a souhaité. Mais elle voulait aussi revoir « Monsieur Gerard » !

Nous nous sommes revus lors d’une belle soirée, grâce à Ann et avec la complicité de Sophie et de Vanessa. Ce fut un de ces moments bénis, mais au fond de moi, l’essentiel n’était pas là. Près de 30 ans après n’avoir fait que mon métier d’instituteur, je ressentais combien celui-ci a un côté magique. Il permet de faire naître des lumières, de faire briller les étoiles, au-delà du temps et de l’espace.

Allumeur de réverbères
Qu’y a-t-il de plus beau sur terre
Que de faire naître la lumière
Là où c’est nécessaire ?

Merci Juana. Merci Sophie, Chiara, Nathalie, Francesca, Marie, Geneviève, Fabienne, Olivier, Pierre, Mohamed, Bernadette, Yves, Benoît, Cyran, Thierry, Grégoire, Marina, Jean-Christophe, Marie, Ronald, Christophe, Fabienne, Hassan, Louisa, Miguel, Fatima, Alexis, Séverine, Isabelle, Anne-Pascale, Pauline, Anne, Véronique, David, Reza, Benjamin, Karim, Arnaud, Pascale, Michael, Laurence, Louise, Sarita, Anne-Sophie, Sandrine, Myriam, Violeta, Alain, Benoît, Jonathan, Stéphanie, Julie, Quentin, Edoardo, Dany, Thomas, César, Nicolas, Frédéric, Anthony, Aude, Khalid, Matthieu, Vandy, Caroline, Zosia, Camille, Louis, Vinciane, Belinda, Catherine, Emmanuelle, Florence, Ginette, John… et tous les autres !

lundi 27 décembre 2010

Le bonheur est en haut du chemin

FMG © 2010

Saleté de neige ! Il y en a trop. Saleté de mazout ! Il n’y en a plus assez. Alors, il faut dégager, arriver en haut du chemin. Il fait une centaine de mètres. En travaillant depuis deux jours, on avance centimètre par centimètre. Pour le moment, environ 40 mètres sont nettoyés. Du moins de la couche de neige, car en dessous, il y a une couche de glace. « C’est pas gagné ! »

En réalité, ce « chemin » est une route communale. Il serait donc normal que la commune vienne dégager elle-même cette voie publique. Celle-ci ne dessert cependant que trois maisons et il y a bien sûr bien d’autres rues plus prioritaires à déneiger. Tout au plus peut-on espérer que la commune vienne jeter un peu de sel une fois que la neige sera partie. Ce devrait être le cas demain. Si tout va bien.

Qui dit « trois maisons » dit « trois familles ». Pour le moment, il n’y en a qu’une seule qui travaille. Les autres se terrent dans leur maison. Finalement, c’est assez logique. À la limite, elles doivent se demander pourquoi nous consacrons tant d’énergie à dégager le chemin alors que la fonte des neiges arrivera inévitablement un jour (si tout va bien). N’empêche, on se sent bien seuls devant tant de neige.

Les voitures des trois familles dorment en haut du chemin, le long de la route depuis longtemps maintenant. Nous avons tous perdu l’habitude de descendre et monter le chemin en voiture. Il suffirait donc d’être un peu patient, non ?

S’il n’y avait ce niveau de mazout qui descend inexorablement. J’en fais un billet, plus par plaisir de l’écrire que pour me plaindre. Nous ne sommes pas à plaindre. Du mazout, il y en a encore (un peu). Nous avons un poêle à bois qui peut chauffer les pièces de vie. Nous avons du bois à ne savoir qu’en faire. Alors, pourquoi faudrait-il se plaindre ? Non, c’est juste un désagrément. Qui meuble un peu mes nuits, mais ça c’est dans ma nature et « il faut faire avec ».

Alors, autant vivre d’espoir : le bonheur est en haut du chemin !

vendredi 24 décembre 2010

Le cirque

L’autre soir, je zappais. Ça ne m’arrive quasiment jamais, mais je zappais sans l’envie de faire quoi que ce soit d’autre. C’est ainsi que je suis tombé sur la retransmission du Festival international du Cirque de Monte-Carlo ! Je l’avoue : ça m’a accroché et j’ai arrêté de zapper ! Je ne suis pourtant pas vraiment amateur de cirque, mais c’était un beau spectacle pour un soir de laisser-aller !

