Enfin bref, j’allais enfin la voir et l’entendre de près, aux Halles de Schaerbeek. C’est une salle qui a un cachet certain, mais elle a un premier défaut : il est quasi impossible de se garer à sa proximité. Donc, on a tourné en rond pendant un bon quart d’heure avant d’enfin trouver une place à un peu moins d’un kilomètre de là. Nous avons alors entamé une marche rapide, sous la pluie battante belge. Nous n’étions pas les premiers ni les derniers. Ça faisait une belle file dans laquelle nous avons eu tout le loisir de nous mouiller un peu plus.
Entrés enfin dans la salle, ce que je craignais s’est tout de suite confirmé : il n’y avait pas de place assise ! Pour la plupart des gens, ça ne pose pas problème. Mais mon dos n’est plus ce qu’il était et j’avais bien peur qu’il ne tienne pas le coup. Qu’à cela ne tienne, la première partie – une belle chanteuse accompagnée par un excellent musicien – était commencée et chauffait l’ambiance.
Entre-temps, nous avions trouvé une place assez près de la scène, bien dégagée. Tout allait bien. La première partie était terminée et les régisseurs s’activaient pour mettre en place la scène pour le concert d’Olivia, à travers un voile transparent qui indiquait clairement l’univers : celui des météores.
Le spectacle commence enfin, avec une animation sur écran permettant à chacun de prendre sa place. Et c’est parti. Olivia apparaît, sublime. Je n’ai pas toujours apprécié les mini-robes qu’elle a portées dans ses différents spectacles. Mais ici, rien à dire : elle est superbe, jusqu’à ses escarpins rouges (qu’elle remplacera quand même pendant une partie de la soirée par de bonnes bottes au talon plat).De toute évidence, c’est un spectacle magnifique : les musiciens maîtrisent parfaitement leur art, les éclairages sont mirobolants, les chansons sont météoresques et Olivia est d’une énergie à couper le souffle. Elle donne à en voir de toutes les couleurs surtout quand ça s’anime un peu beaucoup.
Dans ces moments-là, évidemment, le son augmente un peu (trop), et c’est bien normal. On ne comprend plus trop ce qu’elle chante, mais ça n’a pas beaucoup d’importance. L’ambiance est là. Pas seulement l’ambiance d’ailleurs. Petit à petit, des chaleurs montent en moi. L’éclairage offre des milliers de couleurs, mais j’ai l’impression d’en voir plus encore. Je m’agenouille pour essayer de reprendre mes esprits, mais j’ai de plus en plus de mal à respirer. Visiblement, je suis assailli par le bruit, par le manque d’air, par la chaleur, par les odeurs humaines. J’essaie encore de me redresser… mais je sens bien que si je reste debout, je m’effondrerai pour ne plus voir que les météores qui commencent à défiler. J’essaie de montrer que tout va bien, mais je me retire vers un mur. Ouf, je l’atteins sans m’être effondré ! Je m’assieds par terre. Un gars du service de sécurité me demande si ça va. Je lui dis vaguement « oui, ça va aller… ». Je respire un peu mieux, mais visiblement je suis loin. Je suis le seul à le savoir. Mais pas le seul à s’en inquiéter : Brigitte me rejoint, ne sachant pas trop ce qu’il en est. Je suis rassuré de la savoir près de moi. Mais j’en profite pour aller me rafraîchir aux toilettes. Ça va mieux, même si les météores continuent à défiler.Sur la scène, Olivia continue son merveilleux spectacle. Je ne suis plus tout à fait là, tout en n’étant pas ailleurs. Finalement, c’est pour elle que je suis là. Le spectacle se termine. Elle n’accorde qu’un bis, sur sa balançoire, qui l’emmène vers les météores. C’est fini. Vraiment, un beau spectacle. Je nous pousse vers la sortie. Ouf, de l’air. Il était temps. La nuit est toujours humide. Pas ce soir qu’on verra des météores dans le ciel de Bruxelles. Pourtant, moi, j’en ai vu… et de toutes les couleurs.
Je n’ai filmé ce soir-là qu’une seule chanson en entier ! Pas n’importe laquelle : Les météores ! « Mais ça monte, ça lutte, ça me saisit, ça tire, ça brûle, ça jaillit ! ». Tout à fait ce que j’ai vécu. Quelle communion quand même !









