S’il est bien des artistes que j’admire, ce sont les prêtres. Je ne sais pas trop comment ils parviennent à susciter un enthousiasme et une fidélité absolues auprès de leurs fans. Ils parviennent à les réunir toutes les semaines, dans des endroits pas toujours bien chauffés, où les sièges sont loin d’être confortables et où la ferveur des fidèles n’a d’égale que la banalité avec laquelle le message artistique est diffusé. Pas vraiment de magie, mais un enthousiasme constant des spectateurs.
Il doit y avoir un secret que ces artistes se refilent d’année en année, plutôt même de siècle en siècle. Comment expliquer autrement que la même mise en scène sans aucune surprise attire depuis si longtemps des milliers de spectateurs, et cela dans le monde entier ? Il faut vraiment que ces artistes soient des génies.
Nos autorités publiques ont d’ailleurs bien identifié cet art extraordinaire qui attire des foules disparates. Alors qu’avec cette foutue pandémie du coronavirus, on ne peut nulle part se réunir à plus de trois ou quatre personnes, les prêtres (et autres pandores religieux) ont obtenu cet incroyable privilège de pouvoir réunir semaine après semaine une quinzaine de personnes dans leurs édifices magiques. À vrai dire, je ne comprends pas très bien cette limite à quinze personnes tant les dits édifices sont parfois grandioses et qu’on pourrait y accueillir sans problème, pour certains d’entre eux, plus d’une centaine d’aficionados sans les mettre en péril.
Mes mots ci-dessus « la même mise en scène sans aucune surprise » sont clairement à nuancer. Depuis longtemps, la musique accompagne cette mise en scène. Les plus grands compositeurs – Bach, Mozart, Beethoven, etc. – l’ont bien compris et ont créé des musiques éternelles pour accompagner les artistes-prêtres. Et dans les cérémonies actuelles limitées à 15 personnes, la musique est la plupart du temps bien présente. Le moins qu’on puisse dire est que cela aide les artistes à maintenir l’écoute et la participation des spectateurs. C’est le miracle musical, semaine après semaine.
Hier, 14 février 2020, à l’Église de Crupet, un artiste a voulu célébrer cet art universel en invitant une quinzaine de spectateurs à vibrer avec lui. La police s'est sentie obligée d'arrêter très rapidement la cérémonie, cela en flagrante contradiction avec les arrêtés qui autorisent ces cérémonies en ces lieux. Le célébrant était seul sur « scène » avec 15 personnes masquées, à distances, éparpillées dans l’église. Mais voilà, la seule différence par rapport à d’autres offices, c’est que celui-ci avait été rebaptisé « concert » et que le célébrant était Quentin Dujardin, guitariste de son état.
Quelqu’un peut-il m’expliquer ?
Lorsque l'on touche aux cultes la magie s'opère partout quelles que soient les religions
RépondreSupprimer.. et il ne faut pas nécessairement être physiquement présent dans un édifice religieux , ma mère par exemple ne raterait pour rien au monde sa messe télévisée du dimanche matin
Concernant Quentin Dujardin , je suis outré moi aussi , sans doute le fait de créer un précédent non contrôlé par nos autorités a-t-il joué ?
On verra la suite .. peut-être par son action a-t-il ouvert une porte ?