Hier, je participais à une conférence pédagogique d’une école secondaire, consacrée à l’évaluation. C’est une école relativement classique, quelque peu élitiste sans se l’avouer, mais qui a certainement la volonté de progresser. J’avais été étonné d’entendre dire qu’en quinze jours de vacances, les élèves n’arrivaient pas nécessairement à se rattraper. Je suis toujours étonné de découvrir que c’est pendant les vacances que les élèves sont censés apprendre ce qu’ils n’ont pas appris pendant le temps scolaire. C’est – selon moi – une conception un peu bizarre à la fois des vacances et de l’école…
Mais mon propos n’est pas là. Aujourd’hui, en quittant mon bureau pour rejoindre celui d’un collègue, je regarde par la fenêtre… et je vois une classe d’élèves assise sur ce bout d’herbe qui borde le lac. Je ne sais pas plus que ce que j’ai vu : des élèves assis sur l’herbe, visiblement en train de faire quelque chose. Je ne sais pas de quelle école ils venaient. Je ne sais pas depuis combien de temps ils étaient là et combien de temps ils sont restés. Je ne sais pas ce qu’ils faisaient.
La seule chose que je sais, c’est que cette classe – élèves et professeurs – avaient bien raison d’être là. Je suis sûr que chaque élève de ce groupe a appris quelque chose aujourd’hui. Quelque chose qu’il n’est ni prêt ni près d’oublier. Les classes devraient bien plus souvent aller s’asseoir dans l’herbe, se promener dans les bois, errer dans les cités, visiter des industries. Non pas pour perdre – ou gagner ? – un peu de temps. Mais pour apprendre de la vie. Que ce qui s’écrive sur les pages blanches du cahier vienne de la vie et non pas des livres.
Célestin Freinet disait que pour rénover sa classe, il fallait commencer par supprimer l’estrade… la moitié du chemin était alors parcourue. J’ai toujours dit et pensé que pour parcourir l’autre moitié du chemin, il suffisait de laisser ouverte la porte de la classe. En sortant de celle-ci, les professeurs parcourent un beau bout de chemin vers les apprentissages fondamentaux. Ceux de la vie.
Amusant : j'étais en formation aujourd'hui, dans un centre avec un jardin, situé sur les hauteurs de la ville, un environnement très agréable qu'on appréciait à la pause. Une des stagiaires racontait qu'elle était venue en été, et que les salles étaient très chaudes, c'était intenable. Pour faire des travaux de groupe ils étaient sortis s'asseoir dans l'herbe, à l'ombre des arbres, et ils avaient très bien travaillé, elle en gardait un bon souvenir, très précis.
RépondreSupprimerAu prochain stage d'été, je m'inscris !... pour aller travailler dans l'herbe !