Tout en regardant ce spectacle, je me suis remémoré quelques articles que j’avais lu ou parcouru ces derniers temps. Ceux-ci étaient unanimes : le cirque est une très mauvaise chose et il faudrait l’interdire !

La plupart de ces articles concernaient les animaux. C’est vrai que la vie d’un animal de cirque ne doit pas être des plus agréables lorsqu’il passe la plus grande partie de son temps dans une cage ! Est-ce pour autant un sort peu enviable ? Bien sûr, ce n’est pas le destin pour lequel il était prévu (quoique) ! Mais entre « devoir braver la nature chaque jour pour trouver de quoi manger et échapper aux prédateurs » et « passer une journée à l’aise dans une cage et manger ce qu’on vous apporte », qu’est-ce qui est préférable ? La liberté ! Sans doute. Combien d’humains n’ont-ils pas un sort aussi peu enviable, voire moins encore ? De plus, ces animaux de cirque connaissent aussi l’ivresse des applaudissements et des rires ! Pourquoi n’y seraient-ils pas aussi sensibles que les humains ?

D’autres articles dénonçaient même les numéros humains, du moins ceux de haute voltige. Ceux-ci consisteraient à prendre des risques inutiles, simplement pour le bonheur des yeux ! Inacceptable ! Heureusement qu’il y a des artistes qui acceptent, non pas de prendre des risques inutiles, mais de dépasser les limites apparentes pour proposer des divertissements qui font rêver ! Sans doute y a-t-il parfois un accident de trop. Un accident est toujours de trop. Où qu’il se passe. Les risques que prennent les trapézistes, les équilibristes et autres acrobates ne me semblent pas des risques inutiles, mais au contraire des risques calculés et contrôlés. Ce qui n’empêche pas, malheureusement, cet accident de trop.

Plongé dans ces réflexions, je me disais que le spectacle offert était vraiment bien joli. Voir les regards émerveillés des spectateurs était un réel ravissement. Il me rappelait l’enchantement qui était le mien lorsque, enfant, je me rendais au cirque. À l’époque, la TV était loin d’être omni-présente et aller au cirque était un moment béni. Sentir l’odeur des animaux, du foin, du sable, de la transpiration… écouter ces orchestres improbables… et surtout se laisser prendre par la féerie des numéros proposés… c’était merveilleux.

Aussi merveilleux peut-être que cette fête de Noël qui réunit les gens pour vivre un moment de partage, de fraternité, de rêve. Noël n’est peut-être plus aujourd’hui qu’un cirque ! Heureusement que le cirque existe !

mardi 21 décembre 2010

Dent pour dent

FMG © 2010

Cette denture est loin d’être parfaite et ne rivalise en rien avec celle des stars. Pourtant, c’est la mienne… et j’en suis fier ! C’est même la première fois de ma vie que j’ose la montrer !

La nature ne m’a pas gâté à ce niveau-là : dents de travers, écornées, grises… sans compter les nombreuses caries qu’elles ont connues. Quand j’étais jeune, l’orthodontie n’était pas encore généralisée et n’avait pas les mêmes performances qu’aujourd’hui. De plus, la dentiste familiale osa déclarer à ma maman « On ne va quand même pas mettre un appareil à un si mignon petit garçon » ! Je lui en ai voulu durant les longues années pendant lesquelles j’ai appris à sourire sans qu’on voie mes dents !

Puis voilà, de problème en problème, de soin en soin, j’en suis arrivé à cette denture. Elle n’est pas tout à fait « vraie », mais pas tout à fait fausse non plus. Elle est en tout cas présentable, et cela, pour moi, relève du miracle !

Qu’importe cependant mes dents ! L’importance sociale de la beauté de la denture est plus interpellant. Il suffit d’observer, par exemple, les participants à une émission comme Koh Lanta. Ce sont des êtres théoriquement comme vous et moi, mais ils ont la plupart du temps une denture resplendissante qui le reste d’ailleurs pendant 40 jours alors même qu’ils sont censés ne pas disposer de brosse à dents ni de dentifrice ! À coup sûr, la qualité de la denture fait partie des critères de sélection de ces aventuriers télévisuels.

Pour être quelqu’un de bien, aujourd’hui, il faut avoir une denture irréprochable. Ce n’est une question ni d’hygiène ni de santé. C’est juste une question d’apparence. Il y a bien sûr d’autres éléments – tout aussi superficiels – qui font qu’on est jugé a priori positivement fréquentable ou non. Tant qu’on s’arrête à ces éléments d’apparence, n’est-on cependant pas en pleine vacuité ?

