Aujourd’hui, plus de 500 000 jeunes malgaches, entre 9 et 15 ans, ont passé les épreuves du CEPE : le Certificat d’Études Primaires Élémentaires. Six sujets leur ont été proposés, en malagasy (langue malgache), en mathématiques, en français, en sciences de la vie et de la terre (SVT), en histoire/éducation civique et en géographie.
Après le processus de correction de toutes ces copies, les enfants seront proclamés « admis » ou « non admis ». Sur la base des années précédentes, il devrait y avoir environ 65% d’admis. Ce qui signifie quand même qu’environ 175 000 enfants ne seront pas admis ! Pour ceux-là, deux solutions : soit leur parcours scolaire s’arrête là et ils se retrouvent « dans la vraie vie », mais dans quelles conditions ?, soit ils recommencent leur année scolaire en espérant que cela ira mieux la prochaine fois.
Pour les 65% d’admis, ce sera déjà une victoire, importante. Mais avoir le CEPE ne donne pas nécessairement le sésame pour aller au « collège » et poursuivre les études. En effet, le nombre de places dans les Centres d’études générales (CEG) sont limitées par manque de locaux, de professeurs, de moyens. C’est là que le CEPE se transforme en Concours d’entrée en 6e. Seuls les mieux classés trouveront place dans les CEG. Cela dépend des régions et des zones, mais la capacité d’accueil du système doit être environ de 50% des candidats au CEPE.
En d’autres mots, pour un élève sur deux, ce jour d’examen correspond en réalité à une sortie du système… pour entrer dans un autre, sans grande garantie de pouvoir s’en sortir vraiment.
Les enfants sont conscients de l’enjeu. Ils donnent le meilleur d’eux-mêmes pour réussir, même s’ils savent que les portes sont peut-être en train de se fermer pour eux.
Pour la moitié d’entre eux, c’est la lumière qui s’offre à eux… L’entrée au collège n’est bien sûr qu’un premier pas sur un chemin semé d’embûches, mais ne dit-on pas que c’est le premier pas qui compte. Que la lumière les accompagne ! Parce qu’ils le valent bien !
Ils doivent être vraiment motivés pour leur scolarité ! Que le passage au collège soit difficile et si incertain montre la pauvreté et l'injustice de leur condition. Dire qu'en Europe le collège est un passage obligé où certains se traînent sans motivation en attendant la sortie... Quel gâchis un peu partout ! Y a pas quelque chose qui cloche ?
RépondreSupprimerTu devrais peut-être publier cet article dans des mailings adressés aux écoles, aux écoliers et étudiants de nos contrées riches et sans soucis ... peut-être que ça pourrait les faire réfélchir.
RépondreSupprimerMoi en tous cas, quand Elia rentrera à l'école (normalement en mars 2010, en pré-maternelle) je lui expliquerai que c'est une chance pour elle.
Je n'en ai pas eu conscience à l'époque. Je le regrette. J'aurais peut-être abordés les choses autrement.
Merci Monsieur le Professeur, chapeau bas.
Je reprends cette dernière phrase : Monsieur le Professeur, chapeau bas.
RépondreSupprimerJ'aime toujours autant vous lire et prendre connaissance de vos mondes.