Mardi dernier, en arrivant à Louvain-la-Neuve, je vois ce nouveau signal. Je ne m’étonne pas trop : Louvain-la-Neuve est une ville étudiante et de nombreux auto-stoppeurs y exercent chaque jour. Il y a même, à côté de la gare de bus, une statue d’un auto-stoppeur : Augustin. Le panneau était affiché juste à côté de la statue et j’ai trouvé tout à fait normal que la zone où il se situait devienne la zone obligatoire pour les auto-stoppeurs. Cela ne pouvait que limiter les risques. J’ajoute que j’ai trouvé la silhouette plutôt féminine et que je me suis senti prêt à prendre n’importe quel auto-stoppeur qui aurait cette grâce-là !
Ce matin, je suis passé à nouveau par là et il y avait effectivement plusieurs auto-stoppeurs et auto-stoppeuses en pleine action. N’allant pas très loin, je m’apprêtais à continuer mon chemin quand un policier me fit signe de me ranger. Il me demanda pourquoi je ne respectais pas la nouvelle signalisation ! Voyant mon air étonné, il m’expliqua que ce nouveau signal obligeait non seulement les auto-stoppeurs (et auto-stoppeuses) à œuvrer dans la zone délimitée, mais aussi les automobilistes à s’arrêter et à embarquer au moins un auto-stoppeur allant dans leur direction.
Il m’a expliqué que pour le moment, comme c’était en période de vacances universitaires, toute la signalisation n’était pas encore complète, mais qu’à partir de la rentrée la gare de bus allait être supprimée et être utilisée comme zone d’embarquement. Les différents quais de bus correspondraient aux différentes directions possibles, ce qui permettrait de gagner beaucoup de temps, car les auto-stoppeurs (et auto-stoppeuses) et les automobilistes iraient directement sur le quai approprié. J’étais à vrai dire autant abasourdi qu’émerveillé.
Je signalai quand même au policier que je n’allais pas plus loin qu’un kilomètre, et encore puisque à vol d’oiseau et à pied mon point d’arrivée n’était distant que de 500 mètres (les voitures doivent faire beaucoup de détours à Louvain-la-Neuve, ville piétonne avant tout). Il m’a rétorqué que ce n’était pas mon problème de savoir si les auto-stoppeurs (ou auto-stoppeuses) avaient envie de parcourir 1 ou 10 km et que si on s’embarrassait de telles considérations, le système risquait bien d’être attaqué par la Ligue des droits de l’homme ! J’ai failli lui demander si cette Ligue se préoccupait de mes droits à moi, mais je me suis dit que c’était peut-être ce que les Chinois demanderaient si on leur disait qu’ils ne respectent pas les droits des Tibétains. Et comme ce débat politique risquait de nous emmener très loin, j’ai préféré me contenter de parcourir mon kilomètre, accompagné… d’une adorable auto-stoppeuse à laquelle je ne résistai pas lorsqu’elle me demanda de faire un petit détour pour la raccompagner jusque chez elle. Si elle m’avait demandé d’entrer pour boire un dernier verre, je ne crois pas que j’aurais hésité longtemps… mais elle s’est contentée de me remercier avec un beau sourire en me disant « Peut-être à une autre fois ».
Je suis reparti jusqu’à mon travail. Repassant devant la zone d’embarquement, je me suis empressé d’embarquer un quidam quelconque que j’ai amené 15 km plus loin. Cela m’a pris 10 secondes. Tout semblait tourner comme sur des roulettes. Je crois qu’ils ont enfin trouvé un moyen de régler les problèmes de mobilité et de pouvoir d’achat. Je crois que demain, je rentrerai chez moi en stop !
Quel charmant panneau ! Et l'histoire aussi : pour un peu... on tomberait dans le panneau.
RépondreSupprimerMais j'aimerais bien voir la statue d'Augustin l'auto-stoppeur !?