Sans doute. N’empêche, ça me fait bien plaisir d’avoir aujourd’hui une gueule un peu plus présentable !

dimanche 19 décembre 2010

Dire que dans « solstice », il y a « soleil »

FMG © 2010

Hugo semble bien malheureux au milieu de toute cette neige. Et dire que nous ne sommes que le 19 décembre. L’hiver ne commencera que le 21, à 23h38, lorsque la position apparente du Soleil vu de la Terre daignera atteindre son extrême septentrional, entraînant de la sorte un nouveau solstice d’hiver !

À vrai dire, je n’aime pas trop m’étendre sur le temps qu’il fait. Je préfère en réalité celui qui passe, car il est encore moins (com-)préhensible. Mais enfin, cette année, il semble qu’on soit bien servi. Sans qu’on puisse penser que cela finira vraiment à s’améliorer, que ce soit à court, à moyen ou à long termes. Si vous voulez mon avis (mais ce n’est qu’un avis) : on est mal barré !

Il y a les petits désagréments qui nous touchent tous, bien sûr. Principalement les difficultés de circulation. Il y a deux jours, une amie a glissé… sinistre total au bout du compte. Rien que des dégâts matériels, mais – quoi qu’il en soit – rien de drôle ! De notre côté, notre provision de mazout de chauffage diminue drastiquement. Impossible pour le moment au moindre camion d’arriver jusqu’à notre cuve. Enfin, disons plutôt qu’il pourrait vraisemblablement arriver… mais pas repartir. Nous guettons un improbable dégel alors que la neige n’en finit pas de tomber.

Dans tout cela, ni notre amie ni nous ne sommes les plus malheureux. Elle avait une garantie « omnium » (comme on dit en Belgique) et – en dehors de la peur et des désagréments – s’en sortira à bon compte. Nous-mêmes, s’il n’y avait plus de mazout, avons encore une quantité de bois qui nous permettra de chauffer les pièces principales de la maison durant au moins un mois ! Pas de quoi s’alarmer inutilement.

Mais que penser de ceux qui – pour une raison ou une autre – se retrouvent dans la rue sans autre réel refuge ou avenir ? Que penser de ceux qui sont coincés sur une route, professionnelle ou autre, terrestre ou aérienne, sans espoir d’avancer vers une arrivée qui n’en finit plus de ne pas arriver ? Que penser de ceux qui n’ont même pas un peu de mazout ou de bois pour envisager de se réchauffer quelque peu ? Que penser de ceux qui voient toute leur activité professionnelle bloquée par ces blancs flocons ? Que penser… ?

La probabilité d’avoir un Noël blanc s’agrandit d’heure en heure ! La belle affaire ! Moi, ça me fait plutôt broyer du noir !

vendredi 17 décembre 2010

Pourquoi tant de beauté ?

Toutes photos FMG © 2010

Du plus loin que je m’en souvienne, je n’ai jamais aimé la neige. C’est sans doute lié à deux événements : tout jeune, il y eut un doigt écrasé par une luge à la lame d’acier acérée. En réalité, je ne sais plus si c’était mon doigt ou celui de mon frère, mais en attendant, j’eus du mal à comprendre que les plaisirs d’hiver pouvaient être associés à la souffrance. Quelques années plus tard, il y eut une grande bataille de boules-de-neige en début de soirée. L’une d’elles arriva sur mon visage, en plein dans mes lunettes. Ce ne fut que plus tard que je remarquai que le verre de celles-ci était resté dans la boule ! Aussi incroyable que ce soit, je retrouvai le lendemain matin, mon verre de lunettes ! Mais j’étais définitivement dégoûté. Étant ensuite devenu conducteur, tant de véhicules à 4 ou à 2 roues, je découvris les inconvénients – pour utiliser un terme neutre – des chutes de neige intempestives.

Bref, je n’aime pas ça. Mais alors, pourquoi est-ce si beau ? Résultats de ballade autour et aux environs de la maison… C’est décourageant, non ?

samedi 4 décembre 2010

Éloge de la diversité

La boîte représentée sur la figure a quatre compartiments de même dimension et un périmètre de 112 cm. Quelle est son aire en cm2 ?

C’est le problème – extrait notamment du livre Les pratiques du problème ouvert, de Gilbert Arsac et Michel Mante (CRDP de Lyon, 2007) – qui nous a été posé en famille dernièrement, par mon épouse adorée. Nous étions trois à chercher et nous sommes partis tous les trois dans des directions différentes. L’un a essayé de mettre tout cela en équation, l’autre a émis des hypothèses hasardeuses. Personnellement, j’ai trouvé cela assez simple et je présente ici la solution rapide que j’ai trouvée.

En soi, peu importe la solution apportée à ce problème. Ce qui est intéressant est de constater que – face au même problème – chaque personne a pris un chemin différent (et il en est d’autres encore). Aucun de ces chemins n’était fondamentalement mauvais. Certains étaient sans doute plus simples que d’autres, mais ils menaient tous à la solution.

Ce constat s’applique quasi toujours lorsque ce problème est présenté à un public, mathématicien ou non. Au-delà de ce problème mathématique, on peut penser qu’il en est exactement de même face à n’importe quel autre « problème »… problème familial, problème social, problème professionnel, problème de santé, problème de vie !

Il est d’abord enrichissant de prendre conscience que face à un tel problème, il y a plusieurs voies de solution possibles. Selon notre personnalité, nous choisirons l’une ou l’autre, mais cela ne signifie pas que nous ayons la « bonne » voie. Il en est d’autres qui aboutissent également à résoudre la situation. Certaines sont plus complexes que d’autres, mais le niveau de complexité ne dépend-il pas du degré de perception de celui qui met la solution en pratique ? En d’autres termes, une piste peut me sembler très complexe, mais être en fait très simple pour celui qui la développe.

Ces pistes différentes, ces manières différentes d’aborder la solution créent souvent des malentendus préjudiciables s’ils ne sont pas relativisés. Prenons par exemple n’importe quelle problématique éthique ou morale. Ce n’est pas parce que l’autre a un angle d’approche différent du mien qu’il a nécessairement tort. Si déjà, face à un problème mathématique simple, il y a différentes portes d’entrée possibles, que faut-il penser de problèmes éthiques ou moraux qui sont à la fois complexes et à la fois ouverts, en ce sens qu’il n’y a pas une seule « réponse » possible ?

Lorsqu’on m’a posé ce problème mathématique, j’étais très content d’avoir trouvé rapidement et facilement une solution simple. En voyant mes proches chercher, non sans difficulté, d’autres solutions intéressantes en soi, j’ai vraiment été interpellé : n’avons-nous pas trop souvent tendance à considérer que les réponses aux questions complexes sont simples quand on les voit de notre point de vue, alors qu’en réalité, elles varient en fonction de la personnalité de chacun d’entre nous ?

La vérité n’est que rarement universelle. Elle se construit à travers ce que chacun perçoit de la réalité. Loin d’être une limite à l’intelligence humaine, cette variété d’approches est ce qui en fait toute la richesse.

jeudi 2 décembre 2010

Neige piège

FMG © 2010

Et il faudrait s’émerveiller ! Rendre hommage à cette neige immaculée, aussi blanche que la pureté virginale ! S’extasier devant la douceur des flocons purs et légers ! Bénir le ciel de nous prodiguer une telle manne de beauté !

Mais comment faire quand on est obligé de supporter les frimas de cet automne glacial ? Ce n’est pas une simple question d’embarras routiers. Ceux-ci sont détestables et je les déteste. Mais enfin, il suffit de s’armer de patience, voire même de décider de ne pas sortir, quand on le peut.

Mais que dire de tous ceux qui – pour une raison ou une autre – se retrouvent dans la nature en se demandant quand finira ce froid et cette humidité blanche ? L’indifférence des autres n’est sans doute jamais simple à supporter. Mais quand elle se double des affronts climatiques, elle doit être fondamentalement insupportable.

Comment accepter que le ciel se révolte aussi tôt ? Sans doute faut-il y voir un signe du destin. La nature se rappelle à nos bons souvenirs au moment où une nouvelle improbable conférence se déroule à Cancun. On y parle encore de réchauffement climatique alors que l’évidence est là : c’est de déréglement climatique que notre quotidien est désormais fait. Peut-on encore y faire quelque chose ? À vrai dire, j’en doute, mais si on peut le faire, il faut le faire !

Le piège risque fort de se refermer, inexorablement, sur chacun d’entre nous, si on n’y prend pas garde. Le football, c’est bien joli. Mais qu’importe où se déroulera la Coupe du Monde en 2018 si en 2018 le piège se sera déjà refermé !

Quoi, déjà si tôt ? Comme cette neige précoce ?